Hier, ces marchands délogés ont de nouveau occupé quelques tronçons des rues de la Capitale non plus pour leurs activités commerciales mais pour montrer leurs mécontentements face à la décision prise par la Mairie. A noter que dès le lendemain de sa prise de fonctions, le maire Naina Andriantsitohaina est entré en action pour redonner les trottoirs aux piétons, les rues aux automobilistes et le marché aux marchands réguliers. Un geste salué par les Tananariviens dont la majorité ont porté leur choix pour administrer leur ville à Naina Andriantsitohaina. Dépités par la situation désastreuse de la Capitale, les habitants d'Antananarivo ville, toutes tendances politiques confondues, adhèrent à cette mesure draconienne mais nécessaire par la nouvelle équipe de la Mairie. « Ces marchands illicites auraient dû s'attendre que tôt ou tard ils devraient quitter le lieu. Le moment est maintenant venu de mettre un coup de frein au bordel qui sévit à Antananarivo » peste une habitante dans le Fokontany de Behoririka, très remontée par la présence permanente de ces marchands. A l'instar de beaucoup d'autres citoyens, elle encourage le maire à aller de l'avant pour que la ville d'Antananarivo retrouve un peu de son lustre d'antan. « Même si le maire parvient à caser ces marchands illicites dans les marchés, d'autres viendront les suppléer sur les trottoirs et ce sera toujours la même rengaine. Il faut ainsi de la fermeté et ne pas se fléchir dans la décision », tonne un commerçant qui opère dans la légalité et qui se sent lésé par ces marchands ambulants. Pour lui, il ne devrait pas avoir de demi-mesure contre les commerçants illicites qui à part leurs activités illégales, bloquent la fluidité de la circulation en ville. Un petit pas en arrière du maire devant ce problème des marchands sur les trottoirs équivaut à un retour à la case de départ, prévient-il, avant d'ajouter que le dynamisme des premières heures ne doit pas s'estomper rapidement.
L'un des sujets brûlants de conversation sur les réseaux sociaux est la hausse des frais de fourrière. Là aussi, les avis divergent mais la plupart épousent la thèse des responsables de la Commune urbaine d'Antananarivo. Certes, des voix discordantes se font entendre et amplifiées par la prise de position de la conseillère municipale Clémence Raharinirina qui est contre cette augmentation. Néanmoins, face aux dérives, incivismes et irresponsabilités des automobilistes, y compris des taxis-be et taxis-ville, les commentaires adhèrent à la mesure. « La mise en fourrière d'un véhicule résulte d'une grande infraction qui pourrait atteindre à la vie d'autrui à l'exemple d'un défaut de visite technique. A mon avis, il n'y a pas de discussion là-dessus, seuls les habitués à enfreindre les règles de la circulation et du code de la route ont peur de se faire prendre », avance un compétiteur de sport automobile. Une magistrate quant à elle s'interroge si on va changer la loi quand des malfaiteurs crient à la dureté des peines encourues en cas de vols ou pire de meurtre. « Ce n'est pas aussi difficile de respecter les règles et de faire ainsi bénéficier à tout le monde une ville harmonisée comme partout ailleurs », avance la magistrale. Il fut un temps, rappelle-t-elle, qu'une voiture sans visite technique, depuis des mois, a causé un accident meurtrier du côté d'Ambatonakanga. « Ce n'est ni plus ni moins que du laisser-aller que certains veulent pérenniser mais ils se cachent derrière cette hausse », renchérit une autre qui cite comme exemple de l'incivisme le stationnement sauvage et le non-respect du cahier des charges par des taxis -be passibles ainsi que la mise en fourrière.
Bref, que ce soit pour les marchands de rue dégagés des trottoirs que pour les récalcitrants à la hausse des frais de fourrière, les arguments sont injustifiés et leurs positions incompréhensibles.
La rédaction