L’Afrique francophone traverse une zone de turbulence. Et ce depuis les cinq dernières années ! Le vent fort, qui a déjà fait des ravages sur son passage, continue de souffler et ébranle certains régimes jusqu’à faire tomber un, le Niger, qui fut l’un des derniers bastions de la lutte contre le terrorisme menée par la France, les Etats-Unis et l’Allemagne, sous couvert et la caution de l’ONU, en Afrique.
Le régime de Bazoum, considéré comme un allié sûr de la France et les autres partenaires occidentaux dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, tombe à son tour. Le Général Abdourahamane Tchiani, commandant de la garde présidentielle, fidèle parmi les fidèles, prend les rênes du pouvoir ! Un coup de force que la communauté internationale, dont la France en première ligne, condamne avec la plus grande fermeté. L’Elysée met en garde sévèrement les nouveaux maîtres de Niamey sur le risque des vagues des actes de terrorisme à cause de la montée en puissance des groupes djihadistes armés mettant en danger le continent et le reste du monde dont en particulier l’Europe.
D’août 2020 à janvier 2022, quatre coups d’Etat militaires sévissaient en Afrique occidentale notamment au Mali, au Tchad, en Guinée et au Burkina Faso. Secoués par les vagues d’attaques des mouvements islamistes radicalisés, ces quatre pays chutent un à un sous la coupe des colonels et des généraux. Des chefs militaires qui agissent selon des principes quelque peu opaques. Agissent-ils réellement en fonction des intérêts supérieurs propres de leurs Nations ? Ou sous l’influence d’une puissance sinon d’une milice étrangère ? Force est de reconnaitre que fomenter un coup de force, au moment où justement le pays traverse une période difficile de sa vie ne serait-ce que la misère qui étrangle le peuple, relève d’une aventure risquée et sans issue.
A juste titre, la Russie, cette puissance de l’Est qui, par la force des choses, incarne l’ancienne URSS vers laquelle nombre d’Etats africains vouaient une ascendance idéologique. Madagasikara, à un moment de son histoire, adhérait à ce « bloc » sous la protection bienveillante de l’URSS, l’ancêtre de la Russie, qu’apparemment l’actuel maître du Kremlin voudrait ressusciter. La milice paramilitaire « Wagner » ne serait pas, selon certains observateurs avisés, loin derrière ces coups de force à répétition en Afrique occidentale. Le géant de l’Est, profitant de la mauvaise perception de la politique de l’ancienne puissance coloniale en Afrique (francophone), à travers la France-Afrique, affiche sa volonté de la supplanter. Poutine ne cache pas sa « tentation » par une ferme détermination de vouloir devenir khalife à la place du khalife.
De l’autre côté, d’autres pays, toujours dans le giron des Etats francophones, s’apprêtent à violer les fondamentaux de la démocratie. Le Sénégal, l’un des pré-carrés des pays chouchoutés par l’ancienne puissance coloniale, symbole vivant de stabilité, malmène l’opposition et cela, à quelques encablures des échéances électorales capitales pour l’avenir du pays. En Centrafrique, le régime en place s’active pour faire adopter en référendum une Constitution donnant libre cours au Chef d’Etat de se faire élire à … jamais.
Et à Madagasikara ? Les tenants du pouvoir peuvent dormir sur leurs oreillers. Nos militaires ne seraient pas, du moins pour le moment, un risque majeur à leur régime.
Ndrianaivo
La prison de Mananjary a été le théâtre d'une évasion de détenus, tôt hier matin. En effet, 6 prisonniers ont réussi à s'échapper de leur cellule de détention, vers 3h du matin. Parmi les fugitifs, qui restent toujours introuvables, malgré les recherches intensives menées par les Forces conjointes, cinq ont été déjà condamnés. Les trois fugitifs répondant aux noms de Séraphin Andriamahasolo, Félistin Randriamanantena et Tanicia Randriantahiana sont condamnés à des travaux forcés à perpétuité pour vol avec port d'arme et meurtre aggravé tandis que les nommés Bienvenu et Fulgence Rakotonandrasana le sont pour vol avec effraction, enfin de Théophile, ce prévenu pour tentative de meurtre, violence et voie de fait et association de malfaiteurs.
A la différences des évasions similaires, et qui sont survenues dans d'autres prisons du pays, celle qui s'était produite hier à Mananjary, n'a pas été émaillée de violence. En cause, les six prisonniers en cause s'étaient échappés totalement hors de la vigilance de leurs gardes. Visiblement, ces derniers semblaient être loin de réaliser ce qui était en train de se tramer dans le quartier où se trouvaient les évadés à une heure si indue de la matinée. En effet, les six larrons s'étaient frayés un passage à travers une fenêtre, qui donne sur l'est du centre de détention. D'après toujours une information recueillie auprès de cette source, ils ont réussi à enlever la grille de protection en piteux état, et dont l'entreprise en charge de sa réparation, déclare être dans l'attente de la procédure de début de travaux.
Parallèlement, l'électricité est systématiquement coupée dans cette prison, le soir. Ce qui nécessite l'utilisation de groupe. Or, pour des raisons d'économie, le chef de centre aurait décidé d'arrêter la machine à 3h du matin. Et les six détenus ont profité de cette obscurité et de cette situation pour s'échapper et se volatiliser dans la nature.
Ordre fut donné à la GAPJ de Vatovavy pour démarrer les recherches tout en menant une enquête plus poussée sur cette affaire. De leur côté, les chefs de Fokontany et autres quartiers mobiles sont en état d’alerte maximale.
