Tel un patient atteint d'une insuffisance rénale aiguë ayant besoin d'urgence d'une dialyse, l'économie malagasy exsangue comme partout ailleurs dans le monde nécessite qu'on lui injecte du sang nouveau. Ereintée au stade final par les effets dévastateurs du Covid-19, l'économie est admise en soins d'urgence dans la salle de réanimation.
« Nous sommes encore en réunion ». Telle est la réponse fournie par le président d’un groupement du secteur privé, hier, contacté au téléphone. Il n’a en effet pas souhaité émettre de réactions ou d’opinions suite à la rencontre des membres du secteur privé avec le Président de la République et les membres du Gouvernement, concernant le plan multisectoriel d’urgence. Il a préféré réserver son avis. Et il n’est pas le seul. Les présidents des groupements se sont abstenus d’exprimer leurs avis sur ladite réunion. Ils ne s’exprimeront alors qu’aujourd’hui lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion. Avant de réagir, ils ont choisi de se conforter entre eux pour établir les points marquants et autres, autant les négatifs et les positifs concernant cette rencontre avec l’Exécutif.
Une croissance inclusive. Le Gouvernement accorde une attention particulière à l’infrastructure. Le projet de loi de Finances rectificative (PLFR) 2020 a d’ailleurs mis l’accent au développement équitable de chaque Région. Dorénavant, aucun District ne sera plus jamais mis de côté dans la mise en place d’infrastructure grâce à la possibilité aux entreprises locales de participer à la construction des ouvrages.
David contre Goliath ! Tel pourrait - on qualifier le défi du Président Andry Rajoelina dans la mise en place d'une usine pharmaceutique à Madagascar. Un défi ambitieux mais pas impossible à entendre les déclarations du Chef de l'Etat hier à Ivato. Le numéro Un de l'Exécutif a fait le déplacement à l'aéroport d'Ivato pour constater de visu l'arrivée des matériels destinés à la mise en place de l'usine « PHARMALAGASY ». Au total, une centaine de tonnes de ces matériels sont arrivés par cargo à bord d'un avion spécial. Ainsi, la production de médicaments « made in Madagascar » sera sur les rails d'ici peu.
Au contact. Le Premier ministre Christian Ntsay, a effectué une descente dans le District de Fenoarivo Atsinanana, dans la Région Analanjirofo sur la partie Est de Madagascar hier dans la journée. Le chef du Gouvernement était à la tête d'une délégation qui comptait notamment la ministre de la Population, Irmah Lucien Naharimamy et le ministre de la Santé publique, le Professeur Ahmad Ahmad. L'occasion pour le numéro Un du Gouvernement de constater de visu la situation sur place mais également de s'enquérir des éventuels problèmes rencontrés dans la lutte contre la pandémie.
A moins de trois mois de la contamination par le Covid-19 des premiers Malagasy à Madagascar, le nombre de personnes contaminées et hospitalisées approche allégrement la barre des 1 000 cas. Du 3 au 20 mars, elles sont actuellement 917 à se trouver dans les centres hospitaliers, réparties dans les cinq provinces de la Grande île. Depuis le début de l’épidémie, Madagascar compte 1 378 cas confirmés au coronavirus dont 12 décédés.
61 cas positifs ont été déclarés par le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, porte-parole du Centre de Commandement Opérationnel (Cco) Covid-19 Ivato, hier. Ils résultent des analyses en laboratoire menées par l’Institut Pasteur de Madagascar, le centre d’infectiologie Charles Mérieux et celui du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU- JRA). Sur les 287 prélèvements traités, les résultats ont révélé 61 cas positifs dont 32 personnes ayant contracté virus localisés à Antananarivo, ainsi que 22 patients découverts à Toamasina.
« L’institut Pasteur de Madagascar (IPM) a analysé 82 cas suspects à Antananarivo, ayant révélé 9 personnes infectées. 5 cas confirmés proviennent de la capitale, 3 autres viennent d’Antsirabe et le neuvième se trouve à Tsiroanomandidy. Quant au Centre d’infectiologie Charles Mérieux, sur les 52 prélèvements réalisés du 5 au 11 juin dernier, 15 individus ont été testés positifs. Ils sont répartis dans les quartiers d’Ambanidia, Tsaramasay, Bemasoandro Itaosy, Alakamisy Fenoarivo. Ampitatafika, Amboadiafotsy, Andohatapenaka, Morarano et Moramanga. 39 autres prélèvements réalisés à l’hôpital Befelatanana le 6 juin dernier ont aussi révélé 13 cas positifs. Le laboratoire d’analyse de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona a de son côté passé 74 tests virologiques et qui ont abouti à 22 cas confirmés. 20 d’entre eux ont été recensés à Antananarivo et 2 autres sont localisés à Sainte-Marie », détaille le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle.
