Pour l’heure, nous agissons par le biais de la mise en œuvre de l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce relatif à ce sujet. Par ailleurs, suite à de nombreuses doléances formulées par la plupart des coopératives et autres producteurs agricoles sur la difficulté qu’ils éprouvent à écouler leurs produits sur le marché locaux face à des produits d’importation dans la même catégorie de consommation, l’ANMCC se penche à présent sur les possibilités pour sauvegarder ces produits et producteurs locaux face à la concurrence », explique Barthélémy, directeur général de l’ANMCC. Pour rappel, actuellement, trois mesures de sauvegarde ont été mises en place par l’ANMCC depuis l’année 2019 pour une durée de 4 ans prorogeable. Elles concernent les importations de couvertures, détergents en poudre et pâtes alimentaires. Les études sur la protection des produits agricoles locaux viendront ainsi s’ajouter à cette liste sous peu dans la mesure où chacun des producteurs locaux se plaignent des difficultés dans l’écoulement de leurs produits alors que la Grande île fait venir des milliers de tonnes de l’extérieur ces mêmes produits. Pour ce faire, des descentes sur terrain ont été récemment effectuées dans certaines Régions dont l’Analamanga, Vakinankaratra, Itasy ou encore Bongolava dans le but de collecter les données nécessaires et d’identifier les produits cibles. « Ici, on vend une caisse de pêche d’environ 25 kg à seulement 1 000 ariary. La plupart du temps, nous sommes dans l’obligation de jeter une grande partie de notre production ou de les laisser sur le marché car les ramener chez nous coûterait encore plus en termes de frais de transport », explique un petit producteur de la Commune d’Antsampandrano- Antanifotsy. Un autre producteur du Vakinankaratra se trouve aussi dans des conditions similaires : « Pour le moment, peu de collecteurs daignent descendre dans notre Région. On ne sait plus quoi faire des récoltes. Sans parler des pertes considérables que nous enregistrons tant pour le stockage que pour les frais divers ». Une façon pour cet agriculteur de la Région Vakinankaratra d’alerter les autorités compétentes quant à la situation à risque dans laquelle se trouve des acteurs de cette filière face au contexte actuel. Contexte dans lequel le projet « One district, one factory » ou Odof, le fer de lance de l’industrialisation du pays à l’échelle nationale tombe à point nommé car avec une unité de transformation à proximité, ces producteurs n’auront plus à se soucier de l’écoulement de leurs produits.
Hary Rakoto