Ras-le-bol des routiers. Depuis quelques jours, les camionneurs, principaux utilisateurs de la route nationale n° 2, ont mis à exécution leur ultimatum concernant l’état déplorable de cet axe routier d’importance capitale pour l’économie du pays. « Ce n’est pas réellement une grève en soit, mais nous lançons simplement un ultimatum aux autorités concernées pour que ces dernières prennent des mesures radicales pour la réfection de cet axe routier. Nous n’allons pas tout de suite bloquer la circulation mais effectuons juste un sitting tout au long de la nationale 2 avec tous les camions disponibles à l’arrêt. Pour l’heure, tous les véhicules pourront circuler sur la RN 2. Si jamais nous n’arrivons pas à faire entendre raison les autorités, il se peut que nous passions à une phase de manifestation plus radicale, mais nous ne voulons pas en arriver là dans la mesure où cela impactera considérablement sur l’approvisionnement de la Capitale et du reste du pays », explique l’un des membres d’un groupement de transporteurs. « Si nous avions eu d’autres choix, nous aurions volontairement pris une autre voie », souligne un transporteur régional reliant Moramanga à la Capitale. Celui-ci explique que, il y a tout juste quelques mois, il pouvait mettre une heure et demie ou deux heures au maximum pour un voyage d’Antananarivo à Moramanga. A présent, le trajet nécessite au moins trois heures de temps. Les nids-de-poule se font ressentir dès le point kilométrique 16 à Ambohimalaza et n’en finissent plus jusqu’à ce que les automobilistes arrivent à destination.
Embouteillages
« C’est au PK 90 que les choses se corsent. A ce niveau, un tronçon de route est carrément utilisé comme aire de repos et de lavage pour les poids lourds, causant ainsi des embouteillages sur cette nationale mais surtout le délabrement de la chaussée aux alentours », déplore le même transporteur. Ces derniers comptent ainsi adopter des mesures plus intenses en termes d’envergure dans le cas où leur ultimatum ne serait pas pris en compte. D’un autre côté, les consommateurs s’inquiètent sur la continuité d’approvisionnement en vivres et autres produits de première nécessité pour les jours à venir, dans la mesure où la grande majorité des marchandises importées débarquent dans la ville du grand port pour ensuite être acheminées sur la RN 2 qui commence à sombrer sous glaise. « Il nous reste encore un stock d’une semaine ou deux au grand maximum. Après cela, si la situation de blocage perdure, nous envisageons de faire appel à des systèmes de location de fourgonnette en alternative au sitting des camionneurs. Cela implique inévitablement des frais supplémentaires que l’on devra impacter sur les prix des marchandises. Nous n’avons pas le choix, sinon il faudra attendre que le stock soit à zéro pour faire subir une pénurie à la population », déplore un grossiste de PPN du côté d’Atsimondrano. Cependant, pour rassurer la population, le ministère du Travaux public est présentement en concertation avec les représentants de ces transporteurs afin de trouver des solutions d’urgence.
Hary Rakoto