Une possibilité envisageable. Presque toute l’économie du pays se retrouve aujourd’hui au ralenti à cause de la pandémie de coronavirus. Un ralentissement impactant toutes les activités de tous les secteurs, plus particulièrement le secteur tertiaire avec le tourisme, l’hôtellerie et la restauration mais aussi le transport. Actuellement, la recherche d’un plan de relance post-crise est ainsi élaborée par toutes les têtes pensantes, concernées de près ou de loin par le domaine économique. Pour le tourisme, la solution a déjà été trouvée bien avant l’arrivée du Covid-19 dans le pays : miser sur le tourisme local. Effectivement, Madagascar dispose aujourd’hui d’un vaste capital naturel mais aussi humain. Ainsi, en misant sur les potentialités locales, un développement plus inclusif pourrait se mettre en place, au même rang que le renforcement et l’amélioration de la productivité locale. Cette alternative reste tout à fait possible et facilement duplicable dans les différents secteurs et domaines.
« Vita malagasy »
D’un autre côté, bon nombre de personnes ont perdu leur emploi face à la propagation du Covid-19 dans le pays. Un redressement fondé sur les potentialités locales permettra également de générer des emplois pour ces personnes. Toutefois, pour pouvoir assurer ce redressement, la solidarité de tout le peuple malagasy est plus qu’indispensable. En effet, cela ne servira à rien d’améliorer la qualité et la quantité des produits « Vita malagasy » si les clients continuent à consommer des produits importés ou à partir en vacances à l’étranger. Pour pouvoir redresser notre économie en une courte durée, la contribution de tous est nécessaire, tout comme avec la lutte contre cette pandémie. Cette alternative devra donc s’accompagner d’une campagne de communication axée sur l’encouragement à consommer des produits locaux. Une fois la production locale soutenue, le redressement économique sera d’autant plus facile.
Rova Randria
Limiter en tant que possible la répercussion de la pandémie sur l’économie. Le ministre de l’Economie et des Finances et celui de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, en présence du Président de la République, ont rencontré le groupement des entreprises et celui du patronat pour établir un plan de relance économique. Effectivement, il faut préserver les activités du secteur privé afin de garantir l’emploi à la population. Actuellement, les sociétés rencontrent un grand problème de trésorerie. Elles n’ont plus le moyen de payer le salaire de leurs employés. D’autres ont déjà opté pour un congé forcé mais une telle mesure ne sera plus possible puisque le confinement est prolongé.
C’est dans ce contexte que les trois entités se sont réunies afin d’élaborer un plan de mitigation. L’objectif étant de repositionner l’économie nationale. Si d’autres pays ont déjà déboursé des millions de dollars de subvention aux entreprises, nos chefs d’institution prévoient également de soulever des fonds pour le secteur privé. « L’Etat a pour devoir d’appuyer le secteur privé. Si Madagascar n’a pas la puissance des Etats-Unis, de l’Europe ou des pays asiatiques, nous avons la confiance de la communauté internationale. Cette confiance permettra de soulever les fonds nécessaires à la sauvegarde et la relance de l’économie malagasy, suivant le plan de mitigation qui sera finalisé à la fin de ce mois-ci », souligne Richard Randriamandrato, ministre de l’Economie et des Finances.
Ce plan de mitigation s’articulera sur deux niveaux. « Il s’agit du plan de sauvegarde pour préserver l’existant et les avancées réalisées ainsi que la maîtrise des impacts. Viendra ensuite le plan de relance pour anticiper dès aujourd’hui les opportunités afin d’établir de nouveaux mécanismes et repositionner Madagascar », déclare Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Un groupe de travail restreint représentant toutes les parties prenantes élabore en ce moment le document.
Solange Heriniaina
Madagascar est sur la piste d’un possible traitement permettant d’endiguer la propagation du coronavirus. L’information a été livrée par le Président de la République Andry Rajoelina, hier au cours de son rendez-vous avec la population malagasy sur la Télévision nationale malagasy. Le Chef de l’Etat indique que le médicament fera l’objet d’un essai et que de nombreux chercheurs ainsi que des laboratoires sont prêts à collaborer avec Madagascar. Andry Rajoelina indique que ceci sera administré aux patients atteints de coronavirus qui donneront leur consentement. Le traitement en question est à base de médicaments disponibles dans la Grande-île, indique-t-il sans plus de précision. « Madagascar est engagé dans une véritable course », dit-il, en parlant des essais qui vont être menés. Il a évoqué que le protocole d’administration du médicament a été étudié. Le Président a également affirmé qu’il s’agit d’un médicament trouvé par des chercheurs malagasy. Tempérant les ardeurs, il affirme que la validation du traitement doit passer par de nombreuses étapes. Il a déclaré que ce médicament avait existé depuis longtemps, mais a toujours été destiné à l’exportation.
