Publié dans Société

Grâce présidentielle - Première vague de 500 détenus libérés à Antanimora

Publié le mercredi, 07 juillet 2021

Effective depuis la veille de la fête nationale. Les 82 prisons réparties dans tout Madagascar recensent au total 13 158 détenus condamnés qui y purgent leurs peines. 10 840 d’entre eux sont concernés par l’allègement de peine et 2 727 libérés immédiatement, suite au Décret n°2021- 679 portant remise gracieuse des peines à l’occasion du 61ème anniversaire du retour de l’Indépendance de Madagascar au titre de l’année 2021.

Pour la maison centrale d’Antanimora, 1624 détenus sont graciés dans cette vague. « 483 d’entre les détenus graciés ont été libérés dans l’immédiat et ce depuis le 25 juin dernier. Les 1141 détenus restants ont bénéficié d’un allègement de peine. Leurs dates de libération sont ainsi avancées », informe Haja Andrianovona, adjoint chargé du Greffe auprès de cette prison. Les derniers détenus graciés, libérés dans l’immédiat, ont pu sortir de la prison le 30 juin après avoir suivi les procédures. Cette fois-ci, aucun détenu gracié n’a bénéficié d’une remise totale. Bien que certains d’entre les prisonniers aient déjà purgé plus de 20 ans de détention, ils n’ont pas encore atteint l’âge requis par la grâce, à savoir 50 ans pour les femmes et 55 ans pour les hommes condamnés à des peines correctionnelles. Quant aux peines criminelles, les détenus graciés avec une remise totale devraient avoir 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes. D’un autre côté, aucun mineur n’a bénéficié de la remise totale, valable pour ceux ayant purgé la moitié de sa peine.

Nouvelles conditions

Le nombre des bénéficiaires révisé. Le comptage des détenus graciés lors de cette vague a été chamboulé par l’article 2 du Décret y afférent, d’après notre source auprès de la maison centrale d’Antanimora. En fait, ledit article stipule que les prisonniers condamnés à des peines privatives de liberté et ayant commis certaines infractions sont exclus de la remise gracieuse de peine. Les détournements de deniers publics, les concussions et corruption, le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, le trafic de bois de rose ou d’ébène, le commerce international de faune et flore sauvages, les meurtres et assassinats, les séquestrations, etc. font partie des infractions exclues de la grâce présidentielle. Les auteurs de viols et les récidivistes en sont aussi privés. Pourtant, environ 60% des détenus condamnés à Antanimora ont récidivé, d’après notre source. Bref, ces nouvelles conditions ont révisé à la baisse le nombre des détenus graciés.

Par ailleurs, les membres du personnel de la maison centrale d’Antanimora ont fait le tour des quartiers pour informer les détenus sur l’existence de la remise gracieuse des peines ainsi que leur expliquer les procédures d’application. Les familles des prisonniers sont, pour leur part, venues en masse pour demander des informations aux responsables concernant la grâce présidentielle, dès la semaine après la fête nationale. Certains ont même pu chercher leurs proches à la prison, au lieu d’une simple visite.  Notons que la mise en œuvre des mesures de remise de peine contribue à l’allégement de la surpopulation carcérale. Antanimora en est la plus réputée, avec plus de 4000 détenus incarcérés pour une capacité d’accueil d’environ 1000 prisonniers.

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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