Selon Michel Saint-Lot, représentant résident du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) à Madagascar, ce mois de juin, mois de l’enfance, nous rappelle à tous nos obligations envers les enfants pour qu'ils puissent jouir de tous leurs droits. En ces temps de confinement, le mois de l’enfance appelle à la vigilance des familles, de la communauté et des décideurs afin d’assurer la protection et le bien-être des enfants, et de prévenir les risques de violence, d’exploitation, d’abus sexuel et de stress psychique et émotionnel. Dans cette interview exclusive, il va livrer quelques détails que la population malagasy doit savoir sur la promotion des droits des enfants malgré la pandémie.
La vérité (+) : A quelle responsabilité renvoie- t-il le mois de l’enfance en cette pandémie à Madagascar ?
Michel Saint-Lot, représentant résident de l’UNICEF à Madagascar (-) : Au cours du mois de l'enfance, de nombreux enfants et leurs familles souffrent à cause de la pandémie de Covid-19. Dans un pays où de nombreuses familles éprouvaient déjà des difficultés avant l'arrivée du coronavirus, la pandémie a accru les défis auxquels les familles sont confrontées dans la gestion de leurs maigres ressources financières et celle de l'anxiété et de l'incertitude liées à l'avenir. C’est aussi le mois de la fête des mères, de la fête des pères, et au fur et à mesure que nous traversons cette période difficile, ce sont les liens familiaux, l’amour, le soutien, la solidarité, le partage et le courage qui donnent de la force. L'UNICEF mène une campagne d'informations sur le coronavirus afin que les parents sachent se protéger et protéger leurs familles, parler aux enfants de la Covid-19 et les rassurer sur le fait que cette période va passer. A Madagascar et dans le monde, l'UNICEF s'efforce de répondre à quatre priorités clés en commençant par la préservation des enfants en bonne santé physique et mentale et bien nourris. Il est également de notre ressort d’assurer l’accès à l'eau, aux services d'assainissement et à l'hygiène. Nous faisons en sorte que les parents scolarisent leurs enfants. Nous intervenons également dans l’aide des familles à couvrir leurs besoins et à prendre soin de leurs enfants.
(+) : Quelle meilleure décision faut-il prendre concernant la scolarisation des enfants malagasy ?
(-) : La scolarisation est le meilleur moyen d’assurer un accès équitable à tous les enfants de Madagascar. Cependant les conditions sanitaires doivent être respectées afin d’assurer la sécurité des enfants, des enseignants et de toutes les personnes qui participent à l’école. Si ces conditions ne sont pas réunies, l’apprentissage à distance est une bonne alternative. Pour être efficace, il doit être accompagné au sein de la famille afin que l’enfant se sente soutenu. Des plages dédiées à l’apprentissage doivent être instaurées et respectées et les parents ou tuteurs doivent être disponibles pour s’assurer que l’enfant comprend et progresse. Les moyens d’éducation à distance sont divers : les émissions de radio et de TV ainsi que les sites internet spécialisés et les documents papiers d’auto-apprentissage. La diversification des moyens, quand elle est possible, est la meilleure alternative, à supposer que les différents supports soient complémentaires et adaptés aux besoins de tous les enfants, y compris les enfants en situation de handicap. Le plus important est que l’enfant garde un contact avec l’école et qu’il soit motivé et prêt aussitôt que le retour en classe redevient possible.
(+) : Outre l’éducation, quels sont les droits de l’enfant oubliés face à la pandémie de Covid-19 ?