Dans la foulée, il annonce que l’exportation du médicament et de ces intrants est désormais interdite et que les stocks de matières premières pour sa fabrication seront étroitement surveillés. « Je suis convaincu par les explications des scientifiques qui affirment que le médicament permettant de combattre le coronavirus peut être trouvé à Madagascar », a indiqué Andry Rajoelina. A ce sujet d’ailleurs, le Président de la République soutient qu’il s’attèlera ces prochains jours à la mise en place d’une usine pharmaceutique dans le pays.
D’autres annonces ont été faites par le Président Andry Rajoelina. Il a notamment été ferme pour indiquer que toutes les aides fournies par l’Etat doivent arriver à leurs bénéficiaires. Il a affirmé que les habitants des « Fokontany » dans les Régions d’Analamanga, Atsinanana et Haute-Matsiatra seront répertoriés et inscrits sur une base de données numériques. Il a également souligné que les « Fokontany » seront équipés d’ordinateurs et que chaque foyer sera doté d’une carte magnétique. Le Chef de l’Etat assure que l’initiative sera appuyée financièrement par la Banque mondiale. Ce projet de digitalisation doit être mis en œuvre dans 6 mois. Toutefois, la situation actuelle nécessite la mise en œuvre de ce projet dans un délai de 10 jours. Le Président a par ailleurs invité chaque Malagasy à prendre conscience de la gravité de la pandémie, alors que de plus en plus de gens sortent de chez eux en défiant littéralement la maladie (voir article par ailleurs).
La Rédaction
Place à l’action ! Les réactions des anciens Présidents face au coronavirus qui affecte le pays se suivent mais ne se ressemblent pas. Après l’ex – Président Marc Ravalomanana, ce fut au tour de l’ancien Président Didier Ratsiraka de sortir de l’ombre, hier au cours d’une conférence de presse. Contrairement à son homologue, l’Amiral rouge a fait abstraction des grands et longs discours moralisateurs. Il a annoncé sa décision d’allouer sa pension de retraite en tant qu’ancien Président soit un montant de 3,6 millions d’ariary aux différents acteurs qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19.
Ainsi, il a donné 1,2 million d’ariary aux éléments de la Brigade d’intervention rapide dans la lutte contre le coronavirus et une autre somme de 1,2 million d’ariary aux formations sanitaires d’Antananarivo, Toamasina et Fianarantsoa. Les grands centres hospitaliers qui assurent la prise en charge des malades comme Anosiala, Andohatapenaka, Befelatanana ou encore les hôpitaux de Toamasina et Fianarantsoa n’ont pas été en reste, et bénéficient également d’un montant de 1,2 million d’ariary de sa part.
Pour un renforcement du confinement
« C’est peu, c’est même très peu, mais il s’agit de ma pension de retraite du mois de mars que je donne à ces personnes courageuses et braves qui sont en première ligne pour nous protéger contre cette maladie », a déclaré le fondateur du parti AREMA. Au cours de sa déclaration, l’ancien Président a particulièrement salué les actions des personnes qui sont sur le terrain dans le cadre de ce combat contre le Covid-19 à savoir les Forces de l’ordre, les médecins et autres membres du personnel de santé.
Sur cette lancée, l’ex – locataire d’Iavoloha a également avancé quelques conseils tout en soulignant que le combat sera beaucoup plus rude puisque Madagascar entrera bientôt en période hivernale. Cela représente un énorme danger et un risque favorable à la propagation du virus comme c’est le cas dans les pays européens comme la France où l’Italie. « Il faut renforcer les mesures de confinement», a encore suggéré le numéro un de l’AREMA. Pour ce faire, il a appelé à la prise de conscience de tous les citoyens afin de respecter les consignes qui consistent à rester chez soi. Après cette sortie médiatique de « Deba » dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’ancien Président Hery Rajaonarimampianina emboîtera – t – il aussi le pas à ses deux homologues ?
S.R.
