Le Centre opérationnel Covid 19, sis dans l’enceinte du « Mining Business Center » à Mamory Ivato, a été inauguré hier dans la matinée par le Président de la République, Andry Rajoelina. Ce sera le centre névralgique des opérations destinées à lutter contre la propagation du coronavirus à Madagascar. Présidé par le ministre de l’intérieur et vice-présidé par le ministre de la Santé, ce centre - composé notamment de 12 ministères, du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes, de la Présidence et de la Primature - comprendra 5 cellules : informations, conduite, logistique, anticipation (manœuvres futures), communication. Ce centre de commandement sera également chargé de distiller les informations officielles et complètes sur la lutte contre la pandémie. Un point de situation sera émis depuis ce centre à partir de 13 heures chaque jour. Les déclarations quotidiennes du Président de la République à 20 heures, sur la TVM et la RNM, partiront également de ce lieu. Deux émissions que tous les médias de la Grande île sont tenus de retransmettre, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire en place dans le pays. Il a par ailleurs été annoncé durant l’inauguration que les sanctions contre ceux qui diffusaient des fausses nouvelles seraient renforcées. Ce centre a par ailleurs appelé au respect des mesures édictées par le Gouvernement.
Le centre est doté de 70 véhicules équipés de GPS déployés dans le cadre du suivi de l’état de santé et du respect des consignes de mise en confinement de la part des passagers ayant débarqué dans la Grande île récemment. Le centre opérationnel Covid-19 mobilise 1 410 médecins et 1 381 paramédicaux, et dispose de 11 ambulances et de 6 cliniques mobiles.
La Rédaction
Une audace inquiétante. Tel pourrait-on qualifier l’attitude d’un grand nombre de citoyens malgré la menace du coronavirus qui constitue pourtant un danger sanitaire bel et bien présent à Madagascar. Avant-hier dans la soirée, les consignes du Président de la République, Andry Rajoelina ont été claires et fermes : il faut limiter voire annuler toutes formes de circulation de personnes et de véhicules dans la rue. « Tout le monde doit rester chez lui », a ordonné le Chef de l’Etat. Une recommandation qui traduit concrètement l’application d’un confinement en vue de limiter la propagation du Covid-19. Malgré tout, certains individus qui ne semblent pas encore conscients de la situation osent encore braver les interdictions pour « danser avec le diable ».
En effet, la cessation de travail des « taxi-be » n’a pas empêché l’affluence de piétons dans les rues durant la matinée d’hier. Pire, aucune mesure de protection n’a été suivie, à savoir le respect de la distance d’un mètre, entre autres. Certains se sont contentés de porter une cache-bouche tout en poursuivant leurs activités quotidiennes. Pourtant, selon les recommandations des médecins, il est nécessaire de remplacer ces masques au moins toutes les deux heures pour éviter d’attraper d’autres bactéries, outre le risque de transmission du virus. Malgré l’interdiction d’opérer, des taxis circulaient encore dans la journée d’hier.
Menace de sanctions
Il faut savoir que Madagascar n’est pas le seul pays du monde à appliquer les mesures de confinement. Les mêmes dispositions sont déjà appliquées dans d’autres pays comme l’Italie, les Etats-Unis, la France où le nombre de morts dépassent la centaine tous les jours. Il en est de même pour nos voisins des îles de l’océan Indien comme l’île Maurice et La Réunion. Les mesures sont respectées par une grande partie de la population en dépit de quelques récalcitrants. Dans l’hexagone, certains membres du personnel médical n’ont pas hésité à montrer des images chocs de patients au bord de l’agonie afin d’interpeller leurs compatriotes à rester à la maison pour ne pas attraper le virus.
A Madagascar, le laisser-aller semble encore gagner du terrain. Il ne faudrait pourtant pas attendre qu’un ou des décès soient déclarés pour respecter les consignes de confinement. Les autorités malagasy ont déjà évoqué l’exemple chinois qui a combiné civisme et discipline afin de vaincre le coronavirus.
