Du nouveau dans l’affaire des 73,5 kg d’or. La presse sud-africaine rapportant des propos attribués au porte-parole du ministre de la Justice local annonce la comparution des trois passeurs présumés devant le tribunal le 14 juillet pour une audience sur une demande du Gouvernement malgache en vue de leur extradition vers Madagascar.
Alors que le phénomène semblait se raréfier après les arrestations précédentes de petits revendeurs, voilà que le trafic de drogue sous forme de « space cake » destiné surtout aux jeunes et autres lycéens de la Capitale, a repris ses droits. Et c’est ce qui venait de se produire récemment avec une autre et nouvelle arrestation d’un jeune revendeur de la ville. Ce dernier qui prépare lui-même ses space cakes et autres cookies truffés de drogue et que certains jeunes addictés raffolent. Déféré, il fut placé sous mandat de dépôt, jeudi dernier.
Opération de charme, selon les uns ! Opération de sauvetage pour les autres ! Dans tous les cas de figure, la filière vanille, mal en point voire au bord du naufrage, a besoin d’une offensive et décisive opération de sauvetage… in extremis.
Introduite dans la Grande île il y a environ un siècle et demi, 1880 à Nosy Be et 1890 à la Côte- est, la culture de la vanille s’enracine et se développe surtout sur le triangle du Nord-est de Madagasikara qui en devient le premier producteur et exportateur mondial. Antalahadevient alors la capitale mondiale de la vanille naturelle. Américains (premiers importateurs), Français, Canadiens, Allemands en raffolent de cette épice naturelle dont le parfum n’a rien d’égal. Depuis quelques années, la production annuelle de vanille verte du pays varie autour de 2000 tonnes. Cette année 2022, elle a baissé de 35 % et ce pour des raisons diverses. La filière entretient quelque 200 000 emplois et nourrit autant de familles. Un puissant groupement réunit les exportateurs de la vanille malagasy (GEVM) présidé par Georges Geeraets (de l’agence ECOFIN).
Les activités de production de vanille à Madagasikara connaissent des hauts et des bas. Il fut un temps où certains laboratoires américains tentèrent de produire de la vanille artificielle pour rivaliser ou concurrencer le produit naturel, l’épice de luxe malagasy, mais la saveur et le parfum de l’ «or noir » de la Grande île sont irremplaçables et demeurent inégalables. La tentative fut très vite abandonnée.
Certains handicaps risquent de menacer la performance de la vanille malagasy. Des problèmes basiques liés aux réalités du pays. La technique et la méthode de production semblent figées et même rétrogrades. Elle n’a pas pu bénéficier l’amélioration voulue par l’évolution progressive de la technologie. Par conséquent, la quantité et la qualité n’ont pas suivi le rythme. Bien que la vanille de Madagasikara garde son rang de leader mondial, elle subit tout de même une baisse inquiétante de 35 % cette année. La question sécuritaire troublante, en milieu rural, dans les zones de production notamment dans la Région de SAVA (Nord-est) sème la psychose parmi les paysans producteurs. On tue et on vole à tel point que le travail agricole lié à la production de la vanille devient un risque mortel. Une situation alarmantequi n’est pas sans effets immédiats sur la production. Les efforts des Forces de l’ordre semblent insuffisants à maitriser le mal. La grogne remonte en surface !
Etant parmi les produits stratégiques au même titre que le riz et les produits miniers et énergétiques et autres, la vanille fait l’objet d’intenses spéculations à la fois économiques et… politiques. Depuis un certain temps, le prix aux producteurs subit une instabilité chronique. La campagne 2022 connait ainsi une perturbation. Il fallait que l’Etat prenne ses responsabilités pour sauver la filière.
Le 4 juillet, une importante réunion entre le Groupement des exportateurs de la vanille (GEVM) et les clients internationaux s’est tenue à Paris sous les bons auspices de l’Etat malagasy par le biais du MICC et cela dans le but, d’une part, de convaincre les clients potentiels sur le marché international que la vanille malagasy reste un produitphare. Et de l’autre, d’afficher la volonté politique du régime à sauver in extremis la vanille malagasy.
