Une hausse de 61 %. Les dons courants obtenus s’élèvent à 564 milliards d’ariary, selon le Projet de loi de Finances rectificatives (PLFR) 2020. En effet, le Gouvernement malagasy a demandé plusieurs financements extérieurs durant cette période de pandémie. Ces dons se concentrent essentiellement au niveau du domaine social, dont ceux venant de la Banque mondiale avec 75 millions de dollars sous forme d’aide d’urgence. La Banque africaine de développement (BAD), quant à elle, a accordé 68,5 millions de dollars. Et enfin, l’Union Européenne a offert 10 millions d’euros, soit 11,4 millions de dollars.
Etant donné que les financements extérieurs sont octroyés sous forme de dons, le montant des intérêts de la dette à rembourser cette année s’élève à 473,6 milliards d’ariary dont 265,6 milliards d’ariary en capital, et 207,9 milliards d’ariary en intérêts. Par rapport à la loi de Finances initiale 2020, ce montant enregistre une hausse de 10,6 %.
Selon le dernier rapport provisoire sur les financements relatifs à la lutte contre le coronavirus, l’Etat a déjà décaissé environ 300 millions de dollars, entre autres pour le « Tosika fameno » qui s’élève à environ 5 millions de dollars. Cependant, la majorité de ces financements extérieurs sont utilisés pour équilibrer le budget de l’Etat.
Allègement
Au début de la pandémie, le Fonds monétaire international (FMI) a déjà effacé 114 millions de dollars de nos dettes pour que Madagascar puisse se concentrer aux dépenses sociales. Toutefois, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandrato poursuit les plaidoyers à l’endroit des pays du G20. Ces derniers ont simplement reporté le paiement aux services de la dette. En plus de cela, cette mesure est assortie de conditions relatives à l’impossibilité pour l’Etat de contracter de prêts non concessionnels pendant ce délai de report. Etant donné que Madagascar est classé pami les pays à faible taux d’endettement, le Gouvernement négocie en ce moment la levée de ces conditions afin de bénéficier un report par rapport à ses engagements extérieurs.
Receuillis par Solange Heriniaina
Conformément à son annonce lors de l’intervention sur la chaîne nationale, dimanche dernier, le Président Andry Rajoelina a reçu les membres du secteur privé, hier au palais d’Etat d’Iavoloha. Pour cette première réunion, le Président a rencontré le patronat issu des grandes entreprises tandis que les responsables de PME et PMI seront reçus la semaine prochaine. Le Premier ministre Ntsay Christian ainsi que les membres du Gouvernement étaient aux côtés du numéro un de l’Exécutif lors de cette « réunion essentielle à la relance économique » du pays qui fait face à une situation de crise sans précédent au même titre que tout autre pays dans le monde. Il n’est plus à rappeler que la crise liée à la propagation du Covid-19 a grandement fragilisé la situation sociale du pays tout en ralentissant l’économie. Du coup, la croissance économique tant espérée pour cette année n’a pas eu lieu.
Dans son discours, le Président a d’emblée souligné que « l’Etat a entendu les cris de détresse du peuple malagasy et l’appel des opérateurs malagasy. Nous comprenons la situation dans laquelle l’économie malagasy et ses opérateurs se trouvent. » Il n’a pas manqué de réitérer que les opérateurs constituent les acteurs indispensables voire le moteur de l’économie.
Requêtes multiples
Le Président a rappelé les mesures prises aux premières heures par le régime comme la fermeture des frontières et la restriction des vols intérieurs. A cela s’ajoutent les nombreuses dispositions prises pour soutenir le secteur privé comme le report de paiement des impôts et taxes, le report de la déclaration et du paiement des taxes synthétiques, le report du paiement des contributions aux caisses de sécurité sociale et de santé pour les employeurs ainsi que la suspension des contrôles fiscaux et avis aux tiers détenteurs.