Au vu de la situation actuelle, l’Etat devra encore monter de plusieurs crans en terme de renforcement de la discipline, quitte à recourir à des forces ou des pressions militaires pour dissuader voire sanctionner les indisciplinés.
5 nouveaux cas enregistrés
Le nombre de cas de coronavirus à Madagascar augmente. Cinq nouveaux cas ont été recensés. L’annonce a été faite par le Président Andry Rajoelina, hier à 20 heures sur le plateau de la TVM. Le nombre de cas avérés sur le territoire se porte désormais à 17 au total. Cependant, aucun décès n’a été enregistré, précise-t-il.
L’état de santé de ces personnes fait l’objet d’un suivi. Le Président de la République indique que ces personnes contaminées ont voyagé à bord du même avion en provenance de France. Et lui de poursuivre en indiquant que les passagers de ce même vol feront l’objet d’un nouveau dépistage. Il appelle à cette occasion toutes les personnes qui sont arrivés sur le territoire national récemment à respecter les engagements d’auto-confinement. En parlant de la décision de confinement qui concerne Antananarivo et Toamasina, le Chef de l’Etat affirme que la décision a été suivie par 80 à 90 % de la population. Un suivi particulier sera accordé aux 10 % restants, assure-t-il, appelant tout le monde à respecter les mesures prises. Le Président soutient que la lutte contre le Covid-19 passe d’abord par la discipline personnelle.
Sur un autre sujet, réagissant notamment aux incompréhensions relatives à la décision étatique de ne pas forcer les entreprises privées à fermer leurs portes, Andry Rajoelina répond que le pays se trouve encore au stade 1 de la pandémie. C’est toujours dans cet objectif que les « Tsena mora » ont été mis en place et que l’Etat va procéder à la fixation des prix au niveau des grossistes. Un suivi sera effectué par le ministère de tutelle et les Communes.
La Rédaction
Intraitables. Est-ce le mot « confinement » qui n’est pas compris par la société malagasy ou c’est la mentalité qui doit être à revoir, même par rapport à ce réel danger qui sévit actuellement à Madagascar. Durant la journée d’hier, la population tananarivienne a adopté les mêmes comportements qu’en jour normal. Le message clair du Président de la République de n’envoyer qu’une personne à la fois afin de faire les courses n’a pas été suivi. Outre ceux qui doivent rejoindre leur lieu de travail, des gens pressés ont envahi les trottoirs, sans respecter la distance d’un mètre entre deux personnes. Les marchés ont été toujours animés avec beaucoup plus de clients. De longues files d’attente ont été aussi aperçues au niveau des pharmacies et des agences JIRAMA. Quelques passants ayant accepté de discuter ont avancé des cas de nécessité.
Pour Sitraka N., c’est le moment propice pour lui de se rendre chez une connaissance pour prendre des matériels indispensables à son petit boulot, étant donné que son principal travail est affecté par cette pandémie de Covid-19. « Même en parcourant à pied le trajet 67ha - Ivandry, je vais essayer de revenir avant midi pour ne pas paraître indiscipliné même si je le suis déjà. Il faut bien survire ! », a-t-il souligné. Quant à un père de famille présent à une agence de la JIRAMA, il n’a pas voulu sortir mais des problèmes doivent être résolus avant que la situation ne se dégrade. « La JIRAMA va couper notre électricité si je m’y rends pas personnellement pour régler des impayés » a-t-il déclaré.
En outre, l’organisation du « Tsena mora » n’a pas facilité l’application des mesures. Du côté de l’Ecole primaire publique d’Andavamamba, une cinquantaine de mères de famille se sont bousculées devant le portail dudit établissement scolaire pour se procurer de PPN, sans se soucier de la transmission d’un virus quelconque. « C’est l’occasion ou jamais de faire des provisions comme les personnes fortunées lors du week-end dernier. Et il faut s’entremêler pour disposer d’un sac rempli puisque nous n’avons pas les moyens de faire des achats dans des grandes surfaces. Avant ce coronavirus, il est encore question de survivre. Il faut bien que mes enfants soient bien nourris pour combattre cette pandémie », avance Natacha, mère de 4 enfants habitant à Andavamamba Ambilanibe.
