Publié dans Editorial

Silence stratégique

Publié le jeudi, 10 septembre 2020

Le Sénat français rejette le concept de « restitution » des Iles Eparses à Madagasikara, une option revendiquée par le Président malagasy Rajoelina Andry. Le 3 septembre 2020, par le biais d’une commission sénatoriale, 113 sénateurs soutiennent le principe de la souveraineté de la France sur les Iles Eparses. Tandis que 79 demandent la création d’une réserve naturelle et 14 reconnaissent la restitution voulue par Madagasikara. Bref, les sénateurs se rangent du côté de la position brandie  par le Gouvernement Macron. Une provocation de plus de la France voire un deuxième couteau dans le dos des 25 millions de Malagasy.
Le 24 octobre 2019, Emmanuel Macron, les pieds levés sur le sol des Iles Glorieuses, déclarait urbi et orbi « Ici, c’est la France ». Une provocation qui ne dit pas son nom. Une atteinte qui va tout droit dans les esprits des citoyens de la République de Madagasikara. Une manière flagrante de tuer dans l’œuf la commission mixte chargée d’étudier le sort de ces « perles rares » perdues entre le Canal de Mozambique et l’océan Indien, dans les eaux territoriales de Madagasikara.
A l’issue de ce vote, le Sénat français défie la souveraineté de la République malagasy. Pour le moment, les autorités de la Grande île n’ont pas souhaité s’exprimer officiellement. Elles adoptent le sage principe du silence et laissent le champ libre aux acteurs politiques et des membres de la société civile, jaloux de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de Madagasikara, de livrer leurs points de vue. Quelque part, le philosophe Aristote dit « l’ignorant affirme, le savant doute et le sage réfléchit ». Le Président Rajoelina Andry préfère réfléchir avant de se prononcer. Le sujet est trop délicat et mérite encore plus d’attention. De toute évidence, il y a des priorités du moment et des défis à relever auxquels on se doit de focaliser toute l’énergie. La bataille contre la pandémie est loin d’être gagnée. Il ne faut pas qu’on se leurre, le virus s’accroche et risque même de refaire de lourds dégâts si l’on se trompe de combat. Il y a lieu aussi de s’atteler à la lutte contre les méfaits pervers de la pandémie auprès de la population. Le Chef de l’Etat place toujours en première ligne d’attaque la lutte contre la pauvreté. « C’est urgent ! » selon ses propres termes. 
Madagasikara réclamait, depuis 1960 jusqu’à ce jour, la restitution des Iles malagasy dans le giron du territoire national de la République malagasy. Les dirigeants du pays, à l’instar de Ratsiraka Didier, ont porté l’affaire devant l’assemblée générale de l’ONU. Cette dernière, l’instance suprême de l’organisation, approuva la requête de Madagasikara et ce à deux reprises. Mais la France, membre permanent du conseil de sécurité, l’ignore indifféremment. Et l’exemple, plutôt le mauvais, vient d’en haut !
Le Président malagasy Rajoelina a été  sans équivoque dans sa réponse à une question relative aux Iles Eparses posée par des journalistes  français de la RFI et de France24, entre une « co-gestion » ou la « restitution », l’homme fort du pays répondit la « restitution ».  Ce qui provoque l’ire de l’Elysée qui déclenche une consultation publique.
Le Gouvernement malagasy préfère, pour le moment, se taire. Mieux vaut un silence stratégique qu’une déclaration imprudente. On verra.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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