Depuis deux mois, sept pêcheurs malagasy se trouvent dans la prison de l’île de Mohéli (Union des Comores). Les autorités comoriennes les accusent de trafic de drogue avant de leur infliger un nouveau chef d’inculpation de tentative de coup d’Etat.
Ils sont placés en détention préventive dans la prison de l’île de Mohéli depuis le 1er juin et ce dans des conditions peu enviables. Aucun juge n’est venu les auditionner depuis leur arrestation et la santé de l’un d’eux s’est détériorée au fil des jours. C’est un Malagasy résidant aux Comores qui a accepté de prendre soin de ce détenu gravement malade, renvoyé de l’hôpital pour succession d’impayées. En aidant ses compatriotes, ce bon samaritain a été à son tour arrêté et placé en garde à vue pendant une journée pour usurpation de fonction. En effet, celui-ci n’est autre que l’ancien agent consulaire de Madagascar à Mohéli mais faute de représentant malagasy officiel aux Comores, c’est lui qui s’est porté volontaire d’aider ces infortunés.
Depuis le mois de mars dernier, le consul honoraire de la Grande île aux Comores, Rafanomezantsoa Andrianaivo, a été démis de ses fonctions après plus d’une décennie de bons et loyaux services. « J’étais notifié par le chargé d’affaires de notre ambassade en Ethiopie de mon limogeage en tant que consul. A ma connaissance, mon successeur n’est pas encore désigné », nous a-t-il répondu au téléphone hier. Néanmoins, à l’instar des Malagasy aux Comores, ajoute Rafanomezantsoa Andrianaivo, je suis cette affaire de très près et m’inquiète du sort de ces compatriotes, victimes à mon avis d’acharnement et de fausses accusations.
La mésaventure de ces pêcheurs malagasy est largement rapportée dans les médias de l’océan Indien. D’après la narration des journalistes des Comores, ces sept pêcheurs ont quitté l’île de Nosy-Be dans le courant du mois de mai et sont arrivés à Mohéli le 1er juin dernier. Leur bateau aurait connu une avarie dans une zone poissonneuse située à 200km à l’ouest de l’île de Mohéli. En dépit de la panne, les sept Malagasy ont pu tout de même rejoindre les eaux comoriennes et ont tenté vainement d’entrer en contact avec le responsable du port de Moroni. Peine perdue, la Gendarmerie locale a procédé à leur interpellation avant de fouiller le bateau. Ils sont accusés de trafic de drogue avant que les charges furent changées en tentative de coup d’Etat. Or, ni kalachnikov, ni grenade encore moins des lance-roquettes et des missiles ne se trouvaient dans leur bateau lors de la fouille. Rien de suspect, les gendarmes ont pu constater que l’embarcation des pêcheurs malagasy ne contenait que des poissons et des concombres de mer. Bref, des « matériels de guerre » qui ne peuvent même pas destituer un chef de village. La paranoïa des dirigeants comoriens à l’endroit des Malagasy pourrait s’expliquer, selon la presse comorienne, des faits qu’ils considéreraient Madagascar comme une des bases arrières des opposants du régime.
A l’heure actuelle, les sept pêcheurs malagasy attendent leur sort. Ils craignent que leur audition et leur procès soient remis aux calendes grecques par la Justice comorienne. « J’espère que leurs dossiers seront transmis cette semaine aux autorités judiciaires locales pour qu’elles rendent leur décision. Mon souhait, c’est que ces pêcheurs recouvrent la liberté et rejoignent leurs proches à Madagascar le plus vite après 46 jours de détention », poursuit l’ancien consul honoraire de Madagascar aux Comores.