K.R.
Les éléments de la Police nationale sont fermes quant à l’application de la loi, face à la menace de propagation du coronavirus dans la Capitale. Après la déclaration du Président de la République, Andry Rajoelina, lundi dernier, sur l’arrêt des transports en commun, c’est à dire les coopératives desservant la zone urbaine et suburbaine, les taxis-brousse reliant Analamanga et les autres Régions, des « taxi-be » et taxis-ville ont encore poursuivi leurs activités et transporté des passagers dans la matinée d’hier. Sur ce, les Forces de l’ordre ont été intransigeantes et ont retiré la licence de ces véhicules.
Comme d’habitude, certains transporteurs ne respectent pas les mesures prises. Face à cette situation, le responsable au sein de la Police nationale a affirmé que des sanctions seront infligées aux transporteurs indisciplinés. Dans les gares routières, des passagers espèrent encore trouver des taxi-brousses pour atteindre d’autres Régions, mais en vain. Pour rappel, seuls les véhicules de transport des marchandises peuvent encore poursuivre leurs activités.
Anatra R.
Les opérateurs ne sont pas sur la même longueur d’onde. Après l’annonce du confinement fait par le Président de la République, Andry Rajoelina, dans la nuit du dimanche dernier, tous les employés du secteur public ont cessé toute activité, sauf ceux œuvrant dans le domaine de la santé et celui de la communication, sans oublier les Forces de l’ordre. Pour le secteur privé, les entreprises sont loin de s’être mis d’accord. En effet, les mesures prises diffèrent en fonction du domaine d’activité. A titre d’exemple, une entreprise spécialisée dans le traitement des données informatiques a déjà pris les devants depuis plus d’une semaine. « Nous avons notamment organisé des essais afin de voir la possibilité pour nos collaborateurs de travailler chez eux, en cas de confinement. Dans ce contexte, nous leur avons donc fournis les conditions nécessaires pour qu’ils puissent effectuer leur travail à distance. Actuellement, nos activités ne seront donc pas ralenties et continueront tout au long des prochains jours », a expliqué un employeur.
Afin d’éviter des déplacements inutiles, d’autres chefs d’entreprise ont avisé leurs employés dès que l’intervention du Président de la République a pris fin. Pour les entreprises moins prévenantes, les employés sont notamment tous venus au travail pour recevoir des consignes et rentrer tous chez eux après.
Toutefois, des employés se plaignent de la non-prise de conscience de certaines sociétés. « Nous avons été tous convoqués au bureau dès 9h du matin, et ce, hormis les problèmes de transport. Une fois arrivés, les responsables nous ont distribué des protections pour nos casques de travail, et c’est tout. Aucune mesure de prévention ou de protection des employés n’a été mise en place », déplore un jeune employé travaillant du côté de Tanjombato. Et ce n’est pas un cas isolé.
Pour prévenir toute propagation, des visites de contrôle devraient aussi être faites au niveau des entreprises, contraintes de fonctionner malgré la mesure de confinement, afin de voir si elles ont adopté les dispositions nécessaires et requises.
Rova Randria
Après la déclaration du Président de la République de retracer les passagers ayant débarqué à Madagascar depuis le 7 mars et venant d’Europe, c’est le branle-bas de combat pour retrouver certains d’entre eux. Un avis est lancé hier à travers les chaînes publiques et les sites de certains ministères pour que ces passagers se manifestent auprès des autorités. Cinq parmi les 22 personnes annoncées sur la liste ont de suite pris contact avec les responsables tandis que les autres restent encore, du moins à l’heure où nous mettons sous presse, à rechercher.
