Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’une fiscalité plus juste et mieux adaptée à la réalité des producteurs locaux. Selon son vice-président, Rivo Andriamanalina, les industriels malagasy ne redoutent pas la concurrence étrangère, mais réclament des « règles équitables » pour pouvoir évoluer sur un terrain de jeu équilibré. Il souligne que lorsque les importations bénéficient des avantages fiscaux ou douaniers, « c’est toute la chaîne de valeur nationale qui s’affaiblit ». Produire à Madagascar, explique-t-il, constitue déjà un acte de patriotisme économique, mais cet engagement ne doit pas devenir un handicap pour les entreprises locales. Le secteur industriel, qui représente environ 6 % du PIB, reste freiné par des contraintes structurelles comme les infrastructures énergétiques insuffisantes, coûts logistiques élevés, accès difficile au financement et fiscalité jugée trop lourde. Ces facteurs, selon le SIM, affaiblissent la compétitivité des entreprises nationales face aux produits importés, souvent moins taxés. Plusieurs acteurs économiques partagent cet avis, estimant qu’une réforme s’impose pour rendre le système plus incitatif et mieux orienté vers la création d’emplois.

Transformation locale

Pour les membres du SIM, la mise en place d’une fiscalité adaptée serait un levier essentiel pour stimuler la production locale et renforcer la transformation sur place. L’organisation plaide pour une politique économique plus cohérente, qui valorise les ressources du pays et encourage la création de valeur ajoutée à Madagascar. « Quand les importations sont favorisées, c’est l’emploi local qui trinque », avertit un industriel du secteur agroalimentaire. Le syndicat propose ainsi de revoir les taxes appliquées aux produits importés lorsque des alternatives locales existent, et d’alléger les charges sociales et fiscales des entreprises qui produisent sur le territoire. De plus, le SIM appelle à une meilleure application des règles d’origine dans le cadre des accords commerciaux régionaux, comme la ZLECAF ou la SADC. Selon Rivo Andriamanalina, ces ajustements contribueraient à redynamiser l’industrie et à renforcer la souveraineté économique nationale. Il estime qu’« une industrie forte est un gage de stabilité sociale et de croissance durable ». Pour les industriels, la balle est désormais dans le camp des autorités, appelées à agir vite pour éviter un affaiblissement durable du tissu productif national.

 

Publié dans Economie
dimanche, 26 octobre 2025

La une du 27 octobre 2025

Publié dans La Une

La "Grande muette" entend  conjuguer rigueur intérieure et implication constructive dans la vie de la nation. Le chef d'Etat-major des armées, le Général Pikulas Démosthène, a adressé jeudi un message sans équivoque, marquant un tournant dans la discipline au sein des Forces armées. L'ère de l'indulgence est officiellement révolue, a martelé le haut gradé, annonçant des mesures immédiates et fermes à l'encontre de tout militaire coupable de "dérives". "Il n'y aura plus aucune tolérance pour ceux qui font preuve d'indiscipline", a déclaré le Général Démosthène avec une solennité palpable. "Toute faute fera désormais l'objet de sanctions immédiates." Cette nouvelle ligne de conduite vise à endiguer tout comportement susceptible de porter atteinte à l'image, à la cohésion ou à la mission des Forces armées. Au cœur de cette reprise en main disciplinaire, une règle fondamentale a été érigée en principe inaliénable : aucun militaire ne pourra désormais s'exprimer publiquement, sous quelque forme que ce soit, sans avoir obtenu l'autorisation préalable de sa hiérarchie. Cette consigne vise à centraliser la communication institutionnelle. Le Général Démosthène a rappelé que les directives relatives aux Forces armées émanaient exclusivement de l'Etat-major basé à Andohalo, réaffirmant ainsi la chaîne de commandement et l'autorité centrale.

Perquisitions controversées 

Parallèlement à ce renforcement de la discipline interne, la question des perquisitions menées en dehors du cadre légal au domicile des citoyens par des militaires inquiètent également. En effet, de nombreux citoyens ont rapporté des fouilles et des saisies de biens par les Forces de l'ordre, incluant le vol présumé d'objets de valeur tels que téléphones portables, ordinateurs, et même des jouets d'enfants. Dans d'autres cas, le mandat ne remplit pas les conditions requises pour la perquisition dans les locaux de hautes personnalités. Ces agissements devraient faire l'objet d'un suivi attentif de la part de la hiérarchie militaire.

