Entré en vigueur le 21 mars 2020 pour faire face à l’épidémie de la Covid-19, l’état d’urgence sanitaire avait été prolongé à quatorze reprises. Le Président Andry Rajoelina, qui s’est exprimé hier sur les chaines audiovisuelles publiques, a annoncé la levée de cette mesure. Une décision qui a été prise en tenant compte de l’amélioration de la situation épidémiologique observée au cours des dernières semaines. Le Chef de l’Etat indique notamment qu’aucun nouveau cas de contamination n’a été enregistré dans la Région Analamanga ces dernières 48 heures, et trois cas seulement ont été enregistrés sur tout le territoire national durant le même laps de temps. Pour le Chef de l’Etat, Madagascar est en train de vaincre le virus. Il indique particulièrement que Madagascar a un taux de rémission de 96%, ce qui le place à la 14è place dans le classement des pays avec le plus fort taux de guérison dans le monde. Cette victoire contre la maladie a été permise par les mesures spéciales qui ont été prises. Faisant le bilan de ces 7 mois ou presque depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, le Chef de l’Etat a affirmé que les stratégies mises en place ont été efficaces. Il rappelle les actions de communication ou le dépistage massif mené en tout début de la crise sanitaire, la mise en place du Centre de commandement opérationnel, des centres régionaux de commandement opérationnel, l’envoi de renfort à Toamasina, la production et distribution du Covid-Organics, l’ouverture du laboratoire LA2M et du PHARMALAGASY, le renforcement des intrants sanitaires au niveau des centres hospitaliers du pays, ou encore la mise en place d’un plan d’urgence social par le Gouvernement pour soutenir les familles les plus touchées par la crise sanitaire.
Vigilance de rigueur
La levée de cet état d’urgence sanitaire ne marque pas la fin de la crise sanitaire actuelle de la Covid-19. Elle constitue un nouveau cycle dans la question de la crise pandémie. Le Président de la République insiste sur le fait que cette levée de l’état d’urgence sanitaire ne doit pas faire oublier le strict respect des mesures barrières. Au contraire, dit-il, la surveillance du respect des mesures barrières sera renforcée. Le port du masque en toutes circonstances reste la règle. Les mesures sanitaires demeurent également une obligation, surtout dans les Régions où le virus circule encore activement. Les rassemblements de plus de 200 sont et demeurent suspendus. Des mesures prises pour éviter la survenue d’une seconde vague. Ces derniers jours, des pays connaissent un véritable rebond épidémique obligeant les dirigeants de ces pays à prendre des mesures drastiques. En France notamment, l’état d’urgence sanitaire a été rétabli. Le Chef de l’Etat malagasy affirme que des dispositions spécifiques peuvent être prises dans les Districts si nécessaire pour enrayer la propagation de la maladie. En ce qui concerne le transport, les liaisons aériennes avec les autres pays demeurent suspendues. Ouverts depuis le 1er octobre, les vols touristiques vers Nosy Be en provenance des pays qui font face à une seconde vague sont interdits. En outre, le dernier vol de rapatriement de Malagasy bloqués à l’extérieur aura lieu le 1er novembre prochain, annonce Andry Rajoelina. Au vu du développement de la pandémie sous d’autres cieux, le numéro Un du pays a affirmé que les aéroports malagasy resteront fermés aux vols en provenance des îles voisines du pays pour cette fin de mois d’octobre, si l’éventualité avait été envisagée il y a quelques semaines.
La rédaction
Le soir du mercredi 7 octobre, deux fillettes de 5 ans chacune, des cousines germaines avaient subi un viol à Ivato. L’une a souffert plus que l’autre, mais toutes les deux ont dû être placées sous contrôle médical au centre Vonjy de Befelatanana. Après une enquête menée par le service de police des mœurs et des mineurs d’Anosy, le soupçon pèse sur trois agents de sécurité travaillant dans cette même localité du nord de la Capitale. Puisqu’il s’agissait d’un acte criminel frappant des mineurs, la Police a agi immédiatement, sans qu’elle n’ait attendu à ce que les parents des victimes aient porté plainte. Après leur arrestation, les suspects ont été déférés au Parquet, vendredi dernier. Après cela, l’un d’eux fut placé sous mandat de dépôt tandis que deux autres ont obtenu une liberté provisoire.