Il s’agit de :
• Halier Jean François
• Ahmed Ahmed Aly
• Rasoarimalala
• Rasoarimalala Evelyne
• Noguer Jaine
• Benjanon Vainchten
• Duman Patricia Chantal
• Duman Claude Emile
• Beria Henri
• Allano Aurore Mahery Marion
• Leante Bazatry Clairette
• Rakotoarimino Sherridan
• Kessaria Novraly
• Abassbay Ep Illessaria Fatema
• Karim Salime Nazaraly
• Rasoanambinina Baovola
• Karim Salime Nazaraly
Le secteur des pavillons d’Analakely a été le théâtre d’un incendie vers 11h du matin, hier. Là, c’est le box n° 82 servant de boutique d’articles de mode qui a ainsi pris feu. En quelques minutes d’un feu intense, le petit local ainsi que toutes les marchandises qui se trouvaient à l’intérieur, ont été réduits en cendres. Outre la destruction totale de l’intérieur du petit réduit d’une surface d’à peine quelques mètres carrés, chaussures et habillements importés, etc., ont également péri. D’après notre interlocuteur, les dégâts sont estimés à plus de 80 millions d’ariary, le pavillon compris. Toutefois, l’on ne déplore aucune victime.
Notons que le sinistre s’est produit pendant l’absence du propriétaire, confinement pour cause de Covid-19 oblige ! Heureusement, les quelques personnes présentes sur place ont tenté de circonscrire les flammes avec les moyens du bord. Ils ont également essayé d’évacuer une partie des marchandises. Ce sont également eux qui ont alerté les sapeurs-pompiers. « Si les soldats de feu étaient arrivés un peu plus tôt, les choses n’en seraient pas arrivées là ! Nous n’avons pu pratiquement rien faire pour sauver, ni le local, ni les marchandises », commente l’un des témoins rencontrés sur les lieux. Seule consolation, les flammes ont pu être quand même maîtrisées à temps et elles ne s’étaient pas étendues sur les autres pavillons.
Pour le moment, la cause du sinistre n’a pas été encore élucidée. Le seul élément qui a filtré de l’affaire, c’est qu’un problème au niveau des installations électriques du secteur, visiblement trop précaires et vétustes, serait au moins une explication. Le pavillon a donc subi les contre-coups de cette précarité. « Le box ne dispose d’aucun équipement électrique car il n’est même pas électrifié », explique-t-il encore. Mais comment donc le feu a-t-il pu se produire et ravager ainsi le pavillon 182 ? D’après d’autres témoins, la réponse est à situer à la ligne de haute tension qui traverse sa toiture mais aussi celles des pavillons voisins. « C’était arrivé très vite. Nous avons entendu de sinistres crépitements. C’était le signe avant-coureur. Quelques secondes après, la fumée et les flammes ont déjà dévasté le 182 », relate une négociante de produits de première nécessite opérant sur les lieux.
Quelques semaines auparavant, un autre incendie a manqué de dévaster complètement une récente boutique de l’Esplanade, située à quelques pas des pavillons, vieux de plus de 80 ans. Là aussi, un problème au niveau de l’électricité, a été pointé du doigt. Cette succession de sinistres observée à l’endroit, prouve que le tout le système d’électrification du secteur entier, mérite d’être révisé totalement sous peine de voir une catastrophe se produire de nouveau.
Franck R.
Le ministère de la Justice fait une application stricte de la situation d’urgence sanitaire. Le ministre de la Justice et garde des sceaux Andriamahefarivo Johnny Richard a pris des mesures drastiques. La Justice tournera au ralenti pendant les 15 jours de situation d’exception.
La présence du coronavirus dans le pays assène un coup dur pour l’Administration publique. La Justice n’échappe à cette situation. La lutte contre la propagation de ce virus étant une affaire de tous, le ministre de la Justice a pris des mesures drastiques à cet effet. Des mesures qui font que ce secteur tournera au ralenti pendant la durée de la situation d’exception. Aussi, les Tribunaux ralentiront leur rythme. Les affaires correctionnelles et civiles, les instructions tournent presque au ralenti, tout comme le ministère public.