(-) : Le droit des enfants à la protection contre la violence, la négligence, l’exploitation et le mariage d’enfants risque fortement d’être oublié. Pendant le confinement, il y a un fort risque d’augmentation de la prévalence de la violence et d’exploitation envers les enfants. La pandémie de Covid-19 peut rapidement modifier le cadre de vie des enfants. Des mesures de confinement perturbent les rythmes et le soutien social des enfants et peuvent les exposer à la détresse psychologique. Le confinement présente également des facteurs de stress supplémentaires pour les parents et les personnes qui s’occupent des enfants, ce qui peut exposer davantage les enfants à la violence. Le confinement en soi entraine aussi plus de risque d’abus sexuel des enfants. Les enfants risquent d’être séparés de leurs parents en cas de maladie de ces derniers. En même temps, l’accès à la Justice et aux services de prise en charge des victimes est perturbé. Les intervenants sociaux qui offrent un appui psycho-social aux enfants à risque ou victimes sont moins en mesure de se déplacer à cause du confinement et manquent parfois des matériels protecteurs nécessaires. La précarité socio-économique des familles peut également accroître les risques pour leur protection en entrainant des stratégies d’adaptation négatives comme le mariage d’enfants ou le travail des enfants, y compris le travail domestique ou la mendicité, lorsque les parents n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Il y a également un risque d’abandon des enfants par des parents dans cette situation. Bien que les services d’état civil soient maintenus, le confinement rend plus difficile les déplacements des parents pour enregistrer leurs enfants.
La pandémie de Covid-19 a aussi un impact sur les enfants en conflit avec la loi. Ils risquent de rester en prison plus longtemps que prévu à cause des services réduits des tribunaux. Dans les prisons, ils sont à risque d’attraper le coronavirus à cause de la surpopulation carcérale, il est difficile de respecter les mesures de distance, et les dispositifs de protection (lavage de mains, masques) ne sont pas suffisants. Avec la pandémie de Covid-19, les enfants détenus courent davantage le risque de subir des violences car, faute de place disponible dans ces établissements, ils sont mis en quarantaine avec des adultes, ou dans d’autres cas les quartiers des mineurs sont utilisés pour la quarantaine et tous les enfants sont mis avec des adultes.
(+) : Quelles sont les pratiques qui persistent actuellement à détruire un enfant au niveau de la société malagasy?
(-) : En temps normal, 89% des enfants malagasy subissent de la discipline violente dans leurs foyers. 40% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans (12% avant 15 ans). 47% des enfants travaillent – soit dans les activités économiques soit en faisant plus d’heure de ménage que ce qui est approprié pour leur âge. 32% des enfants sont impliqués dans du travail dangereux. Bien que les chiffres ne soient pas disponibles, l’exploitation sexuelle, y compris dans le domaine du tourisme, est courante à Madagascar. Le recours systématique à la détention des enfants en conflit avec la loi, malgré les normes internationales ainsi que la loi nationale 2016-018 qui privilégie des alternatives à la détention pour les enfants, reste toujours d’actualité. Il en est de même pour l’accès à la justice limitée pour les enfants. Selon l’étude nationale en 2018 sur la violence à l’encontre des enfants à Madagascar, la plupart des cas, y compris de violences sexuelles, sont traités à l’amiable et au sein de la famille et de la communauté. Le manque de connaissance sur les droits et les mécanismes de protection disponibles, le coût financier, l’éloignement des juridictions et le manque de confiance dans le système judiciaire, ainsi que le désir de maintenir la cohésion sociale, tous ces facteurs contribuent au faible recours au signalement des cas de violence.
(+) : Quelles sont les perspectives de l’UNICEF pour y remédier ?
(-) : Premièrement, l’UNICEF appuie depuis des années le renforcement du cadre normatif national ainsi que le système de protection en vue de la pérennisation des actions de protection, y compris l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants et le programme national pour l’amélioration du système de l’Etat civil ainsi que leur mise en œuvre. Aussi, nous priorisons le processus participatif d’élaboration d’une telle stratégie multisectorielle pour servir de cadre de référence pour le secteur. Le domaine du travail social n’est pas encore reconnu comme statut professionnel dans le secteur public. L’UNICEF contribue dans l’élaboration, l’amélioration et la mise en œuvre des lois sur la protection de l’enfant, y compris les mesures alternatives à la détention pour les enfants en conflit avec la loi.
Deuxièmement, nous soutenons les services de signalement et de prise en charge, et l’amélioration de leur qualité. A cela s’ajoute le fonctionnement de la ligne verte 147, laquelle est disponible gratuitement pour signaler des cas de violence et d'exploitation envers les enfants dans toutes les Régions de Madagascar. Il en est de même pour les 6 « Centres Vonjy » qui prennent en charge les enfants victimes de violence sexuelle. La prise en charge des enfants sans soins parentaux ou à risque de violence ou exploitation constitue une de nos missions importantes y compris la mise en place et fonctionnement des centres d’accueil d’urgence.
