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On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Alors que tout s’est bien passé pour  l’équipage Hugo Louvel et Alex Vidal, lors de la première mi-journée du championnat de 208 Rally Cup, ils étaient contraints d’abandonner au rallye de Mont-Blanc Morzine alors qu’ils se trouvaient sur le podium du classement général. Notons que cet équipage évolue sous les couleurs de la Grande île dans cette compétition de 208 Rally  Cup. Hugo Louvel, le jeune pilote français porte toujours fièrement les couleurs du drapeau malagasy sur son casque. Il était irréprochable au championnat de Madagascar de karting avant de dominer le slalom.
  Durant les cinq premières épreuves spéciales, ils ont pourtant rivalisé de près avec les têtes d'affiche de la catégorie RC4A. Ils se trouvaient à la troisième place, avec un cumul de 40 min 41,3 sec.
 Malheureusement, ils sont partis à la faute dans l'ES6. Leur Peugeot 208 Rally 4 a tapé un mur à la sortie d'un virage sur la gauche, puis est partie en tête-à-queue. Le choc a été violent et la machine a été endommagée. Mais l'équipage est indemne. Cependant, l'abandon était inévitable.
« Une note mal comprise nous a définitivement éliminés de la course au podium en 208 Rally Cup. Les chronos étaient là, nous en retenons le positif. Nous avons beaucoup appris sur cette première journée. Je suis sincèrement désolé pour tous ceux qui nous suivent et nous font confiance », regrette le pilote champion de Madagascar de slalom.
Malgré cet accident, plus que satisfait de sa performance vis-à-vis des grands pilotes chevronnés,  Hugo Louvel, qui avait le statut d’amateur devant ses concurrents, promet de revenir encore dans la compétition.
Recueillis par E.F.


Une légère baisse du taux de réussite aux examens du CEPE (Certificat d’études primaires élémentaires) pour la Circonscription scolaire (CISCO) d’Antananarivo Avaradrano. Pour cette session 2020, il est de 78, 64% contre 79, 61% l’année dernière. Pour Antananarivo Atsimondrano, il est de 75, 47%. Depuis samedi, bon nombre des CISCO se trouvant dans la Province d’Antananarivo et d’Antsiranana ont publié les résultats.
Les enseignants sont du même avis que cette régression des résultats est due notamment à la suspension des cours durant des mois pour les élèves, impactant leur concentration et assiduité.
Outre la CISCO d’Antananarivo Avaradrano, celles de Mandoto, d’Antsirabe I, d’Ankazobe, de Betafo, d’Antanifotsy, d’Ambohidratrimo, d’Antsiranana I, de Fenoarivo Be et de Miarinarivo ont déjà publié les leurs  la fin de semaine.
Pour la CISCO d’Antananarivo ville, les résultats seront publiés ce jour dans tous les centres d’écrit. Comme chaque année, les résultats du CEPE, autant que les concours d’entrée en sixième dans les établissements publics, sont affichés dans chaque centre d’examen. Et afin de limiter les rassemblements dans ces endroits, ils sont aussi consultables sur le site web du ministère de l’Education nationale ou via les téléphones mobiles. Il suffit d’envoyer le mot clé CEPE suivi du numéro d’inscription par SMS au 601 et c’est faisable pour tous les opérateurs. Par contre, les épreuves du CEPE se dérouleront demain pour les ex- provinces de Fianarantsoa et de Mahajanga tandis que pour Toliara et Toamasina, elles auront lieu  le mardi 15 septembre.
 Rappelons que les candidats inscrits auprès de la Région d’Analamanga est de 88 000 contre 521 879 répartis dans 1 900 salles d’examen dans tout Madagascar.

Anatra R.

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La une du 05 septembre 2020


Le député Idéalson, élu à Ampanihy Ouest, revient sur l’adoption de la loi de ratification n° 001/2020 du 26 Février 2020. Il soutient que cette adoption était en conformité avec les dispositions en vigueur dans le pays. Interview.

