Une deuxième vague de matériels médicaux est arrivée dans la Grande île dans la soirée d’hier. L’annonce a été faite par le Président de la République Andry Rajoelina hier, au cours de son allocution télévisée quotidienne sur la télévision nationale malagasy. Une manière pour lui de rasséréner les populations des Régions face à la pandémie de coronavirus. Cette deuxième vague d’intrants médicaux, dont le contenu n’a pas pour l’heure été révélé, sera dispatchée dans les régions où se situent des passagers ayant débarqué dernièrement dans la Grande île, notamment à Nosy-Be, Sambava, Toamasina, Antsirabe, Mahajanga, Morondava, Toliara ou encore Taolagnaro. L’avion transportant ces intrants décollera dès ce jour, précise le Chef de l’Etat. Ce dernier précise ainsi que tous les passagers des vols arrivés au pays depuis ces deux dernières semaines, subiront deux tests de dépistage, durant la période d’incubation de 14 jours du virus, soit jusqu’au 3 avril prochain.
Une sortie médiatique plus que choquante ! L'ancienne ministre et non moins ténor du parti « Tiako i Madagasikara », Ihanta Randriamandrato a été l'invitée d'une chaîne privée de la Capitale avant - hier. Cet ancien membre du Gouvernement du temps de la Transition s'est exprimé sur la situation actuelle, la menace du coronavirus en l'occurrence, et s'est montré perplexe concernant la transparence dans la publication des nombres de cas confirmés comme ayant été atteints par ce virus. Cette politicienne a notamment déclaré qu'elle « ne croit pas » au bilan qui faisait état de 19 cas confirmés et zéro mort au moment de sa déclaration. Elle affirmait également qu'il est pratiquement impossible qu'il n'y ait aucun mort jusqu'à maintenant et sous- entend que le régime tenterait de dissimuler les statistiques exactes relatives aux victimes du COVID-19. Elle s'interroge même pourquoi la Grande île pourrait être différente des autres grands pays comme l'Italie ou la France. Une affirmation des plus aberrantes en cette période de crise sanitaire.
Le chômage technique n'est pas une option. Des entreprises ont ainsi adopté une autre stratégie pour faire face aux impacts générés par le confinement et les mesures de prévention contre le coronavirus. Elles optent ainsi pour le congé obligatoire. Dans ce sens, une institution financière a averti tous ses collaborateurs que : « pour limiter autant que possible le risque d'exposition de nos collaborateurs au virus COVID-19, et afin d'assurer la pérennité de notre banque, nous devons adapter notre organisation pendant cette période de crise en limitant le nombre de collaborateurs présents physiquement au bureau ». Effectivement, les activités économiques dans la Capitale évoluent aujourd'hui au ralenti. Même si les impacts ne sont pas directs, les institutions financières sont évidemment touchées par la situation actuelle.
La Banque centrale de Madagascar ou « Banky foiben’i Madagasikara » (BFM) a annoncé mardi dernier la mise à la disposition des liquidités pour l’ensemble du système bancaire. Ces établissements de crédit ont déjà été pris d’assaut après l’annonce de l’état d’urgence, lié à la pandémie de coronavirus. En effet, la population s’est précipitée à retirer de l’argent pour affronter les quinze jours de confinement. En dehors du retrait, l’économie nationale s’est ralentie depuis le début de cette crise sanitaire. Il serait possible que les ménages et les entreprises augmentent leur prêt auprès de ces banques une fois cette période terminée.
Cependant, les difficultés ne s’arrêtent pas là. Le Président de la République a annoncé une mesure moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises. Cela signifie que les créanciers tardent à honorer leur dette. Face à toutes ces situations, la Banque centrale active son plan d’accès aux liquidités pour protéger les banques primaires d’une faillite. Selon le gouverneur de la BFM, Henri Rabarijohn, son institution mettra un accent particulier avec le secteur bancaire pour anticiper les impacts de la propagation du coronavirus. Ainsi, la Banque centrale offre un prêt journalier avoisinant les 50 milliards d’ariary en faveur des banques primaires. Il s’agit d’un prêt de facilité marginale dont le taux d’intérêt s’élève à 5,3 %. A l’instar de ce prêt marginal, elle injecte 420 milliards d’ariary à travers des adjudications à taux variable, et prévoit d’investir au minimum 200 milliards d’ariary d’ici la fin de ce mois. Concrètement, la BFM lancera un appel d’offres pour tous les secteurs financier en besoin de ressources.
