Ainsi, force est de constater que la situation des personnes en situation de handicap est encore loin d’être au beau fixe. Les enfants nécessitant des attentions particulières et un cursus scolaire spécial, en particulier les autistes, ont encore des difficultés dans leur parcours scolaire. Néanmoins, quelques associations œuvrent dans leur prise en charge, mais leur nombre est encore insuffisant.
« Le montant des écolages dans les établissements spécialisés coûte encore trop cher. De plus, ils ne sont pas encore très nombreux. Avant, nous avions envoyés notre fils dans une école normale comme les autres enfants. Cependant, au fur et à mesure qu’il grandissait, les professeurs n’arrivaient plus à le gérer. Actuellement, il étudie à la maison et c’est sa mère qui s’occupe de son éducation », selon le père d’un enfant autiste âgé de 7 ans. Il a ajouté : « Notre garçon a été assez chanceux quand il était à l’école car ses camarades ne se moquaient pas de lui, contrairement à d’autres enfants ayant le même cas que lui ». Dans le cadre de la protection de ces personnes vulnérables, les lois existent, les textes et autres accords ont été ratifiés, mais leur application peine encore à être effective.
C’est dans le rappel de l’utilisation de ces textes que l’ONG Humanité et Inclusion a tenu à interpeller les autorités compétentes lors de la Journée mondiale de l’éducation inclusive, célébrée hier à Mahamasina. « Malgré l’existence des instruments juridiques, la jouissance des droits et l’égalité de traitement des citoyens malagasy sont loin d’être effectives, ce qui explique l’existence de catégories de gens classés comme vulnérables », a affirmé cet ONG.
Du côté de l’éducation, l’ONG Humanité et Inclusion suggère aux trois ministères de tutelle, à savoir le ministère de l’Education nationale (MEN), celui de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (METFP) ainsi que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES) de renforcer les sensibilisations sur une totale inclusion des élèves handicapés. Il préconise ainsi à ces trois départements de pérenniser les ressources disponibles en éducation inclusive et les structures déjà mises en place. En plus, les efforts dans la régularisation des établissements et des enseignants déjà formés pour l’apprentissage des élèves à besoins spécifiques devraient également continuer.
Actuellement, la sensibilisation et la prise de mesures seront essentielles si les concepts « fihavanana » et de « voin-kava mahatratra » n’arrivent plus à retrouver leur juste valeur.
Nikki Razaf