Si dans d’autres quartiers, le confinement est loin d’être suivi à la lettre du fait de cette timide reprise des activités commerciales pourtant interdites, dans le secteur du CENAM aux 67ha, on a assisté à une scène plutôt hors contexte par rapport au COVID-19, hier matin. Une voiture particulière a soudainement pris feu au beau milieu de la chaussée.
Heureusement, l’on n’a déploré aucune victime car, les trois personnes qui étaient à bord du véhicule ont réussi à s’extraire à temps et s’éloigner rapidement de ce dernier lorsque l’incendie a démarré. D’après une information, un court-circuit serait à l’origine de ce sinistre, qui réduit complètement le véhicule en un amas de tôle calciné. Cette voiture a commencé à fumer de façon anormale du moment où elle a roulé du côté d’Ampasika.
Cette situation a provoqué une sorte de panique mais aussi la curiosité des passants, qui étaient très nombreux à assister à la scène, du moins depuis une certaine distance. Du coup, de grands attroupements d’individus ont été signalés de part et d’autre de la voiture en feu. « Tout le monde a voulu voir si bien que personne n’en s’est plus du tout soucié de la distance sanitaire », déplore un témoin.
Les sapeurs-pompiers sont intervenus. Mais à leur arrivée, ils n’ont plus grand-chose à faire du fait que des riverains ont déjà réussi à mater le feu bien avant que les soldats du feu ne soient sur place.
F.R.
Une pétition circule actuellement sur la toile afin de revendiquer la possibilité, pour les médecins libres, de prescrire le protocole hydroxychloroquine - azithromycine aux patients atteints du COVID-19 qui les approchent.
A souligner en effet que, en France, depuis le 26 mars dernier, un décret interdit aux médecins généralistes de prescrire ce traitement, lequel n'est autorisé qu'en milieu hospitalier et uniquement pour les cas déjà compliqués. Une « décision absurde » selon le docteur français, Eric Menat, initiateur de la pétition suscitée : « on réserve l'hydroxychloroquine aux cas graves alors qu'on sait que ce traitement n'a plus d'effet quand il est donné trop tard. On le réserve aux médecins hospitaliers alors que, justement, c'est pour éviter l'aggravation de l'état de santé des malades et leur hospitalisation que ce médicament semble utile », s'insurge-t-il.
Impitoyable, la pandémie de coronavirus apporte quotidiennement son cortège de victimes, notamment en France. Et les compatriotes qui y résident n’en sont pas épargnés. La nuit du 5 avril dernier, le pasteur Ravanona Ramaharavo Raliterason, alias Van fut emporté à son tour. Sa mort est survenue à son domicile sis au 74 Rue Pierre Soulié, dans le XXème arrondissement de Paris. Il est donc le deuxième malagasy à décéder du COVID-19 après le docteur Jean-Jacques Razafindranazy le 21 mars dernier à Lille.
La gare routière Maki sise à Andohatapenaka a été prise d'assaut par les passagers, hier. On croyait que tout le monde veut fuir la Capitale pour rentrer dans sa ville natale à cause de la propagation du coronavirus. La foule, venue demander l'autorisation de sortir d'Analamanga, est devenue incontrôlable dès les premières heures de la journée d'hier. C'est effectivement dans cet endroit que les demandes d'autorisation ont été traitées.
Une première vague. Suivant les directives du Chef de l'Etat dimanche dernier, Tsaradia, filiale domestique d'Air Madagascar, a donc repris ses vols depuis hier. D'une durée de trois jours, ces vols ont notamment pour objectif de permettre à toutes les personnes de rejoindre leurs régions respectives. « En tout, nous avons transporté près de 150 passagers hier, dont une trentaine à destination de Nosy Be, une quarantaine pour rejoindre Toliara et une cinquantaine de passagers pour Antsiranana. Les trente dernières personnes sont parties dans l'après-midi pour rejoindre la cité des fleurs.
Retour à la charge ! Après de nombreuses interpellations, Amnesty International relance sa requête en vue d'accélérer le processus de désencombrement des prisons malagasy et ce, dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19 en milieu carcéral. Dans une déclaration, cet organe international appelle ainsi l'Etat à prendre les mesures nécessaires dans ce sens, notamment par la libération des prévenus qui n'ont pas commis de crimes graves et qui font pourtant l'objet d'une détention provisoire. Il en est de même pour les prisonniers vulnérables qui pourraient facilement attraper le virus comme les personnes âgées.