Il faut savoir que le rôle de la Banque centrale consiste à mettre en place des dispositions adéquates pour garantir l’approvisionnement sur le territoire en billets en qualité et en quantité suffisante. Cela permet aux banques et aux institutions publiques de fonctionner normalement. Par ailleurs, la BFM examine avec les banques et les institutions de micro-finance (IMF) les conséquences sectorielles de la pandémie en vue d’apporter des réponses appropriées, dont l’accompagnement par le système bancaire des entreprises impactées.
Recueillis par Solange Heriniaina
174 sans-abris dont des femmes enceintes, enfants et personnes âgées errant à Analakely et ses environs sont désormais logés au centre social créé par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), situé à Anosizato, jusqu’à la fin du confinement. Dans les prochains jours, ce nombre devrait augmenter puisqu’il y a encore des SDF qui trainent dans les rues de la Capitale. Vu l’environnement dans lequel ils vivent et la malnutrition, leur système immunitaire est très fragile. Outre la distribution des nourritures, ils sont pris en charge par la CUA et le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme. Afin de couvrir les besoins de ces personnes, la Mairie de la Capitale lance un appel aux dons venant des particuliers ou entreprises dont la réception se tient tous les matins de 8 à 12h à l’hôtel de ville, Analakely.
Depuis mardi dernier, une enquête sociale a été menée par ledit ministère afin de connaître les familles de ces sans-abris, leurs villes natales, ainsi que les motifs qui les poussent à dormir dans les rues et les tunnels.
Non seulement, cette mesure a été prise afin de limiter la circulation de ces gens durant le jour et la nuit, dans le cadre de la propagation du coronavirus, mais aussi de les rassembler afin de leur donner une nouvelle chance dans la vie. En effet, ils bénéficieront d’une protection sociale et de formation professionnelle. Outre Antananarivo, toutes les autres Régions sont également concernées par cette action.
Anatra R.
Des mesures d’urgence pour soutenir les entreprises. La crise sanitaire touche principalement le secteur du tourisme et les entreprises franches. Les opérateurs dans ces domaines sont actuellement contraints de recourir au chômage technique de leurs employés. Suite à une rencontre avec le secteur privé, le Gouvernement a pris plusieurs mesures économiques et fiscales, mardi dernier. Comme il a été convenu lors de cette réunion, le paiement des charges sociales sera suspendu. La société peut recourir au délai de paiement à l’amiable, notamment le règlement de la cotisation de sécurité sociale due pour le premier et le deuxième trimestre de cette année.
Il faut savoir que des obligations sociales s’imposent à l’employeur dès l’embauche d’un employé. Il s’agit de son affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) et aux services médicaux inter-entreprises afin de couvrir la maladie ou la maternité des employés. Par ailleurs, les salariés bénéficient d’une indemnité mensuelle dans le cadre du plan social d’urgence Sociale instauré, tel qu’a été annoncé par le Président de la République. A noter que ces décisions ont été prises pour permettre aux entreprises de mieux organiser leur trésorerie. Etant donné qu’il faut valoriser la monnaie nationale malgré le contexte économique, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandrato lève les pénalités pour ceux qui rapatrient leurs devises à 80 %.
Outre le report du paiement des impôts, le ministre de tutelle a également annoncé d’autres dispositions fiscales. Le Fisc réduit et exonère les dépenses sociales complémentaires engagées dans la lutte contre le coronavirus. Par ailleurs, l’institution lève tous les contrôles fiscaux pour les entreprises qui font des efforts afin de poursuivre leurs activités, et cela en dépit des difficultés que nous rencontrons aujourd’hui.
Solange Heriniaina
Les personnes testées positives au coronavirus ne sont pas seules dans ce combat. C’est le message que la Première dame a véhiculé au cours d’une action humanitaire organisée, avant-hier.
