Le ton monte chez les autorités étatiques. A J+6 de l’application des mesures de confinement contre la propagation du coronavirus à Antananarivo et Toamasina, le laisser aller se fait encore sentir au sein de la population tananarivienne. Bon nombre de citoyens osent encore braver les interdictions de sortir et de circuler dans les rues. Une disposition qui constitue pourtant le seul moyen d’endiguer la prolifération du Covid-19. Les efforts déployés par l’Etat et l’ensemble du corps médical ne seront que vains si les gens continuent encore de multiplier les contacts dans les lieux publics comme les marchés, entre autres. La publication émanant du Centre de commandement opérationnel (CCO) d’Ivato sur un nouveau cas confirmé qui touche une personne contact a suscité l’inquiétude chez la population. Cela signifie, en effet, que des personnes autres que celles qui ont pris des vols en provenance des pays européens sont à risque et peuvent à tout moment être porteuses du virus.
Pour renforcer les dispositions de l’Etat, les principaux responsables concernés au sein du Gouvernement ont haussé le ton lors de leurs interventions sur la chaîne nationale, hier. A l’instar du ministre de l’Intérieur, Tiana Harivelo Razafimahefa qui a réitéré les consignes à l’endroit de la population. « Restez chez vous », a presque supplié le ministre à plusieurs reprises. Il n’a pas manqué d’en appeler à la prise de responsabilité de certains parents qui laissent encore leurs enfants dans les rues. « Protégez – vos enfants, ne les laisser pas sortir », a – t – il affirmé.
Après l’avertissement, place à la répression
Pour sa part, le ministre de la Défense nationale, le Général Rakotonirina Léon a prévenu, de manière claire et stricte, ceux qui s’entêtent encore à enfreindre les règles. Après plusieurs jours de sensibilisation et d’avertissement, les Forces de l’ordre passent désormais à la répression. Par conséquent, un renforcement des dispositifs de restriction ont été observées, depuis hier à midi. Les éléments de l’Armée ont désormais grossi les rangs des agents de la Police nationale et de la Gendarmerie qui sont postés dans plusieurs coins de la ville afin de dissuader les gens de sortir dans les rues.
Un déploiement impressionnant d’hommes en treillis a été observé au niveau du centre – ville où toute personne tentant de sortir ou de circuler a été systématiquement renvoyé à son domicile. En quelques minutes, l’endroit a pris l’allure d’une ville morte car déserté par les piétons. Idem pour les quelques conducteurs de véhicules ayant encore tenté le déplacement dans les rues de la Capitale mais qui ont été contraints de s’arrêter ou de rebrousser chemin.
La Rédaction
Demain, nous célébrerons le 73e anniversaire de la lutte pour la libération nationale. Mais la commémoration des événements les plus douloureux de l’histoire contemporaine du pays se déroulera dans une ambiance morose imposée par la propagation du Covid-19. En effet, les cérémonies, sur l’étendue du territoire, sont annulées à l’exception d’une seule au Mausolée sis à Avaratr’Ankatso mais avec des mesures de restriction et de sécurité très strictes.
Selon l’historien Solofo Randrianja, l’érection de la première stèle commémorative du 29 mars 1947 et la commémoration de la journée du 29 mars 1947 par l’Etat, avec le changement des noms de rue dans les grandes villes malagasy, étaient décidées lors du 10e congrès du parti gouvernemental – Parti social démocrate (PSD) – tenu en septembre 1966, sur proposition de « l’aile marchante du PSD », courant du parti mené par André Resampa, ministre d’Etat chargé de l’Intérieur.
« Par la force des choses, la commémoration de 1967 a eu le mérite important d’avoir créé le précédent qui permettra d’engager des débats sur des questions longtemps tabou. Mais le "travail de mémoire" plus que le "devoir de mémoire" est un travail collectif de deuil, s’y soustraire expose au "cercle infernal de l’inculpation-disculpation". Elle a permis de poser la nécessité d’ériger la stèle comme un lieu de mémoire à fréquemment visiter car incarnant ce travail collectif », note l’auteur.
Marque extérieure et palpable
Mais le choix du lieu à Antananarivo créait des polémiques. L’historien, dans un écrit, les relate de cette façon : « Cette aile semble de plus en plus s’imposer au sein du parti comme en témoignent les réactions dans Ny Marina (PSD) du 2 octobre 1964, l’érection d’une stèle à la mémoire de ceux qui sont morts pour l’indépendance de Madagascar a été décidée par le conseil municipal de Tananarive. La stèle sera érigée là où se dressait autrefois la statue de Gallieni. Nous nous élevons contre, car c’est là une idée de gens pourris d’orgueil. C’est la ville de Moramanga qui devait être choisie et non Tananarive où il n’y a pas eu un seul nationaliste tué en 1947. Nous demandons au ministère de l’Intérieur de rejeter cette décision ».
Le chercheur rapporte aussi des passages, lus dans le journal Hita sy Re du 27 janvier 1968, suivants : « L’acceptation par le gouvernement malgache de faire de la journée du 29 mars une journée nationale du souvenir célébrée chaque année plaît énormément. Mais la commémoration en pensée... ne suffit pas. On a besoin... d’une marque extérieure et palpable d’un monument concret... Chaque année, des dirigeants malgaches en compagnie de représentants du gouvernement français, etc. déposent des gerbes au monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la France... On éprouve un tiraillement à cœur en voyant cela ». Cette année, tous les Malagasy se commémoreront à juste titre le 29 mars 1947 avec « un tiraillement à cœur ».