La Vérité (+) : Que s’est-il passé dans la commission mixte paritaire ?
Député Idéalson (-) : Le Gouvernement a convoqué le Parlement, c'est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat, pour une session extraordinaire, pour la mise en place d’une Commission mixte paritaire. L’objet de la session était l’adoption de la loi de ratification n° 001/2020, contenant trois ordonnances pris par le Président de la République l’année dernière. Les deux Chambres se sont alors convenues sur la mise en place de cette commission. En tout, il y a eu 14 membres titulaires dont 7 venant de la Chambre basse et 7 de la Chambre haute, outre les 14 membres suppléants. La Commission comptait 2 co-présidents et 2 rapporteurs, tous issus équitablement des deux Chambres.
(+) : Quelle était la position soutenue par les députés ?
(-) : Avec d’autres collègues, j’ai été nommé pour représenter l’Assemblée nationale au sein de la Commission. Nous avons d’abord entendu les explications des deux ministres concernés par la loi de ratification. Puis nous avons expliqué notre position comme quoi l’Assemblée nationale est convaincue des tenants et aboutissants des trois ordonnances et qu’il fallait voter cette loi pour qu’elle ne soit pas caduque, pour qu’elle entre en vigueur. D’ailleurs, toutes les procédures ont été suivies jusqu’à la mise en place de cette Commission.
(+) : Et celle des sénateurs ?
(-) : Ils ont expliqué que la Commission mixte était illégale et n’est pas apte à voter la loi de ratification. Ils ont ajouté que les députés voulaient écourter le mandat des sénateurs et modifier le régime général des élections et référendums, ainsi que la loi régissant les mines.
(+) : Chaque institution campait donc sur sa position ?
(-) : Oui. Nous avons demandé à ce que la position de chacun soit écrite dans le procès- verbal de réunion. Les représentants du Sénat étaient également réticents sur ce point.
(+) : Alors que s’est-il passé ?
(-) : La Commission mixte a été mise en place pour trouver un consensus sur l’adoption de la loi de ratification. Vu que le consensus n’a pas été trouvé, la suite on le connait. Le Gouvernement a décidé de donner le dernier mot à l’Assemblée nationale. La majorité des députés, c'est-à-dire 109 députés, ont voté la loi de ratification. Son adoption a été en conformité avec les dispositions en vigueur. La loi relative au régime général des élections et référendums, la loi fixant les règles relatives au fonctionnement du Sénat ainsi qu’aux modalités d’élection et de désignation de sénateurs, et enfin la loi modifiant et complétant le code minier entrent en vigueur, après la ratification par le Parlement.

La compagnie aérienne malagasy a communiqué hier, le programme des vols de rapatriement pour ce mois de septembre. Ceci est bien rempli, en comparaison avec son programme de ces cinq derniers mois. Ce calendrier peut indépendamment varier selon l’évolution de la situation sanitaire liée au coronavirus. Effectivement, en tout, Air Madagascar organisera sept allers-retours, reliant Antananarivo et Paris. Pour pouvoir rentrer au pays, les ressortissants malagasy bloqués en Europe devront d'abord rejoindre la France, comme pour les deux premiers vols de rapatriement datant du mois dernier. Le premier vol s’est déjà fait cette semaine. Et celui de retour se fera aujourd’hui. L'avion décollera de Paris, mais effectuera une escale à Addis-Abeba, en Ethiopie, avant d’atterrir sur le sol malagasy. « Comme la ville de Paris est le point de ralliement pour l’Europe, Addis-Abeba sera celui de l’Afrique. Cet escale permettra ainsi de récupérer les Malagasy qui y sont actuellement bloqués », a expliqué la Direction générale d’Air Madagascar. Dans tous les cas, les conditions annoncées lors de l’organisation des premiers vols de la compagnie restent toujours valides. A cet effet, les citoyens rapatriés devront présenter un résultat négatif d’un test PCR réalisé 72 heures avant leur embarquement. Une fois arrivés au pays, ils seront également mis en confinement pour une durée de quatre jours au maximum, et ce, en attendant le résultat d’un autre test PCR.