D'ailleurs, une communication émanant de la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a soulevé des interrogations quant à la légalité d'une perquisition menée récemment. Selon la haute juridiction, l'opération, qui a conduit à la saisie d'un fusil AK 47 utilisé par des militaires protégeant un haut conseiller, aurait été effectuée "sans mandat de perquisition délivré par une autorité judiciaire compétente". La  HCC  a confirmé qu'une descente, impliquant des éléments des Forces armées accompagnés d'un huissier  avait bien eu lieu. Cependant, le manque de document légal de perquisition soulève des questions juridiques sérieuses quant à la validité des actions entreprises et à leur conformité avec les procédures en vigueur. L'affaire met en lumière la nécessité d'une stricte observance des règles entourant les investigations judiciaires afin de garantir le respect des droits fondamentaux.

Nikki Razaf

Publié dans Politique
dimanche, 26 octobre 2025

Sitôt installé… !

Sitôt installé, sitôt au travail ! Il n’y a pas de temps à perdre, les nouveaux membres du Gouvernement retroussent immédiatement les manches et se mettent en chantiers. Ils n’ont pas de marge de manœuvre pour apprendre. Censés être opérationnels dans l’immédiat, on les attend sans palabre à pied d’œuvre.

Au-delà des débats souvent houleux tournant autour de la nomination du Premier ministre, le chef du Gouvernement Herintsalama Rajaonarivelo, les uns jubilent, d’autres doutent. Auparavant, lors de la mise en place du numéro un de l’Etat, le colonel Randrianirina Mickael, le Président de la Refondation de la République, les avis créent des vagues. Le même phénomène se produisait. Certains espèrent un lendemain meilleur, d’autres rejettent. La Haute Cour constitutionnelle a tranché dans le vif. Le temps presse, il faut agir vite et on verra !

Maintenant, place aux actes ! Les observateurs espèrent bien que les nouveaux membres de l’Exécutif au sein du Gouvernement aient l’esprit du discernement et sachent faire la différence entre les « vrais problèmes urgents » et les questions subsidiaires qui peuvent être traitées selon le calendrier établi. En effet, les actions liées à la chasse aux sorcières, aux règlements de compte et à des actes de vengeance, de quelque nature que ce soit, ne devraient pas entrer dans le domaine des urgences. Dans un contexte particulier qui est le nôtre où le risque de tension sociale éclaterait à la moindre contrariété, le montage d’une équipe gouvernementale s’avère des plus difficiles.

Les vrais problèmes urgents qui attendent le nouveau Gouvernement se résument à toutes les questions se rapportant à l’amélioration des conditions de vie de la population, des travailleurs et des opérateurs économiques. Les solutions qui aboutiront au dénouement vers la livraison  régulière et continue de l’électricité, de telle sorte que les unités de production allant des ateliers aux grandes chaînes industrielles puissent fonctionner normalement, et que l’approvisionnement en eau dans chaque foyer abonné, des bornes-fontaines de quartier et également dans les unités de travail devant utiliser régulièrement de l’eau n’en souffre pas. La régularisation du fonctionnement de l’électricité et de l’eau dans tout Madagasikara est un défi et un enjeu délicats de taille colossale. Il s’agit là d’un test de grandeur nature auquel le Gouvernement n’a pas le droit d’échouer.

Le redémarrage de l’année scolaire, notamment pour les écoles, les collèges et les lycées publics après ces quelques semaines de débrayage sinon de … récréation s’impose comme l’une des urgences nationales. Le nouveau titulaire du département de l’Education nationale aura du pain sur la planche. Il va falloir engager un dialogue constructif avec les professionnels de l’éducation publique. La problématique de l’éducation à Madagasikara résulte d’un profond malaise qui ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier. Il va falloir aller par étape sans se précipiter. La première mesure qu’il faille adopter urgemment est le retour des élèves en classe.

Le redémarrage du fonctionnement des hôpitaux ne peut pas attendre aussi longtemps. Ici également, le dialogue franc et sans détour avec les internes qualifiants doit être pris au sérieux. Vient ensuite le cas des agents pénitenciers. Rien que par la concertation autour d’une table qui vaille la peine d’être considérée. Nombreux sont les problèmes urgents qui méritent l’attention du Gouvernement.

