A l'approche de la proclamation des nouveaux membres du Gouvernement de Ntsay Christian, des candidats douteux se font entendre. Prévue pour aujourd'hui ou demain, cette liste est jalousement gardée par les ayants droit dans le cercle des Dieux. Cela n'empêche pas tout de même certains à claironner sur le toit leur probable nomination à un tel poste ministériel tandis que d'autres font tout pour attirer l'attention des décideurs quitte à collecter des signatures de leurs « futurs subalternes ».
A grande vitesse ! La gestion des affaires nationales évolue de manière rapide. Deux jours après l’investiture du nouveau Président, Andry Rajoelina, le nom du Premier Ministre est déjà connu. Au cours d’une déclaration faite par la Présidence au palais d’Iavoloha hier, Christian Ntsay est reconduit à son poste de Chef du Gouvernement. Nommé le 11 juin 2018 à la suite de la manifestation pour le changement menée par les députés sur la place du 13 mai, Christian Ntsay a occupé la place de locataire de Mahazoarivo pendant 6 mois avant de démissionner avec son gouvernement samedi dernier. Après cette reconduction, il sera donc aux côtés du numéro de l’Exécutif pour réaliser le programme et les promesses de campagne de ce dernier. La nomination des nouveaux membres du Gouvernement est également attendue dans les prochains jours, mercredi au plus tard, d’après des sources bien informées.
La semaine dernière, le Bureau Indépendant Anti Corruption (BIANCO) a levé le doute sur l’apparente lenteur prise par l’affaire concernant le transitaire Mbola Rajaonah et relative à des soupçons de corruption dans des opérations de dédouanement effectuée par l’entreprise de l’intéressé. Selon Jean Louis Andriamifidy, Directeur général du BIANCO, cette suspension de la procédure s’explique par les traditionnelles vacances judiciaires intervenues vers la fin de l’année dernière.
Mais outre cette affaire de corruption, ce même opérateur, avec plusieurs autres personnalités politiques, est aussi impliqué dans une autre procédure judiciaire qui, à l’instar de la première, connaît aussi un subit ralentissement après avoir démarré sur les chapeaux de roue. Il s’agit de la plainte déposée le 3 janvier dernier par la Direction de la Législation et du Contentieux (DLC) au sein de la Primature pour « atteinte à la sureté intérieure de l’Etat ». Comme aucune explication n’est fournie par les autorités concernées sur cet apparent blocage, d’aucuns craignent que, quelque part, certains font trainer le dossier avant de le classer tout bonnement une fois que l’oubli s’installe.
Un grand Monsieur de la presse nationale est partie. Il s’agit de Franck Ramarosaona, Nini pour les intimes, décédé hier matin dans un hôpital de la capitale après avoir y été hospitalisé dans un état critique quelques jours auparavant. Directeur de publication du groupe Ultimamédia regroupant « Les Nouvelles » et « Taratra », Franck Ramarosaona avant d’apporter son expérience auprès de ce groupe était également un observateur politique averti. Un statut qui lui a permis de côtoyer différents dirigeants du pays, de tous bords, ayant occupé des postes importants. Tout dernièrement, il figurait parmi les conseillers du Premier ministre Ntsay Christian tout comme il l’était au temps du général Ravelonarivo Jean ou de Pascal Rakotomavo. Avec ce dernier, Franck Ramarosaona avait jeté les bases de la province autonome d’Antananarivo où il était le Directeur Général du gouvernorat. A la veille de la remise au goût des gouvernorats au niveau des régions, Franck Ramarosaona aurait certainement ses mots à dire de ses expériences. Mais le Tout puissant a décidé autrement.
