Dans le cadre des Jeux des îles de l’océan Indien qui se déroulent actuellement à Madagascar, beaucoup de Tananariviens rentrent tard après avoir regardé des compétitions dans de nombreux sites. Cela a incité les autorités à solliciter les coopératives de transports en commun de rallonger leurs activités jusqu’à 21h. Cependant, il est triste de constater que très peu de taxi-be ont suivi la consigne. Cependant, une totale liberté de choisir leur parcours, sans restriction, leur a été accordée. Ainsi, le manque de civisme des transporteurs urbains et suburbains continue au grand dam des usagers.
Dans la soirée, les arrêts de bus aux environs de Mahamasina et Anosy sont encore noirs de monde. Ces gens attendent patiemment un taxi-be pour pouvoir rentrer chez eux. « Tous ce gens attendent un bus. Je n’ai pas le choix car j’habite à Alasora. Il n’y a plus de taxi-be alors qu’il n’est pas encore 20h. Ce sera peut-être la dernière fois pour moi d’aller en ville pour regarder un match en marge de ces Jeux des îles car les moyens de transport ne sont pas du tout assurés », selon Jean-Yves, venu à Mahamasina pour assister à un match de basket-ball.
Néanmoins, dans certains axes comme Analakely ou Antanimena, quelques taxi-be continuent de transporter des passagers après 20h. « Nous, on est content de faire un peu d’argent de côté. Actuellement, la sécurité est assurée et il y a de nombreux policiers sur nos itinéraires. Nous avons choisi de travailler encore tard dans la nuit, et ce, pour le bien des gens qui suivent des matchs dans différents sites de compétition », affirme un chauffeur de bus.
Sauvés par les voitures privées
Avec ce manque de transports en commun, ce sont comme d’habitude les minibus privés et les voitures de particuliers qui dépannent les gens bloqués dans la ville alors qu’il fait déjà nuit. Les véhicules sont hétérocycles, allant des 4 véhicules 4X4, minibus, camionnettes ou simples voitures de plaisir.
En effet, ils ramènent en voiture ceux qui ne trouvent plus de taxi-be, à condition que l’itinéraire des voyageurs corresponde à la leur. En demandant des frais allant de 500 ariary à 1.000 ariary, ou bien à titre gratuit, ils prennent ainsi des passagers à leur bord.
« Comme c’est sur notre chemin, cela ne nous pose aucun problème de ramener quelques personnes en détresse. Moi-même, j’ai dû embarquer à bord de véhicules de particuliers à certains moments quand je rentrais tard de mon boulot. Ce n’est juste qu’une forme de sympathie à l’égard des autres », selon Nandrianina, conduisant un Van Starter en compagnie de sa famille.
Chaque jour, ces voitures privées comblent l’inexistence des transports en commun dès 18h. Leurs conducteurs reçoivent beaucoup d’éloges de la part de ceux qui rentrent à des heures tardives après avoir suivi des matchs.
Nikki Razaf