Publié dans Politique

Libération de « Leva » - Suspicion de corruption, des hauts magistrats de Toliara suspendus

Publié le vendredi, 07 février 2020

La libération du député Ludovic Raveloson dit « Leva » par la Cour d'Appel du Tribunal de Toliara n'est pas passée inaperçue auprès de l'Exécutif. Hier, au lendemain de la sortie de prison du concerné, le ministère de la Justice a suspendu deux magistrats de cette juridiction. L'annonce a été faite par la porte-parole du Gouvernement et non moins ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Andriatongarivo, hier.

 

Reconnu coupable d'abus de fonction, exploitation illicite et transport  illicite de produits forestiers, ledit « Leva » a été condamné à cinq ans de prison ferme par le Tribunal de Première instance de Morondava. L'élu a alors multiplié les demandes de liberté provisoire depuis le début de cette affaire. Des demandes qui se sont à chaque fois révélées infructueuses. Cette semaine, pour on ne sait quelles raisons, la Cour d'Appel de Toliara a toutefois accordé une liberté provisoire au député élu dans le District de Mahabo.

Une décision qui suscite des inquiétudes auprès de bon nombre d'habitants de la partie Sud-Est du pays craignant des représailles de la part de ce parlementaire à la réputation sulfureuse. Devant cette affaire, l'Exécutif réaffirme son intransigeance. A entendre la porte-parole du Gouvernement, des suspicions de corruption existent. C'est pour cette raison notamment que des mesures immédiates ont été prises.

D'après la porte-parole du Gouvernement, le ministre de la Justice a ainsi ordonné que des enquêtes soient menées à Toliara sur les circonstances de la mise en liberté provisoire de ce richissime député. Le Garde des Sceaux a aussi prononcé la suspension du Procureur général de la Cour d'Appel de Toliara et son substitut général, soutient la ministre Lalatiana Andriatongarivo. Un Conseil de discipline statuera sur l'opportunité ou non de la suspension décrétée par le ministre Johnny Richard Andriamahefarivo.

Il serait notamment reproché à ces magistrats du Parquet de ne pas avoir respecté l'ordre qui leur a été donné de s'opposer à la mise en liberté provisoire du parlementaire de Mahabo. Ces deux magistrats du Parquet du Tribunal de Toliara semblent même avoir facilité la libération du prévenu, étant entendu notamment que la réquisition du Parquet est allée à l'encontre de l'ordre du ministère de la Justice de s'opposer à toute demande de liberté provisoire. Outre les démarches administratives, le Garde des Sceaux a également saisi le Bureau indépendant anti-corruption.

C'est le deuxième scandale impliquant ce député en l'espace de quelques mois. Récemment, il avait bénéficié d'un statut de main-d'œuvre pénale pour purger sa peine. Face à la polémique entraînée par cette décision, celui qui s'est également empêtré dans une affaire d'homicide a immédiatement été remis en prison sur ordre du ministère. Cette fois-ci, ce scénario pourrait ne pas se reproduire. Nul ne sait en effet où se trouve précisément le député de Mahabo, selon la porte-parole du Gouvernement.

Cette affaire rappelle en tout cas un précédent. A Toamasina, l'an dernier, des magistrats avaient été suspendus pour ne pas avoir respecté la hiérarchie. Ces juges avaient en effet décidé la libération provisoire d'un détenu  présumé être le chef de file d'un réseau de kidnappeurs.

La Rédaction

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Editorial

  • Et voilà une autre …
    Un train peut en cacher un autre ! Le pays n‘est pas encore sorti de l’auberge. La triste affaire d’Ambohimalaza, qui a ébranlé les fauteuils de certains membres du Gouvernement, peine à faire tomber le rideau c’est-à-dire sans être concrètement et complètement effacée, et en voilà une autre qui vient vicier ou empoisonner l’atmosphère et secoue derechef le Gouvernement. Le temps est dur ! La Grande île traverse une zone de turbulence. De fortes secousses font tanguer le navire. Dans la précédente édition, nous avions dû déplorer que le pays, tel un grand bâtiment sans repères, va à la dérive et ce pour plusieurs cas qui sèment la panique. Le couac survenu à Ambohimalaza met en lumière les carences de gestion de certains membres du Gouvernement. Leur incapacité voire incompétence à contourner une douloureuse affaire. Une affaire qui, au final, éclabousse l’Exécutif. Sous d’autres cieux, un couac de cette ampleur…

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