Ce soir du 7 octobre là, l’angoisse a étreint les parents des fillettes, en ne les voyant pas encore à la maison, après qu’ils rentraient assez tard à cause de leurs activités commerciales. Il était presque 20h lorsque les adultes, avec des voisins de quartier, étaient allés les chercher au marché, croyant que les petites s’y étaient rendues dans l’espoir de les trouver. Effectivement, elles l’ont fait. Mais le temps qu’elles n’arrivent sur les lieux, leurs parents étaient déjà à leurs foyers.
Vers 23h, ces derniers, qui étaient encore dans l’affolement pour tenter de retrouver les gamines, ont finalement reçu un appel anonyme leur disant que celles-ci sont arrivées à leur maison. C’était dans ces circonstances que leurs parents se sont rendus à l’évidence sur le viol des petites. Du coup, ils les ont emmenées à Befelatanana et ont en même temps déposé une plainte contre X auprès de ce service de police, avec le résultat que l’on connaît. Il y eut cette investigation de sa part, et qui a débouché sur l’identification des trois agents de sécurité, comme étant les suspects dans cette affaire.
Franck Roland
« Une volonté à accorder la primauté au respect des droits fondamentaux des communautés et à la préservation du patrimoine naturel de Madagascar ». C’est ainsi que des Organisations de la société civile dont le Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de développement – Océan Indien (CRAAD – OI) ainsi que la Plate – forme nationale des Organisations de la Société civile de Madagascar (PFNOSCM/VOHIFIRAISANA) qualifie la décision du Président Andry Rajoelina d’ordonner la fermeture immédiate des exploitations aurifères illicites de Vohilava, à Mananjary. Décision que le Chef de l’Etat a annoncée officiellement lors de sa tournée dans la Région Vatovavy Fitovinany durant le week – end dernier et que les Organisations en question n’ont pas manqué de saluer à travers une déclaration hier.
Ces Organisations de la Société civile rappellent les raisons de leurs contestations à l’encontre de l’exploitation effectuée par la société chinoise Mac Lai Sime Gianna (MLSG) notamment les effets néfastes sur l’environnement, la santé et le quotidien même des riverains de Vohilava dans le District de Mananjary. D’où leurs interpellations qui ont abouti à la descente des membres du comité interministériel pour constater de visu les réalités à Vohilava. Les conclusions de ladite mission ne se sont pas fait attendre et avaient confirmé l’existence de nombreux dommages catastrophiques dont la destruction des écosystèmes environnants.
Engagement présidentiel
Rappelons que dans son « Velirano » n°10, le Président Andry Rajoelina prône la gestion durable de nos ressources naturelles. Pour ce faire, l’homme fort du pays s’est engagé à encourager un tourisme durable, valoriser nos richesses minières, protéger notre faune, notre flore et notre sol, reboiser nos terres, lutter contre la destruction de notre environnement. Il est donc plus que normal que toutes formes d’exploitation minière irrespectueuses de l’environnement soient complètement abolies.
Pour la Société civile, la décision du Président rejoint la déclaration du ministre de l’Environnement et du Développement durable relative à la nécessité du principe d’acceptabilité sociale vis-à-vis des projets miniers. Autant d’initiatives qui « laissent espérer que la primauté sera désormais donnée au respect des droits fondamentaux des communautés sur les intérêts privés des compagnies minières », selon toujours la Société civile. Sur cette lancée, ces Organisations appellent à l’application de sanctions contre la société fautive incluant des réparations urgentes à l’endroit des communautés affectées par les graves dommages causés.
La Rédaction
Dans un état de délabrement avancé. L’école primaire publique (EPP) d’Ambohimiadana et celle d’Ambalavao, dans la Circonscription scolaire (CISCO) d’Antananarivo-Atsimondrano, feront peau neuve d’ici quelques mois. Ceci grâce aux travaux de construction et de réhabilitation qui y seront entrepris prochainement. « Suite à une sollicitation des directeurs et autorités locales, nous avons choisi ces deux établissements scolaires situés en périphérie d’Antananarivo pour mener un projet en faveur de l’éducation. L’AFF étant un porteur de projet, la Fondation VISEO financera les travaux entrepris », informe Haingo Ravatomanga, fondatrice et présidente d’honneur de l’association « Andry sy Fototra ho an’ny Fampandrosoana » (AFF). C’était lors de la cérémonie de signature de convention de partenariat entre les deux parties, hier à Antanimena.