L’acte citoyen le plus important
La célébration de premier anniversaire du Tagnamaro initié par le ministère de la Communication et de la Culture est un autre acte citoyen suspendu par la pandémie à coronavirus. La cérémonie prévue à cet effet était prévue se tenir le 21 mars dernier dans l’enceinte du lycée d’enseignement général Jean-Joseph Rabearivelo à Analakely. La date a coïncidé avec la journée des poètes où l’érection d’une stèle était au programme, outre une opération de reboisement. La situation d’exception a poussé les responsables à tout ajourner.
Le confinement total met également en stand-by le processus de Révision annuelle de la liste électorale (Rale) enclenché depuis le 1er décembre. Du 10 mars à la fin de ce mois, tous les citoyens sont invités à se rendre au bureau de fokontany pour vérifier si leurs noms sont bien inscrits sur la liste électorale ou si les mentions à leur sujet comportent des erreurs à corriger. Des spots radio et télé ont été diffusés dans ce sens juste à la veille de l’état de nécessité d’urgence décrété le 21 mars.
Puisque les mesures de confinement total interdisent tout déplacement jugé non essentiel hors de chez soi, l’invitation d’aller au bureau de fokontany n’est plus de vigueur. Les stations radio et télé ont du reste cessé de diffuser les spots au profit de la lutte contre le coronavirus. Par ailleurs, presque tous les lieux de travail sont restés fermés jusqu’à nouvel ordre. Malgré tout, rester confiné chez soi jusqu’à l’extinction de l’ennemi commun, le Covid-19, demeure l’acte citoyen le plus important, voire même vital, dans le contexte actuel de solidarité obligée.
M.R.
4 nouveaux cas recensés. 298 tests sur les passagers et sujets contacts ont été effectués par l'Institut pasteur de Madagascar (IMP) jusqu'à hier vers midi. 23 d'entre eux ont été déclarés positifs au coronavirus. C'était le dernier chiffre publié par le Centre de commandement opérationnel d'Ivato (COVID-19). Tel est le nombre total des personnes testées positives au COVID-19 à Madagascar lors du récapitulatif d'hier à 12 heures 30 minutes. De nouvelles contaminations se sont rajoutées aux 19 enregistrés mercredi. Selon le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, porte-parole dudit centre hier, les cas confirmés à Madagascar constituent toujours des cas importés faisant partie des vols arrivés entre le 17 et le 19 mars.
Suite à une récente décision ministérielle, les demandes d'autorisation exceptionnelle de circuler, sont désormais à retirer à la gare routière d'Andohatapenaka (Maki), et non plus au centre de commandement opérationnel COVID-19 (CCO) à Ivato. Mais là encore, Tiana Razafimahefa, le ministre de l'Intérieur est très explicite sur ce sujet. Pour circuler le jour, les demandeurs doivent soumettre deux lettres sous pli fermé (sous chemise) auprès des responsables à la gare routière d'Andohatapenaka. L'une est adressée au ministre de l'Intérieur. La seconde doit comporter, notamment pour les entreprises, la liste des véhicules, mais aussi le nombre de places dans ces derniers, enfin la liste des agents à transporter.
En action en cette situation d'urgence sanitaire face au coronavirus. Les membres de l'association Fitia se sont dépêchés hier au marché d'Anosibe pour sensibiliser les occupants sur les gestes à adopter pour prévenir la contamination du COVID-19. Cela a été également l'occasion pour la Première Dame, représentée par son équipe, de distribuer des Equipements de protection individuelle (EPI).
Un enregistrement d'une voix féminine, avançant un bilan de 200 cas confirmés du coronavirus à Antananarivo, 70 autres à Toamasina ainsi que la mort de la jeune fille de 19 ans a fait le tour des réseaux sociaux, en début de semaine. Sitôt, la fausse déclaration de cette femme a causé une panique générale de la population, non seulement à Antananarivo, mais aussi dans les autres régions qui ne sont pas encore concernées par la menace. D'ailleurs, ces dernières vont jusqu'à interdire les Tananariviens de rejoindre leur ville dans le contrainte de contaminer les autres. D'autant plus qu'elle a prétendu être une journaliste et avoir été menacée de ne pas divulguer cette information. Face à cette situation, les Forces de l'ordre offrent une prime de 5 millions d'ariary à toute personne qui dispose des renseignements pour reconnaitre l'identité de la femme.
Andrianampoinimerina, 1787-1810, le grand monarque de l'Imerina, fut un grand guerrier. On le reconnut aussi comme étant un roi sage, intelligent ettempérant et qui respecte profondément son peuple. En fait, le point focal de sa sagesse réside sur le fait qu'il ne gouverne pas seul. Il se fait entourer d'éminents conseillers qu'il choisit bien. Bref, Andrianampoinimerina a l'étoffe d'un véritable chef. Et on l'accepte, on le respecte.
En cohérence avec l'évolution technologique. Pour faciliter au maximum le quotidien des consommateurs, la JIRAMA poursuit la diversification des moyens de paiement. En plus des paiements par mobile money, s'acquitter de ses factures sur Messenger devient également possible, et ce, à compter du mois prochain.
Chômage partiel pour les salariés, chômage technique pour les entreprises, une réduction des activités pour les indépendants. Le ministère de l'Economie et des Finances a publié une note concernant les mesures économiques et fiscales pour affronter cette crise sanitaire. Le Gouvernement et le secteur bancaire se sont mis d'accord sur la mise en place d'un moratoire dans le remboursement d'un crédit bancaire au profit des entreprises lors de leur rencontre mardi dernier. En effet, selon les derniers rapports du baromètre sur l'industrialisation, 68,57% des industriels ont recours aux services bancaires afin de financer leurs investissements, et 60% pour les Besoins de fonds de roulement (BFR).