Sitôt installé, sitôt au travail.

Ndrianaivo

Publié dans Editorial
dimanche, 26 octobre 2025

Actu-brèves

Le Premier ministre rencontre  les acteurs de la société civile. Dans un geste marquant la volonté d'un dialogue accru et d'une concertation approfondie, le Premier ministre  Rajaonarivelo Herintsalama Andriamasy, a tenu  sa première rencontre officielle avec les représentants des organisations de la société civile malgache. L'entretien, déroulé au  Palais de Mahazoarivo hier, s'est axé sur les enjeux cruciaux de l'organisation des affaires nationales, démontrant ainsi une volonté commune de construire un avenir solide pour Madagascar. Lors de ces échanges, le chef du Gouvernement a souligné avec insistance l'importance capitale de l'écoute mutuelle. Il a accordé une attention particulière aux aspirations et aux propositions émanant de la société civile, considérées comme des éléments fondamentaux dans l'actuelle phase de discussions politiques que traverse le pays. Ces propositions sont attendues pour éclairer la voie et définir une feuille de route claire et consensuelle, particulièrement en cette période de transition qui demande l'engagement de tous. L'objectif partagé est de jeter les bases d'une gouvernance plus inclusive et d'assurer que les décisions prises soient le reflet des besoins et des attentes de l'ensemble de la population malgache. Il reste désormais à voir comment ces échanges se traduiront en actions concrètes.

 

Mission de la SADC à Madagascar : cap sur la rédaction du rapport pour la Troïka. Après plusieurs jours d’entretien avec les principaux acteurs de la vie politique et sociale malgache, la mission d’enquête de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) entame désormais une étape clé : la rédaction d’un rapport destiné au président de la Troïka. Ce document devra synthétiser les observations recueillies et proposer des recommandations pour renforcer la stabilité institutionnelle et la consolidation de la paix à Madagascar. Lors de leur séjour, les émissaires régionaux ont rencontré le Président de la refondation de la République, les anciens chefs d’Etat, le président de l’Assemblée nationale, le président de la Haute Cour constitutionnelle, ainsi que des représentants diplomatiques des pays membres de la SADC. La société civile, les responsables sécuritaires et le mouvement Gen Z ont également pris part aux échanges, témoignant de la diversité des contributions. La Présidence de la refondation a pour sa part réaffirmé son engagement à mettre en œuvre des projets répondant aux attentes de la population, dans une perspective de justice et de développement durable. Le rapport attendu par la Troïka devrait ainsi marquer une nouvelle étape dans la coopération entre Madagascar et la SADC, tournée vers la stabilité, la gouvernance et la confiance renouvelée entre les institutions et les citoyens.

 

Réouverture du Bazar be d'Antsiranana. Le maire Jean Luc Djaovojozara a officiellement repris ses fonctions à la tête de la Commune urbaine d’Antsiranana vendredi dernier, à la suite de la cérémonie de passation de service avec Edmond Tina, président de la délégation spéciale sortante. Dans son discours, le maire a indiqué qu'« Antsiranana doit redevenir une vitrine du Nord »,  devant un parterre d’autorités locales, de représentants de la société civile et de simples citoyens venus assister à cet instant historique. Parmi les premières annonces marquantes  figure la réouverture imminente du marché central, récemment rénové après plusieurs mois de travaux. Fer de lance du commerce local, ce marché modernisé offrira désormais de meilleures conditions d’hygiène, de sécurité et de confort aux commerçants comme aux consommateurs. Le maire Djaovojozara souhaite faire de cette réouverture un moment festif, qu’il présente comme un véritable « cadeau de Noël » pour tous les habitants  symbolisant ainsi la renaissance économique et sociale d’une ville en pleine mutation.

 

Publié dans Politique

Une nouvelle génération d’élèves malagasy s’apprête à quitter le pays pour poursuivre ses études supérieures en Turquie. Cette année, 23 élèves de l’Ecole internationale Maarif bénéficieront d’une bourse d’études, leur ouvrant les portes des universités turques. Parmi eux, six sont titulaires d’une bourse YTB (accordée par l’Etat turc) et dix-sept autres bénéficient de la bourse Maarif. Le départ du groupe est prévu pour le mardi 28 octobre 2025.