Ndrianaivo
Les ingénieurs géologues autant que les étudiants en génie-géologie sont confrontés à des problèmes liés à la recherche d’emploi. La situation est devenue critique depuis la suspension de l’octroi des permis d’exploitation minière dans le pays. Les entreprises ferment leurs portes pour les stagiaires et les nouveaux diplômés. Même le ministre de tutelle en est conscient. « La suspension de l’octroi des permis d’exploitation miniers a impacté les étudiants », soutient Rakotomalala Herindrainy Olivier, ministre des Mines et Ressources stratégiques, hier, durant l’ouverture du Géo-forum 2022. Par ailleurs, les filières « géologie » et « géoscience » sont peu connues à Madagascar. Et la statistique en témoigne. Depuis la création de ces mentions en 1977, seulement 400 ingénieurs sont sortis de l’Ecole polytechnique de Vontovorona. Selon Rabenatoandro Nomena, président d’une association, seulement 9 étudiants sont actuellement accueillis au niveau du L1. Cependant, la géologie est un fondement de l’économie. Tout se repose sur une étude géologique.
Dans le cadre de la célébration du 45ème anniversaire de la mention « Génie géologique » de l’Ecole supérieure polytechnique de Vontovorona (ESPA), l’Union des futurs ingénieurs géologues (UFIG) organise depuis hier le Géo-forum 2022. D’une durée de deux jours, cette rencontre se tient au Minning Business Centrer, sis à Ivato et dont le thème est « Promouvoir la mission de la géoscience à travers des échanges au niveau de tous les acteurs du secteur pour parvenir à l’émergence de Madagascar ». L’objectif est de mettre en valeur le rôle et les opportunités de la géoscience dans le développement économique.
A cette occasion, le ministre des Mines et Ressources stratégiques a annoncé que le renouvellement des permis miniers pour les petits exploitants sera pour bientôt. Ainsi, il a insisté sur une collaboration avec les entreprises œuvrant dans ce domaine dont le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) ainsi qu’Ambatovy Rio Tinto QMM pour un éventuel recrutement des stagiaires ainsi que des embauches.
Anatra R.
La hausse imminente du prix du carburant au niveau local constitue le sujet principal de discussion, ces derniers temps. Après le sociologue, Paul Rabary mercredi, hier ce fut au tour de Jean Nirina Rafanomezantsoa de s’exprimer sur ce sujet brûlant au cours d’une conférence de presse aux 67ha. Pour lui, la hausse du prix du carburant est inévitable.
Elle est inévitable dans le contexte actuel de mondialisation. Le HAFARI Malagasy espère que les dirigeants actuels luttent pour les intérêts supérieurs de la population. Le conférencier indique que tout trouble dans le pays ne ferait qu’empirer la situation, appelant ainsi au « firaisankina » pour faire face à la situation difficile qui s’en vient.
Dans le franc-parler qui est le sien, il répond à certains partisans de l’Opposition qui insistent sur la nécessité d’appliquer la vérité des prix. Jean Nirina Rafanomezantsoa, dit également Jean Nirina Hafari du nom de l’association qu’il dirige, y voit un « calcul politique », qu’il dénonce par ailleurs. Pour lui, il s’agit ni plus ni moins que d’une stratégie visant à ouvrir la voie à une explosion sociale dans le pays.
Le leader du HAFARI condamne l’attitude de ces personnes qui voient du profit dans le malheur des autres. Et lui de souligner en effet que la hausse du prix des carburants impliquera également une inflation importante. « S’il y a une explosion sociale, la population déjà vulnérable paiera en premier lieu les pots cassés », explique-t-il. Et de rajouter : « Personne ne fera de miracle. Les politiciens qui promettent d’infléchir la courbe de l’inflation ne pensent qu’à eux-mêmes ».
Jean Nirina Rafanomezantsoa appelle ainsi la population à ne pas céder à la provocation et à se focaliser sur l’essentiel, notamment la production. Il souligne qu’aucun dirigeant ne souhaite faire du mal consciemment à sa population.
