Publié dans Politique

Lac Alaotra - Le danger des interventions politiques

Publié le lundi, 02 novembre 2020

Les autorités gouvernementales doivent se méfier des flatteurs. Ces derniers sont parmi ceux qui aiment être vus aux côtés des hauts responsables au cours des visites officielles ou privées. Ces hypocrites sont légion dans l'Alaotra. Ils ne pensent qu'à remplir leurs poches. Ils se moquent du développement harmonieux et équilibré de toutes les Régions tant prôné par le Président Andry Rajoelina, idée exposée dans le Plan émergence de Madagascar (PEM).

 

La pêche continentale est un pré carré pour les insatiables accumulateurs de richesse facile de l'Alaotra. La formation lacustre avec son plan d'eau dégagé de 20 000 hectares et ses marais, à cheval entre le territoire d'Ambatondrazaka et celui d'Amparafaravola, constituent une source de revenu vitale pour les quelque 4 000 pêcheurs officiellement enregistrés. Mais les non-répertoriés sont encore beaucoup nombreux.

Tout ce beau monde se dispute du rendement annuel de poissons d'eau douce estimé à 330 tonnes, total exporté par les deux Districts l'an passé. La production était aux environs de 2 400 tonnes en 2000 pour chuter à 750 tonnes une décennie plus tard. La baisse continue toujours. Le stock de poissons d'Alaotra, de mauvaise qualité aujourd'hui, ne sera plus que des miettes d'ici la fin du siècle si la courbe poursuit sa descente.

Qui ramasse tout

Le déclin tangible est a priori attribué à la forte anthropisation du milieu due à la croissance démographique. Mais l'idiotie et l'insouciance de certaines personnes sont des plus problématiques. Celles censées faire respecter la loi sont aussi parmi les auteurs des infractions et des abus que les simples gens se gardent de dénoncer ouvertement. En coulisses, les mécontents pointent du doigt des élus locaux et des fonctionnaires de l'administration régionale, entre autres.

Les méthodes de pêche dans l'Alaotra sont néfastes. Elles accélèrent l'épuisement des stocks tout en précipitant l'extinction de certaines espèces locales. Deux types de filet sont populaires dans le premier bassin rizicole de l'île : le « ramangaoka » (qui ramasse tout) et le filet fait de moustiquaires.

Un « ramangaoka », dont le maillage ne laisse les poissons de petite taille échapper, peut mesurer 400-500 mètres de long. Mais sa longueur peut atteindre un kilomètre. Il faut trois pirogues de gabarit moyen et une dizaine d'hommes vaillants pour pouvoir s'en servir. Le service régional de pêche pense que le lac Alaotra compte une trentaine de filets « ramangaoka ». D'un coût unitaire de 6 à 8 millions d'ariary, les « ramangaoka » ne peuvent qu'appartenir à des personnes qui ont de l'argent.

Fermeture temporaire

Le deuxième type de filet est aussi dévastateur que l'autre. Le maillage du filet en moustiquaire détruit tout dans l'eau. Œufs et juvéniles sont victimes. D'un coût unitaire de 2 millions d'ariary, le filet en moustiquaire mesure jusqu'à 200 mètres de long. Son coût n'est jamais à la portée de pauvres pêcheurs sans ressources.

La lutte contre ces deux genres d'instrument de pêche est ardue dans l'Alaotra. Les réglementations interdisent leur usage. Mais les pêcheurs, sûrs de leur protection, n'en font qu'à leur tête. Du coup, les vrais propriétaires ne sont pas loin. La preuve en est que les interventions et les pressions foisonnent dès lors que les travailleurs se font attraper en flagrant délit. Ces derniers aussi osent se révolter même contre les Forces de l'ordre qui accompagnent les agents du service de la pêche en mission sur le terrain.

Pour tenter de limiter les dégâts, une fermeture temporaire de la saison de pêche est décrétée chaque année. Pour l'année en cours, elle de rigueur entre le 25 octobre et le 23 décembre. Le contrôle sera renforcé à partir de la deuxième semaine de l'interdiction s'il est moins strict durant les premiers jours. Seule la vente de produits stockés, poissons séchés, est autorisée jusqu'à leur épuisement.

M.R.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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