Publié dans Editorial

Du bluff à la farce

Publié le mardi, 11 août 2020

De qui se moque-t-on ! Dans ce beau pays qui est le nôtre, on se permet de mener en bateau le peuple. Et cela, sans aucun souci ni respect d’autrui. A Madagasikara, certains acteurs de la vie politique nationale foulent aux pieds les principes  de base de l’éthique politique.
Coup de bluff ! Les membres du RMDM persistent  et signent pour la tenue d’une consultation nationale prévue pour le 10 août. Jusque-là, rien de répréhensible dans la mesure où dans une République respectant le minimum de la démocratie, on ne jette pas des bâtons dans les roues de la liberté de réunion et d’expression. Chaque citoyen jouissant pleinement de ses droits civiques peut librement exprimer son opinion. Ainsi, la liberté de presse, à titre d’exemple, est une chose vécue au quotidien à Madagasikara surtout à l’avènement de ce régime issu des élections libres à partir de 2018.
Seulement voilà, dans le contexte précis auquel le pays traverse en ce moment-ci, l’état d’urgence sanitaire, il existe des restrictions, jusqu’à  empiéter la liberté individuelle, auxquelles tout le monde, sans exception, doit impérativement se soumettre. Toute manifestation ou réunion publique à plus  de cinquante individus est formellement interdite et ce pour éviter la propagation rapide de  la Covid-19.
Au-delà de cette consigne ignorée par les meneurs du RMDM, on ne peut pas s’empêcher de relever le coup de bluff sciemment voulu. En effet, les compagnons de Tsarahame clamaient fort que 10 000 sympathisants ou autres participeront à la consultation de ce 10 août. Pour une plateforme ne jouissant pas d’une adhésion populaire comme telle, il s’agit quand même d’un effectif plus qu’éloquent. Le RMDM ne dispose aucune base réelle et donc c’est une vulgaire blague ou un banal bluff de claironner qu’on va réunir 10 000 participants. La preuve, le jour J, le 10 août, il n’y avait à tout casser que 200 personnes présentes. Et Dieu sait de quelle manière a-t-on pu les ramasser ! Par quelles espèces sonnantes et trébuchantes ?
Le choix de la date du 10 août n’est pas, comme on le sait, le fruit du hasard ou anodin. On voudrait rééditer la « tuerie » d’Iavoloha. Quelle bourde ! Attention Monsieur Ravalomanana et consorts, on n’est pas dupe !
Mais la comédie qui se joue à l’intérieur de la gesticulation de ces grosses têtes du RMDM, des marionnettes de l’ancien président Ravalomanana ou, à forte raison, de son allié de circonstance Rajaonarimampianina, fait tiquer plus d’un. Quand on se donne le temps fou de décortiquer les « résolutions » de cette pseudo-consultation, force est de soulever une farce au goût âpre qui se dégage. La conclusion en trois points de la commission juridique fait tomber des nues : « 1/ Condamne le non-respect de l’Etat de droit. 2/ Condamne l’utilisation de la Justice et les Forces de l’ordre à des fins politiques pour réprimer les opposants du régime. 3/ Exige le respect de la liberté d’expression, la liberté de presse et l’accès des opposants à la radio et la télévision publiques ».
Encore une fois, de qui se moque-t-on ? Comment un Ravalomanana ou un Rajaonarimampianina osent-ils monter au créneau et proférer de telles énormités ?
Du bluff à la farce, le RMDM amuse bêtement la galerie !
Ndrianaivo

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Editorial

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    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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