Le nombre des personnes contaminées en étant en contact avec les passagers positifs au Covid-19, suite à une analyse effectuée par l'Institut Pasteur de Madagascar, s'accroit. Au cours de ces dernières 24 heures, plus précisément entre mardi après-midi et mercredi à 12 heures, 4 autres sujets contacts, tous de nationalité malagasy, viennent se rajouter aux deux autres identifiés la semaine dernière. Selon le Professeur Vololontiana Marie Hanta, hier lors du rapport récapitulatif de 13 heures à la Télévision nationale malagasy (TVM), il s'agit de deux hommes âgés respectivement 30 ans et 49 ans, un adolescent de 13 ans, et une femme de 43 ans.
7 cas positifs ont été détectés, hier, durant le dépistage massif du Covid 19, pour les passagers en provenance de l'étranger, ayant voyagé sur les vols du 11 au 15 mars 2020. Cependant, d'après le Professeur Zely Randriamanantany, premier responsable du centre de Test de diagnostic rapide (TDR) au CCI Ivato, ce test n'est pas suffisant pour confirmer que ces passagers sont atteints ou non du coronavirus. Certes, la période d'incubation de la maladie, qui est de 7 jours est déjà dépassée, et ils ne sont pas malades. « Ces personnes sont peut-être testées positives, mais seules les analyses PCR (réaction en chaîne par polymérase) effectuées par l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) peuvent confirmer si ces passagers sont atteints ou non par la maladie. Une analyse PCR recherche le virus », explique-t-il.
La contribution de tous est la bienvenue. Aujourd'hui, le monde fait face à une importante crise sanitaire. De ce fait, tout le monde doit s'engager pour que toute la population mondiale, et en particulier la population malagasy, puisse vaincre ce virus, d'où la multiplication des dons faits par des entreprises engagées dans cette cause commune. Dans ce contexte, l'industrie minière Ambatovy a ainsi offert des produits de première nécessité (PPN) pour appuyer le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) de Toamasina.
Un coup de pouce pour le secteur privé. Le Gouvernement favorise les entreprises qui œuvrent dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Après l'annonce d'un vaste et généreux Plan d'urgence sociale par le Président de la République, les autorités ont lancé un appel à la solidarité à l'endroit du secteur privé. Afin de motiver les entreprises, les dépenses complémentaires ou dons utilisés directement dans la lutte contre le Covid-19 seront déduits de l'impôt sur le revenu. « C'est une mesure exceptionnelle en cas de catastrophe ou état d'urgence. Auparavant, le Fisc accepte uniquement les charges normales dans la déclaration comptable des entreprises. Les dons n'étaient pas déductibles également », explique Germain, directeur général des Impôts, hier.
Le Président de la République a affiché sa confiance en la capacité de l’Etat à ramener sous contrôle la situation du nouveau coronavirus (Covid-19) dans un proche avenir. " Les mesures prises pour combattre le coronavirus ont jusqu’ici été efficaces (…) Un traitement d’attaque est administré aux patients atteints du coronavirus ", a-t-il indiqué lors de son allocution télévisée d’hier, sur les mesures de prévention contre le Covid-19.
Comme à chaque période marquante de la vie de la Nation, l'Observatoire de la Vie publique (SEFAFI) a de nouveau émis une analyse de la situation. Cette entité aborde, cette fois - ci, les réalités derrière la lutte contre le Coronavirus. Pour cet observatoire, le Covid-19 est « révélateur de l'injustice sociale ». D'emblée, le SEFAFI rappelle les dispositions prises par l'Etat sous forme de Plan d'urgence sociale. Des mesures destinées à soulager l'absence de rentrée d'argent quotidienne pour les couches les plus vulnérables qui sont touchées par la décision de confinement. « Ces mesures semblent tomber sous le sens. Pourtant, la réaction d'une partie de la population, notamment dans les centres urbains et leurs périphéries donnent à réfléchir », souligne le SEFAFI.