Toutefois, les conditions d’accès à ces vols de rapatriement restent toujours valides. Les agences de prise en charge ont juste été multipliées. « Pour faciliter la procédure, il est désormais possible de s’inscrire et d’effectuer des réservations au niveau de nos agences mais aussi auprès des autres agences de voyages habituelles. Cependant, les profils prioritaires sont toujours appliqués », précise un responsable au niveau d’Air Madagascar.

En tout cas, en plus de l’Europe et de l’Afrique, des vols en provenance de la Chine et de la Thaïlande ont également été organisés cette semaine. « Malgré tout, nous n’avons pas fait de publicité parce que l’inscription est déjà clôturée », notifient les responsables. Avec toute cette organisation, les arrivées sur le sol malagasy vont alors s’enchaîner.

Rova Randria

Toujours pas convaincue sur les quatre motifs qui ont poussé les responsables étatiques à annuler l’épreuve d’Education physique et Sportive (EPS) à l’examen officiel de Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) et celui du baccalauréat, la plateforme de l’association des profs d’EPS, des formateurs d’enseignants, des syndicats de profs d’EPS reste toujours en colère. Ils ont déjà envoyé une lettre au Chef de l’Etat pour tirer la sonnette d’alarme. Des rencontres ont eu lieu avec des représentants du ministère de l’Education nationale, celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Ainsi, ils proposent des solutions pour éviter l’annulation de l’EPS.

L’évolution de la situation sanitaire est prometteuse et cela réduit l’inquiétude quant à l’expansion du virus durant la tenue de l’épreuve EPS. Il y a des détails minutieux du côté technique et organisationnel pour respecter les mesures sanitaires.
Techniquement, plusieurs épreuves qui respectent les barrières sanitaires peuvent être privilégiées à l’examen pour protéger les candidats d’une manière stricte sur les risques de contamination. La plateforme réaffirme que le port du masque durant l’EPS est strictement interdit.

Les membres de ce plateforme réitèrent dans la foulée que l’annulation de cette matière à l’examen est évitable pour ne pas bafouer les droits des candidats qui se sont préparés à cette épreuve, une des matières de base qui aident beaucoup d’élèves à réussir à leur examen. Ce ne sera pas aussi peine perdue pour les autres candidats dans les Régions qui ont déjà passé l’examen d’EPS durant le confinement. Les élèves doivent être traités sur un même pied d’égalité. Cela éviterait aussi de rendre leur diplôme de Bac (2019-2020) caduque à cause d’un diplôme sans note d’EPS exigée par tout dans le monde entier. Cela va placer aussi l’Education physique et sportive à la place qu’elle mérite et honorer la valeur et l’intérêt qu’elle apporte dans notre éducation.

La plateforme salue aussi les efforts du Président de la République Andry Rajoelina sur son discours concernant l’Education physique de qualité, qui a donné une grande importance à l’EPS. Sur ce, ils sollicitent le Chef de l’Etat d’observer de près les sources de tous problèmes, selon un communiqué.
Recueillis par E.F.


Jeudi dernier, un homme entraîné dans une affaire d’arnaque concernant une transaction de fausse poudre d’or, a été placé sous mandat de dépôt à Antanimora. Par ailleurs, ses complices sont encore recherchés. Il s’agit d’un coup de filet des éléments du service de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie.
Une source située au niveau de cette Force avance qu’outre l’accusé récemment incarcéré, un véritable réseau de faussaires incluant à la fois des démarcheurs, des spécialistes dans le contrôle des poudres du métal précieux ainsi qu’un étranger, un blanc, aurait tout manigancé.
Ainsi, l’homme qui a récemment atterri en prison, utilise son or contrefait pour piéger sa victime. Tout d’abord, il feint de demander à celle-ci de l’aider dans ses conversations avec l’acheteur étranger, sous prétexte qu’il ne comprend pas la langue en vue de la transaction.
La deuxième étape consiste pour l’arnaqueur à appeler le testeur afin que celui-ci montre et prouve aux yeux de la victime l’authenticité supposée du produit, selon la Gendarmerie.
La troisième consiste chez son auteur à supplier presque la victime pour qu’elle prenne l’or, et qu’elle paie également la moitié du prix. Pour mieux tromper la cible, l’arnaqueur mentit que c’est cet étranger qui va devoir ensuite lui acheter l’or. Ce qui fait que pour le reste à payer, l’étranger le versera dans sa totalité à la victime dupée. Comme dans toute affaire d’arnaque, les suspects disposent ou utilisent différents numéros de téléphone. Or, aucun de ceux-ci ne sont en leurs noms. Evidemment, ces numéros servent uniquement à perpétrer leur sale boulot.
Franck R.
 