Pour l’EPP d’Ambohimiadana, située à une quinzaine de kilomètres de la ville d’Antananarivo, les travaux commenceront en début novembre et ce pour 4 mois. « Nous allons bénéficier d’un nouveau bâtiment à trois salles de classe, d’un réfectoire, d’une cuisine, de toilettes à compartiments ainsi que d’un puits. Ces infrastructures, équipées entre autres de mobiliers, permettront aux élèves d’être scolarisés dans un environnement plus propice », se réjouit Ninie Sylvie Julie Andrianasolo, directrice dudit établissement. Existante depuis une cinquantaine d’années, ce dernier n’a connu que des petites réparations faites par les parents d’élèves, ce qui explique son piteux état.
Pour information, l’association AFF mène diverses activités et actions sociales au profit des plus vulnérables et ce, touchant divers domaines, dont la santé et la formation professionnelle. Pour ce nouveau projet apportant un renouveau de l’éducation, les établissements en dégradation avancée situés en périphérie d’Antananarivo sont privilégiés. Le traitement des dossiers se fait par vague et selon l’état des écoles en question. Après la CISCO d’Antananarivo-Atsimondrano, les futurs projets s’effectueront dans l’Avaradrano ou à Ambohidratrimo.
Patricia R.
La Haute Cour constitutionnelle a rejeté comme non fondées, les requêtes du président du Sénat, des sénateurs composant le quart du Sénat, aux fins d’inconstitutionnalité du décret n°2020-1110 du 9 septembre 2020 portant convocation du collège électoral pour les élections sénatoriales du 11 décembre 2020. Ambohidahy met en avant l’article 2 de l’ordonnance n°2019-006 du 28 mai 2019 portant loi organique modifiant certaines dispositions de la loi organique n°2015-007 du 3 mars 2015 fixant les règles relatives au fonctionnement du Sénat ainsi qu’aux modalités d’élection et de désignation des sénateurs de Madagascar prévoit la possibilité de l’organisation des élections sénatoriales à l’issue des élections communales. En outre, actuellement seules les Communes constituent juridiquement des collectivités territoriales décentralisées, « bien que la mise en place des collectivités supérieures ait déjà été prévue depuis la Constitution de la Troisième République en 1992 ». Pour la HCC, afin d’éviter un vide institutionnel au niveau du Sénat, en l’absence des chefs de Région et des conseillers régionaux, des chefs de Province et des conseillers provinciaux, le collège électoral peut être ainsi composé seulement des maires et des conseillers municipaux ou communaux.
La plus haute instance judiciaire du pays rappelle en effet que le mandat des sénateurs en exercice prendra fin prochainement. Et de rajouter que pour éviter le vide institutionnel après l’expiration du mandat du premier Sénat de la Quatrième République de Madagascar, dans un Etat de droit à régime semi-parlementaire avec un Parlement bicaméral composé de l’Assemblée nationale et du Sénat, « l’organisation d’une élection prime et emporte à l’issue de la fin du mandat ». La saisine préalable de la CENI pour évoquer le cas de force majeure en vue de l’organisation des élections sénatoriales dont le collège électoral est formé de grands électeurs (restreints) au-delà de la saison sèche est une simple formalité facultative, estime par ailleurs la HCC se basant sur certaines de ses jurisprudences. En somme, il s’agit d’un énième revers pour le président du Sénat et consorts. Notons que la HCC a rejeté, jugeant « mal fondé », la demande formulée par KMF/CNOE Fanabeazana Olompirenena, de non-conforme à la Constitution du décret n°2020-1110 du 9 septembre 2020 portant convocation du collège électoral pour les élections sénatoriales du vendredi 11 décembre 2020 et l’annulation dudit décret.
La Rédaction
Reprise. La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé cette semaine le retour à la normale du contrôle et du recouvrement fiscal suite à une suspension à cause de la pandémie de Covid-19. Cependant, cette crise sanitaire a réduit considérablement le chiffre d’affaires des entreprises. Des chefs d’établissement n’ont pas pu honorer leur obligation fiscale et s’attendent déjà au redressement. « Je me suis abstenu d’engager des dépenses durant le confinement. Cependant, j’ai rencontré des problèmes de trésorerie au cours des derniers mois. Etant donné que ma société commence à se redresser, je suis prêt à payer les amendes et les pénalités de l’administration fiscale », témoigne un opérateur économique.
