Publié dans Economie

Rentrée de devises - La diaspora surpasse les investisseurs directs étrangers

Publié le jeudi, 11 juillet 2024

En deuxième année de commerce dans une université en région de l’Ile-de-France, Rindra, 21 ans, travaille à mi-temps pour subvenir à ses études. Ce travail lui permet non seulement de financer sa vie quotidienne, mais aussi de mettre un peu d'argent de côté pour envoyer à sa famille restée à Madagascar. Chaque fin de semaine, grâce à une application mobile de transfert d’argent, elle envoie quelques euros glanés ici et là sur le compte mobile money de sa mère. Comme Rindra, des milliers de Malagasy de la diaspora contribuent à l'économie nationale à hauteur de centaines de millions de dollars, autant que les plus grands investisseurs étrangers.

En effet, les transferts d’argent internationaux via les nouvelles technologies de communication ont apporté plus de devises à Madagascar que les investissements directs étrangers au cours des cinq dernières années. Selon la Banque centrale, l'année dernière, 906,2 millions de dollars ont été envoyés par la diaspora, contre 341,6 millions de dollars d’investissements directs étrangers. Les envois de fonds, explique la Banque mondiale, sont devenus la principale source de devises dans plusieurs pays. Ces transferts surpassent même les principales exportations, à l'exception de la filière vanille et des exportations minières. Globalement, l’Afrique subsaharienne reste la région où les frais d’envoi de fonds sont les plus élevés. En 2023, les expéditeurs ont dû payer une moyenne de 7,9 % pour envoyer 200 dollars vers les pays africains, contre 7,4 % en 2022. Les coûts varient considérablement dans la région, allant de 2,1 à 4,0 % dans les corridors les moins coûteux à 18-36 % dans les plus coûteux. Malgré ces coûts élevés, la croissance des envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devrait se redresser légèrement, passant d’une croissance négative de -0,3 % en 2023 à +1,5 % en 2024. Parmi les risques pesant sur ces perspectives figure une croissance plus faible que prévu dans les pays développés, qui entraînerait une baisse des envois de fonds de la diaspora africaine.

Engagement 

Les études montrent que les migrants bien intégrés dans leur pays d’accueil contribuent fortement au développement de leur pays d'origine. L'intégration et l'engagement envers le pays d'origine ne sont pas antinomiques. Le potentiel économique et socioculturel de la diaspora joue un rôle essentiel dans le développement des pays d'origine des migrants. Les transferts d’argent à des proches et les investissements dans des petites entreprises stimulent l’économie locale, tandis que les migrants apportent savoir-faire, connaissances et expériences à leur pays d’accueil. Les membres de la diaspora évoluent entre deux pays et comprennent les conditions de vie des deux côtés. C’est pourquoi ils sont de plus en plus importants dans le débat sur la future coopération au développement. L'instauration de partenariats étroits entre les Etats, les organisations d’aide 

au développement et les migrants permet de mieux exploiter le potentiel de la migration. Cependant, le nombre croissant de nouvelles initiatives visant à intégrer les organisations de la diaspora ne doit pas faire oublier la nécessité d’une collaboration et d’une coordination plus efficaces, ni le besoin de concepts plus durables. Nombre de pays d’origine ont commencé à tenir compte de la diaspora dans leur planification de développement, leurs stratégies et leurs plans d’action. D’autres, cependant, ne réunissent pas encore les conditions nécessaires pour utiliser pleinement le potentiel de leur diaspora. La collaboration étroite des acteurs conscients de ce potentiel ouvre de nouveaux horizons pour le développement des pays d’origine. En reconnaissant et en intégrant les contributions de la diaspora, Madagascar et d'autres pays peuvent bénéficier de ressources supplémentaires et d'un soutien précieux pour leur croissance économique et sociale.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Education complète !
    Un sujet délicat ! Une initiative pilote mise sur les rails par le département de l’Education nationale (MEN) en partenariat avec le Mouvement malagasy pour le planning familial (MMPF) dans le cadre du Programme d’appui aux droits et la santé sexuelle et reproductive (PADSSR) dont le lancement officiel s’est tenu ce lundi 5 mai à Antaninarenina – Antananarivo. L’initiative vise à étoffer les jeunes y compris les adolescents (élèves) sur les risques qu’ils encourent dans les aventures précoces aux rapports sexuels. En effet, le projet pilote a pour but de réduire les grossesses prématurées, la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) qui ont malheureusement tendance à s’intensifier surtout dans les milieux populaires et de promouvoir l’autonomie des jeunes en matière de santé reproductive. Louable initiative !

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