Recueillis par L.A.
Un incident inédit a entaché la deuxième manche du championnat de Madagascar de rallye ASACM Eau Vive, au mois de juin dernier. La voiture 208 T16 de Faniry Rasoamaromaka a été victime de sabotage dans la dernière nuit de la course. Un acte que l’on pourrait qualifier d’acte de terrorisme et de sabotage. Comme l’acte a eu lieu dans le parc MEFB d’Andranovelona, situé dans le District d’Ankazobe, c’est le Tribunal d’Ankazobe qui tranchera sur cette affaire.
Après enquête, 11 personnes ont été inculpées d’après Maitre Narindra Andriamananony, l’avocate des Rasoamaromaka, dont 6 mécaniciens, 4 officiels et deux pilotes. Mais le nom du commanditaire n’a toujours pas été révélé. Prévue le 23 juin dernier, l’audience a été reportée le 28 juillet prochain. Trois personnes dont les deux pilotes et un officiel ont été relaxées. Personne n’a été placé sous mandat de dépôt. 9 personnes restent sous surveillance judiciaire et passeront devant la barre le 28 juillet.
Pour rappel, l’équipage Faniry Rasoamaromaka- Mahents Randriambololona menait en tête du classement à l’issue de la deuxième journée avec leur 208 T16. Alors qu’il s’est rendu au parc fermé le dimanche matin 18 juin, date de la dernière journée des épreuves spéciales, sa voiture refusait de démarrer. Faniry Rasoamaromaka dénonce un « sabotage » dont son véhicule a été victime, juste avant le départ le dimanche. Il évoque des dégâts sur sa Peugeot 208 T 16 alors que la voiture s’est trouvée à l’intérieur du parc fermé et a préféré quitter la course.
Les frères Rasoamaromaka annoncent vouloir consacrer la suite de leur carrière à l'étranger mais plus à Madagascar. L'annonce a été faite sur les réseaux sociaux par Mika Rasoamaromaka, champion de Madagascar en titre.
Jeannot Rabekoto parle d’un « nuage qui a gâché » la course. Il « condamne le sabotage d’où qu’il vienne » et préfère « retenir la leçon », en proposant à la Fédération du sport automobile (FSAM) l’installation de caméras de surveillance dans le parc fermé dans le futur.Le rallye ASACM Eau Vive a été remporté par l'équipage Frédéric Rakotobe et Mick Ratrimoarinosy.
E.F.
Depuis le mois de mars, époque où la réouverture totale du ciel malagasy a été décrétée, un bon nombre de compagnies aériennes ont foulé le tarmac des aéroports internationaux de Madagascar. En revanche, les aéronefs de pavillon malagasy n’ont que peu fréquenté les aéroports d’outre-mer. Turkish Airlines, Air France, Air Mauritius, Air Austral, Ewa Air, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, Neos Air ont effectué leur retour dans les aéroports de la Grande île ces derniers mois. Parallèlement, Air Link la seule compagnie sud-africaine, assurant la liaison entre l’Afrique du Sud et Madagascar, est en passe de rejoindre la liste selon les négociations qui sont encore en cours. Effectivement, sur la zone océan Indien, Air Madagascar fait ce qu’elle peut pour couvrir les plus importantes dessertes comme saint Denis-Antananarivo ou Antananarivo-Moroni. Mais là encore sur ce point, elle est surpassée par les autres compagnies à l’instar d’Air Austral qui s’arroge de toutes les liaisons possibles à l’instar d’Antsiranana, Sainte-Marie, Taolagnaro, Toliara ou encore Nosy Be en direction de La Réunion alors qu’historiquement, ces liaisons ont été créées à l’initiative d’Air Madagascar. Autant dire qu’à tous les niveaux, la compagnie est à la traine même si présentement elle arrive à atteindre un taux de remplissage de presque 70% sur la liaison Antananarivo-Saint-Denis. Un point pour elle, certes, mais qui est une performance encore loin des réalisations de la concurrence. Pourtant, des destinations comme l’Afrique du Sud ou encore l’île Maurice ont adopté un système d’octroi de visa à l’arrivée et constituent donc un fort potentiel d’affaires pour les opérateurs malagasy.