Entre autres requêtes, les opérateurs, à travers le président du FIVPAMA (Fivondronamben’ny Mpandraharaha Malagasy), Andrianavalomanana Razafiarison, ont formulé la demande en vue de la suppression des impôts et taxes où tout au moins d’un échelonnement dans le délai de paiement de ces différentes charges. Le patronat a aussi évoqué la situation de précarité des employés tout en faisant part de la nécessité d’une aide au profit des travailleurs surtout ceux sujets au chômage technique, l’organisation d’un dépistage massif ainsi que la distribution du tambavy Covid-Organics.
Mesures fiscales et monétaires
En guise de réponse l’Etat a, d’ores et déjà, révélé les grandes lignes du plan multisectoriel d’urgence, pour appuyer le relèvement social et économique du pays, exposé au cours de la rencontre. Ledit plan fait état de mesures fiscales et monétaires atténuant les effets de la pandémie au profit des secteurs du tourisme, du transport aérien et des entreprises franches. Ces secteurs bénéficieront d’une suspension des acomptes provisionnels pour les impôts et taxes et d’un report au 15 août 2020 des déclarations de paiement. Les déclarations et paiement de l’impôt synthétique sont aussi reportés jusqu’au 15 août, de même que les contrôles fiscaux et les avis aux tiers détenteurs qui sont suspendus jusqu’à la même date. Le rapatriement de devises à hauteur de 80% sans pénalité est également autorisé.
En outre, l’Etat malagasy, à travers son programme de financement aux entrepreneurs Fihariana et par le biais de la Banque centrale, a décidé d’apporter un soutien financier d’urgence sous forme de 3 lignes de financement. En premier lieu, le prêt « Miarina » inscrit dans le programme Fihariana prévoit un montant de 50 milliards d’ariary pour les entrepreneurs malagasy. La 2ème ligne met à disposition des PME et PMI, 150 milliards d’ariary soit 40 millions de dollars pour permettre aux entreprises d’effectuer un emprunt à taux bonifié à 10%. Ce fonds spécial est prévu profiter à plus de 20 000 PME et PMI. Quant à la 3ème ligne, elle met à disposition un montant total de 80 milliards d’ariary d’une maturité d’un an.
La Rédaction
Des modifications s’imposent ! Madagascar a récemment ratifié 3 conventions internationales et un protocole de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour renforcer la protection des travailleurs. Il s’agit de la convention n° 143 sur les travailleurs migrants, la convention 181 sur les agences d’emploi privées, la convention 189 sur les travailleurs et les travailleuses domestiques, ainsi que le protocole 029 relatif à la convention sur le travail forcé. « La ratification de ces conventions requiert l’alignement des textes internes. Pour le Code du travail, aucune modification n’a été entreprise durant ces 10 dernières années. Désormais, les travailleurs migrants sont considérés dans le domaine d’application des lois, et pas seulement les salariés œuvrant à Madagascar. L’application du contrat de travail, y compris sa rupture en cas de chômage économique et technique, est également révisée », informe Jerson Razafimanantsoa, directeur général du Travail et des Lois sociales auprès du ministère de tutelle. Récemment, Madagascar vient d’opérer le rapatriement de 176 femmes et d’un bébé du Koweït, soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations et l’OIT. Cette situation témoigne de la réalité de la migration de travail pour la Grande île et de la difficulté de la réalité des travailleurs migrants, aujourd’hui encore plus exacerbée par la crise du coronavirus.
Pour éviter les interprétations diversifiées
« L’alignement du Code du travail par rapport aux conventions internationales ratifiées est une obligation. Cela mettra fin aux interprétations diversifiées de la part des employeurs, des travailleurs et des syndicats. Je pense que l’application du Code du travail aligné devrait être considérée comme la révision du statut général des fonctionnaires pour y remédier. Dans ce cas, se référer à un article du code sera plus explicite », s’exprime Rémi Botodia Henri, coordonnateur de la Conférence des travailleurs de Madagascar (CTM). D’après ce leader syndical, une vingtaine de décrets d’application auraient dû sortir pour le Code du travail. Leur absence favorise les fausses interprétations des lois par les entités.