La rédaction
Amélioration. La Région d’Analamanga qui a été longuement le foyer épidémique de la Covid-19 voit une nette amélioration quant au maintien de la propagation du coronavirus. Effectivement, il y existe de moins en moins de cas positifs identifiés. Il a été remarqué que les données statistiques de ces derniers jours ont été maintenues aux alentours d’une vingtaine de contaminés par jour.Par exemple au cours de ces dernières 48 heures, ladite Région n’a plus enregistré que 55 cas positifs contre 100 il y a encore un mois. Le cumul des cas confirmés publiés sur le site web du Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19 Ivato a indiqué dimanche dernier qu’il ne restait plus que 591 personnes testées positives au niveau de cette Région sur le nombre total de 10 963 cas confirmés répertoriés à compter du 19 mars dernier.De tels résultats encourageants proviennent certainement du suivi du confinement et du respect des mesures de sécurité sanitaire dont le port de masque obligatoire, la distanciation sociale d’un mètre ainsi que le lavage systématique des mains.
Hier, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, porte-parole du CCO Covid-19 Ivato a annoncé 73 nouveaux cas positifs à la Covid- 19 sur 446 analyses en laboratoire effectuées durant les dernières 24 heures. 26 de ces personnes testées positives au coronavirus sont localisées à Analamanga. Diana en a répertorié 21 porteurs du virus. Les 26 cas infectés restants sont répartis dans le Vakinakaratra, Sofia, Boeny, Haute Matsiatra, Atsinanana et Anosy.
Sur les 58 patients guéris également déclarés à cette occasion, 17 nouvelles guérisons sont recensées pour Analamanga, la Région de Boeny a déclaré 14 patients remis. Les Régions Atsimo Andrefana et Vakinankaratra ont recensé respectivement 5 personnes testées positives ayant rempli les critères de guérison. 8 individus infectés ayant recouvré la santé sont répertoriés pour Haute Matsiatra, 6 pour la Région de Diana. Un seul cas de rémission a été identifié dans l’Alaotra Mangoro.
A la date d’hier, 75 patients sur les 805 en cours de traitement développent une forme symptomatique grave. Depuis le 19 mars, le Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19 Ivato a comptabilisé 14 475 cas positifs dont 178 patients ont succombé. Heureusement, 13 492 individus ont été déclarés officiellement non infectés et non contagieux.
Recueillis par K.R.
Docteur Sahondrarimalala Marie Michèle, nouvellement nommée au portefeuille de l’Education nationale (MEN), aura du pain sur la planche. De gros défis et des enjeux complexes l’attendent dans ce département qui utilise avec celui de la Santé publique le maximum de la troupe du personnel de l’administration publique et qui engloutit le plus gros paquet du budget de l’Etat.
Sitôt nommée, sitôt au travail ! Apparemment, Sahondrarimalala Marie Michèle n’a pas de temps à perdre. A peine elle débarque à la « Trano boribory », à en croire aux termes du Chef de l’Etat, la ministre entrante réunit immédiatement après les procédures d’usage de passation de service les principaux responsables dont les Directeurs régionaux (DRENETFP) pour s’enquérir des défis urgents à relever et des enjeux à atteindre à court et à moyen terme. Elle a pour mission de traduire en actes les Velirano du Président conformément à la vision de l’IEM.
Le plus urgent pour la remplaçante du Docteur Rijasoa Andriamanana consiste d’abord à refaire tourner la grosse machine d’Anosy, le moteur central du ministère ainsi que tous les services déconcentrés régionaux jusque dans les CISCO les plus reculées du pays. Après cinq mois de « vacances forcées » dont deux mois d’attente de la nomination de la remplaçante de l’ex, la machine de l’Education nationale est en quelque sorte « rouillée ». Mais avant toute chose, il va falloir qu’on procède au montage de la nouvelle équipe. Beaucoup s’attendent à ce qu’elle fasse un bon coup de balai à la « Trano boribory ». Ce n’est pas du tout une mince affaire. Tout dépend de la qualité des techniciens choisis. En tout cas, l’opinion croit en la capacité intellectuelle et professionnelle de la nouvelle venue afin d’avoir en mains le contrôle de la situation.