In-cor-ri-gibles. C’est le moins qu’on puisse dire pour qualifier l’attitude de certains chauffeurs et receveurs de « taxi-be » de la Capitale, quelques jours seulement après la reprise de leurs activités, décidée il y a un peu moins de 2 semaines maintenant. Masques sur le menton, visières relevées en permanence, gel désinfectant non dispensé systématiquement sinon carrément inexistant, véhicules remplis au maximum de leur capacité. Bref, toutes les mesures barrières que le Président de la République en personne a édictées en guise de conditions à leur retour aux affaires, sont allègrement violées par ces indécrottables contrevenants. Une incurie qui laisse présager une sévère 2è vague de la Covid-19 dans les jours et semaines à venir, si aucune mesure corrective n’est décidée en haut lieu dans les plus brefs délais.
En effet, avec la rentrée des élèves de tous les niveaux  -  déjà décidée unilatéralement par bon nombre d’établissements d’enseignement du privé  -  il faut s’attendre à ce que le virus (qui est toujours bel et bien présent malgré la baisse du nombre de nouveaux cas) reprenne rapidement du poil de la bête et essaimé par le biais de ces usagers issus de différents quartiers de la Capitale que sont les scolaires. Faut-il rappeler que, lors de son dernier discours relatif à cette pandémie, le Chef de l’Etat avait expressément pointé du doigt les transports en commun comme étant l’un des principaux facteurs de la flambée des cas de contamination dans la ville des Mille, ce qui avait fait de cette dernière l’épicentre de l’épidémie. On se souvient que les propriétaires des véhicules, pour supplier la reprise de leurs activités, s’étaient engagés à respecter toutes les mesures qui leur seront imposées, quelles qu’elles soient. Quelques jours auront suffi à constater que, pour certains d’entre eux, il ne s’agit que d’une promesse d’ivrogne.
Le pays (et la Région Analamanga en particulier), est-il encore en mesure de faire face à un reconfinement en cas de rebondissement du nombre de cas confirmés ? S’il est facile de décréter sur le papier une telle mesure, la faire respecter sur terrain est désormais une autre paire de manches. Le mieux serait de baliser sur tout leur long, du primus jusqu’au terminus, les circuits des taxi-be et de sévir sévèrement contre les récalcitrants. Certains estiment même que, comme rappel à l’ordre à l’endroit de ces contrevenants incorrigibles, il n’y a rien de plus efficace qu’une nouvelle suspension.
Hery M.

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Tourisme national, pour quel avenir ?