Depuis le 23 mars, Madagascar est confinée. Face à l’épidémie de coronavirus, Andry Rajoelina a demandé aux Malagasy de rester chez eux… Mais, le Chef de l’Etat veut, lui, absolument aller sur le front de ce qu’il a appelé une « guerre ». Depuis que les premiers cas de coronavirus ont été enregistrés à Madagascar, Andry Rajoelina essaie d’incarner le combat contre l’épidémie en multipliant les déplacements pour montrer aux Malagasy qu’il est sur le front dans cette « guerre ». Depuis plus d’une semaine maintenant, le Chef de l’Etat passe le plus clair de son temps au Centre de commandement opérationnel - COVID-19 d’Ivato qu’il a inauguré avec son épouse Mialy Rajoelina. Dans la nuit du 25 mars, le Président était descendu en personne au BANI d’Ivato pour réceptionner les matériels médicaux offerts par la fondation Jack Ma pour lutter contre la pandémie en Afrique. Samedi dernier, le Président est passé du côté de l’Institut Pasteur de Madagascar pour un constat de visu des processus de réalisation des tests effectués au sein de ce laboratoire pour le dépistage du coronavirus. Hier, le couple présidentiel s’est rendu à l’Académie nationale des sports d’Ampefiloha pour honorer la cérémonie de distribution de vivres pour les marchands de trois arrondissements de la Capitale. Andry Rajoelina s’est ensuite rendu au Centre de conférence international d’Ivato où il a assisté au dépistage massif de passagers ayant débarqué dans la Grande île. Une façon pour lui de montrer sa proximité avec le personnel soignant. Ses prochains jours de déplacement dans les Régions seraient au programme. Le Chef de l'Etat montre qu’il n’est pas un Président dans l’évitement et qu’il est au contact permanent.
Et être au contact permanent, c’est aussi parler aux Malagasy. Andry Rajoelina ne s’est jamais autant exprimé à la télévision. Chaque jour à 20 heures, il s’adresse aux Malagasy à la télévision. Ces allocutions télévisées lui servent à rasséréner et à essayer de mobiliser les Malagasy pour qu’ils fassent « bloc » derrière lui. Andry Rajoelina cherche l’unité nationale. La présence permanente du Président de la République est saluée par une frange non négligeable de la population malagasy. La gestion de l’urgence sanitaire ne fait pas l’objet de beaucoup critiques. Certains regrettent seulement le manque d’intransigeance du Gouvernement sur le confinement mais reconnaissent les nombreux efforts du Gouvernement. Il faut dire en effet qu’Andry Rajoelina s’appuie sur les recommandations des scientifiques. Avant même l’entrée du coronavirus sur le territoire malagasy, le Chef de l’Etat a consulté des médecins, des experts… Une manière pour lui de montrer que les décisions ont un fondement scientifique et non uniquement politique et qu’elles sont motivées par l’intérêt général. Ensuite, cela permet aussi au Président de montrer qu’il décide de manière collégiale. Pour autant, Andry Rajoelina ne veut pas laisser penser que c’est la science qui gouverne. Les experts proposent et lui dispose.
La Rédaction
En ces temps où la pandémie de coronavirus n’épargne pas notre pays, les proches des détenus, aussi bien ceux d’Antanimora ou de Tsiafahy ou bien d’autres encore, s’inquiètent vivement pour plusieurs raisons. Ils craignent que ces prisonniers soient trop vulnérables au COVID-19 si jamais il y aurait des contaminations de masse, promiscuité oblige. La raison à cela, c’est que la distance sanitaire d’un mètre imposée, ne sera jamais respectée, étant donné la situation de surpopulation carcérale qui caractérise le pays.
Deuxio, les familles s’interrogent sur la survie des prisonniers vu la restriction de la circulation observée actuellement. Puisqu’il n’existe pratiquement pas de transport en commun, encore moins de taxis-ville, elles n’auront donc jamais le moyen d’apporter, comme il se doit régulièrement de la nourriture à un proche en détention. Faute d’une livraison familiale, la crainte est donc justifiée par la médiocre qualité de nourriture proposée par l’administration pénitentiaire aux détenus, enfin ses éventuels impacts négatifs sur leur santé, surtout si la situation perdure.
Tertio, la question médicale est aussi un des sujets de crainte à ne pas minimiser. Les détenus souffrant d’antécédents médicaux ou d’une quelconque maladie héréditaire, et lesquels ont besoin d’un traitement : les diabétiques, les asthmatiques, les allergies ou autres problèmes de tensions artérielles, notamment dans le cas d’hypertension, se verront dans l’angoisse d’être privés de leur traitement. Les proches s’interrogent si l’administration pénitentiaire serait au moins en mesure de répondre à ces besoins en médicaments des patients.
Quarto, les questions d’hygiène suscitent aussi de l’inquiétude. Comment les détenus pourront-ils se procurer de savon pour se laver, étant donné que tout contact avec l’extérieur a été pour le moment banni. Les familles se demandent aussi qu’avec l’interdiction aux visiteurs de pénétrer dans le périmètre du centre de détention, les détenus éprouveront de la difficulté pour obtenir des vêtements de rechange. Mais sur ce point, l’organisation est déjà passée au peigne fin. Les gardes pénitentiaires sont chargés de ce genre de mission.
