Quinze jours. C’est la durée de la fermeture temporaire de l’établissement MAGRO Behoririka. L’action de la Direction générale des impôts (DGI) a créé une polémique dans la mesure où l’établissement appartient à l’ancien Président de la République Marc Ravalomanana, chef de l’opposition. Et pourtant, les inspecteurs des impôts ont constaté plusieurs irrégularités notamment « le défaut d’irrégularités d’existence, le défaut de disposition d’une carte fiscale et non-respect des obligations fiscales ». Le fisc le poursuit également à cause des arriérés fiscaux impayés à hauteur de 71 milliards d’ariary. « Cette affaire n’a rien à voir avec la politique. Nous appliquons seulement la loi.
Un camouflet cinglant pour la famille de l'ancien Président de la République. La Justice confirme le départ de Malagasy Broadcasting system (MBS), du site communal d'Anosipatrana. Le Tribunal administratif a rejeté le recours de cette station de radio et de télé appartenant à Marc Ravalomanana visant à annuler la décision de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) de résilier le contrat de bail emphytéotique concernant le site d'Anosipatrana.
Trêve de suspense ! Un mini - remaniement vient d'être opéré au sein du Gouvernement de Christian Ntsay qui accueille 4 nouveaux entrants. Attendue depuis le début de la semaine, cette retouche de l'équipe gouvernementale a finalement été officialisée hier au Palais d'Iavoloha. Parmi les principales nouveautés apportées par ce vent de changement, la nomination d'un nouveau ministre de la Santé publique qui succède à Ahmad Ahmad. Ce dernier vient d'être remercié pour laisser la place au Professeur Rakotovao Hanitrala Jean Louis.
Les coupures d’eau se prolongent dans les 30 quartiers de la Capitale. Alors que les techniciens de la JIRAMA mais surtout les abonnés s’attendaient à ce que les travaux de mutation de la conduite en vue de la création d’un rond-point à Nanisana soient terminés avant-hier, des complications sont survenues. Bien que tardives, la JIRAMA a pris des mesures pour « sauver » les abonnés du désagrément. Elle a déployé un camion-citerne d’une capacité de 10m3 pour approvisionner gratuitement en eau les populations des quartiers concernés. « Nous collaborons avec les chefs Fokontany pour convenir des endroits où le camion se placera pour l’approvisionnement en eau. Une fois les citernes remplis, le camion ira dans un autre quartier touché par la privation d’eau en raison des travaux », précise une source autorisée au sein de la JIRAMA.
Hier, au petit matin, les techniciens ont en effet détecté de nouvelles fuites. « Pour la mutation de cette conduite, nous avons associé les nouvelles avec les anciennes conduites. C’est la vétusté de ces anciennes conduites qui a généré ces nouvelles fuites. Vu que ces infrastructures datent de plusieurs décennies, il faut les manipuler avec soin. Malheureusement, les anciennes conduites n’ont pas supporté la déviation opérée pour la mutation. Dans tous les cas, nous procédons déjà à la recherche de solutions efficaces pour mener à bien ces travaux et rétablir aussitôt que possible l’approvisionnement en eau dans les quartiers touchés », explique un responsable au sein de la société d’eau et d’électricité. Etant donné la situation, la JIRAMA n’a communiqué jusque-là aucune durée des travaux. Celle-ci reste incertaine en raison de l’étendue du problème. Mais cette incertitude exacerbe particulièrement les clients de la JIRAMA. « Les responsables auraient dû anticiper et prévenir sa clientèle dans leur annonce de dimanche dernier qu’il pourrait y avoir d’éventuels imprévus, du moins pour préparer les abonnés. La population aurait pu ensuite prendre les dispositions adéquates pour les quelques jours. Avec un délai plus élargi, les clients pourraient avoir une bonne surprise si l’eau revient, contrairement à ce qui se passe actuellement. La patience a des limites », déclare Christelle, étudiante habitant du côté d’Ambatobe.
L’évolution de la situation reposera sur celle des travaux. En tout cas, les abonnés commencent vraiment à être à bout de nerfs.
Rova Randria
« Défaut de déclaration d’existence » ; « Défaut de disposition d’une carte fiscale à jour » ; « Non-respect des obligations fiscales ». Tels sont les motifs, évoqués par l’affichage apposé en bonne et due forme sur la porte d’entrée de MAGRO Behoririka, de la fermeture de ce local commercial appartenant à l’ancien Président de la République et non moins chef de file de l’Opposition, Marc Ravalomanana, fermeture ordonnée par l’Administration des impôts et intervenue hier. Cette mesure fait suite à une procédure entamée depuis le 5 août 2020 et durant laquelle il est apparu que l’établissement en question opérait en violation de la législation fiscale en vigueur. Mis en demeure de régulariser cette situation - et à deux reprises plutôt qu’une -, les responsables de la société ont visiblement fait la sourde oreille.