Troisièmement, afin de prévenir la violence et l’exploitation sexuelle et économique des enfants, l’UNICEF maintient les actions visant des enfants, et le renforcement de leurs connaissances, capacités, compétences à travers des clubs d’élèves, cours de compétences de vie, formation professionnelle ainsi que des familles, à travers des programmes d’éducation parentale, un appui socio-économique, une sensibilisation des communautés pour la bientraitance des enfants et la promotion du signalement des cas
Propos recueillis par K.R.
C’est la seule option possible. Face à la crise sanitaire sévissant dans le pays, la vente de vêtements rencontre également des difficultés, d’une part à cause du manque voire de l’absence de marchés et d’autre part en raison des différentes charges financières pesant sur leurs activités. De ce fait, les vendeurs de la Capitale sont aujourd’hui obligés de brader les prix pour pouvoir liquider leurs produits. « La situation est assez critique avec cette crise qui persiste. Les clients deviennent rares. Actuellement, j’ai des difficultés à vendre mes articles à des prix rentables. Les acheteurs fuient dès qu’ils entendent un prix au-dessus de 15 000 ariary. Pourtant, chaque année, en cette même période, j’arrive à vendre mes vêtements bien au-delà de ce prix. Mais avec la crise, les revenus sont limités donc les consommateurs privilégient les produits alimentaires aux vêtements. Cependant, nous voulons écouler nos marchandises pour payer nos fournisseurs, donc nous vendons à des prix extrêmement réduits » confie Vonjy, une vendeuse de friperies du côté d’Analakely. Dans les grands marchés comme Mahamasina, Analakely ou encore Ambodin’Isotry, les prix, même des produits sélectionnés, sont au plus bas pour réussir à vendre au maximum, et ce pour tous les types de produits.
Les marchands du côté de Behoririka subissent également la même situation. « Vendre dans un magasin n’est pas vraiment facile, surtout en cette période. Pour ma part, je n’ai vendu que deux pièces depuis la reprise de mes activités. Cela se comprend dans la mesure où personne n’assiste à de grandes festivités comme les mariages ou les anniversaires depuis le début du confinement au mois de mars dernier. Malheureusement, la majorité de mes produits sont tous des tenues et des chaussures de cérémonie. Pourtant, j’ai un loyer et des factures à payer. Je fais alors tout pour vendre mes articles quitte à vendre à perte », révèle une vendeuse possédant un box à l’Avance Center.
Face à cette situation, c’est tout le secteur commercial qui est au ralenti. Les détaillants vendent moins, impactant ainsi les ventes des grossistes et des importateurs. Il ne faut pas oublier que la vente de vêtements repose majoritairement sur l’importation. Toutefois, le redressement de ces ventes dépend surtout de la reprise des activités économiques en général.
Rova Randria
Encore du sang sur les mains des bandits ! Ces 72 dernières heures, les bandits ont multiplié leurs raids dans la périphérie de la Capitale. Après les sanglants évènements survenus dans la nuit de mardi dernier à Fidasiana Ambohidratrimo, voilà qu’un gang est venu également faire des siens à Langaina –Ilafy. Les faits sont survenus vers 3h du matin, hier. Composé d’une dizaine d’individus armés, ce gang a tenté de prendre d’assaut une propriété privée.
Cela fait presque trois mois que Madagascar riposte contre le Covid-19. A cet effet, le pouvoir actuel déploie toutes ses ressources humaines et matérielles. Et malgré son implication et celle de la population, le nombre de cas confirmés, enregistré depuis le 19 mars, a déjà dépassé la barre des mille personnes infectées et la Grande île a déjà enregistré 10 décès. Ces dernières semaines, des changements ont été remarqués, notamment sur les chiffres liés aux nouvelles contaminations et guérisons. Dans cette interview exclusive datant d'hier avec la porte-parole du Centre de commandement opérationnel - Covid-19 Ivato et non moins doyenne de la Faculté de médecine à l'université d'Antananarivo, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, nous allons discuter de l'évolution de la situation sanitaire à Madagascar.
