Victime d’inceste jusqu’à ses 12 ans. La députée originaire de Madagascar, Aina Kuric, élue dans le département de la Marne (France), n’a osé en parler à quelqu’un qu’à l’âge de 24 ans. Il a fallu que son frère la bouscule et l’accompagne pour déposer plainte auprès du Commissariat de police. A travers son témoignage, cette élue encourage les victimes de violences à briser le silence.

« J’ai été victime d’abus sexuels de la part de mon père, jusqu’à ce que nous ne vivions plus avec lui, jusqu’à mes 12 ans ». La députée de la Marne, Aina Kuric, l’a révélé lors d’un entretien sur la chaîne parlementaire LCP, le 9 juillet dernier, et relayée par la presse étrangère. « Cela a été des années d’enfance volées, de calvaire, de souffrance, de non-dits, d’incompréhension. Une période où il se passe des choses qui sont très graves, où l’on ne peut rien dire, où personne ne sait », a-t-elle ajouté. Mais la victime n’a osé en parler que 15 ou 20 ans plus tard, notamment avec son frère. Ce dernier l’a accompagné au Commissariat de police pour déposer plainte. « … Si mon frère ne m’avait pas accompagnée et même un peu bousculée, je pense qu’aujourd’hui je ne l’aurai pas fait. Pour la première fois, à l’âge de 24 ans, je relatais toute mon histoire et en entrant dans les détails à un policier que je ne connaissais pas. Je suis restée 3 heures au Commissariat de police, durant lesquelles je racontais l’horreur que j’ai vécue à mon enfance », se souvient la députée marnaise. Et d’ajouter : « Au bout de 6 années de procédure, le père auteur d’abus sexuels a été reconnu coupable des faits qui lui ont été reprochés. Il a été condamné et n’a plus le droit de s’approcher de nous ».

« Il ne faut pas avoir honte »

« Plus de honte, plus de sentiment de culpabilité, ne plus jamais se taire ». Tel est le post d’Aina Kuric sur son compte Twitter, suite à son témoignage sur LCP. Cet entretien était une occasion pour la députée de parler publiquement de son calvaire pour la première fois. La survivante brise le silence et encourage les autres victimes à en parler. « Je n’ai pas de raison de me cacher. J’ai été victime d’actes odieux mais je n’ai pas à en avoir honte parce qu’il faut aussi que la honte et la culpabilité changent de camp. Que la victime reste à sa place et le coupable à la sienne », s’est-elle exprimée. Selon son témoignage, les décisions de justice relatives à la condamnation de son père l’aident à avancer, à passer à autres choses. « On doit toujours être prêt à en parler », a-t-elle conclu.
Agée maintenant de 34 ans, Aina Kuric est une femme politique franco-malagasy. Selon les informations sur Wikipedia, elle est élue députée dans la deuxième Circonscription de la Marne, sous l'étiquette de La République en Marche. Elle s’est fait remarquer en 2018 en votant contre le projet de loi « Asile et immigration ».
Recueillis par P.R.

Publié dans Société
Page 2 sur 2

Fil infos

  • Développement de Sainte-Marie - L’Etat appuie sur l’accélérateur 
  • Disparition du bateau AW - L’hypothèse d’un acte de piraterie privilégiée
  • ACTU-BREVES
  • Malagasy aux Seychelles - Camille Vital appelle à l’unité de la diaspora
  • Ambohimalaza - Les analyses en France confirment l’empoisonnement
  • Déstabilisation à la JIRAMA - Une minorité tire les ficelles 
  • Service foncier - L’obtention du certificat de situation juridique presque instantanée
  • Huile impropre à la consommation - La traçabilité de "Roots" confirmée
  • Actu-brèves
  • Conseil des ministres décentralisé - Cap sur l’île Sainte-Marie

La Une

Recherche par date

« July 2021 »
Mon Tue Wed Thu Fri Sat Sun
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30 31  
Pub droite 1

Editorial

  • Idem !
    Et nous y revoilà ! Dix personnes écopent une peine de détention préventive à la prison de Moramanga. Elles sont accusées de fuite de sujets lors de l’examen du BEPC dans la Circonscription scolaire de Moramanga. Encore et toujours des fuites de sujets. Tous les ans, ou presque, le pays doit faire face à des délits de fuites de sujets d’examen officiel. Neuf candidats à l’examen du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) 2025 ainsi que le proviseur d’un lycée privé sis à Belavabary, de la même CISCO, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Moramanga à l’issue de leur comparution devant le juge d’instruction. Idem des cas de fuites de sujets. Le ministre de l’Education nationale déclarait, à ce sujet, comme suit : « tolérance zéro à l’encontre des fauteurs de trafics de sujets d’examen officiel ». Avec tous les respects à votre endroit Mme …

A bout portant

AutoDiff