Selon les informations qu’on a pu obtenir, la descente du 5 août auprès du local commercial en question faisait suite à la constatation de l’ouverture dudit local, alors que la société Magro, propriétaire de l’enseigne, présente encore à ce jour un peu plus de 71,7 milliards d’ariary de reste à recouvrer dans les livres du fisc. Le responsable du magasin de Behoririka, présent sur les lieux au moment de la descente aurait déclaré que le local serait en fait exploité par une autre société dénommée « AAA », laquelle a son siège dans un autre quartier de la Capitale, plus précisément à Manjakaray. Or, il se trouve que cette seconde société, à son tour, non seulement n’est pas en règle vis-à-vis de ses obligations fiscales, mais elle ne dispose pas non plus de carte fiscale pour mener des activités dans les locaux de MAGRO Behoririka. Une mise en demeure aux fins de régularisation de la situation, suivie d’une lettre avec accusé de réception informant de la possibilité de fermeture du local, ont donc été émises à l’occupant des lieux. Des démarches restées sans suite jusqu’à la date du mardi 18 août 2020. Ce qui a conduit à la fermeture de l’établissement, hier.
Selon l’article 20.05.03. Paragraphe 4 du Code général des impôts, « les entreprises dont le siège social se situe en dehors du lieu d’exploitation (cas de la société AAA, ndlr), doivent souscrire, en début d’activité, une déclaration d’existence auprès du centre fiscal du lieu d’exploitation ». Une obligation que la société AAA a indiscutablement ignorée. Il en est de même du communiqué du directeur général des impôts en date du 10 juin 2014 qui stipule qu’ « un contribuable doit avoir une carte fiscale par lieu d’exploitation ou établissement ». Consécutivement, une mise en demeure a été adressée au contribuable défaillant pour que celui-ci puisse se mettre en conformité avec la législation fiscale, sans réponse. Conformément aux dispositions de l’article 20.01.56.2, une lettre recommandée avec accusé de réception a été émise par l’Administration fiscale pour notifier son intention de prononcer la fermeture de tout ou partie de l’entreprise si aucune régularisation n’intervient sous huitaine. Toutes ces démarches étant restées lettre morte, la mise sous scellés des locaux commerciaux de Behoririka - soi-disant exploités par la société AAA - a été prononcée et exécutée hier.
Cette fermeture de MAGRO Behoririka est pour l’instant temporaire. Néanmoins, elle peut parfaitement et d’ores et déjà être prononcée d’une manière définitive, le délai de 8 jours accordé au contribuable pour satisfaire à ses obligations de déclaration et de paiement ayant déjà expiré depuis avant-hier 18 août 2020 (article 20.01.56.2. du Code général des impôts).
Hery Mampionona
Des voix s’élèvent ici et ailleurs. Des populations descendent dans la rue et crient au scandale. Certains, pour des motifs valables, d’autres, mal intentionnés dénoncent le mode de distribution des « Vatsy Tsinjo » ou « Tosika Fameno ». Normalement, selon les consignes du Chef de l’Etat, les aides sont destinées à soutenir les gens dites « vulnérables » mais en réalité elles atterrissent aux mains des personnes ou familles non vulnérables. De sources concordantes, les fameux « Tosika Fameno » ou « Vatsy Tsinjo » ont été déviés ailleurs. Les ménages fragiles, principaux bénéficiaires, n’en ont pas vu les couleurs ni flairé l’odeur.
D’où la question : « quelle est la définition officielle de « marefo ara-pivelomana » ? Plus exactement : « quels sont les critères de base pour établir de façon juste les limites de la misère ou de la vulnérabilité ? » Des conditions de vie ? Les apparences extérieures : des habits sales, des gens vêtues de haillons, de la famille nombreuse, des habitats de fortune, … ? Mine de rien ! Le chef Fokontany peut se tromper facilement. D’ailleurs, « Les habits ne font les moines ». Et à chacun sa définition, ses critères ! Les chefs Fokontany, premiers responsables sur place, font à leur manière ou parfois ne font qu’à leur ... tête. Très souvent, les critères politiques sinon le « clientélisme politique » ou encore le « copinage » prennent le dessus. D’où la grogne à la base. Et le Président Rajoelina en avait déjà subie ! Ibidem, pour le gouverneur d’Analamanga ! Les contestations fusent de tout côté. La toile s’en réjouit ! Au final, au lieu d’apporter du soulagement auprès des populations en détresse, l’initiative présidentielle fort louable crée des zizanies. Et pour cause, les manquements des divers responsables. Apparemment, le Président Rajoelina travaille seul. Il se démène de tous les côtés. Les consignes qu’il donne ne sont pas suffisamment suivies.