Madagasikara s’achemine inexorablement vers la sortie de la crise sanitaire. Malgré certains rebondissements, les données statistiques des dernières semaines l’attestent. Il est grand temps de tabler sur l’avenir immédiat du pays. C’est une naïveté d’attendre l’hypothétique  « zéro forme grave » ou « zéro décès » sans interruption pour enfin déclencher la relance. En tout cas, nous devrions apprendre à vivre avec. Le pays ne peut pas vivre éternellement sous la coupe de l’état d’urgence sanitaire. D’ailleurs, quelle qu’en soit l’issue, les précautions d’usage (port de masque, lavage des mains régulièrement, etc.) restent toujours de rigueur.
Le confinement met à terre le pays. L’économie paie la facture la plus chère et au premier rang de laquelle se trouve le secteur tourisme et ce sur le plan national qu’international.  Le secrétaire général de l’ONU, en phase avec l’Office mondial du Tourisme (OMT), a lancé le 25 août 2020 un appel urgent « à reconstruire impérativement  le tourisme dévasté par la Covid-19 ». A titre indicatif, le manque à gagner à l’échelle mondiale s’élève à 3 300 milliards de dollars (source ONU).
Madagasikara, cette Grande île bénie des dieux, possède de fortes potentialités, des « produits » qui n’attendent qu’à être vendus dont les clients (touristes) en raffolent. En effet, le pays regorge d’une riche biodiversité. Une faune et flore exceptionnelles ayant un taux d’endémicité atteignant  jusqu’à 90 %. Les parcs nationaux et les attraits touristiques n’ont rien à envier des autres ailleurs. Andasibe, Ranomafana, Isalo, Tsingy de Bemaraha, Montagne d’Ambre (Nord), parc marin de Nosy Tanikely (Nosy Be), pour ne citer que ces parcs nationaux phares, font la célébrité touristique de Madagasikara. Ainsi que l’Allée des Baobabs, le Massif de Makay et bien d’autres encore qui font courir les « Vazaha » avides de curiosités exotiques et naturelles.
Mais en dépit de toute cette aubaine, le tourisme endure les peines les plus sévères et pour cause, cette maudite pandémie. Les frontières barrées, le ciel fermé donc un tourisme terrassé bref,  l’apocalypse ! Pour la première fois, une « année blanche » plane ! Alors, le manque à gagner est estimé à 18 milliards d’ariary.
Les acteurs du développement du secteur du tourisme, toutes activités confondues, entre autres agences de voyage, tours opérateurs et les guides vivent une situation de détresse. Etant vu l’année 2020 condamnée à l’année blanche en particulier pour le tourisme international, ils jugent nécessaire qu’on se penche vers le tourisme national tout en jetant les bases pour l’expansion de l’international au titre des années 2021, 2022 et 2223. L’Office national du tourisme de Madagasikara (ONTM) présidé par Narijao Boda et la Fédération nationale des Guides (FNG) sous la direction de Manitra Randriambololona, deux entités incontournables pour l’essor du tourisme à Madagasikara et partenaires privilégiés du ministère du Tourisme, préconisent que le moment idéal est venu de  booster ce tourisme local. En même temps, il faut mettre en œuvre  un ensemble de stratégies dans le cadre d’une politique nationale du tourisme à Madagasikara. Entre autres, établir un programme strict visant à améliorer les infrastructures routières et d’accueil, revoir à la baisse les différents tarifs (vols, frais d’hôtel…) et surtout assurer un cadre de sécurité.
Quel avenir réserve-t-on au tourisme ? Il faut s’atteler illico pour sauver ce qui en reste.
Ndrianaivo

L’épidémie de la Covid-19 a mis à mal l’économie mondiale. Madagascar ne déroge pas à la règle. Dans la Grande île, la plupart des secteurs d’activité pâtissent de cette crise sanitaire du fait que des mesures de confinement ont été décrétées par les autorités pour tenter d’endiguer la propagation de ce virus sur le territoire malagasy. Chaque semaine reconduite en état d’urgence sanitaire supplémentaire a un impact sur la croissance du pays. Si des entreprises sont moins touchées par cette crise, comme celles de la grande distribution, d’autres sont littéralement à l’arrêt depuis plus de cinq mois et risquent d’éprouver les pires difficultés à reprendre leurs activités en cas de poursuite des mesures de restriction. C’est le cas notamment des acteurs œuvrant dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, du transport, de l’événementiel…

