Face à cette situation, un projet axé sur le renforcement des sensibilisations et de la prise en charge intégrée des survivantes de violences basées sur le genre (VBG) vient d'être lancé officiellement, jeudi dernier. Intitulé « Offre de services intégrés de santé sexuelle et reproductive d'urgence et de prévention et d'intervention contre la violence sexiste pour les femmes et les filles les plus vulnérables de Madagascar », ce projet est mis en œuvre depuis avril 2021 jusqu'en mars 2022 dans les Communes urbaines d'Antananarivo, de Toamasina et de Mahajanga. Ceci sur un financement japonais à hauteur de 591,754 dollars, soit environ 2,248 milliards d'ariary.
« Les récentes statistiques indiquent qu'à Madagascar, une femme sur 3 a déjà été victime de VBG au moins une fois dans sa vie. Les cas de violence s'avèrent élevés dans 3 Régions, à savoir Analamanga où 55 % des femmes ont subi des violences, contre 39 % dans la Région de Boeny et Atsinanana, selon l'enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS 2018). La pandémie de la Covid-19 n'a fait qu'exacerber cette situation. Les récentes descentes sur terrain le confirment », affirme Koffi Kouame, Représentant résident de l'UNFPA dans le pays.
20 000 femmes et jeunes filles ciblées
Concrètement, le projet consiste à mener des séances de sensibilisation contre les VBG au niveau des communautés, ainsi qu'à renforcer la prise en charge intégrée des survivant(e)s. 20 000 jeunes filles et femmes, incluant les personnes en situation de handicap, devront avoir accès aux informations sur la santé de la reproduction (SR) et sur la prévention des VBG. 4 000 survivant(e)s de violences devront quant à eux bénéficier de services intégrés de SR/ VBG, dont la prise en charge psycho-sociale, médicale, judiciaire et juridique. Aussi, 184 survivantes de VBG incluant 16 personnes handicapées devront bénéficier d'une réinsertion socio-économique. D'un autre côté, 5 Centres d'écoute et de conseils juridiques structurés seront réhabilités et fonctionnels pour une prise en charge intégrée.
« Si ces mères et leurs filles vulnérables sont exposées à la violence, nous devons faire le maximum pour les protéger. C'est pour cette raison que le Japon a décidé de soutenir ce projet en collaboration avec l'UNFPA et le ministère de la Population », s'est exprimé Higuchi Yoshihiro, ambassadeur de Japon à Madagascar. Le Représentant résident de l'UNFPA a, pour sa part, relancé son appel afin de faire en sorte que la Covid-19 ne soit pas une excuse pour l'inaction ou une raison pour ne pas investir dans la santé et le bien-être de la population.
Recueillis par Patricia Ramavonirina