Durant la journée du jeudi dernier, de 8h au 18h, les laboratoires d'analyse, à savoir le Centre d'infectiologie Charles Mérieux (CICM) et l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) ont passé 312 tests PCR. Les résultats ont révélé 43 nouveaux cas confirmés de coronavirus. Selon le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, 5 parmi ces nouveaux cas ont été identifiés à Antananarivo, plus particulièrement à Anjanahary où 4 porteurs du virus ont été recensés. Le cinquième a été localisé à Manjakaray. Les 38 autres personnes infectées proviennent par contre de Toamasina.
« Situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! » L’état d’urgence sanitaire qui prévaut exceptionnellement dans le pays voire dans le monde exige la mise en œuvre d’un train de mesures d’urgence entre autres budgétaire.
Le pays va en guerre. Une guerre difficile contre un redoutable, insaisissable et invisible ennemi. Un combat meurtrier auquel Madagasikara, au même titre que d’autres pays de la planète Terre, est confronté. La pandémie du coronavirus, Covid-19, n’épargne petits et grands. Fait insolite, elle frappe plus durement les pays nantis économiquement, financièrement et technologiquement. En fait, les grandes Nations de ce monde s’agenouillent. Covid-19 ne fait pas de détail et n’a pas froid aux yeux.
Opérationnaliser l’e-gouvernance. L’année dernière, au mois de décembre, le Premier ministre, Ntsay Christian, a signé un accord axé sur la modernisation du réseau des télécommunications à Madagascar avec le Gouvernement chinois, représenté par l’ambassadeur de la République Populaire de Chine à Madagascar, Yang Xiaorong. Le financement de ce projet a ainsi été adopté par le dernier Conseil des ministres de mercredi dernier. 179 milliards d’ariary seront alors investis dans ce projet dont le démarrage ne tardera pas. Ce fonds provient notamment de l’Export Import Banque en Chine, à l’issue de l’accord de partenariat signé avec ce pays.
200 000 bouteilles par jour. Telle est la quantité de CVO produite par l’Institut malgache de la recherche appliquée (IMRA). Cette entreprise malagasy a conclu un accord de partenariat avec la Paositra Malagasy, hier à Antananinarenina. L’objectif étant de livrer le remède Covid-Organics dans toutes les Régions de la Grande île par le biais de « Paositra Rapida ». En effet, cette entreprise de service postal possède 250 agences éparpillées dans tout Madagascar. Selon Charles Andrianjara, directeur général de l’IMRA, son entreprise rencontre des difficultés en matière distribution du CVO, d’où cette coopération. « Nous avons toujours eu du mal à envoyer nos produits dans les zones éloignées.
Le président du Sénat Rivo Rakotovao réduit à quémander la démission de sénateurs. Une preuve flagrante de sa faiblesse, vu qu’il n’a aucun moyen. En agissant de la sorte, il devrait montrer l’exemple et démissionner en premier.
Si le peuple malagasy et bien encore celui du monde entier se consacrent quotidiennement à faire face à la pandémie de coronavirus, les Rivo Rakotovao, Mohammed Rachidy et Thierry Raveloson, non moins les derniers faucons du parti HVM, trouvent encore du temps à se distraire en menant des luttes politiques et de pouvoir sans précédent. Ces derniers sont connus par leur pratique machiavélique en la matière et s’en prennent à des adversaires qui connaissent déjà les limites de leur labyrinthe.
Les travaux de réhabilitation et de construction dans l’enceinte du Rova d’Antananarivo font parler au niveau d’une certaine frange de la population malagasy. En particulier, la construction d’une arène à l’intérieur du Rovan’Antananarivo cristallise les contestations.
Il faut souligner d’emblée que l’arène rentre dans le cadre d’une volonté d’apporter de la modernité au site royal. « A chaque époque sa matière », opine d’ailleurs un observateur averti à ce sujet. Faudrait-il en effet rappeler que l’édifice édifié sous Ranavalona I a été construit en bois, sur les plans de Jean Laborde. Il est rebâti en pierre deux décennies plus tard, sous la direction de James Cameron, qui y a joute un temple protestant, ce qui n’avait pas à l’époque manqué de créer de fortes contestations.
La crise sanitaire provoquée par l’épidémie du coronavirus n’empêche pas les Evêques de s’exprimer sur la situation nationale. Dans une déclaration publiée hier, la Conférence des Evêques de Madagascar (CEM), sous la présidence du Cardinal Désiré Tsarahazana, interpelle sur plusieurs phénomènes qui marquent la société malagasy dans ce contexte exceptionnel. « Cette pandémie a montré la fragilité et les limites des êtres humains. Cela nous a aussi permis de nous tourner vers Dieu bien qu’on n’ait pas pu tenir les messes à l’église », soulignent les Evêques.
Le nombre des personnes testées positives au Covid-19 va bientôt grimper en flèche. Selon le personnel médical en charge des patients du Covid-19, le pic épidémique est prévu dans une dizaine de jours voire deux semaines pour Madagascar. « Des paramètres ont été évalués avant de mettre un point sur cette date du pic qui n’est jamais modélisé avec justesse pour diverses raisons. Cette prévision indique également que le nombre des personnes identifiées positives au Covid-19 pourrait atteindre de 1 à 600 infectés dès la semaine prochaine », souligne-t-elle. Cette tendance haussière s’est accentuée dès la semaine du 11 mai où le Professeur Vololontiana Marie Hanta Danielle, porte-parole du Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19 Ivato a annoncé un total de136 cas confirmés au coronavirus identifiés par l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) et du Centre d’infectiologie Charles Mérieux (CICM) sur sept jours. La semaine suivante, c’est-à-dire à partir du 18 mai, le CCO Ivato a recensé rien qu’en trois jours 83 autres personnes porteuses dudit virus. Les 79 cas positifs ont été déclarés dans les dernières 48 heures dont 56 cas confirmés localisés dans la Région Atsinanana.