Le défi à terme réside dans l’organisation des examens officiels à savoir le CEPE et le BEPC. Vu le contexte exceptionnel qui prévaut, il faut y dénicher une forme adaptée. Il n’est jamais question de reculer les dates d’examen déjà annoncées : le 1er septembre pour les potaches de la septième (CEPE) et le 14 pour les classes de troisième (BEPC).
En simultané, il convient de préparer la prochaine rentrée scolaire 2020-2021 et établir le calendrier scolaire y afférent. Etant donné les perturbations dues à l’état d’urgence sanitaire, ce sont des défis de taille et on n’a pas le droit de rater. Il faut y ajouter, la gestion de la grogne des syndicats des enseignants qui font la pluie et le beau temps au bon fonctionnement de ce vaste ministère.
Par ailleurs, les enjeux qui s’imposent consistent à regagner la confiance des citoyens. Une condition sine qua non pour que les parents daignent envoyer leurs enfants à l’école publique et améliorant ainsi les taux de scolarisation. Pour ce faire, il existe toute une panoplie de mesures à prendre dont la plus importante revient de droit au rehaussement du niveau des élèves. Ce qui sous-entend logiquement l’amélioration du niveau intellectuel et pédagogique des enseignants.
Etant un vétéran de l’Education nationale, je pense modestement que Mme la ministre doit disposer sous les yeux le tableau de bord exact et complet du MEN dans lequel figurent tous les défis à surmonter et les enjeux structurants à maitriser.
Ndrianaivo
Le retour en classe laissé aux appréciations de chaque établissement. Après l’intervention de la ministre de l’Education nationale, Dr Marie Michelle Sahondrarimalala, laissant le champ libre aux établissements scolaires de reprendre ou pas l’enseignement pour les élèves qui assisteront à l’examen pour l’obtention du Certificat d’étude primaire élémentaire (CEPE), certains d’entre ces établissements ont choisi de rouvrir leurs portes, à compter d’hier, et ce, jusqu’à samedi matin. Or, ces établissements privés n’ont pas attendu la déclaration du ministre pour convoquer les élèves et parents au sujet du retour de l’enseignement.
D’après Lanto Ramaromisa, directrice pédagogique d’une école privée sise à Ambohimanarina, cette rencontre avant la tenue de l’examen est très importante, puisque ces cinq longs mois où les cours ont été suspendus ont des impacts sur la mémoire des élèves. « Certes, on n’a pas le temps de revoir tous les programmes scolaires, mais c’est important de donner quelques techniques et astuces pour ces élèves », avance-t-elle. Toutefois, l’ultime choix revient aux parents. « Nous n’imposons rien aux parents. S’ils ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école, c’est leur choix. Mais en contrepartie, ils doivent nous garantir de faire tous les nécessaires pour que l’élève ne se sente pas comme un étranger durant les épreuves », poursuit-elle.
Impression des sujets d’examen
A une semaine avant la tenue de l’examen, le Centre national de production de matériel didactique (CNAPMAD) assure l’impression des sujets d’examen. Durant une descente de la ministre de l’Education nationale sur place, hier, les employés de ce département ont manifesté leur volonté de participer au bon déroulement des examens, après plusieurs semaines de grève. Une tâche qui, d’après les employés, n’est pas facile puisque après les impressions, les sujets doivent être mis sous plis, puis en cases avant d’être dispatchés au niveau de chaque Direction régionale, Circonscription scolaire et enfin au niveau des écoles. La première vague d’envoi des sujets sera ainsi limitée aux Provinces d’Antananarivo et Antsiranana.
En rappel, les épreuves du CEPE se dérouleront le mardi 1er septembre pour Antananarivo et Antsiranana, le mardi 8 septembre pour Mahajanga et Fianarantsoa et le mardi 15 septembre pour Toliara et Toamasina.
Recueillis par Anatra R.