Hier, 33 personnes hospitalisées à Toamasina et à Antananarivo ont recouvré la santé. 6 des 7 patients guéries, provenant de Toamasina, ont été traité avec le Covid-Organics à dose curative. Sur les 26 cas de rémission enregistrés dans la Capitale, 9 patients ont suivi le traitement toujours à base du CVO à Anosiala. Les 17 restants ont été soignés à l’hôpital de Befelatanana.
Recueillis par K.R.
Samedi dernier dans la soirée, les coups de bélier d’une berline Peugeot 301 ont fait quatre victimes dont deux morts à Manakambahiny. Lundi dernier, l’automobiliste mis en cause a été déféré au Parquet, à la suite duquel le juge d’instruction a décidé son incarcération provisoire à Antanimora, en attendant sa comparution à une date non encore fixée. Le drame s’est produit dans un virage où des piétons marchaient. Des témoins ont affirmé avoir vu la berline débouler à toute vitesse avant de percuter les victimes.
Contrairement à l’autre accident meurtrier du 3 juin dernier à Tsarasaotra Ivato dans lequel le sort de l’automobiliste en cause, le batteur d’une formation musicale de la place, a soulevé des vagues à propos de la mesure de détention préventive qui l’attendait, décision prise par le Parquet à la suite d’un combat judiciaire de la famille du motocycliste tué dans le drame, celui ayant la responsabilité du drame survenu à Manakambahiny semble ne poser aucun problème.
Par contre, on ignore ce qu’est devenu le conducteur de la Kia Sportage ayant provoqué la mort tragique d’une mère de famille à Ambohitrimanjaka. Quelle que soit la raison de la perte de contrôle qu’il a tenté d’avancer devant les médias, il ne peut pourtant nier un fait. Sa voiture était lancée à toute vitesse au moment où celle-ci a quitté brutalement sa trajectoire pour foncer sur les trois membres de cette petite famille en train de prendre une petite somme sur le côté de la chaussée, causant ainsi la mort de cette femme et de graves blessures sur ses deux enfants.
Franck R.
C’est devenu une petite tradition. A chaque fin de quinzaine de l’état d’urgence sanitaire, le Président de la République Rajoelina Andry s’adresse à la Nation afin d’annoncer les nouvelles consignes pour endiguer la propagation du Covid-19 dans le pays.
Ce dimanche 14 juin 2020, pour la septième intervention présidentielle bi-hebdomadaire, Andry Rajoelina fait savoir à l’intention du vahoaka de nouvelles dispositions rassurant plus d’un et qui coupe l’herbe au pied des détracteurs même les plus irréductibles.
L’assouplissement voire la suppression des restrictions des mesures sanitaires dues au nouveau coronavirus réjouit le cœur la population en général et les opérateurs économiques formels ou informels en particulier. Une grosse bouffée d’air que tout le monde n’osait pas espérer il y a seulement quelque jours. En effet, à l’exception de cinq Districts sis à Analamanga et à Atsinanana, le Chef de l’Etat annonça le retour à la normale. Du déconfinement à 100 % où toutes les activités reprendront, le couvre-feu supprimé. Et pour les cinq Districts susmentionnés, le Président leur réserva un déconfinement allégé. A Antananarivo, les activités quotidiennes de chacun pourront avoir lieu jusqu’à 17 h tandis que pour Toamasina I et II, jusqu’à 15h et le couvre-feu de 22h à 4h du matin. Que demande le peuple, par les temps qui courent ! Tout ceci grâce à des signes d’amélioration globalement du bilan de la crise dues aux dévouements inlassables de nos agents de santé et aux sacrifices consentis par tout un chacun ainsi que par la détermination de nos dirigeants étatiques à rayer la pandémie.
Le Chef de l’Etat Rajoelina affirme aux opérateurs économiques que l’Etat met à leur disposition une enveloppe de 1.043 milliard d’Ar en guise d’accompagnement pour la relance économique du pays. Mais c’est une bonne nouvelle que les opérateurs ont accueillie favorablement ! Un Plan Marshall qui tombe du ciel pour le bonheur de tous.
