Publié dans Economie

Marché des devises - Les revers du regain de santé de l’ariary

Publié le jeudi, 17 mars 2022


Vigueur passagère. Les pics vertigineux, sur lesquels le cours de l’euro trônait il y a quelques mois, semblent s’être atténués. Une situation qui penche à l’avantage de la monnaie nationale depuis quelques jours. En effet, si un euro s’achetait, à près de quatre mille six cent ariary il y a quelques semaines, présentement, l’achat d’un euro équivaut à quatre mille quatre cent soixante-seize ariary. Une progression symbolique de la monnaie nationale rendue possible face à la dévaluation de l’euro avec le contexte de crise ukrainien entre autres raisons. Cependant, les observateurs estiment que les indicateurs ponctuels ne peuvent refléter la réelle santé de l’ariary. « Certes, elle est positive mais cela reste une tendance passagère qui ne peut retranscrire les réalités. Il peut s’agir de la conséquence de sanctions annoncées par les autorités sur le rapatriement impératif des devises dans les délais impartis, entre autres raisons», explique un des membres nationaux du cercle des économistes de Madagascar. Une façon pour ce responsable de remettre les pendules à l’heure sur le fait qu’il est plus judicieux de ne considérer les indicateurs que sur un laps de temps plus conséquent. Partant d’une tendance ponctuelle, il est donc difficile de conclure à un regain de santé effective de la monnaie nationale pour le moment. Ainsi, il est plus prudent de se référer à des indicateurs d’envergure pour définir si oui ou non la monnaie nationale a effectivement remonté la pente pour être compétitive face aux monnaies de référence. Les tendances ponctuelles sur les quelques derniers jours sont ainsi à prendre avec des pincettes sur les interprétations en ce qui concerne le poids de l’ariary face au dollar et à l’euro sur le marché interbancaire de devises. Cette situation représente ainsi une opportunité pour les opérateurs au niveau du commerce international. Cependant, les revers font aussi que les prestataires de service dans le domaine de la délocalisation se retrouvent en pleine situation désavantageuse pour le moment. En effet, La régression de la valeur de la monnaie nationale est synonyme d’une économie en mauvaise santé. Cependant, une certaine couche de la société arrive à tirer son épingle du jeu. « Plus l’ariary se dépréciera, plus cela tourne à notre avantage du fait que nos prestations en externalisation de service sont généralement rémunérées en euro », explique un travailleur indépendant dont la majeure partie des clients résident en Europe. De plus, l’application du taux de change flottant a toujours été source de divergences depuis son adoption dans la politique du pays pendant près d’un quart de siècle. « Bien ou mal pour l’économie malagasy», cette question à propos du marché interbancaire de devises demeure comme étant un large sujet à débattre. Raison pour laquelle certains économistes prônent la suppression immédiate du marché tandis que d’autres soutiennent un changement progressif de ce même système en émettant quelques réserves sur les risques entraînés par un basculement brusque vers l’ancienne politique qu’était celle du taux de change fixe.
Hary Rakoto

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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