 

Les deux bourses YTB et Maarif ont un même objectif : ouvrir les horizons des jeunes malagasy. Les bourses YTB (Türkiye Burslari) sont offertes par le Gouvernement turc à des étudiants étrangers dans le cadre d’un programme international. Chaque année, plus d’une centaine d’élèves malagasy en profitent. Ce dispositif complet prend en charge les frais de scolarité, le logement, le billet d’avion aller-retour, l’assurance santé et même une allocation mensuelle. Les inscriptions se font en ligne chaque mois de janvier, avant une sélection rigoureuse menée par l’ambassade de Turquie.

La bourse Maarif est, quant à elle, attribuée par la Fondation internationale Maarif de Turquie, qui supervise le réseau d’écoles Maarif implantées dans plusieurs pays, dont Madagascar. Cette bourse permet aux meilleurs élèves de l’établissement d’accéder à des formations gratuites dans des universités turques partenaires. Les frais liés à l’hébergement, au transport aérien et à l’argent de poche restent à la charge de leurs familles.

 

Une école internationale, deux systèmes éducatifs

Installée à Antananarivo, l’Ecole internationale Maarif est la première école publique turque ouverte à Madagascar. Elle offre une double formation, notamment en malagasy et en français, permettant aux élèves d’obtenir à la fois le baccalauréat malagasy et le baccalauréat français. « L’Ecole Maarif fait partie de la Fondation Maarif, créée sous la tutelle du Président Erdogan. Elle accueille des élèves de diverses nationalités : malienne, guinéenne, pakistanaise, chinoise, coréenne, arabe et malagasy, dans un environnement laïque et multiculturel », relate Ramanantsoa Fanomezana, directeur général de l’établissement.

L’Ecole Maarif renforce cette année son orientation vers le système français, offrant aux élèves le choix entre plusieurs spécialités comme les mathématiques, la physique-chimie, ou encore la nouvelle filière STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion).

Depuis le lancement du partenariat, les premiers boursiers Maarif ont rejoint la Turquie en 2023, ouvrant la voie à une coopération éducative durable. En 2024, douze nouveaux élèves ont pris le relais, et la promotion 2025 confirme cette dynamique ascendante.

Parmi les nouveaux boursiers, Karen Rasoanaivo, bachelière de la série A2, intégrera l’université de Sakarya où elle étudiera la science politique. « Mon choix s’explique par la situation actuelle qui prévaut à Madagascar. La science politique aide à comprendre les blocages du développement et à renforcer nos institutions », confie-t-elle avec conviction.

A travers les programmes YTB et Maarif, la Turquie consolide ses liens éducatifs et culturels avec Madagascar. Ces bourses offrent aux jeunes talents malagasy une chance unique de se former à l’international, dans un environnement académique dynamique et reconnu. Pour l’Ecole Maarif internationale, comme pour la Fondation Maarif, investir dans la jeunesse, c’est investir dans l’avenir et les 23 nouveaux boursiers de l’année 2025 en sont la preuve vivante.

E.F.

Publié dans Société

Le docteur Soanandrasana Rahelinirina a remporté le Prix de la meilleure présentation par poster durant la Conférence internationale sur les sciences des pandémies 2025. Elle a reçu une récompense pour son poster « Identifying risk factors for plague infection in the northern plague foci in Madagascar, 2024 ». Ce travail a mis en avant la surveillance et la prévention des risques de peste à Madagascar. La mission s’est déroulée dans la Commune d’Ambararata Sofia, District de Bealanana, Région de Boeny, une zone isolée et difficile d’accès. Le docteur Rahelinirina est un cadre scientifique mammalogiste au sein de l’Unité Peste, de l’Institut Pasteur de Madagascar. Ce dernier collabore avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), hébergeant le laboratoire central « Peste » du ministère de la Santé publique.

 

Ses activités de recherche sont axées sur la surveillance des maladies zoonotiques transmises par les petits mammifères et le contrôle des populations de rongeurs. Son travail s’étend sur plusieurs projets comme l’étude des stratégies de lutte contre les rongeurs, l’évaluation des risques de leptospirose humaine dans la zone urbaine d’Antananarivo et l’évaluation des facteurs de risque de la peste dans les foyers à Madagascar.