Malgré les impacts de la crise sanitaire sur les activités économiques, Germain, le directeur général des impôts, entend traiter les contribuables de manière égalitaire. « Le système fiscal à Madagascar repose sur une déclaration fiscale dont le corollaire est le contrôle fiscal. S’il y a des incohérences entre les déclarations déposées et les recoupements, l’administration aura le droit de rectifier les déclarations et proposer des redressements. Les usagers n’auront rien à craindre s’ils n’ont pas effectué des fraudes. La crise sanitaire n’excuse pas cet acte. Il est intolérable que certains paient et d’autres ne paient pas leur dû. Les contribuables sont égaux devant le fisc », explique le DG des Impôts. A noter que cette reprise du contrôle fiscal se fera dans le strict respect des mesures sanitaires et prendra en considération la gravité des infractions commises ainsi que des difficultés à chaque secteur d’activité. Le contrôle s’impose donc aux usagers à risque élevé, c’est-à-dire les contribuables classés dans la zone rouge. Il y en a également ceux qui procèdent à la déclaration et non au paiement de leurs impôts. Ces derniers font l’objet du recouvrement.
Par ailleurs, la transparence sera mise en avant dans le nouveau système de travail de la DGI. De ce fait, les contribuables concernés peuvent suivre sur application web l’avancement du traitement de leur dossier grâce au suivi qualitatif des vérifications fiscales.
Solange Heriniaina
Pour la première fois, depuis leur nomination respective, les Gouverneurs de Région se réunissent. En conclave autour du Chef de l’Etat et du Premier Ministre, ils rendent compte de la mission qu’on leur a confiée. Des réalisations effectuées, des problèmes rencontrés, des perspectives en vue …. Bref, l’état actuel de leur Région respective.
Lors de son discours d’intronisation à Mahamasina, le 19 janvier 2019, le Président de la République Rajoelina Andry, fraichement investi, annonçait une série de mesures qu’il jugeait urgentes dont la nomination, dans les meilleurs délais, des Gouverneurs de Région en lieu et place des Chefs de Région et cela afin de booster le développement. L’Etat va leur allouer une somme assez conséquente, à savoir 5 milliards Ar par Région, pour démarrer. La réhabilitation des infrastructures de base (routes, ponts, barrages, etc.) figure au premier plan des actions à entreprendre d’urgence. Et chaque gouverneur sera jugé en fonction de la pertinence de ses actes. Le Président Rajoelina a été clair et net : « le Gouverneur sera soumis à des obligations de résultats. Les incompétents à l’issue des tests seront immédiatement limogés et remplacés de suite ». Un contrat-programme s’impose !
La nomination effective tarde à venir et ce en raison d’imbroglios, des paramètres difficiles à dénouer. Très convoité et fort alléchant, le poste de gouverneur intéresse beaucoup. Les postulants se bousculent au portillon. Réseaux ou lobbyings divers, groupes de pression s’érigent en blocage. Le Chef de l’Etat et le Premier ministre, quelque peu pris de court et pris d’assaut, ont du mal à s’y prendre.
La première vague de nomination de 11 gouverneurs dont entre autres Rasoamaromaka Herilalaniaina (Analamanga), Lylison René de Rolland Urbain (Sofia) intervenait le 25 septembre 2019, huit mois après l’investiture du Président. La deuxième en février 2020 et la troisième vague en mars 2020 dont Vy-Vato Rakotondraditra (Vakinankaratra). Apparemment et dans la plupart des cas, Rajoelina mise sur des éléments les plus fidèles. Toujours est-il que quatre gouverneurs restent à désigner. Un cinquième en cas de 23 Régions.
Rajoelina profitait de la célébration nationale du 14 octobre, naissance de la Première République, pour réunir en Conseil tous les gouverneurs. Evidemment, ce sera une occasion de grand rapport d’activité devant les deux chefs de l’Exécutif. Etant soumis à un contrat-programme précis, chaque gouverneur se doit de rendre compte de ses actes. Un grand oral nécessaire pour la bonne marche des affaires régionales et partant nationales.
