Fonctionnaire au sein d’un département ministériel. Il a dû faire face à plusieurs difficultés pour réussir ses études et pour décrocher ce poste, notamment avec sa perte de l’audition en classe de seconde. Ce portrait d’Elie Anselme Harivelo rapporte une bonne leçon de persévérance d’un Malagasy vivant avec un handicap et est dédié aux malentendants en cette semaine internationale des personnes sourdes.
Il est jeune, sympathique, discret mais laborieux. Elie Anselme Harivelo ne supporte pas le mensonge, la discrimination et surtout le fait de rabaisser les autres. Il avait une enfance rayonnante au bord de la mer de Morondava où il a passé son enfance avant que ses parents déménageaient à Fianarantsoa. Il a grandi et a échangé sans difficulté avec les « entendants » jusqu’en 1992, l’année où sa vie a basculé. « En classe de seconde, j’étais en train de suivre normalement un cours quand, soudainement, j’ai senti un bourdonnement dans mes oreilles. Le prof a continué d’expliquer des leçons mais je n’entendais plus rien d’autre que ce bourdonnement », se rappelle-t-il. Elie, actuellement malentendant, a perdu l’audition depuis ce moment. Il ne connait pas la cause de cet handicap jusqu’à maintenant. « Je ne suis plus en phase avec les informations. A l’école, j’ai perdu progressivement des vocabulaires. A la maison, je ne pouvais plus écouter la radio mais je m’intéresse uniquement au visuel comme la TV », a- t-il remarqué.
Titulaire d’un DEA…
Malgré les difficultés endurées par ce handicap soudain, Elie a quand même continué ses études, en s’armant de courage et d’optimisme. Il a choisi la filière physique-chimie à l’université de Fianarantsoa. « Je voulais devenir un scientifique. Cela demande beaucoup de travail et de courage, mais mes amis entendants m’ont beaucoup aidé à l’université », reconnait-il. Il a pu obtenir le diplôme de maîtrise à Andrainjato avant de poursuivre ses études à l’université d’Antananarivo. En 2006, il a décroché le Diplôme d’études approfondies (DEA) en « physique nucléaire et physique théorique». Il a pu atteindre son objectif grâce à ses efforts et sa volonté d’aller de l’avant. En ce moment, notre invité du jour travaille au sein du ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme comme fonctionnaire en charge de la maintenance du réseau. « Mes collègues sont sympas car ils comprennent la complémentarité de nos différences », constate- t-il quant à son intégration dans son milieu de travail. D’ailleurs, il a gardé une bonne mémoire des règles de fonctionnement de la société malagasy.
De la persévérance pour mieux avancer
En racontant son histoire, son combat et son parcours, Elie veut exhorter les autres personnes handicapées à « persévérer dans les études pour accumuler des compétences. Sans cela, on ne peut pas avancer ». Il n’a pas manqué d’évoquer l’importance de la foi dans ce qu’on entreprend. « L’accès des personnes handicapées à l’emploi devrait être facilité pour assurer leur autonomie. Pour cela, elles doivent suivre une bonne formation professionnelle », s’exprime- t-il. « Au-delà de la sensibilisation de la communauté, les personnes sourdes doivent se prendre en charge, car nous sommes les premiers responsables de notre avenir », s’adresse- t-il aux malentendants.
Pour information, Madagascar enregistre plus de 200 000 personnes sourdes, dont certains ont perdu l’audition au cours de leur vie. Une partie d’entre eux communique avec la langue des signes tandis que d’autres savent faire la lecture labiale. Une minorité d’entre eux porte des appareils auditifs.
Recueillis par Patricia Ramavonirina
«E-bilan ». C’est le nom du nouveau module intégré dans la plateforme de télédéclaration de la Direction générale des impôts (DGI). Il s’agit d’une plateforme de télétransmission de la liasse fiscale qui sera intégrée par le portail e-hetra. La cérémonie de lancement s’est tenue, hier, au sein de la Direction générale des entreprises (DGE) à Amparibe. Ce fut le fruit du partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Conseil supérieur de la comptabilité (CSC), l’Ordre des experts comptables et financiers de Madagascar (OECFM) et la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM). « Nous devons reformer l’administration publique. E-bilan est la continuité des modules figurant déjà dans la plateforme digitale e-hetra pour ne citer que l’e-salariés. Cette digitalisation témoigne la volonté de la décentralisation des services publics», annonce brièvement Richard Randriamandrato, ministre de l’Economie et des Finances. Plus précisément, ce portail digital permet de déposer les états financiers et leurs annexes suivant le Plan comptable général (PCG) 2005, la balance générale des comptes suivant le PCG 2005, la déclaration annuelle de droit de communication ainsi que la déclaration en matière de prix de transfert. Cette nouvelle solution sera opérationnelle pour tous les usagers à compter du 1er janvier 2021. Le site comprendra trois espaces. Le contribuable saisit l’état financier, les experts comptables contrôlent et certifient les déclarations et enfin, les agents de la DGI réceptionnent et consultent les liasses fiscales.