La fédération malagasy de handball (FMHB) a tranché sur les éventuelles dates de reprise des compétitions et a prévenu ses ligues. Pour le président de la FMHB, qui a tout de même retenu certains principes pour la suite des événements, a laissé en suspens la date de retour des compétitions. Selon lui, il n'est pas question de déclarer la saison blanche.
« Nous n'allons pas reprendre la compétition au lendemain du déconfinement, qui se fera très certainement par étapes. Nous allons d'abord attendre l'ouverture des infrastructures sportives. Cela est indispensable pour les différents clubs car ils auront besoin de six semaines de préparation avant de reprendre le championnat», annonce un technicien de la fédération.
Deux options ont été avancées soit dans la Capitale ou à Fianarantsoa pour les jeunes ou bien à Mahajanga pour les seniors au cas où aucune infrastructure ne sera libre pour la tenue de l’évènement à Antananarivo.
Un communiqué a été envoyé à chaque membre annonçant la date probable du retour des championnats nationaux 2020. « Les périodes possibles pour poursuivre nos activités sur les sommets nationaux de cette année seront probablement tenues à Antananarivo du jeudi 29 octobre au samedi 27 novembre ou à Fianarantsoa au cas où le Palais des sports et le gymnase couvert d’Ankorondrano ne seront pas encore disponibles à accueillir les activités sportives », a dit le communiqué de la FMHB. Quant aux seniors, le rendez-vous est fixé du jeudi 10 décembre au 19 décembre 2020 à Mahajanga au cas où les infrastructures sportives de la Capitale ne nous seront pas encore disponibles durant ces dates.
Le Handball, comme tant d’autres disciplines, est victime d’arrêt d’activités causé par le confinement suite à la pandémie de Covid-19. Ainsi, les activités 2020 de la fédération n’ont pas été effectivement tenues. Malgré l’avancement de ces dates, la FMHB prévient quand même que ces propositions dépendront de l’évolution de la situation sanitaire et d’une décision étatique qui décrètera le retour des activités sportives.
Recueillis par E.F.
Une nouvelle répartition. Le Gouvernement a adopté en Conseil des ministres, la semaine dernière, le décret portant sur la modification du Code minier. La retouche porte essentiellement sur la quote-part des bénéficiaires des recettes issues des frais d’administration, ristournes et redevances minières. Le ministre des Mines et des Ressources stratégiques, Fidiniavo Ravokatra a apporté davantage d’explications concernant ce point, hier à Ampandrianomby. On peut dire que le taux destiné au budget général versé pour le compte de la Direction centrale chargée des mines, de la Direction inter-régionale chargée des mines et de l’entité chargée de la Police des mines, accuse une hausse importante par rapport à celui des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) même si ces dernières connaissent également une augmentation. « Pour la redevance minière qui est de 0,6 % par rapport au taux de 2 % prévu par le Code minier, une quote-part de 65 % prévue pour le budget général a été redéfinie à 83 %. La répartition est également modifiée dans les recettes issues des frais d’administration. La quote-part de 1% du budget général est modifiée à 35 %. Celle des Régions, initialement de 7 %, sera révisée pour être fixée à 16 %. Et celle des Communes qui était de 12 %, sera redéfinie à 14 %. Concernant la ristourne minière qui correspond à la perception effectuée au profit des Collectivités territoriales décentralisées, elle représente 1,4 %, contrairement au taux de 2 % prévu par le Code minier. La Région ayant obtenu une quote-part de 30 % des recettes en deviendra bénéficiaire à hauteur de 39 %. Nous n’avons apporté aucune modification touchant les droits ou taxes perçus par les opérateurs miniers », annonce le ministre de tutelle.
