Publié dans Editorial

Règlement de compte

Publié le mercredi, 29 juillet 2020

La France règle ses comptes et montre ses griffes envers ou contre, c'est selon, tous les Etats, en particulier les anciennes colonies qui osent défier sa toute puissance, à tous les pays qui se permettent d'afficher ouvertement leur dignité. Madagasikara comme tout autre pays souverain qui  montre sa fierté d'être se trouve dans la ligne de mire. Par des gestes qui frisent la provocation, la France multiplie des actes indignes de son rang.

 

Au fait, quelle a été l'erreur de Madagasikara pour mériter des incivilités de l'ancienne mère-patrie ?  Certes, les Malagasy ont commis l'irréparable en portant à la tête de l'Etat, par scrutin libre interposé, un jeune prodige, visionnaire et patriote.  L'Elysée ne tolère pas que le nouveau locataire d'Iavoloha ose braver la suprématie impériale et séculaire de la France.

Les îles malagasy (Eparses), la pierre d'achoppement qui tord le cou de la relation entre les deux pays, pèsent beaucoup sur la balance. Madagasikara, par la voix de son Président, Rajoelina Andry, affirme avec fermeté que les îles Eparses font partie intégrante du territoire de la République Malagasy. Confortée par la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU soutenant la requête des Malagasy, la Grande île rejette catégoriquement toute issue menant vers le principe de « co-gestion ». Rajoelina a été clair et net, Madagasikara opte pour la restitution. Pour ailleurs, la France clame haut et fort que les îles  Eparses leur appartiennent. La déclaration provocatrice de Macron sur les îles Glorieuses « Ici c'est la France », le 24 octobre 2019,  reste toujours en travers la gorge des malagasy. Et la « zizanie » persiste. Chacun campe sur sa position.

La découverte sur le sol malagasy d'un remède miracle et efficace à base de plante locale, le Covid-Organics ou CVO, a pris une tournure pour le moins inédite dans la relation, déjà tumultueuse, entre la France et Madagasikara. Qui aurait cru que le simple fait d'annoncer à tout le monde, d'ici ou ailleurs, par le Chef de l'Etat Rajoelina que Madagasikara (l'IMRA) réussit à mettre au point un remède pour prévenir et guérir la Covid-19, suffit à « irriter » la France. Les médias officiels français d'envergure internationale et porte-parole des intérêts français (RFI, France 24, TV5 Monde) à travers le monde foncent, à cœur joie, dans le tas pour « ridiculiser »,

« banaliser » et tirer à bout portant sur le CVO. La France ne parvient pas à maîtriser son ego de grande puissance et n'admet nullement qu'un petit pays comme Madagasikara  puisse rivaliser sa toute puissance. Evidemment, le lobby des grands laboratoires pharmaceutiques européens y est pour beaucoup. On laisse à l'ancienne puissance coloniale la sale besogne de frapper.

Et voilà, la fameuse et sinistre « liste noire » où figurent les seize pays indésirables pour franchir le seuil du saint territoire français. Sans surprise, la Grande île en fait partie. C'est la meilleure façon, la plus humiliante, de punir le pays. Qu'on se le dise, Madagasikara, un pays souverain, ne se donne aucune peine de telles représailles, de bas niveau. On ne se sent même pas offusqué.

Mais la France se moque des autres. Elle continue son ignoble chemin en soufflant le chaud et le froid. Une gifle par ici, du bonbon par-là !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés
  • Monastère de Mahitsy - Au cœur du silence bénédictin
  • Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »
  • Immunité - La société civile dénonce la protection accordée aux inspecteurs des impôts et des douanes
  • Nominations de préfets et de chefs de Districts - Le Syndicat des administrateurs civils répond à la polémique
  • Groupe Sodiat - 4000 employés et familles étranglés
  • Conseil des ministres - Près de 150 nominations aux hauts emplois de l’Etat

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

A bout portant

AutoDiff