« A mon avis, ce pic dépend du contexte socioculturel et économique. Ce réflexe est axé principalement au respect des mesures de confinement voire la mise en œuvre du plan d’urgence par le Gouvernement malagasy. Puisque dans le cas contraire, la propagation est entrainée par la mobilité démographique en quête de survie. Plus la population est mobile, plus le virus se propage. Particulièrement pour Madagascar, nous faisons face à une mobilité lente d’où la concentration des foyers du coronavirus en milieu urbain à savoir la Capitale Antananarivo et la grande ville portuaire de Toamasina », argumente un observateur.
Scientifiquement parlant, la détermination du pic résulte d’un travail complexe basé sur une courbe épidémique établie par les autorités sanitaires malagasy. Comme dans d’autres pays, Madagascar a marqué le début de l’épidémie le 19 mars 2020, date de l’annonce officielle de la première contamination. En tenant compte du temps d'incubation et la proportion de cas asymptomatiques, une marge d'incertitude s’installe toujours malgré la date exacte des premiers cas recensés. Cette étape se combine avec l’étude du taux de reproduction du virus notamment le nombre de personnes contaminées par un seul malade. Dans la Grande île, les scientifiques malagasy ont estimé qu’un cas positif peut contaminer entre un à cinq individus en trois à cinq jours. En outre, les ripostes Covid-19 sont également mises en exergue. C’est avant tout l’évaluation de l’efficacité des mesures de confinement. Le Président de la République Andry Nirina Rajoelina a décrété l’état d’urgence sanitaire qui s’est accompagné d’un confinement partiel pour deux Régions à savoir Analamanga et Atsinanana le 21 mars dernier. Jusqu’à ce jour, le Chef de l’Etat l’a prolongé 4 fois. Logiquement, plus le confinement est efficace, plus le pic arrive tôt.
Recueillis par K.R.
Madagasikara serait-il en tout début d’une série noire ? Le pire frapperait-il la porte de la Grande île ? Epargné en termes de décès, depuis le début de la pandémie en décembre 2019, le pays commence à enregistrer des morts. En trois jours, du samedi 16 mai au lundi 19 mai, il y avait eu deux victimes humaines à Madagasikara. Pour la première fois, Covid-19 assène mortellement.
Kasaona Roger, 59 ans, la première victime du Covid-19 à Madagasikara. Admis d’urgence au CHU de Morafeno (Toamasina), il succomba dans la soirée du samedi 16 mai. Diabétique et hypertendu, le quinquagénaire fait partie des personnes très vulnérables aux attaques du coronavirus. De ce fait, il n’a pas pu supporter l’état grave dont il est victime. Selon ses proches, Kasaona Roger, de son vivant, travaillait au Centre hospitalier universitaire d’Analakinina. Ce fut un sportif confirmé, un footballeur et à la fois un éducateur auprès des jeunes de la discipline. Roger évoluait dans le club du « 3FB ».
Rayn Reys, un Philippin de 42 ans, un cadre travaillant pour le compte d’un sous-traitant à Ambatovy (Toamasina), est la deuxième victime du coronavirus à Madagasikara. Selon le porte- parole du CCO Covid-19 d’Ivato, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, la seule autorité en dehors du Chef de l’Etat, habilitée à communiquer tout ce qui concerne le bilan officiel du Covid-19 à Madagasikara, Rayn Reys a été hospitalisé et traité dans l’hôpital dans le site d’Ambatovy. Il fut en attente d’être évacué vers son pays pour poursuivre le traitement. L’Etat malagasy a déjà donné son feu vert. Mais le départ attend désespérément les procédures exigées selon les directives de son propre pays. On apprend aussi que Rayn Reys aurait refusé l’administration du Covid-Organics (CVO) pour le besoin du traitement. De source autorisée, la dépouille mortelle du Philippin fera l’objet d’un rapatriement vers son pays d’origine, les Philippines.
En somme, le constat selon lequel l’épicentre du Covid-19 se déplace d’Antananarivo à Toamasina est malheureusement avéré. La menace mortelle se profile réellement à l’horizon. Le Grand port de l’Est remporte, jusque- là, le triste record national des personnes contaminées. D’après le porte- parole du CCO Covid-19, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, dans la journée d’hier mercredi à 13 h tapantes, sur les 32 cas testés positifs, 29 sont de Toamasina. Et le bilan s’alourdit au fil du jour ! Ce qui nous amène à s’interroger « serait-ce le début de la série noire ? ». En effet, la Région Atsinanana dont Toamasina I et II se trouve périlleusement dans la ligne de mire de ce très dangereux virus.
Le courroux légitime du Président qui s’éclatait à Toamasina se justifiait nettement. Il s’indignait de la négligence des Tamataviens face au respect strict des mesures imposées pour contenir le Covid-19 sur sa sinistre lancée. Au final, c’est le même topo à Antananarivo, de l’indiscipline caractérisée !
A tout prix et pour n’importe quel sacrifice, il faut stopper net la « macabre caravane ». Visiblement, les responsables ont pris la bonne résolution consistant à durcir le respect, à même aveugle, des mesures de prévention notamment le confinement, le port de masque et le geste barrière. S’il faudrait taper, allons-y ! La sauvegarde de la vie humaine vaut plus que toute autre considération.
Ndrianaivo