Tourisme et hôtellerie
Les activités nocturnes parmi les génératrices de revenus
La totalité des réservations annulées, les activités peinent à redémarrer. Le tourisme reste le secteur le plus touché des conséquences de la pandémie. Et pourtant, les opérateurs sont encore confrontés à la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Ceux opérant dans le domaine ont déjà bénéficié de plusieurs privilèges surtout sur le plan fiscal et soutien aux employés. Et les restaurants ont pu rouvrir leurs portes il y a un mois. Même si le Gouvernement a pris ces dispositions, une partie de leurs services reste encore suspendue pour l’heure. La majorité des établissements possèdent des bars. Et en temps normal, ils travaillent également la nuit. « Les demi-mesures ne marchent pas. Il est difficile d’ouvrir partiellement notre entreprise », souligne Johann Pless, président de la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM). Les activités nocturnes comme étant source de revenus dans le secteur. Les restaurateurs exercent auparavant jusqu’à 23h du soir. Les chiffres d’affaires sont en baisse et l’arrivée des touristes encore incertains, le secteur n’espère une reprise que vers la fin de l’année prochaine.
Concernant le couvre-feu, il constitue la première raison de la privation d’emploi selon l’Institut national des statistiques (INSTAT). Les activités nocturnes tiennent pour ainsi dire une place importante sur le tissu économique à Madagascar. Il s’agit des emplois frappés par les restrictions comme le transport des marchandises durant la nuit, les services aux particuliers comme le gardiennage, et les activités nocturnes des boulangeries.

Groupement des entreprises franches et partenaires
« Les restrictions de déplacement suspendent la poursuite des activités »
La reprise partielle des activités économiques ne signifie pas forcément retour à la normale. Les établissements qui possèdent des filiales et des clients dans les autres régions ont arrêté leur suivi et  déplacement. Même s’il est possible de contacter les clients ou les partenaires à travers les plateformes numériques, cette méthode ne résout pas tout, selon Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) à Madagascar. « Certaines sociétés possèdent des filiales ou des clients dans les autres régions. On peut citer par exemple à Antsirabe. Nous ne pouvons pas rejoindre la Région à cause des mesures de restriction de déplacement. Des démarches administratives sont suspendues à cause de cela. En plus, les négociations de contrats avec les partenaires se font toujours face-à-face. Cette situation freine ainsi les activités », explique le président du GEFP.


Zones nationales et régionales
Les transporteurs vont jusqu’à s’endetter
Les transporteurs luttent pour survivre. Cela fait maintenant six mois et quelques jours que les transporteurs se trouvent sans emploi et vont jusqu’à s’endetter pour couvrir leurs dépenses comme le loyer, les factures de la JIRAMA ou encore les frais de scolarité des enfants et maintenant les inscriptions. Certaines coopératives ou propriétaires de véhicule ont ouvert  un service de livraison dans leurs zones respectives, mais cela n’est pas suffisant pour récupérer tous les personnels. Chaque jour, seulement 2 à 3 véhicules quittent la Capitale pour transporter les marchands vers les autres Provinces. Et cela ne nécessite au maximum que 6 chauffeurs et leurs aides. Pourtant, une coopérative emploie au moins une trentaine de personnes dont les transporteurs, les femmes de ménage, les guichetiers. Ces derniers temps, vu l’amélioration de la situation sanitaire actuelle dans le pays, ces transporteurs sollicitent l’ouverture des zones nationales reliant Antananarivo avec les autres Provinces, à savoir Mahajanga, Fianarantsoa, Antsiranana et Toliara ainsi que les zones régionales.
D’après Fredinard Rakotondrafara, président de l’Association des transporteurs malagasy (ASTRAM), ils sont prêts à accepter toutes les conditions imposées par le ministère, autant les barrières sanitaires comme le respect de la distanciation sociale, le maintien des frais de transport, la désinfection régulière des véhicules et des billets de banque. Côté infrastructures, les transporteurs se sont investis pour installer des chapiteaux réservés aux agents de santé, situés dans l’enceinte des stationnements et des gares routières. D’ailleurs, depuis l’ouverture de ces infrasteructures pour les axes de la RN2, chaque coopérative a fait des efforts pour respecter tous les dispositifs en vigueur.
Autant que les transporteurs, les commerçants dans les provinces souffrent également des mesures liées à l’urgence sanitaire. Certes, la suspension des transports engendre un impact négatif pour leurs affaires. Et malgré la réouverture des centres commerciaux et des marchés, la majorité des commerçants sont obligés de fermer leurs boutiques à cause de la rupture de stock.
Anatra R.