Flotte flop
La raison étant que, pour l’instant, Air-Madagascar n’est pas encore en mesure de couvrir toutes les dessertes possibles à cause d’une flotte inadéquate. A l’exemple d’Air Link qui utilise un appareil de type marque Embraer pour couvrir Johannesburg-Antananarivo, Air Madagascar pourrait envisager de faire de même dans la mesure où la faible rentabilité d’un Boeing sur cette ligne a déjà été avérée avant les périodes de pandémie. De plus, des pilotes en exercice au sein de la compagnie nationale avancent que l’Embraer 190 E2 ou encore l’ATR 42-600 seraient en mesure de couvrir ces liaisons où la concurrence s’avère être loin de la portée de la compagnie nationale. Ces experts avancent que ces deux derniers modèles sont plus malléables et plus adaptés pour le marché malagasy. Pour eux, le choix de ces aéronefs est défini à partir d’une étude basée sur les statistiques enregistrées par Air Madagascar durant plusieurs années d’activités concernant, entre autres, les fréquences de vol, le nombre de passagers selon les saisons ainsi que les conditions techniques exigées par les aéroports de Madagascar. « Le choix des modèles Embraer 190 E2 et l’ATR 42-600 pour les vols moyens- courrier ainsi que du Boeing 787-900 pour les vols longs- courrier afin de renforcer la flotte de Madagascar Airlines a été proposé à partir du Business plan avancé par l’ensemble des employés de Madagascar Airlines ainsi qu’après les études du cabinet Bearing Point qui a été mandaté pour les études techniques et financières en vue de la relance de la compagnie. Notre expertise en aval a été ainsi considérée par les dirigeants de la compagnie qui, auparavant, décidaient toujours en amont pour ensuite imposer tel ou tel appareil inapproprié pour le marché national », arguent nos experts.
« La résilience n’est pas un choix mais une obligation pour un pays comme Madagascar qui subit des famines, des cyclones détruisant des salles de classe, une situation accentuée par la pandémie liée à la Covid-19 ». Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Education nationale (MEN), l’a déclaré dans son intervention à New York, dans le cadre du sommet international sur l’ODD 4. Face à cette situation, des efforts et des réformes ont été initiés sous différentes dimensions.
Au niveau budgétaire, ces réformes se concrétisent par l’octroi d’un financement à hauteur de 20% à travers les caisses-écoles et les cantines scolaires. A cela s’ajoutent les cash transferts dans les lycées. D’un autre côté, la dotation de kits scolaires pour alléger les charges parentales ou encore les subventions à l’enseignement privé et la prise en charge des impôts des établissements non publics font partie des activités dans le cadre de la réforme.
Parmi les dégâts cycloniques de cette année, 8 528 salles de classe ont été détruites ou endommagées. Ainsi, la construction de packs complets d’écoles et d’universités aux normes anticycloniques fait partie des activités entreprises. A cela s’ajoute la dotation de subventions et les aides financières spéciales Covid et post-cycloniques au profit des enseignants.
Au niveau législatif, la réforme de l’éducation touche les cycles d’apprentissage, le programme d'études, le calendrier scolaire, la politique enseignante ou encore la langue d’enseignement. Aussi, la gestion du système autour de l’apprenant rend désormais obligatoire une année de préscolarisation. L’âge minimum de scolarisation est fixé à 5 ans. De plus, l’enseignement public obligatoire progressif est de 10 ans, en créant des passerelles entre l’enseignement général et l’enseignement technique et en valorisant la formation professionnelle et la recherche scientifique.
Ces réformes sont fondées sur le « Plan Emergence Madagascar » et mises en œuvre à travers le Plan de redressement national post- Covid et post-cyclonique, à en croire le numéro un du MEN. Elles sont en grande partie intégrées dans un projet de loi d’orientation du système éducatif, adopté en Conseil des ministres et récemment soumis au Parlement.
Recueillis par Patricia R.