Il est temps que la haute sphère de la décision se penche sur le concept de qualité, sans minimiser l’importance quantitative des résultats. La tentation de se verser dans la quantité des réalisations faites pèse toujours si bien qu’on néglige, à tous les coups, la notion de qualité. On claironne sur les tribunes, sous les applaudissements de l’assistance, d’avoir fait ceci ou cela sans se soucier souvent de la qualité des actes accomplis.
La culture de l’excellence nous échappe toujours. Au final, les travaux bâclés nous coûtent trop. A Antananarivo, il fallait réparer tous les ans les rues, souvent sur les mêmes portions, qui avaient fait déjà l’objet de réhabilitations tous les ans. Et on rencontre les mêmes cas partout ailleurs !
Le tout premier Conseil des gouverneurs doit aboutir vers une prise de conscience générale qu’il faut désormais entretenir la culture de l’excellence.
Ndrianaivo
Plus qu’une nécessité. En vue d’améliorer la gestion des aires protégées (AP) dans la Grande île mais surtout pour avoir plus d’impacts sur les communautés locales vulnérables, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) projette d’instaurer une nouvelle organisation plus adaptée. Pour ce faire, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, la ministre de tutelle a rencontré les gestionnaires des aires protégées dans le pays pour voir ce qui a été fait et ce qui devra encore se faire dans ce domaine. Une première réunion a eu lieu au mois de juin dernier. La seconde réunion s’est faite hier à Ambatobe. Cette seconde rencontre a ainsi permis d’évaluer tous les gestionnaires. « Cette évaluation a montré que dans la majorité, l’indice d’auto-financement est encore très faible à Madagascar. Pourtant, l’auto-financement est indispensable dans la mise en place d’une gestion durable et organisée des ressources naturelles, mais surtout pour qu’il y ait des impacts sur les communautés environnantes. Ces dernières ont toujours été négligées au cours des dernières décennies, donc il ne faut pas s’étonner que la dégradation de nos ressources continue. Alors que tout ce dont ces communautés souhaitent c’est avoir accès à l’éducation et aux services de santé, mais aussi à l’eau potable. Des choses basiques vraiment faciles à mettre en place », soutient la ministre.
Certains gestionnaires ont en effet négligé l’aspect social. Sur le papier, les activités rédigées sont en bonne et due forme mais quand l’équipe du ministère a effectué une descente sur les lieux au cours de ces six derniers mois, la réalité était tout autre. « Certains gestionnaires considèrent notamment que les actions sociales ne rentrent pas dans le cadre de leurs activités. Mais sur ce point, ils ont tort. Nous allons à partir de maintenant modifier notre mode de fonctionnement tout en renforçant les contrôles pour s’assurer que chacun respecte les normes fixées », déclare la première responsable du MEDD.
En tout cas, ces différentes rencontres vont permettre de définir les besoins de la nouvelle stratégie à mettre en place. Les échanges ont permis de voir s’il est nécessaire de changer le cadre juridique ou autre pour une gestion durable et inclusive des 123 aires protégées de Madagascar. A l’issue des différentes rencontres, des actions concrètes seront ainsi menées pour avoir des résultats palpables.
Rova Randria
Au vu des démêlées juridico-financières auxquelles il est confronté ces derniers temps, force est de constater que, avec le recul, Marc Ravalomanana avait en réalité bâti son empire en accaparant le beurre et l’argent du beurre, sans jeu de mots aucun. Il s’avère en effet que celui qu’on croyait être un self-made-man au centre d’un fabuleux success-story est en fait être un très mauvais payeur en affaire. Jusqu’à ce jour, l’homme refuse obstinément de payer les dettes colossales qu’il a cumulées au fil des années.
Les impayés du groupe TIKO sont tout aussi nombreux et variés que le sont ses créanciers. Prêts financiers, loyers, impôts, eau et électricité, etc. sont autant de passifs que le groupe doit à différentes personnes morales publiques ou privées telles que fisc, collectivité décentralisée, société d’Etat ou organisme de financement, la liste n’étant pas exhaustive.