Dès le départ de l’action, il appartient aux techniciens des départements ministériels (Population) ou des services de la Statistique ou de la Commune d’établir, à la connaissance du public, en langages simples et accessibles, les critères définissant « marefo ara-pivelomana ».
Il est navrant de constater que les mêmes erreurs se répètent. Déjà, lors de la mise en place du « Komity Loharano », les mêmes couacs apparurent. On aurait dû faire des études de faisabilité approfondies dans l’exécution des consignes du Chef de l’Etat. C’est facile de mettre tout sur les épaules du chef Fokontany, un fusible facile. Il agit selon sa propre manière de voir les choses. Des directives simples mais efficaces doivent être dispatchées et affichées au préalable au niveau de chaque Fokontany. S’il le faut, on se donne un peu le temps de peaufiner la stratégie avant toute action, et ce, pour éviter des problèmes inutiles.
En ce moment, les 192 Fokontany des six Arrondissements s’apprêtent à achever la distribution des « aides » dans le calme après la tempête. Dans l’avenir, d’autres instructions viendront de la part du Président, à tous les responsables de bien maîtriser la situation de telle sorte que le peuple puisse réellement jouir des initiatives louables du Raiamandreny.
Nous osons espérer que le remaniement qui devrait être déjà effectif ce jour apportera un nouveau souffle !
Ndrianaivo
Achevé à 98%. Le recensement effectué à travers les enquêtes auprès des ménages est presque accompli pour les 6 arrondissements d’Antananarivo. D’après Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines et des ressources stratégiques, environ 2000 foyers ont manqué le recensement dans la ville des Mille. Ces personnes étaient absentes lors du porte à porte assuré par des agents des ministères, ce qui pourrait expliquer cette situation. Pour le 5è arrondissement de la Capitale, environ 22 000 foyers ont pu être enquêtés pendant une semaine. Les employés dudit Département ministériel ont sillonné 9 Fokontany pour s’en charger, en collectant des informations et en remplissant les fiches de recensement. Ceci dans le cadre de la nouvelle organisation mise en place, suite au désordre constaté lors de la distribution de l’aide « Vatsy Tsinjo II ».
A l’exemple du Fokontany d’Amboditsiry, 3800 foyers ont pu être recensés. La liste des bénéficiaires des vivres a ensuite été élaborée et affichés, à partir des résultats de l’enquête menée. Ainsi, les responsables démentent les bruits véhiculant qu’un millier de personnes n’y ont pas reçus de tickets. Hier, les 1800 bénéficiaires de vivres enregistrés dans ce Fokontany étaient à l’honneur au Coliséum d’Antsonjombe, lors de la reprise de la distribution du « Vatsy Tsinjo II » pour le 5è arrondissement. Ceci après quelques jours de suspension dans le cadre des activités liées à la nouvelle organisation. Comme dans les autres arrondissements, des équipes de l’association Fitia contribuent au bon déroulement de la distribution.
P.R.
A première vue, rien ne permet de douter quant à l’authenticité de ces 24 billets de 10 000 ariary et de 150 autres de 20 000 ariary. Et pourtant, ce sont des fausses coupures dont le montant total est de 3 240 000 ariary. Les faits sont survenus à Nosiarina, dans le District de Sambava, dans le Nord-est, hier matin. C’était l’une des plus importantes prises par la Gendarmerie, enregistrées dans le courant de cette année, en matière de lutte contre la circulation de faux billets dans le pays. Outre cela, il y avait aussi le matériel servant à fabriquer les fausses coupures. Cet objet a également été confisqué par les Forces de l’ordre. Et comme pour couronner cette prise, les gendarmes ont également arrêté les trois présumés cerveaux de cette fraude. Leurs arrestations étaient rendues possibles grâce au renseignement divulgué par des informateurs ayant requis l’anonymat.
A l’issue de l’enquête menée au niveau de la Gendarmerie, ainsi qu’au terme d’une procédure d’usage, les suspects seront bientôt déférés au Parquet. Si le phénomène s’est temporairement atténué dans tout le pays, contexte du coronavirus oblige, il a donc récemment refait surface dans le Nord-est. Pourtant, avant une période ayant préludé à la proclamation de l’état d’urgence sanitaire par les autorités, et même pendant le confinement, les cas de circulation de fausses coupures de banque se sont multipliés dans certaines villes du pays. Le 4 juillet dernier par exemple, la Gendarmerie a procédé à l’arrestation de six personnes accusées du même type de forfait, toujours à Sambava. Ces individus ont aussi été incriminés pour fabrication clandestine d’armes à feu. En faisant le rapprochement avec les récentes arrestations sur place, les faits laissent supposer qu’une puissante ramification du réseau serait implantée à Sambava. La Capitale n’échappe pas non plus à la règle. Les interpellations réalisées à la fois au mois de mars à Anosibe, mais aussi à Ilafy en mai dernier, en sont des preuves.
Franck R.