Quinto, les proches des détenus s’inquiètent de la cohabitation des seconds avec des prisonniers d’origine étrangère, notamment ceux qui venaient d’être emprisonnés. Ces détenus étrangers sont soupçonnés d’être des porteurs sains du virus, bien qu’ils soient testés négatifs. C’est bien le cas de le dire à propos de ce ressortissant espagnol, qui a dû être récemment examiné à Anosiala Ambohidratrimo.
Enfin, ces prisonniers étrangers eux-mêmes sont inquiets du fait qu’avec les mesures de restriction actuelle, ils risquent de voir leur période de détention se prolonger encore. Inutile de parler de l’angoisse de leurs proches restés dans leurs pays d’origine.
Franck R.
Le bout du tunnel. Sauf incident de parcours de dernière minute, c’est ce qu’on ne leur souhaite pas, des centaines de patients mis en quarantaine pourront de nouveau humer l’air libre cette semaine.
« Après une quinzaine de jours de confinement à l’hôtel sans le moindre contact avec ma femme, ma mère et le reste de ma famille, j’entrevois maintenant la fin de cette période d’isolement » clame Alain (prénom d’emprunt), un des 500 derniers passagers malagasy venant de l’extérieur et débarqués à Madagascar avant la fermeture des liaisons aériennes entre le pays et le reste du monde. Alain a accepté de nous envoyer par email ses impressions avant et pendant son confinement.
Arrivé de Paris à bord d’un des derniers vols de la compagnie Air France à destination d’Antananarivo, Alain a été de suite emmené et placé dans un hôtel avec d’autres passagers. « Une fois à l’hôtel et seul dans ma chambre, j’ai eu un sentiment d’injustice envers nous tous, privés de retrouvailles avec la famille. Pourquoi ceux qui sont arrivés quelques jours avant ont pu rejoindre de suite leurs proches et pas nous », a fait –il remarquer. Toutefois, continue –t-il, au vu des résultats de ces derniers jours, la mise en confinement est légitime. « Seulement dommage que cela ne soit pas fait une semaine auparavant pour éviter les ravages des pérégrinations du touriste qui a fait le tour de la région sans savoir qu’il était malade », avance le patient qui a fini tout de même par accepter la situation dans laquelle il se trouve avec des centaines de passagers dont certains sont hébergés dans le même hôtel que lui.
L’angoisse était à son comble en attendant la visite médicale et les résultats des prélèvements effectués par les contrôleurs, narre Alain. Elle s’est manifestée à l’issue du premier test quand une dame a été contrôlée positive et récupérée dans la nuit pour être transférée à l’hôpital. « Sans la prévenir, des médecins sont venus à 22 h30 et l’ont embarquée dans une ambulance. La dame pleurait à chaudes larmes comme si elle était coupable de quelque chose. Il régnait un silence de cathédrale dans l’hôtel durant le transfert nocturne de cette dame. Depuis ce soir-là, c’est l’angoisse totale pendant deux jours à l’issue de chaque test pour savoir s’ils vont passer ou non », raconte Alain qui était testé négatif deux fois. Il espère de même pour le troisième qu’il devra passer d’ici peu et qui lui permettra enfin de retrouver ceux qui lui ont manqué depuis 15 jours.
La journée de chaque confiné se résume au réveil, aux repas, au passage des médecins et au coucher. « Chacun reste dans sa chambre et s’occupe comme on peut en écoutant de la musique ou la radio s’ils en ont la possibilité, en lisant, en travaillant car beaucoup sont des actifs et qui doivent gérer leur travail malgré une connexion internet poussive. Nous faisons nous -mêmes la lessive et la vaisselle ainsi que le nettoyage de notre chambre. Chacun garde ses couverts et les nettoie pour éviter toute contagion. Nous suivons les informations locales par le biais de l’internet car il n’y a qu’une seule chaine de télévision (France info). Pour nos besoins quotidiens comme le crédit téléphonique, savons, mouchoirs ou autres, une personne fait le tour des chambres dans la matinée pour avoir la liste des courses à faire pour chaque pensionnaire. Après le déjeuner et quand les gendarmes nous l’autorisent, on prend un bain de soleil individuel d’une heure dans le hall de l’hôtel.
Alain reconnait que le confinement est une bonne idée bien qu’il soit un peu tardif. « C’est une aventure humaine qui nous a permis de faire connaissance et de vivre en communion avec des gens qu’on ne connaissait pas avant », avoue ce patient qui attend impatiemment sa sortie à l’issue du test rapide collectif de cette semaine annoncé par le Président de la République.
« Croisons tous les doigts pour que l’épidémie au niveau de notre pays s’arrête là et que les cas contacts soient réduits au minimum pour que le COVID- 19 soit circonscrit rapidement », souhaite Alain en guise de conclusion.
La rédaction
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