Sitôt après la cérémonie solennelle d’investiture, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ntsay Christian remet sa démission auprès du nouveau Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina. Selon la tradition républicaine, universellement reconnue notamment dans les pays où la démocratie règne, le Chef du Gouvernement remet son tablier au tout nouveau Président de la République, nouvellement élu. Cas identique après le renouvellement du mandat des députés à l’Assemblée nationale. C’est une règle « non-écrite » mais appliquée pour le bon fonctionnement de l’Etat. Le nouveau Chef de l’Etat, pour avoir les coudées franches, doit composer avec une nouvelle équipe de son ... choix. Logique et légitime ! Désormais, en attendant la nomination de nouveaux membres du Gouvernement, l’équipe en place assure l’expédition des affaires courantes. De ce fait, elle s’interdit de prendre des initiatives mettant en phase la responsabilité de l’Etat. Toutes les actions gouvernementales doivent attendre les nouvelles orientations et directives du nouveau régime sous l’impulsion, bien sûr, du nouvel homme fort du pays.
Les sensibilisations et actions portent leurs fruits. Les acteurs dans la lutte contre le trafic des stupéfiants à Madagascar, dont la Douane, enregistrent des résultats palpables en 2018 si l’on tient compte des chiffres avancés. En fait, plus de 200Kg de stupéfiants, tous genres confondus, ont été saisis l’année dernière. La plus grosse prise jamais réalisé dans la zone Océan Indien et Afrique subsaharienne étant celle des 147 Kg de drogues sur la route de Manjakandriana, lors d’un déplacement entre Toamasina et Antananarivo. Les 3 mauriciens et 6 malgaches interceptés seraient des passeurs puisque la marchandise était destinée pour les îles voisines, à en croire les échanges d’informations entre les douanes malagasy avec celles mauriciennes et réunionnaises. Quelques jours après, 2 autres grosses prises se sont tenus le 17 juin 2018 à l’aéroport d’Ivato. Une ressortissante bolivienne transportant dans son corps des capsules de cocaïne d’une quantité de 790g a été arrêtée à l’occasion. Une semaine après mais toujours à l’aéroport d’Ivato, 730g de cocaïne ont également été découverts dans le corps d’une jeune brésilienne. Parmi les prises figurent, par ailleurs, celle de l’héroïne de 10,395Kg transporté par un béninois le 19 octobre lors du traitement d’un vol de Kenya Airways. Un autre béninois a été appréhendé dans la zone sous-douane avec 11Kg d’héroïne, selon les informations diffusées dans la dernière édition de « les échos des Finances et du Budget ».
Jusqu’à l’heure où nous écrivons cet article, onze personnes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques, au cours du week-end. Un glissement de terrain a en effet entraîné, samedi soir, l’effondrement de plusieurs maisons à Tsimialonjafy, sur les hauteurs de la Capitale. Selon les informations recueillies, les infiltrations et le sol gorgé d’eau à cause des fortes pluies sont à l’origine de l’écroulement d’une maison, qui s’écrase à son tour sur trois autres, en contrebas. Des membres de familles ont payé de leur propre vie, des proches sont accablés par la disparition de leurs proches, mais surtout d’autres habitants des mêmes lieux sont anxieux de ce qui pourront leur arriver prochainement, étant donné que leurs maisons sont également menacées par l’effondrement. « Nous habitons ici depuis plusieurs années, nous n’avons pas d’autres chez-nous, ni d’autres endroits qui peuvent nous accueillir. Nous sommes conscients de ce qui pourra arriver mais nous n’avons pas de solution. L’état pourra-t-il nous donner un nouveau logement ? Il faudrait quand-même proposer des solutions avant de faire évacuer les familles vivant dans les zones à risques », confie une mère de famille vivant sur la Haute ville d’Antananarivo.
La cérémonie d’ouverture officielle de l’année d’exercice 2019 pour l’Eglise reformée de Madagascar (FJKM) s’est tenue hier au grand stade de Mahamasina. Cet évènement a été marqué par un culte. Outre la cérémonie, c’était aussi l’occasion de présenter le nouveau président du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), en l’occurrence le pasteur Irako Andriamahazosoa Ammi, actuel président de la FJKM, d’une part, ainsi que la passation de fanion avec son prédécesseur, le pasteur Ranarivelo Samuel Jaona qui préside l’Eglise épiscopale de Madagascar (EEM), de l’autre.