La Chambre de détention préventive, la Cour d’appel, le Pôle anti-corruption, la Cour de cassation, les Tribunaux administratifs, le Conseil d’Etat, les Tribunaux financiers et la Cour des comptes poursuivent les affaires courantes. Les audiences publiques sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Par contre, certaines juridictions peuvent faire des audiences à huis clos. Dans tous les cas, même si la Justice ralentit sa vitesse, les agents sont incités à faire preuve de prudence et à se protéger, tout en protégeant les autres.
Détenus presque isolés
La mesure prise par le ministre de la Justice touche également les détenus. Aussi, ils sont presque isolés afin que le coronavirus n’atteigne pas les prisons déjà bondées. Le but étant d’empêcher coûte que coûte que le virus infecte les prisonniers. Il fut un temps en effet où la tuberculose a sévit dans les prisons. La présence du coronavirus dans les maisons carcérales serait difficile à endiguer. Les visites des prisonniers sont donc suspendues, et ce jusqu’à nouvel ordre. Mais les familles de détenus ou de prisonniers peuvent toujours apporter des nourritures. Les nouveaux détenus ou prisonniers font l’objet d’un contrôle sanitaire strict avant qu’ils entrent dans la prison. D’autres mesures concernant les détenus et prisonniers ont également été prises par le ministre de la Justice. Les évacuations sanitaires sont suspendues tout comme les demandes d’escorte.
Concours ENAP reporté
Le concours d’entrée à l’Ecole nationale de l’Administration pénitentiaire (ENAP) a été reporté, d’après le ministre de la Justice. Normalement, ce concours devrait se dérouler les 3, 4 et 5 avril prochain. Il est donc reporté à une date ultérieure. Les candidats à ce concours doivent donc prendre leur mal en patience jusqu’à la levée de la situation d’exception. Ce qui leur donnera un peu de temps pour réviser les matières à concourir. Outre le report du concours à l’ENAP, le ministre de la Justice a également suspendu les cours et formations au sein de l’Ecole nationale de magistrature et des greffes (ENMG). La formation des élèves magistrats et élèves greffiers est ainsi suspendue. Ce qui entrainera un retard pour la fin de formation et la prise de fonction de ces futurs commis de l’Etat.
En général, les affaires courantes seront traitées au sein du ministère de la Justice. Les agents et les usagers dudit ministère feront l’objet d’un contrôle de température obligatoire. Le port de masque est également encouragé pour ne pas éventuellement contaminer les autres.
En mal d’arguments, les ténors de l’opposition se sont mis ces derniers temps à surfer deux sujets à polémique - à savoir les anomalies sur la liste électorale et les mesures étatiques face à la pandémie du Covid-19 - pour manipuler l’opinion publique et diaboliser le pouvoir en place. Et dans ce cadre, « mody adala » (faire semblant d’être un fou, traduction libre) est la stratégie adoptée, laquelle consiste à ignorer les mises au point apportées par les responsables concernés ou à faire semblant de ne pas réaliser les nuances de certaines situations.
Restant sourd comme un pot face aux explications fournies ultérieurement par l’ancien vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo, celui dont la déclaration est la source de la controverse sur les pseudos 1 162 000 électeurs doublons sur la liste électorale, un ténor de l’Opposition ne veut rien entendre pour continuer à claironner sur les ondes que l’ex-n° 2 d’Alarobia aurait révélé l’existence de doublons sur la liste électorale utilisée durant les trois dernières élections dans le pays.
Il est hors de question de penser que l’opposant en question n’ait pas saisi la différence entre doublon de numéro de carte d’identité (CIN) sur la liste électorale et électeur-doublon. Dans le premier cas, il s’agit de deux personnes différentes qui n’ont qu’un seul point commun dans le registre électoral, à savoir le numéro de CIN et dans le second, d’une seule et même personne dont le nom revient deux fois, toujours dans le registre électoral.
