Publié dans Editorial

Perles rares

Publié le lundi, 14 septembre 2020

Le Conseil de Gouvernement du 9 septembre 2020 a adopté un décret portant convocation du collège électoral pour les élections sénatoriales prévues pour le 11 décembre 2020 au suffrage universel indirect. Et cela, sur proposition de la Commission Electorale nationale indépendante (CENI).
Soit dit en passant, ce scrutin sénatorial du 11 novembre fait des vagues parmi certaines organisations de la société civile et surtout auprès des formations politiques évoluant dans la sphère de l’Opposition. Mis à part le contexte politique lourd résultant de la réduction drastique du nombre des sénateurs, de 63 à 18, pénalisant le champ d’action du poids lourd de l’Opposition en l’occurrence le HVM, le choix de la date enflamme le débat quelque part rejetant la date du 11 décembre. Motif avoué, le paramètre climatique. Le texte en vigueur recommande, d’ailleurs, la tenue des élections à Madagasikara durant la période sèche autrement en dehors de la saison des pluies sauf pour des raisons impérieuses ou en cas de nécessité nationale.
Ce décret fait état également diverses dispositions dont, entre autres, la caution à laquelle chaque liste doit s’acquitter afin de pouvoir s’aligner dans les starting-blocks. Ladite caution qui est fixée à quinze millions d’Ar fait des déçus et des heureux. En fait, il s’agit d’une pièce maîtresse imposée à tous les prétendants au Palais d’Anosikely à défaut de quoi le dossier de candidature se voit le rejet  systématique. Apparemment, le Gouvernement a mis la barre bien haut. Mais, il faut le comprendre dans le sens qu’il s’agit ici d’une caution « par liste » et non « pour chaque candidat ». Une liste doit comprendre normalement quatre candidats dont deux titulaires et deux suppléants. Chacun déboursera donc trois millions sept cent cinquante mille ariary. Pour un poste de sénateur, c’est plus que normal ! Une somme à la portée de tout prétendant potentiel et sérieux. Par ailleurs, le Gouvernement  évite d’avoir affaire à une flopée de candidats ou d’aventuriers risquant de ternir l’image de l’Institution dont le président est le deuxième personnage de l’Etat et assure la fonction de Chef d’Etat en cas de vacance de poste au sommet de l’Etat. Il faut le dire qu’un nombre pléthorique de candidats  complique les affaires des services de la CENI.
L’ordonnance n° 2020-006 du 28 mai 2019 relative aux nouvelles modalités régissant le Sénat réduit le nombre des sénateurs de 63 à 18 à raison de 2 sénateurs par Faritany à élire par les grands électeurs et 8 nommés par le Président de la République. Pour ainsi dire que le scrutin du 11 décembre va départager les formations politiques ayant en leurs comptes de grands électeurs (conseillers ruraux et municipaux, maires) en nombre suffisant. Il va falloir ainsi dénicher des « oiseaux rares » pour gagner la cagnotte de deux sièges par Faritany. Il n’est pas du tout évident pour un parti qui n’a pas les reins solides pour pouvoir s’aligner dans les starting-blocks. Des plate-formes  creuses du genre RMDM n’ont aucune chance d’y parvenir. Et même les supposées être de grandes formations de la taille du MAPAR et relativement du TIM auront du pain sur la planche pour distiller le bon grain de l’ivraie. En effet, les candidats intègres au maximum quatre par Faritany sont de vraies « perles rares » qu’il fallait trouver en profondeur. 
Ndrianaivo

Fil infos

  • Statistique agricole - Lancement du 3e recensement général de l’agriculture
  • Gel de certains comptes - Manifestation des employés du groupe Sodiat à Mandrosoa Ivato
  • Concertation nationale - Un début cacophonique
  • La Gen Z et les OSC - Pour une charte de la Transition
  • BIANCO Fianarantsoa - Détournement de plus de 8 millions Ariary à l’IFIRP
  • Conjoncture - Départ surprise du président de la CENI
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Trois nouveaux groupes parlementaires en gestation
  • ACTU-BREVES
  • Première autoroute de Madagascar - Remise aux calendes grecques
Pub droite 1

Editorial

  • Logique des faits
    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

A bout portant

AutoDiff