« Nous n’en pouvons plus !». Bon nombre de commerçants du marché d’Alakamisy situé à Mahamasina-Anosy ont haussé le ton hier. « Cela fait 3 jeudis de suite que nous n’avons pas pu s’exercer librement à cause des manifestations. Les affrontements entre les jeunes manifestants et les éléments des Forces de l’ordre, ainsi que les barrages érigés par les deux entités dans divers coins constituent des obstacles pour notre gagne-pain », ont-ils déploré. En fait, une grande partie des marchands ont installé leurs étals très tôt le matin, sans pour autant sortir tous les articles au cas où les tensions montent, ainsi que pour éviter les éventuels pillages. C’était surtout le cas du côté du Gymnase couvert jusqu’au devant du stade Barea, ainsi que du côté du bord du lac Anosy. Les marchands ont aussitôt plié bagages vers 9h et 10h, dès que les Forces de défense et de sécurité et les manifestants étaient sur place.
Ce n’était pourtant pas le cas du côté du Gerb’or et Palais des Sports, où les marchands de légumes et fruits ont pu exercer librement, malgré leur crainte de débordement. « Le marché devient de plus en plus morose puisque les clients hésitent à se déplacer, sauf ceux qui sont à la recherche d’un article particulier. Dans une telle situation de crise, les défavorisés en paient toujours le prix fort », se désole un marchand de légumes venant d’Ambatofotsy. Dans tous les cas, ce ne sont pas seulement les marchands d’Alakamisy qui en paient le prix fort, mais également les commerçants aux environs. Ces derniers ont dû fermer leurs boutiques par mesure de sécurité et pour éviter les impacts du gaz lacrymogène...
P.R.
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