Investissements : aucun retour en raison de la pandémie
Les deux dernières années, Madagascar a présenté des conditions favorables aux investissements. En se référant aux performances des dernières années, de nombreux opérateurs ont décidé d’investir dans l’extension de leurs activités. Malheureusement, avec la crise sanitaire, ils se sont heurtés à un mur. Avec une suspension d’activités depuis près de six mois, aucun retour sur investissement n’a pu se faire. « C’est notre cas. Vu les résultats exceptionnels du secteur du tourisme, nous avons décidé d’étendre nos activités notamment avec l’ouverture d’une agence de voyage, basée en France et le renforcement de notre flotte de voitures. Mais, avec la propagation du coronavirus, tous nos projets ont capoté », a expliqué Eric Razafy, gérant de Malagasy Car, transport routier de première classe. Plusieurs opérateurs touristiques comptaient, en effet, sur la saison touristique de cette année pour récupérer leurs investissements et faire des bénéfices. Aujourd’hui, ils demandent juste d’avoir un petit retour sur investissements, déjà qu’ils n’ont pas reçu des appuis. « Une réouverture des routes serait alors une vraie bouffée d’air frais pour notre entreprise. Nous serions prêts à nous conformer à toutes les protocoles sanitaires en vigueur pour cela », rajoute cet opérateur. Du point de vue des opérateurs, les impacts de cette crise se feront ressentir dans les prochaines années. De ce fait, il est important de reprendre le plus tôt possible pour pouvoir réduire au maximum ces impacts.
Rova Randria

Location de voitures: l’entretien des véhicules devenu impossible
« Nos dépenses dépassent de loin nos revenus », se plaint Miharintsoa, un opérateur dans la location de voitures pour des safaris et autres activités touristiques. Dans la location de voitures, leur entretien régulier est primordial pour pouvoir fournir un service de qualité aux clients. Toutefois, faute de moyens, les opérateurs ne peuvent plus prendre soin correctement de leurs voitures. « Nous n’avons plus aucune source de revenu actuellement. Pourtant, j’ai six véhicules à entretenir. En temps normal, les entretiens ne seraient pas un souci. Mais aujourd’hui, chaque centime compte. Donc j’ai dû faire des choix. Mais le problème actuellement c'est que si je ne prends pas soin de mes voitures, je n’aurai plus de quoi redémarrer une fois que toute cette situation sera terminée », explique Miharintsoa. La majorité des loueurs de véhicules partagent ce même souci. C’est pourquoi, ils demandent la reprise des activités touristiques, du moins au niveau national. «Nous sommes conscients que le risque de propagation du virus est toujours présent. Mais les opérateurs dans le secteur du tourisme se trouvent aujourd’hui au fond du gouffre, d’où cette demande. Nous avons déjà pris des dispositions pour nous conformer au protocole sanitaire en vigueur afin de protéger nos futurs clients», rassure un autre opérateur du milieu. De plus, les opérateurs devront encore mettre en confiance leurs clients pour avoir de nouveau du travail. De leurs point de vue, la reprise des activités devrait se faire au plus tôt pour sauver ce qui peut être sauvé cette année. 





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La Une

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Editorial

  • Quelle marge de manœuvre ?
    Dans sept jours francs à compter de ce jour se tiendra le second round de la négociation relative au sort réservé des cinq îles Eparses : Juan de Nova, Europa ou Ampela, les Glorieuses ou Sambatra, Bassas da India ou Bedimaky et Tromlin ou Loza. La première phase du dialogue se tenait en 2019 à Antananarivo. D’aucuns n’ignorent que la réunion se terminait en queue de poisson. Chacun campe sur sa position.

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