Sécurisation et mobilisation des recettes publiques
Il faut rappeler que dans la législation fiscale actuellement en vigueur, les contribuables sont astreints à déposer auprès des centres fiscaux gestionnaires de leurs états financiers un certain nombre de documents. Le dépôt manuel des états financiers au niveau des centres fiscaux n’est pas sans tracasserie, aussi bien pour l’administration fiscale que pour les contribuables eux - mêmes, liée à l’élaboration et à la réception des états financiers. La mise en place de « e-bilan » épargne aux contribuables de longues files d’attente pour l’accomplissement de cette formalité qui doit accompagner la déclaration fiscale. Par ailleurs, la digitalisation de la réception et du stockage des dossiers par l’administration fiscale renforce la sécurisation des données et leur exploitation à différentes fins. « Un millier d’entreprises s’enregistrent chaque année. La digitalisation appuie à la facilitation de la réception et le traitement des dossiers des sociétés surtout dans ce contexte de pandémie. Par ailleurs, cela permet de sécuriser et de mobiliser la recette publique afin de financer les programmes de développement et lutter contre la pauvreté » déclare Marie Louise Dimond, représentant du PNUD à Madagascar. A noter que l’Etat ambitionne un taux de pression fiscale de 15% d’ici 2023.
Solange Heriniaina
A une semaine de la reprise des vols commerciaux internationaux à Nosy Be, toutes les parties prenantes sont en pleine préparation. Encore des derniers détails à régler. Dans tous les cas, ce sera seulement la compagnie aérienne d’Ethiopian Airlines qui ouvrira le bal, le 1er octobre prochain. En effet, jusque-là, selon les responsables au niveau du ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie (MTTM), « Seule cette compagnie a confirmé sa venue à cette date de reprise des vols commerciaux dans cette Région. D’après les informations communiquées par cette compagnie, une centaine de personnes devraient débarquer sur l’île le 1er octobre prochain. Il ne faut pas oublier qu’Ethiopian Airlines prévoit déjà de desservir Nosy Be avec une fréquence de trois vols par semaine, à savoir tous les mardis, jeudis et samedis ». Les quatre autres compagnies disposant d’un droit de trafics sur Nosy Be comme Air Link ou encore Air Austral n’ont pas encore communiqué un programme de vols définitif.
Dans tous les cas, la reprise des vols internationaux rime avec celle du tourisme. Au rythme où les choses évoluent, autant sur le plan sanitaire qu’économique, cette reprise se fera petit à petit. « Nous ne prévoyons pas l’arrivée de plusieurs milliers de touristes dès la réouverture de nos frontières. Au contraire, nous souhaitons à ce que le nombre de touristes évolue au fur et à mesure. Comme cela, le système de gestion pourra être adapté en conséquence. Le plus important aujourd’hui est la reprise du tourisme » explique Johary Rajosefa, coordonnateur général de projets au sein du MTTM.
En parallèle, le ministère prépare également la mise en place du protocole sanitaire dans les aéroports de Toamasina, de Taolagnaro et de Mahajanga. Ils devront, en effet, pouvoir accueillir des vols régionaux en toute sécurité à partir du 19 octobre prochain, comme le Premier ministre Ntsay Christian l’a annoncé dimanche dernier. « Toujours dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, nous mettons en place un protocole sanitaire dans les aéroports mentionnés tout comme à Nosy Be. Toutefois, le plus délicat pour ces Régions reste le contrôle de la circulation des personnes. Pour Nosy Be, c’est facile parce que c’est une île, mais là, nous devons trouver l’alternative adéquate », rajoute ce responsable. En tout cas, les autorités misent toujours sur la réouverture progressive du pays pour éviter une seconde vague de contamination.