Des paniers garnis ont été offerts gracieusement par la Première dame, Mialy Rajoelina et son équipe à travers l’association Fitia aux personnes en confinement du Centre hospitalier universitaire (CHU) Andohatapenaka. La nuit de mardi dernier, les 19 personnes mises en quarantaine auprès de cet établissement sanitaire, déclarées positives au Covid -19, ont reçu des paquets remplis de mets. Cette aide se compose notamment d’aliments qui renforcent les défenses immunitaire dont du lait et du miel. A cela s’ajoute la spiruline qui est un des aliments regorgeant de qualités nutritionnelles. Des produits naturels malagasy constitués d’huile « Ravintsara », Mandrava sarotra et tant d’autres encore ont été également distribués à ces individus contaminés. En effet, il n'existe pas encore de traitement spécifique au coronavirus. Toutefois, en adoptant une alimentation saine et équilibrée, les personnes infectées peuvent atténuer leurs symptômes.
Outre cette donation, la présidente de ladite association n‘a pas omis d’écrire des mots de réconfort aux personnes en confinement qui suffisent parfois à faire renaître l’espoir. Et cela aussi dans le but de les rassurer dans leurs traitements.
Par ailleurs, une visite a été effectuée par la même équipe au Centre hospitalier universitaire Anosiala, l’autre site de prise en charge des cas suspects entre autres.
KR.
Au cours de son allocution quotidienne d’hier soir, sur la télévision nationale malagasy, le Président de la République a annoncé des primes pour le personnel de santé. Une manière concrète de soutenir et d’encourager « ces héros » qui sont sur le pont jour et nuit pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
La veille, le Chef de l’Etat avait annoncé des aides alimentaires et financières accordées aux personnes victimes des répercussions des mesures prises dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire décrété dans le pays. Une partie de l’opinion publique de dénoncer ainsi le « deux poids de mesures », estimant que le personnel de santé devait aussi bénéficier de faveurs similaires. Lors de son allocution d’hier, le Chef de l’Etat a tenu à remettre les points sur les « i ». « Les mйdecins les infirmiers et les paramйdicaux sont en premiиre ligne du front de la lutte contre le coronavirus. Il faut les soutenir. Je sais reconnaоtre la valeur de ces « militaires » qui prennent des risques pour prendre notre dйfense. Il y a des choses que l’on n’est pas forcй de dire », réplique-t-il.
Le Président de la République annonce ainsi la dotation en matériels pour améliorer les conditions de travail du personnel de santé et surtout une prime de risque à tous les membres du personnel de santé, principalement ceux qui officient à l’hôpital Manarapenitra d’Andohatapenaka et à l’Hôpital d’Anosiala. En outre, le Président annonce le paiement dès ce jour du présalaire des internes en médecine de tous les hôpitaux de la Grande île. Il estime que le temps des critiques doit être révolu et appelle à encourager le personnel de santé. L’annonce en tout cas a reçu un bon accueil au niveau de l’opinion. Notons qu’aucun cas de contagion local n’a été recensé dans le pays. Aucun membre du personnel soignant n’a ainsi contracté le virus à l’heure actuelle malgré les conditions difficiles.
Dans le même ordre d’idées, pour favoriser le maintien de l’économie, le Président annonce également des mesures économiques. Il cite notamment le report des déclarations et du paiement de l’impôt synthétique, la suspension des contrôles fiscaux et avis aux tiers détenteurs, jusqu’au 31 mai 2020, le non-report des déclarations de la TVA et de l’IRSA. Le Chef de l’Etat rapporte également le report du paiement des échéances bancaires et des crédits immobiliers. Ces impôts constituent un manque à gagner de près de 115 milliards dans les caisses de l’Etat, indique Andry Rajoelina. Ces « concessions » ont toutefois été prises pour éviter le chômage technique et pour ne pas léser les employés du privé, précise-t-il.