Or, c’est le premier cas qui a été révélé par Thierry Rakotonarivo dans sa première déclaration et celui-ci, relayé par la suite par le président de la CENI, en a fait publiquement la précision ultérieurement. Dans ces conditions, persister à faire croire au citoyen lambda que le vice-président démissionnaire de la CENI aurait avoué l’existence de 1 162 000 électeurs-doublons lors des dernières élections relève d’une mauvaise foi pure et simple et d’une volonté manifeste de manipuler l’opinion publique.
Invités dernièrement par la CENI pour une séance d’explication et de questions/réponses sur le sujet, les candidats malheureux réclamant l’annulation des dernières élections et la tenue de nouveaux scrutins ont pointé aux abonnés absents et ont déclaré que jusqu’au bout, ils s’en tiendront à leur (fausse) interprétation de la déclaration de Thierry Rakotonarivo, malgré le démenti apporté par celui-ci.
Jouer les crétins
La gestion de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus a aussi été saisie par l’Opposition pour tenter d’ébranler le régime en place. Les décisions successives prises par les pouvoirs publics, quelles qu’elles soient, sont systématiquement critiquées et ce, bien même qu’elles répondent à l’impératif du moment. Et dans ce cadre également, les adversaires du régime font semblant de ne pas comprendre certaines nuances des situations qui se présentent pour diaboliser les autorités concernées auprès de l’opinion publique. L’objectif, en jouant les crétins dans les déclarations en direction du grand public, est seulement de l’induire en erreur.
La dernière roublardise en date de l’Opposition concerne le vrai-faux démenti que l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) aurait apporté à la déclaration de la ministre de la Communication, Lalatiana Andriatongarivo, déclaration selon laquelle seul ce laboratoire est habilité à faire les tests sur le Covid-19. Sautant comme un rapace sur leur proie suite à une affichette placardée dans les locaux de l’IPM mentionnant que ce dernier ne fait pas les tests sus-cités, les opposants se sont mis à jubiler sur ce soi-disant flagrant-délit de mensonge auquel se serait livrée la porte-parole du Gouvernement.
Beaucoup auront cependant compris que l’affichette de l’IPM en question s’adresse aux particuliers qui le sollicitent directement, sans passer par les unités sanitaires étatiques dédiées au Covid-19 (dont le CHU d’Anosiala). Les communiqués officiels destinés au grand public confirment bel et bien que c’est l’IPM qui effectue les tests de confirmation des cas suspects, mais uniquement sur demande officielle.
La Rédaction
Dans un pays ou le paiement en liquide occupe la majorité des transactions, il est maintenant temps de tirer profit de la digitalisation. 41 % des Malagasy possèdent actuellement une porte-monnaie électronique, selon la Banque mondiale. Etant donné que la Capitale se trouve dans un période de confinement pendant quinze jours, les secteurs vitaux comme les pharmacies, les stations d’essence, les banques, la compagnie d’eau et d’electricité restent à la disposition de la population. Afin de limiter les interactions avec les autres, le paiement électronique est vivement recommandé. Comme le cas de Banque malgache de l’océan Indien (BMOI), l’institution financière recommande à ses clients de faire usage de son service de banque à distance et encourage l’utilisation des cartes bancaires pour effectuer des paiements, ainsi que les Guichets automatiques de banque pour les retraits d’espèces. On peut en faire de même pour le paiement des factures de la JIRAMA.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque d'être infecté par le Covid 12 en touchant des pièces de monnaie, billets de banque ou cartes de crédit est très faible. Toutefois, personne ne peut dire qu’il n’y a aucun risque. « Quand on manipule des argents liquides et effectue une transaction sur le marché, on interagit avec une autre personne. Pourtant, on ignore si la personne qui a utilisé l’argent est contaminée ou non. Il est donc possible de contracter le virus lors de l’échange », explique un docteur. Les autres pays du monde ont quand même pris des mesures drastiques en matière de circulation des billets. En Chine, les billets venant de Wuhan, le foyer de coronavirus, ont été détruits. Aux Etats-Unis, les monnaies fiduciaires en provenance d’Asie sont mises en quarantaine. Quant à la Corée du Sud, le pays a complètement arrêté la circulation des billets pendant deux semaines.
Solange Heriniaina