Au titre des prêts financiers, rappelons qu’en 2015, les sociétés à capital-risque ARO (Assurances et Réassurances Omnibranches) et SONAPAR (Société Nationale de Participation) ont révélé un prêt non remboursé par la société Tiko d’un montant total de près 19 milliards d’Ariary, somme empruntée par cette dernière pour sa rizerie sise à Vohidiala. Marc Ravalomanana, sans nier l’existence de cette dette, d’évoquer la…feuille de route de sortie de crise pour faire échapper d’une mise en vente aux enchères de sa propriété sise à Andranomanelatra, hypothéquée dans le cadre du prêt. Actuellement, cet argument de l’accord politique continue d’être brandi par le patron de Tiko pour ne pas apurer les arriérés d’impôt que lui réclame le fisc.
Trafic d’influence
Mais même l’électricité consommée pour les besoins de ses exploitations n’est pas payée régulièrement par le groupe Tiko. C’est ainsi que, en 2017, la JIRAMA d’évoquer des factures en souffrance de cette dernière d’un montant total de 1 241 338 915 Ariary pour exiger l’arrêt des activités de l’usine d’Andranomanelatra. Le clan Ravalomanana, sans toujours remettre en cause la réalité de ces impayés, de se réfugier alors derrière l’artifice selon lequel cette usine n’est pas exploitée par TIKO mais par une autre société dénommée AAA, histoire de dire que la dette n’est pas opposable à cette dernière. Récemment, ce même artifice - toujours avec la même société-écran AAA - a été de nouveau mis à profit par Marc Ravalomanana pour s’opposer à la fermeture par l’administration fiscale des magasins MAGRO sis dans différentes localités de l’île, pour cause d’irrégularité et non-paiement d’impôts.
Dernièrement, le groupe Tiko a été rattrapé par les trafics d’influence auxquels son fondateur s’est livré du temps de sa toute-puissance pour pouvoir occuper à vil prix des terrains relevant directement ou non de personnes morales publiques. C’est ainsi que la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), le 30 juillet 2020, a décidé de résilier le contrat de bail emphytéotique ayant permis à la société de communication Malagasy Broadcasting system (MBS) appartenant à Marc Ravalomanana d’occuper depuis 20 ans un terrain de 2 500 m2 de la CUA sis à Anosipatrana. Ce, tenez-vous bien, pour la somme dérisoire de… 10 000 ariary par mois (soit 4 ariary par m2 !). Un loyer ridicule qui, de surcroît, n’a pas été honorée régulièrement par MBS.
Signalons que ce bail, déjà aux clauses incontestablement léonines, sent également à mille lieux le conflit d’intérêt. En effet, le maire au moment de sa conclusion était Marc Ravalomanana et la MBS est une société lui appartenant. Sans le moindre scrupule, l’édile de la Capitale de l’époque avait donc mis en location, pour un vil loyer et sans appel d’offres, un terrain de la Commune qu’il administre à une de ses propres sociétés. Le bail a été par la suite amendé en 2016, toujours au profit de la MBS, c’est-à-dire à l’époque où - devinez-le - c’est l’épouse Ravalomanana qui était à la tête de la Commune.
Avarice sordide et maladive
Tout dernièrement, une autre affaire d’arriérés de loyers s’élevant à plus de 10 milliards d’ariary a opposé Tiko S.A à la Société du port autonome de Toamasina (SPAT). Un litige qui a abouti à la démolition des installations de la société Tiko S.A. bâties dans l’enceinte du Port. Ici aussi, évitant soigneusement de discuter de la réalité ou non de ces impayés, le camp de l’ancien Président Marc Ravalomanana de monter au créneau pour dénoncer un « dessous politique ». Le directeur général de la société du port autonome de Toamasina, Christian Avellin, quant à lui, soutient que la démolition fait suite à une décision de justice ayant donné gain de cause à la SPAT dans ce litige.
Dans toutes ces affaires, il est à remarquer que, à aucun moment, l’ancien Chef de l’Etat ne dément catégoriquement la réalité de ses dettes, préférant inventer tous les prétextes possibles et imaginables pour ne pas avoir à les payer. Une avarice sordide et maladive qui amène inévitablement les sociétés débitrices concernées face à des procédures de recouvrement qui ne peuvent que leur être préjudiciables. Ce faisant, Marc Ravalomanana choisit délibérément de sacrifier ses propres collaborateurs et employés à l’autel de ses profits personnels.
Hery Mampionona