 

Le travail du Dr Rahelinirina s’appuie sur un partenariat constant avec les autorités sanitaires nationales et locales, un pilier de la mission de santé publique de l’IPM. Ce dernier a félicité la lauréate pour cette reconnaissance de l’excellence de la recherche à Madagascar sur la scène scientifique internationale.

 

La conférence a été organisée par le « Pandemic Sciences Institute » et l’Université d’Oxford, du 30 juin au 1er juillet 2025 à Oxford (Royaume-Uni) et a rassemblé des experts mondiaux autour du thème : « Prendre une longueur d’avance, explorer la manière dont nous pouvons travailler ensemble pour prédire, identifier et contrôler les menaces d’épidémie et de pandémie à l’échelle mondiale ».

 

Recueillis par Anatra R.

Publié dans Société

Un week-end d’enfer. C’est le mot qui revient sur toutes les lèvres à Ankorondrano, théâtre de deux incendies d’une rare intensité entre la nuit du samedi et la matinée d’hier. En l’espace de quelques heures, les flammes ont dévoré aussi bien des bâtiments industriels que des maisons d’habitation, transformant ce quartier d’affaires animé en un véritable champ de ruines.

 

Tout a commencé vers 22h 45, samedi. Un feu d’une violence extrême s’est déclaré dans les locaux de deux entreprises appartenant au groupe Zital. Le premier, un entrepôt de stockage de la société dénommée P., spécialisée dans la production de papiers toilettes W. et de serviettes hygiéniques T. ; et le second, une société de pêche baptisée M., fabricant de flotteurs destinés aux activités maritimes.

 

En quelques minutes, les flammes ont tout englouti. De gigantesques colonnes de fumée noire se sont élevées dans le ciel, visibles à plus de deux kilomètres à la ronde. Le crépitement du feu, les explosions sporadiques de matériel et la chaleur suffocante ont plongé le secteur dans une atmosphère d’apocalypse.

 

Toute la nuit, les sapeurs-pompiers de Tsaralalàna, renforcés par leurs collègues venus des autres casernes de la capitale, ont mené une lutte acharnée. A 4 heures du matin, après près de six heures d’efforts, ils sont enfin venus à bout du brasier. On a recensé aucun blessé, ni perte en vie humaine, mais les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’ariary.

 

Les éléments du Commissariat du 8ème Arrondissement et ceux du poste avancé d’Ankorondrano ont aussitôt sécurisé le périmètre, redoutant des intrusions ou des tentatives de vol. L’origine du feu reste mystérieuse pour l’instant.

 

L’enfer recommence au petit matin

 

Mais le répit fut de courte durée. A peine quelques heures plus tard, dimanche matin vers 9h 15, un nouveau foyer s’est déclaré, cette fois-ci à Ankorondrano-ouest, à moins d’un kilomètre du premier sinistre. En un rien de temps, le feu a ravagé plusieurs dizaines de maisons situées derrière l’église de Tsaramasay, à proximité de la voie ferrée.

 

Des cris, des pleurs, des habitants couraient dans tous les sens. La panique fut totale. Les flammes, attisées par le vent, ont progressé si vite qu’une centaine de toits auraient été réduits en cendres avant même l’arrivée des secours.

 

« Tout est parti d’une petite maison au fond de l’allée, mais ses occupants étaient introuvables quand le feu s’est déclaré », confie un riverain, encore sous le choc. En fin de matinée, les autorités locales ont commencé à recenser les sinistrés. Le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC), appuyé par des associations et des bénévoles, prépare désormais une aide d’urgence pour les dizaines de familles ayant tout perdu dans ce double drame.

 

Franck R.

 

Publié dans Société

La Brigade mobile de surveillance (BMS) est au cœur d’une nouvelle ère pour la douane malagasy. Jeudi dernier, à Toamasina, un voyage de presse a présenté les dispositifs mis en place pour protéger le territoire et encadrer les échanges commerciaux. L’objectif est de bâtir une frontière intelligente, sûre et transparente. La BMS intensifie désormais ses opérations. La lutte contre la contrebande et les trafics d’espèces protégées, de drogues et d’armes se renforce chaque jour. Des contrôles rigoureux assurent la traçabilité des flux commerciaux. Le plombage systématique des conteneurs limite les détournements et sécurise les recettes publiques. Selon Lainkana Zafivanona Ernest, directeur général de la douane, cette stratégie s’inscrit dans une vision maritime et terrestre cohérente. « Une flotte moderne composée d’un avion de surveillance DA62 MPP, de trois bateaux de patrouille et de stations terrestres de contrôle viendra soutenir la BMS. A ces moyens s’ajouteront bientôt une unité canine et des patrouilles aériennes. Les livraisons sont prévues entre 2026 et 2027 », a-t-il annoncé.