Beaucoup de gens sont loin d’être conscients du danger lié à la propagation extravagante du coronavirus dans le pays. L’Etat autant que différentes institutions ont fait des efforts afin de maîtriser dans le plus bref délai cette pandémie, mais l’entêtement de certaines personnes ne fait qu’empirer la situation. Hier, un camion transportant des marchandises a été intercepté par la Police nationale du côté d’Imerintsiatosika. Ayant voulu de rejoindre la Capitale, 12 passagers clandestins se sont cachés entre les marchandises. Le conducteur ainsi que les passagers ont été embarqués au poste de police pour une audition, tandis que le camion a été mis en fourrière.
Norbert Lala Ratsirahonana, alors président de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), terminait son discours lors de la cérémonie d’investiture du Professeur Zafy Albert en sa qualité de Président de la République le 27 mars 1993 à Mahamasina, en ces termes « Que vous ne vous soyez pas trompé dans le choix de vos conseillers !» (Tsy ho diso mpanolontsaina anie ianao), « Que votre entourage ne vous leurriez point ! » (Tsy ho voafitaky ny manodidina anao anie ianao). Le feu Président Zafy n’avait pas pu terminer normalement son mandat de cinq ans. Il devait quitter avant terme son fauteuil présidentiel le 5 septembre 1996 pour des raisons que l’on savait déjà. Selon les avis des observateurs politiques avertis de l’époque, le Professeur a été très mal entouré, mal conseillé, ce qui devait précipiter sa chute.
La crise sanitaire a impacté sur le gagne-pain de milliers de personnes vivant des revenus touristiques. Plusieurs économies dans les différentes Régions de Madagascar tournent exclusivement autour du tourisme. De ce fait, si le tourisme rencontre des difficultés, ce sont toutes les économies locales qui sont paralysées. Et cette crise sanitaire n’est pas une exception. En effet, avec la suspension depuis le 23 mars dernier des visites écotouristiques au sein des parcs nationaux de Madagascar, les acteurs du tourisme, à tous les niveaux, se sont retrouvés dépourvus de sources de revenus. Ranohira par exemple, une Commune rurale située dans la Région d’Ihorombe, fait partie de nombreuses localités victimes de cette crise liée au Covid-19.
73 milliards d’ariary ou 17 millions d’euros. C’est la valeur totale de l’exportation des produits artisanaux l’année dernière. A l’occasion de la Journée mondiale de l’artisanat, hier, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA), Lantosoa Rakotomalala, a partagé sa conviction en matière de valorisation du secteur. « L’artisanat occupe une place importante dans l’économie malagasy. Elle regroupe 114 métiers et 12 filières. L’année dernière, la valeur totale de l’exportation est arrivée jusqu’à 17 millions d’euros.
Des membres de la diaspora en France ont tenu une manifestation devant les locaux de la représentation malgache en début de semaine. Ces Malagasy de l’extérieur contestent la construction de l’arène Kianja Masoandro, un édifice actuellement en cours de construction dans le Rovan’Antananarivo. Si le rassemblement est resté bon enfant, sans déplacer les foules, elle a en tout cas interpellé bon nombre d’observateurs malagasy. Beaucoup estiment en effet que ces ressortissants malagasy de France devraient se focaliser sur des sujets autrement plus importants, surtout ceux concernant la France et Madagascar.
Essai transformé. Parmi les pays africains dotés du Covid-Organics (CVO), le Tchad est convaincu de son efficacité et a de nouveau pris possession de ce remède traditionnel amélioré (RTA). Un avion spécial de la République tchadienne s'est posé hier à l'aéroport d'Ivato afin de récupérer 20.000 doses, 10.000 curatives et autant de préventives, du remède fruit de la recherche de l'IMRA (Institut malgache de recherches appliquées. La République du Tchad est convaincue de l'efficacité du CVO, après avoir traité des patients contaminés avec ce produit à base d'artemisia, affirme un des membres de la délégation tchadienne. Il a d'ailleurs confirmé les dires à la presse du ministre de la santé de son pays.