A titre de rappel, l’alignement des textes internes par rapport aux conventions internationales a été lancé au mois de juillet 2019. A l’issue de l’atelier y afférent, les textes internes concernés par les modifications ont été identifiés par les parties prenantes avec l’appui du projet REFRAME, « Action Mondiale pour améliorer le cadre du recrutement de la migration de travail » de l’OIT, financé par l’Union européenne. Une consultation tripartite sur les modifications proposées a eu lieu au mois de février 2020, ayant mis en exergue la nécessité de toucher certaines dispositions du Code du travail malagasy. Le dialogue tripartite à ce sujet vient d’être relancé cette semaine afin de finaliser les propositions de modifications du Code du travail malagasy. La version finale de ces dernières est attendue à l’issue des 3 jours de réunion de travail à Ankorondrano, clôturée ce jour.
Patricia Ramavonirina
Depuis le 19 mars dernier, date de l'annonce de la première contamination du coronavirus à Madagascar, jusqu'à hier vers 13h, 8 Régions sur 22 sont épargnées par la pandémie. Effectivement, ces Régions n'ont encore identifié aucun positif de Covid-19. Il s'agit notamment d'Amoron'i Mania, Betsiboka, Sofia, Melaky, Vatovavy-Fitovinany et Androy. A cela s'ajoutent les Régions de Sava et Diana, constituant l'ex-Province de Diego-Suarez, la seule parmi les 6 Provinces à ne contenir aucun malade du coronavirus.
Devant l’incertitude de l’avenir, la Fédération a fait le choix de ne pas communiquer, notamment sur les réseaux sociaux, avant d’avoir des éléments tangibles quant à la reprise des activités. Pour maintenir le suspens, le président de l’instance nationale de l’athlétisme refuse catégoriquement de se prononcer sur la tenue ou pas des championnats de Madagascar jeunes et toutes catégories, cette saison. Quant à l’instance internationale, cette dernière a déjà prévu de reprendre le calendrier de compétition au mois d’août avec le Diamond League et cela s’étalera jusqu’en 2021 avec les Jeux Olympiques. Une décision qui a été prononcée durant la réunion des membres par visioconférence en mi-mai dernier.
Ils ont osé. A l’heure du 21ème siècle où l’égalité des genres est sur toutes les lèvres, la dernière sortie médiatique des membres du groupement des enseignants – éducateurs sonne comme un affront aux oreilles des défenseurs de cette lutte pour l’équité homme - femme. Rappelons qu’au cours d’une déclaration relayée par un quotidien de la Capitale hier, les membres dudit groupement ont étalé sans la moindre gêne leur profil idéal d’un ministre de l’Education nationale. Un poste resté vacant depuis le limogeage de son dernier occupant, Rijasoa Andriamanana et dont l’intérim est assuré par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assoumacou Béatrice.
Quelques jours après la publication d'un avis de recherche à l'endroit de Ramboarivelo Norotiana connue sous le nom de « Jeannoda », et Phan Van Hien Noelivao ou « Sœur Olga», des victimes sortent petit à petit de leur cachette. Deux d'entre elles ont accepté de témoigner en anonymat.
Lors de son intervention radiotélévisée du dimanche dernier, le Président Rajoelina s’était longuement exprimé sur la confection de la loi de Finances rectificative de 2020. Il s’était personnellement investi, assisté du PM sur la touche finale de la LFR. Le budget de chaque département passait au peigne fin durant dix jours francs non-stop avec comme mot d’ordre « restriction budgétaire ». Austérité oblige ! Rajoelina a été intraitable. Chaque ministre devait batailler dur pour défendre son budget.
Les entreprises s’attendent à des mesures d’accompagnement supplémentaires pour pouvoir relancer leurs activités. Le Président de la République, Andry Rajoelina, a annoncé dimanche dernier, la mise en place d’une ligne de crédit en faveur de PME (Petites et moyennes entreprises) et des PMI (Petites et moyennes industries) pour soutenir les opérateurs malagasy face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Toutefois, cet appui à la trésorerie est loin de suffire. Effectivement, les problèmes rencontrés actuellement par les entrepreneurs ne se limitent pas seulement sur le besoin de fonds de roulement. C’est dans cet état d’esprit que des associations ont demandé la mise en place de mesures plus « adaptées » à chaque domaine d’activité et catégorie d’entreprise.