Publié dans Editorial

Des contradictions aberrantes

Publié le dimanche, 19 décembre 2021

Allons-nous réellement combattre ou non la corruption et asseoir vraiment la Justice équitable ? Des questions fondamentales auxquelles les dirigeants politiques se doivent de clarifier par des réponses nettes et transparentes.
Le Président de la République Rajoelina Andry Nirina s’engage publiquement, depuis la campagne électorale, de lutter contre la corruption et pour une Justice équitable (Velirano point III). On ne doit pas le trahir.
La volonté réelle de lutter contre la corruption et la mise en place effective de la Justice équitable signifie, par ricochet, saper à la base les fondements de l’impunité ! Toutefois, les observateurs politiques, la Société civile, la vraie, et les concitoyens responsables enfin bref l’opinion publique, constatent certaines contradictions et s’inquiètent de l’absence quelque part de la volonté politique tangible pour ce faire.
La Haute Cour de Justice (HCJ) existe bel et bien depuis 2019. Mais elle a toutes les difficultés pour pouvoir fonctionner effectivement. Apparemment, la HCJ se trouve dans une situation d’attente incompréhensible. Les tergiversations de l’Assemblée nationale le paralysent et le pénalisent. Des dossiers compromettant d’au moins douze anciens hauts dirigeants ont été transmis à Tsimbazaza, plus précisément à la Commission d’accusation en 2020. Jusqu’à ce jour, les juges de la Haute Cour n’en ont eu vent des suites à donner. Deux ans après, les députés membres de la Commission spéciale d’accusation, présidée par le député Honoré Tsabotokay, ne parviennent pas à rendre leur « verdict ».
Madame la présidente de l’AN, lors de son récent discours, est monté au créneau pour dénoncer diplomatiquement l’attitude de la Commission d’accusation. Elle propose qu’on révise le texte fondamental y afférent. En effet, les articles 131, 133 et 134 exigent le vote à la majorité absolue des députés comme préalable aux accusations des hauts dirigeants dont le Président de la République jusqu’aux députés et sénateurs. En terme clair, le bon fonctionnement de la HCJ est soumis à la bonne volonté des députés autrement dit dépend du caprice de la politique. Le perchoir de Tsimbazaza n’est pas le premier à soulever la question et le réclamer. Un certain Jacques Randrianasolo, ancien procureur général de la Cour d’Appel (PGCA) et premier Garde des Sceaux de l’ère Rajoelina, l’a déjà pointé du doigt comme étant une contradiction aberrante dans la lutte contre la corruption et pour l’instauration d’une Justice équitable et donc par ricochet contre l’impunité. En outre, la lourdeur de la procédure handicape beaucoup à la volonté d’assainir le pays.
Sous d’autres cieux, dans les pays où la démocratie s’érige en système irrévocable et où le sacro-saint principe « personne n’est au-dessus de la loi » s’applique en lettre d’or, la chasse aux délinquants, quel que soit leur rang, ne plaisante point.
A quoi joue-t-on exactement ? De la tromperie ou d’actes constructifs ! Si les députés se déclarent incompétents, qu’ils le disent ! Le pays ne peut plus se permettre de rater l’opportunité que le régime Orange lui offre pour assainir le pays. Le Chef de l’Etat tient sa parole. A nous tous de jouer la vraie note. Il ne faut pas le contredire ni le trahir.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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