Retombées économiques
Vu les projets de développement programmés par le Gouvernement, cette modification va permettre d’alimenter les caisses destinées au financement des investissements publics. « Ces recettes constituent l’une des ressources qui sont attendues pour financer les programmes de développement, que ce soit au niveau national ou local. Et c’est dans cette optique qu’il sera procédé à une révision des clés de répartition s’y rapportant. L’objectif étant de consolider ces perceptions pour des retombées économiques palpables et significatives », poursuit le ministre Fidiniavo Ravokatra. La transparence sera de mise car le Gouvernement alloue une quote-part de redevance minière de 1 % et des frais d’administration minière de 1 % au profit de l’Initiative pour la transparence de l’industrie extractive pour lui assurer un moyen de fonctionnement pérenne.
Cette modification du Code minier sera présentée à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Solange Heriniaina
Il fallait s’y attendre et s’y préparer. Au mois de juin dernier, lors d’un atelier de concertation, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) et les membres du Groupement national des exploitants forestiers de Madagascar (GNEFM) ont convenu de permettre aux opérateurs légaux de récupérer leurs stocks de bois légaux. La mise en application des deux notes, à savoir n° 01/19/Mi/MEDD et n° 14/19/MEDD/SG, visant à suspendre toute exploitation et exportation de bois de forêts, a en effet pénalisé les opérateurs légaux. Certains ont déjà acquis des surfaces à exploiter avant la sortie de ces notes. C’est pour leur éviter d’accumuler les pertes que le ministère a décidé de lever temporairement les restrictions. Cette levée concerne exclusivement les bois ordinaires. Ainsi, le ministère leur a accordé jusqu’au mois d’octobre prochain pour les évacuer. De leur côté, les trafiquants de bois précieux profitent également de cette levée de restrictions pour évacuer à leur tour leurs stocks. Certains ont été appréhendés par les autorités. Le 14 août dernier, les équipes du ministère ont arrêté à Anjomakely, dans la Commune de Bongatsara trois camions transportant illégalement des bois. « Ces camions ont transporté 574 blocs de bois précieux dont 281 bois de palissandre. Les enquêtes sur cette affaire sont actuellement en cours et un procès est mené contre les auteurs de ce trafic », rapporte la direction de l’unité de lutte contre la corruption au sein du MEDD. Cette arrestation a été précédée de plusieurs cas, dans diverses régions. Sauf que d’autres arrivent encore à échapper aux contrôles des autorités.
En tout cas, pour accompagner l’évacuation des stocks de bois légaux, les contrôles forestiers ont été renforcés au niveau de chaque zone d’exploitation, pour limiter tout acte opportuniste. « Outre le renforcement des contrôles, à travers une approche multisectorielle, nous promouvons également la transparence dans le traitement dans ces infractions », précisent les responsables.
D’autre part, outre la récupération des stocks de bois légaux, le ministère entend organiser une seconde rencontre qui se focalisera notamment sur les textes juridiques et les documents stratégiques régissant l’exploitation forestière à Madagascar afin d’apporter des innovations en vue d’asseoir une filière durable du bois. Il ne faut pas oublier que notre objectif final reste la mise en place d’une exploitation durable des ressources forestières, associant préservation de l’environnement et développement économique.
Rova Randria
52 milliards d’ariary ! Telle est la somme allouée par l’Etat malagasy pour soutenir les travailleurs en cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Un soutien qui se traduit par un système de prêt à contracter au niveau de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS) avec zéro taux d’intérêt. Le Président Andry Rajoelina a donné le coup d’envoi de ce crédit dénommé «Tsinjo Fameno » hier au siège de l’entreprise Akanjo à Ambatomaro. 1 500 employés au sein de cette société, spécialisée dans la confection de vêtements et accessoires de mode, sont les premiers bénéficiaires du « Tsinjo Fameno » qui leur a été remis symboliquement par le Chef de l’Etat.