A la grande satisfaction d’Ambanilanitra, les élus des Communes (les maires) et du Parlement (députés surtout) et la population en général, le Président annonça la construction des « hôpitaux manara-penitra » dans plusieurs Districts, notamment les plus reculés, à travers le pays. La réfection des routes nationales comme celle de la RN6 d’Ambondromamy à Diégo qui a fait d’ailleurs exploser de joie ou la satisfaction générale de la population d’Antsiranana.
Les parents d’élèves, très inquiets de l’avenir de leurs enfants, ont eu aussi leur part de bonne surprise. Il n’y aura pas d’année blanche au titre de 2019-2020. Les examens officiels (CEPE, BEPC et BAC) auront bien lieu. Un souci majeur pour les élèves aussi bien que pour les parents qui s’efface d’un coup.
En voilà un kabary officiel sinon solennel qui, en cette période de crise et de peine, remonte et réconforte le moral de la troupe. L’ensemble de la population éprouve un sentiment de satisfaction. Du baume au cœur !
Quand le Premier ministre, chef du Gouvernement, Ntsay Christian rend compte des activités de son Gouvernement et présente le programme des actions à venir devant l’Assemblée nationale, avec en toile de fond le récent discours présidentiel, il a eu droit à un « standing ovation ». C’est rare en ces temps-ci d’entendre un chef de Gouvernement applaudi par les représentants du peuple parfois rebelles.
Partialité. Au courant de la semaine, les pêcheurs membres des plateformes nationales de « Southern African Non-State Actors Platform in Fisheries and Aquaculture » (SANSAFA) et du Réseau National des Femmes de la Pêche à Madagascar (RENAFEP) ont dénoncé dans un communiqué le privilège octroyé aux entreprises chinoises opérant dans la filière crabe à Madagascar. « Le crabe fait aujourd’hui partie des crustacés les plus prisés de la consommation nationale. Il revêt également d’une source de revenus importants pour les opérateurs locaux, notamment en termes d’exportation. L’octroi exclusif de licences à des opérateurs étrangers porte donc atteinte à la durabilité ainsi qu’à la viabilité de la filière, surtout que des opérateurs locaux ont également les mêmes moyens financiers et techniques qu’eux », soutient Danny Rajaonarison, président de la plateforme SANSAFA.
Pour la filière crabe, les autorités délivrent trois types de permis : un pour les petits collecteurs, un autre pour les collecteurs moyens et le dernier permis est octroyé aux exportateurs. « Des opérateurs locaux ont ainsi déjà soumis leur demande pour l’obtention d’une licence d’exportation. Toutefois, cette demande reste jusqu’à maintenant sans réponse, alors qu’ils se sont déjà pliés à toutes les réglementations en vigueur. Ils ont même payé le droit d’obtention de la licence, alors que les opérateurs chinois obtiennent la leur en un rien de temps », se désole ce représentant de la société civile.
Risques élevés
Vu ce contexte, ces plateformes demandent l’annulation de ces licences octroyées qui, d’après eux, ont été délivrées « unilatéralement et inéquitablement ». Ils demandent également aux autorités de procéder à une concertation avec les opérateurs nationaux afin de définir des conditions d’octroi de licence en bonne et due forme, favorisant les opérateurs locaux, tout en assurant une meilleure gestion des ressources à travers une pêche responsable des crabes dans le pays. « Effectivement, ces opérateurs sont autorisés à produire près de 100 tonnes par jour, alors que la prise maximale équilibrée est maintenue à 7 500 tonnes par an, soit une production journalière d’environ 20 tonnes seulement. D’autre part, face à la demande grandissante en crabes pour l’exportation, les pêcheurs risqueraient d’enfreindre également les réglementations mises en place et de ne respecter ni la taille minimale exploitable, ni la période de fermeture des pêches. Ces pressions risquent à court terme d’aboutir à une dégradation irréversible de la filière », craint le président de la plateforme SANSAFA.
Face à cette situation alarmante, des mesures doivent être prises dans le plus bref délai. En tout cas, une discussion a déjà été ouverte depuis hier entre les membres de la plateforme qui ont déjà été appelés par la Direction de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche dans la Région d’Androy. Affaire à suivre !
Rova Randria