 

Sécurisation

Cette politique va au-delà du simple contrôle douanier. En canalisant les exportations vers des circuits légaux, elle favorisera le rapatriement des devises, stabilisera l’ariary et contribuera au financement des priorités nationales : éducation, santé, sécurité, eau et électricité. Chaque conteneur contrôlé représente un pas vers une économie plus stable et une souveraineté retrouvée. Parallèlement, la douane franchit une étape décisive avec la création de l’Intelligence and Scientific Laboratory à Toamasina. Ce laboratoire de dernière génération mettra fin aux longs transferts d’échantillons vers Antananarivo ou l’étranger. Les analyses seront disponibles en quelques heures grâce à des équipements de pointe — spectromètres, chromatographes et microscopes électroniques. « Les résultats seront intégrés directement au système SYDONIA World, garantissant transparence et rapidité. Ce centre profitera également au ministère du Commerce, des Mines et de l’Environnement, qui pourront y effectuer des vérifications de qualité et de sécurité », a conclu le DG.

Carinah Mamilalaina

Publié dans Economie

A l'occasion de la Semaine de l’Havatsa-UPEM (Union des Poètes et Ecrivains Malgaches), un rendez-vous incontournable dédié à la valorisation de la littérature malagasy, l’écrivain Harilala Ranjatohery a dévoilé trois ouvrages marquants lors d’une cérémonie conviviale organisée à la Bibliothèque nationale, sise à Anosy. Cet événement a offert une tribune privilégiée à l’auteur afin de partager avec un public enthousiaste et curieux les nuances et les trésors de son univers littéraire.

Face à une salle comble, Harilala Ranjatohery a présenté ses trois dernières publications, chacune témoignant de sa sensibilité artistique et de son engagement. Le premier livre, intitulé « Itadiavam-bady i dadatoa », est un recueil de vingt nouvelles inspirées de la vie quotidienne à Madagascar. Sur un peu plus de 400 pages, l’auteur dépeint, avec une plume tantôt mordante tantôt attendrie, les paradoxes et les aspirations d’une société contemporaine en quête de repères. Sous des anecdotes parfois teintées d’ironie se dissimule une réflexion profonde sur les défis et les espoirs du monde actuel.

Le deuxième ouvrage, « Tandindona », rassemble des poèmes écrits entre 1980 et 1995. Fruit de son parcours consacré à la Faculté des Lettres de l’université d’Antananarivo, ce recueil capture avec finesse l’intensité des émotions humaines. A travers des poésies empreintes de nostalgie et d’élan, Harilala Ranjatohery sonde les méandres des sentiments, du passage du temps et de l’incontournable question du devenir dans une langue qui, tout en étant intimement personnelle, trouve écho auprès d’un large lectorat.

Enfin, l’auteur a redonné vie à « Julie Marie », son roman initialement publié en 1997, grâce à une réédition enrichie. Ce récit humaniste explore la fragilité des relations amoureuses et le poids des choix personnels. Entre désillusions et quêtes sentimentales, cette œuvre intemporelle illustre comment la littérature peut émerger comme témoin d’époques successives et continuer à toucher les cœurs bien au-delà de son époque d'origine. Comme il le confie lui-même, ces trois œuvres traduisent sa vision : écrire revient à observer et décrypter les joies, blessures et aspirations de la société. Une perspective qui résume son parcours littéraire et sa volonté d’ériger la littérature en miroir vibrant des expériences humaines et en vecteur de mémoire collective.

La Semaine de l’Havatsa-UPEM, inaugurée le 21 octobre dernier dans la salle Dox de la Bibliothèque nationale, réaffirme ainsi la vitalité de la littérature malagasy contemporaine. Portée par des voix comme celle de Harilala Ranjatohery, cette célébration démontre combien les lettres malagasy continuent d’éclairer le cheminement culturel et social du pays, tout en nourrissant un héritage partagé.

Si.R

Publié dans Culture
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