Rova Randria
Décidément, ces derniers jours, les incendies font rage dans la Capitale et ses environs. Hier, au cours de l'après-midi, l'air était devenu pratiquement irrespirable dans la rue faite de pavés qui passe à Ampatsakana via la CNaPS, et cela à cause d'un grave incendie. Là, c'est un entrepôt, situé au pied d'un grand immeuble en cours de finition qui a pris feu, dégageant ainsi une fumée particulièrement épaisse, sinon âcre. Pire, au fur et à mesure que les flammes aient pris de l'essor, des craquements sinistres et des petites explosions se faisaient entendre de la construction en feu. Même si l'on ne déplore aucune perte en vie humaine, ni blessé, les dégâts sont très importants. Cependant, leur coût n'a pas été encore déterminé.
Un avertissement pour les loueurs illicites. Environ 70 pavillons de la Commune urbaine d'Antananarivo, se trouvant au marché d'Ampanotokana, sont transformés en local illicite depuis 2011. Après que le maire de la Capitale, Naina Andriantsitohaina, s'est penché sur l'assainissement des pavillons, villas et autres logements de la CUA, il est passé à l'action. Les occupants illicites des pavillons du marché d'Ampanotokana, et ceux d'Ambatomaro sont avertis pour quitter les lieux dans un délai de 15 jours. D'après ses explications, ces endroits sont destinés à l’habitation mais non pour effectuer du commerce.
Les flammes font des ravages ! Ces derniers temps, bon nombre de Communes urbaines et rurales enregistrent de cas d’incendies destructeurs. Les dégâts matériels y sont considérables, malgré l’absence de perte en vie humaine. Celui survenu le 12 septembre dernier à Tsiroanomandidy, touchant un magasin grossiste à cause d’un court circuit, en fait partie. Même origine pour l’incendie au Collège Notre Dame de Lourdes à Manjakandriana, samedi dernier. Les feux ont été difficiles à maîtriser pour les résidents qui s’en sont chargés. En fait, ces Communes ne disposent pas de corps de sapeurs-pompiers, malgré le nombre conséquent d’habitants et d’infrastructures qu’elles abritent.
Les contrôles routiers exigent des papiers en règle dont la présentation d’une carte grise. Or, aux dernières nouvelles, des milliers de véhicules n’en disposent pas à Antananarivo.
De l'incendie un peu partout. Au figuré comme au propre, l'édifice prend feu. Certes, on n'est pas encore au stade d'un incendie déclaré à 100%, calciné ou carbonisé, mais le feu avance. Et nous semblons nous préoccuper ailleurs, des foyers de feu détruisent nombre de bâtiments administratifs ou appartenant à des particuliers. Evidemment, nos princes au pouvoir ont d'autres chats à fouetter surtout en cette période difficile plombée par l'état d'urgence sanitaire. Néanmoins, il faut se rendre à l'évidence. L'ancien président français Jacques Chirac commençait son discours à Johannesburg le 2 septembre 2002 lors du Quatrième Sommet de la Terre, par cette historique phrase devenue célèbre depuis « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Descente inopinée. La ministre de l'Environnement et du Développement durable, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, effectue actuellement une tournée dans la partie sud-est du pays. Cette tournée a surtout comme objectifs de constater de visu tous les problèmes rencontrés par le secteur de l'environnement dans cette partie de l'île et d'ouvrir la discussion avec les acteurs concernés pour dégager des solutions. En passant dans la Région d'Anôsy, la ministre a ainsi fait une mission de contrôle auprès de l'industrie minière QMM, exploitant l'ilménite à Taolagnaro. « Après l'obtention du permis environnemental auprès de l'Office national de l'environnement, l'industrie doit s'engager à respecter les normes sociales et environnementales qui y incombent. Par la suite, le ministère pourra contrôler si c'est vraiment le cas », a notifié la ministre de l'Environnement et du Développement durable.
L’offre largement inférieure à la demande. La pandémie a boosté les besoins en produits « bio » à l'échelle mondiale, à l’exemple des huiles essentielles qui ont connu un accroissement fulgurant en termes d’exportation. Etant donné que ce type de produit permet d’accumuler des devises et contribue à hauteur de 94 millions d'euros dans la balance commerciale du pays, le Syndicat malgache de l'agriculture biologique (SYMABIO) a signé une convention de partenariat avec le programme « Fihariana » afin de promouvoir et développer l’agriculture biologique dans le pays. L’objectif étant de reconvertir les agriculteurs vers le bio. A l’heure actuelle, les 25 000 paysans travaillant avec les soixante membres du syndicat s’avèrent insuffisants pour approvisionner le marché extérieur.