Publié dans Editorial

Liberté d'offense ?

Publié le mardi, 14 avril 2020 Écrit par 
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Arphine Helisoa reste à Antanimora. Accusée de diffamation et d'incitation à une haine collective contre le Chef de l'Etat, Helisoa a été placée en détention préventive après avoir été auditionnée au Parquet et ce dans le cadre d'un délit de cybercriminalité. Le mercredi 8 avril, son avocat Me Willy Razafinjatovo, alias « Oh là là » référence mai 72, dépose auprès du Parquet une demande de mise en liberté provisoire (LP). Mais, la requête a été refusée, pour la énième fois.

Dans les faits. Des propos diffamatoires, pire encore, offensants en l'encontre du Chef de l'Etat Rajoelina Andry étaient postés à travers le site Web du journal Valosoa avec la photo du directeur de publication qui n'est autre que Arp Helisoa. Immédiatement, le ministère public s'était saisi du dossier. Convoquée dans les locaux de la Gendarmerie, Arphine Helisoa finit par atterrir à la maison centrale d'Antanimora après avoir été déferrée au Parquet d'Anosy. Evidemment, l'avalanche de levées de boucliers ne se fait pas attendre. En première ligne, l'Ordre des journalistes de Madagasikara (OJM) qui monte au créneau par le biais de son président Rakotonirina Gérard pour dénoncer, parait-il, d'une dérive dictatoriale du régime en place. Selon lui, l'acte est en totale contradiction avec la nouvelle loi sur la communication médiatisée votée récemment. L'association des femmes journalistes emboite le pas et réclame la libération immédiate de Arp Helisoa. L'Union internationale de la presse francophone (UIPF) rajoute la liste et même l'Amnesty International s'en mêle aussi. De quoi à faire réagir le pouvoir public qui n'entend pas se faire piétiner. Par la voix de son porte-parole, le Gouvernement veuille bien remettre la pendule à l'heure. En effet, le directeur de publication (Dirpub) du quotidien Valosoa, Arphine Helisoa, a été interpellé pour un motif relatif à la cybercriminalité mais non pas pour un délit de presse. Elle est tenue responsable, précise-t-on de la part du Gouvernement, des faits et actes délictueux  passibles de sanction selon la loi en vigueur.

Le cas Arp Helisoa relance le débat sur le concept ou la notion de liberté. En fait, il y a « liberté et liberté ». Dire que le Président de la République est un « assassin » c'en est allé trop loin. Des propos totalement déplacés, irresponsables et offensants. Des propos qui sont de nature à inciter à la haine collective contre le numéro Un du pays et par la suite créer des troubles à l'ordre public. C'est une aberration ! On confond la liberté d'expression à la liberté d'outrage sinon d'offense. Dans le Code pénal, l'outrage au Chef de l'Etat est réprimé par la loi tout comme l'outrage à magistrat. Dans l'ancien système, commettre un délit de « lèse-majesté » contre la personne du souverain fut un crime valant la guillotine. La loi moderne bannit la peine capitale mais garde toujours comme « faute lourde » le manquement grave au respect dû à la personne du Premier magistrat du pays. 

Au final, il s'agit d'une offense à la dignité du peuple, l'instance suprême qui a placé son dévolu à quelqu'un, le Président de la République, Chef d'Etat, pour le représenter et diriger la Nation en son nom. 

S'il faudra apaiser, soit ! Mais, ne  jamais confondre « liberté d'expression » avec  « liberté d'offense ». 

Ndrianaivo

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Editorial

  • La question !
    L’espoir serait-il permis ! L’Assemblée nationale, réunie en séance plénière votait le lundi 2 décembre la mise en place de la « Commission spéciale de mise en accusation » auprès de la Haute Cour de justice (HCJ) dont l’élection du président. Les députés présents ont élu à l’unanimité le candidat présenté par le groupe parlementaire Isika rehetra miaraka amin’ny Andry Rajoelina (IRMAR) Haja Resampa, le députe IRMAR élu dans le Menabe (Morondava). Il succède à ce poste, très délicat, à Honoré Tsabotokay, présidant la Commission de mise en accusation lors de la précédente législature, député élu dans la Circonscription de Vohipeno (Sud-est).

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