Durant ses propos, le Président de la République a en tout cas donné rendez-vous pour le 4 avril prochain pour une évaluation de la situation de la pandémie à Madagascar. Soit plus de quatorze jours après le dernier vol de passagers ayant atterri à l’aéroport international d’Ivato. Il dit toutefois, que jusqu’ici la stratégie mise en place a porté ses fruits. Toutes les personnes susceptibles d’être porteurs du virus sont connues. Les 145 personnes à bord du vol MD051 ont tous été dépistés. Un seul a été dépisté positif au coronavirus. D’ailleurs, toutes les autres personnes ayant débarqué récemment à Madagascar sont identifiées. Celles-ci seront toutes dépistées, annonce le Chef de l’Etat. Et lui d’annoncer l’arrivée du cargo transportant les dispositifs de dépistage rapide du coronavirus et des différents matériels de protection, hier dans la soirée. En attendant, les mesures d’auto-confinement des passagers venant de l’extérieur restent en vigueur.
Le pays part en guerre. Les Malagasy vont ensemble au front pour combattre un ennemi invisible portant le nom de « coronavirus », baptisé mondialement par l’OMS sous l’appellation Covid-19. Une banale épidémie apparaissant en Chine mais se répand très vite à travers le monde dont Madagasikara et se mue en « pandémie ». Elle gagne l’Europe qui devient en temps record l’épicentre où des pays comme l’Italie, la France et l’Espagne en sont des foyers majeurs. Les pertes en vie humaine et les personnes contaminées se comptent par milliers. Madagasikara n’est pour le moment qu’au stade 1 de l’évolution de la maladie.
Le confinement est le moyen par excellence sinon l’arme redoutable pour combattre la propagation du coronavirus. L’effet positif du confinement s’est avéré efficace et vérifié dans plusieurs pays dont la Chine, pays de départ du Covid-19.
Les autorités malagasy, dès l’apparition des contaminations, n’ont pas hésité d’appliquer cette mesure de fer, le confinement, afin de limiter la propagation. Une prévention et une anticipation auxquelles les dirigeants ne peuvent pas éluder malgré les contraintes qu’elles imposent aux gens. Les autorités sous la direction de Rajoelina Andry assument leurs responsabilités et prennent toutes les mesures d’accompagnement qui s’imposent.
Les habitants d’Antananarivo et de Toamasina sont en confinement, consignés de rester chez soi. Seule une personne par famille ou par foyer est autorisée à sortir une fois, de préférence, pour le besoin du marché quotidien ou pour d’autres motifs inévitables (raison de maladie ou de travail). Ceci est un ordre ! Il n’y a aucune alternative. Pas d’état d’âme ni de fantasmes encore moins de vagues inutiles ! Tout le monde reste à la maison du moins à Tanà et à Toamasina.
Le Président Rajoelina, à travers ses interventions tous les soirs en direct des chaînes nationales, RNM et RTM, reconnait les impacts négatifs de cette disposition incontournable sur le quotidien des gens, en particulier ceux qui dépendent d’une vie de subsistance. Or, la grande majorité des masses populaires vivent au « jour le jour » (ny ho hanina anio tadiavina anio). Ainsi, le confinement obligatoire risquant de durer quelque semaines ou plus influe difficilement sur la vie quotidienne de la majorité des gens.
En tant que personne responsable et conscient de la tourmente de son peuple, Rajoelina prévoit des « mesures d’urgence sociales ». Le Centre de commandement opérationnel sous la direction effective du Premier ministre cogite dans la pratique sur les détails de mise en œuvre des directives du Chef de l’Etat. Notons que Andry Rajoelina en personne supervise les opérations et le Gouvernement et des élus (députés) assurent l’exécution sur terrain. C’est lui en personne qui se charge de la lourde voire délicate tâche de la Communication. Rajoelina ne laisse pas aux seconds couteaux le soin de transmettre aux concitoyens les informations utiles.
Des compensations financières sont prévues au profit des personnes dont les activités se voient être perturbées par le confinement obligatoire. Les « Tsena Mora » seront également mobilisés.
A nous tous d’obéir, encore une fois, sans état d’âme ni fantasmes ni vagues. « Je ne sors pas pour me protéger et pour sauver la vie des autres ». Une devise simple mais très efficace, une question de vie ou de mort ! « Aina ity hoy Rainimanonja ! » Alors, confinons.