« A l’heure actuelle, la Banque centrale ne supervise pas encore et n’est pas en mesure d’apporter une appréciation sur les transactions effectuées sur les nouveaux services de Fintech ou Finance et technologie. Mais l’institution a, malgré tout, la volonté de contribuer activement à l’émergence de l’innovation », ont expliqué les responsables de la BFM lors du lancement de l’appel d’offres consistant à trouver un professionnel qui pourrait assurer la réalisation du projet. Dans un contexte où les indicateurs TIC (Technologie de communication et d’information) précisent que 38% de la population dispose d’un téléphone mobile, que 12% de la population dispose d’un compte Mobile money, l’inclusion financière à travers ce canal devient une évidence. En effet, le Mobile money devance le système de transaction bancaire traditionnelle avec 266,5 milliards d’ariary de transactions réalisées par an contre 20,8 milliards d’ariary pour la transaction traditionnelle.
Complémentarité
Selon les statistiques émanant de la Banque centrale de Madagascar, 10% de la population malagasy seulement a recours aux banques et 12 % utilise un compte Mobile money. Le nombre d'utilisateurs des transactions par Mobile money ne cesse d'augmenter. Pour illustration, les opérateurs mobiles ont 9,6 millions d'abonnés en 2018, dont 20 % sont actifs. En plus des comptes mobiles actifs, les usagers peuvent aussi recourir au « cash point », et n'ont pas forcément besoin d'un compte pour effectuer une transaction par Mobile money. Le projet « e-ariary » vient ainsi à point nommé. Selon la BFM, le projet ambitionne de soutenir une vision de complémentarité avec le fiduciaire tout en se tournant radicalement vers la dématérialisation définitive. L’idée étant de mettre à la disposition du public, en complément des billets de banque, un moyen de paiement sécurisé, facile d’application, accessible, ayant cours légal sur le territoire national, et présentant les avantages offerts par les solutions de paiement privées, tout en bénéficiant de la régulation et du contrôle de l’autorité monétaire. Loin de concurrencer les monnaies virtuelles déjà disponibles sur le marché malagasy, le projet e-ariary est plutôt perçu comme étant une opportunité de développement par les opérateurs de Fintech.
Hary Rakoto