La banque BFV – Société Générale et la CNAPS travaillent de concert pour faciliter ce crédit accordé aux employés. Dans son discours, le Président Andry Rajoelina a déclaré que « cette période difficile est une occasion pour l’Etat de montrer que les travailleurs ne sont pas seuls face à la crise». Il n’a pas manqué de souligner que la société Akanjo est parmi celle qui fait la fierté de Madagascar car confectionne les vêtements vendus sous la signature des grandes marques internationales. Le Président s’est, par la suite, rendu au Lisy Art Gallery à Antanimora – spécialisé dans la vente de produits artisanaux – où il a également remis le « Tsinjo Fameno » à une quinzaine d’employés.
Plus de 24 000 demandes reçues
Chaque employé peut emprunter 200 000 jusqu’à 500 000 ariary selon son niveau de salaire. D’après les informations, environ 200 000 à 250 000 salariés bénéficieront du « Tsinjo Fameno ». Jusqu’ici, 24 213 demandes ont déjà été reçues. Les travailleurs issus d’entreprises qui œuvrent dans le secteur du tourisme, de l’enseignement privé, et le secteur du textile (les zones franches), seront priorisés. Le paiement s’effectuera directement entre la CNAPS et les salariés sur compte bancaire ou par mobile banking. Avec un allègement des procédures, le déblocage du « Tsinjo Fameno » peut se faire dans les 5 jours ouvrables qui suivent la réception de la demande.
Le remboursement peut s’effectuer sur un délai qui s’étend entre 12 à 24 mois à partir de la fin du mois de janvier 2021. Il revient aux employeurs de faire une demande au nom de leurs employés qui désirent bénéficier de cette aide financière. C’est d’ailleurs l’employeur qui prélève 10% du salaire mensuel de l’employé et effectue le versement à la CNAPS.
Les seules conditions pour bénéficier le « Tsinjo Fameno » sont d’avoir travaillé au sein de l’entreprise depuis au moins 1 an et jouir d’un statut de CDI pour l’employé. Quant à l’employeur, son entreprise doit au moins avoir 2 ans d’existence et en règle avec la CNAPS en matière de cotisations.
La Rédaction
L’évasion meurtrière à la maison centrale de Farafangana continue de défrayer la chronique. Pour rappel, plus de 80 détenus ont tenté de s’évader de cette prison. Une vingtaine a succombé sous les balles des Forces de l’ordre, lancées à leur poursuite. Quelques jours après cet évènement, beaucoup ont dénoncé une forme d’attentat à la vie des prisonniers. Des langues commencent en outre à se délier pour dénoncer la situation des détenus dans cette prison. Des dénonciations que semblent corroborer les propos d’une élue locale.
La députée Clarisse Raheriarijaona, jointe au téléphone, conforte en effet certaines des informations qui ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, sur la situation de plusieurs détenus de cette prison. La parlementaire dénonce ainsi le placement en détention préventif systématique par le Tribunal local et la lenteur de la Justice. La durée de détention de certains prévenus serait en effet souvent longue, on parle de plusieurs mois voire années, en attendant leur procès. En outre, les raisons de ces détentions seraient, indique la députée, parfois tout simplement insignifiantes.
Ce serait notamment le cas d’une connaissance à elle, une personne en situation de handicap accusée d’avoir eu en sa possession un faux billet de banque et qui se retrouve depuis plusieurs années maintenant en détention préventive dans l’attente de son procès. Une situation qui pourrait arriver à n’importe qui. La parlementaire cite également à titre d’exemple le cas d’une personne qui croupissait depuis longtemps en prison en attendant son jugement, pour un achat « de bonne foi » d’une vitre volée.
La députée affirme avoir soulevé ce problème auprès du ministre de la Justice. Elle aurait également interpellé les responsables par rapport à la nécessité d’une rotation des effectifs dans les Tribunaux pour éviter l’instauration d’éventuelles relations qui pourraient être gênantes entre les fonctionnaires et les justiciables. En tout cas, Clarisse Raheriarijaona insiste sur le fait qu’elle ne justifie aucunement l’évasion. Elle interpelle toutefois sur le sentiment de ras- le- bol des prisonniers et des familles qui aurait pu être à l’origine de cette évasion.
La rédaction