Publié dans Société

Tirs meurtriers sur un orpailleur - Deux militaires et deux femmes placés en garde à vue

Publié le mardi, 04 août 2020

Dimanche dernier, un homme décrit comme étant orpailleur de son vivant tombait sous les balles qu’un militaire de 2e classe lui tirait à Antanimbary-Maevatanàna. La victime a succombé sur le coup, sous les impacts de quatre projectiles qui lui ont transpercé le corps.  Depuis, l’affaire est entre les mains de la Gendarmerie. Au cours des 48 dernières heures, quatre suspects ont été convoqués puis placés en garde à vue dans les locaux de la Gendarmerie de Maevatanàna où ils sont soumis à un interrogatoire, du moins au moment où nous écrivons ces lignes. Deux sont des militaires dont celui qui a eu la gâchette facile, les deux autres étant  des habitantes de cette localité bordant la RN4.

 

D’après une information, les quatre suspects étaient convoqués à la Gendarmerie, qui tente de mettre la lumière, et déterminer en même temps la responsabilité sur cette affaire. « Ces personnes sont actuellement entre nos mains. Mais nous ne pouvons encore avancer quoi que ce soit, secret de l’enquête oblige », confie une source auprès de la compagnie de Gendarmerie locale, en début d’après-midi hier.  En attendant que les enquêteurs tirent donc au clair cette affaire, gageons que des témoins sur place ont affirmé avoir vu ces deux femmes en cause,  se chamailler, ou du moins entrer en de violents échanges verbaux. C’est là que l’orpailleur, qui était le compagnon de l’une d’elles, se serait mêlé dans la dispute. Cependant, on ignore de quel côté l’homme a penché la balance pendant cette altercation. C’était également dans ces circonstances que l’une des femmes aurait envoyé quelqu’un alerter les militaires, qui ont eu la mission de surveiller un gisement d’or sis non loin de l’endroit. Deux militaires s’étaient ainsi rendus chez les civils, comme pour s’interposer entre les protagonistes. A partir de ce moment, tout devint flou. Car, nul ne savait exactement pourquoi le militaire en cause a été poussé à ouvrir le feu, à plusieurs reprises, sur ce civil. Le seul élément qui a filtré des témoignages avance que le soldat a tiré au moment où la victime l’avait attendu le moins, car en tournant le dos, selon encore l’information.

Quelques moments après le drame, le médecin légiste et les gendarmes, qui étaient informés par le maire local, étaient venus sur les lieux en vue d’un constat d’usage. C’était dans ces circonstances que le médecin a déduit un décès occasionné  par quatre projectiles. Comme à Toamasina ou encore à Sakaraha récemment, cette affaire n’a pas laissé le ministère concerné de marbre. Sitôt informé, il a dépêché le commandant du 4e régiment de Mahajanga à Maevatanàna. Des mesures disciplinaires seront sûrement prises à l’encontre du soldat de 2e classe en cause, qui aurait déjà eu maille à partir avec des habitants à cause d’une autre affaire, ayant également trait à un crime de sang dont on le soupçonnait.

Franck Roland

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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