En attendant que les enquêteurs puissent apporter un éclairage sur cette évasion, une série de mesures avait été prise : toutes les unités militaires et celle de la Gendarmerie ont été réquisitionnées pour contrôler et fouiller tous les véhicules et autres bateaux qui sortent de la localité de Mananjary. Enfin, les photos des fugitifs seront placardées dans la Région.
Franck R.
L'enquête concernant les fuites de sujets, mais aussi de fraudes au bac 2023, n'en finit pas d'aboutir sur les incarcérations, du moins provisoires des suspects. Dans le cas de la Région d’Analamanga, 19 suspects ont été arrêtés. A l'issue de leur déferrement, mardi soir dernier, treize d'entre eux ont été placés en détention préventive. Par ailleurs, les six autres ont obtenu une liberté provisoire, selon la Gendarmerie nationale.
Parmi les personnes, qui ont été placées ainsi sous mandat de dépôt, l'un est opérateur de saisie, et est en charge du renfort paquetage au sein du PAT du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES). Idem pour le second suspect, avec la seule différence qu'il est aussi encadreur au sein du service personnel de ce même département ministériel.
La troisième accusée, puisqu'il s'agit d'une femme, c'est un concepteur de sujets, qui est professeur d'Allemand dans un lycée de Fianarantsoa. Le quatrième suspect est à la fois en charge du paquetage et assistant du secrétaire particulier du MESUPRES. La cinquième, encore une femme, est également en charge du paquetage et en même temps chargée d'études au sein du MESUPRES, le sixième suspect, également du paquetage du PAT du MESUPRES, le septième est également dans le paquetage et en même temps encadreur au MESUPRES. Le 8e suspect est également une femme dont la fonction est concepteur, et renfort contrôle. Elle est professeur de Malagasy au lycée Miarinarivo, le neuvième est également chargé du paquetage au niveau du PAT du MESUPRES. Il en est de même pour le dixième suspect. Le onzième est une professeur d'Espagnol au lycée de Fenoarivo, le douzième un opérateur de saisie et renfort paquetage au niveau du PAT, enfin la treizième, une femme, qui est responsable du scellage auprès de cette même entité de l'université d'Antananarivo.
Toutefois, une mention particulière à propos de ce dernier. Il ne figure pas dans la liste du personnel au conclave. Il a déclaré au Parquet qu'il était sous l'ordre d'un haut responsable de l'enseignement supérieur (DES), afin de remplacer un autre agent, qui était désigné à effectuer le conclave mais ne peut y participer pour des motifs qui lui sont inconnus. Au moment de l'enquête, le concerné n'a pas présenté une pièce d'identité et il a usurpé le nom de la personne qu'il devait remplacer. Toutefois, les autres renseignements sont les siens.
Concernant les personnes soupçonnées, mais qui ont obtenu une liberté provisoire, on y trouve un coordonnateur administratif au niveau du PAT de l'université d'Antananarivo, un autre coordonnateur administratif auprès du personnel du CNRE, un opérateur de saisie au sein du personnel de l'office du baccalauréat d'Antananarivo, un coordonnateur informatique, un chef de service statistique et évaluation au CNTEMAD, enfin un responsable de scellage au niveau du PAT de MESUPRES.
Pour revenir au déferrement du lundi soir dernier, les auditions ont eu lieu jusqu'à tard dans la soirée, et elles se poursuivent dans d'autres Régions de Madagascar. A propos, trois individus ont été placés sous mandat de dépôt, six ont bénéficié de liberté provisoire et 10 sont désormais placés sous contrôle judiciaire.
Cette affaire de fuite de sujets du baccalauréat à Antananarivo a défrayé la chronique, car elle porterait préjudice à l'égalité des chances pour les étudiants malgaches qui ont travaillé dur pour réussir leurs examens. En attendant que l'enquête soit définitivement bouclée, les autorités ont pris des mesures pour garantir l'équité du système éducatif.
Franck R.
Face au mouvement de contestation qui perturbe le fonctionnement de la CNaPS depuis plus d’un mois et qui empêche les usagers d’accéder à ses services pendant les heures habituelles d’ouverture des bureaux, les partenaires sociaux montent au créneau. Ces derniers ont tenu un point de presse hier dans les locaux du groupement des entreprises de Madagascar à Analakely pour montrer leurs mécontentements. « En tant qu’organisme de prévoyance sociale gérant les régimes de protection sociale institués au bénéfice des travailleurs salariés, la CNaPS tire ses ressources des cotisations des employeurs et des travailleurs affiliés et ne reçoit pas de subvention de l’Etat. Investie d’une mission de service public, elle se doit d’assurer en toute circonstance la continuité des services aux usagers », avancent ces partenaires sociaux de la CNaPS. Pour rappel, le mouvement de contestation engagé à partir du 30 juin 2023 avait pour origine l’incarcération du directeur général par intérim par le Pôle anti-corruption. La libération du directeur, mis sous contrôle judiciaire le 6 juillet, n’a malheureusement pas mis fin au mouvement. Les manifestants ont soulevé d’autres points de revendication dont la levée des restrictions budgétaires sur les dépenses de fonctionnement et d’investissement décidées par les autorités en attendant les résultats des audits qu’elles ont initiés, la nomination du directeur général dont l’absence handicape le fonctionnement de l’établissement et le recouvrement des créances de la CNaPS constituées à près des deux tiers de dettes d’établissement à participation de l’Etat.
Illégale
Tout en comprenant certaines inquiétudes du personnel, les partenaires sociaux déplorent qu’elles aient été exprimées dans le cadre d’une grève illégale tant sur le fond que sur la forme et condamnent la prise en otage des cotisants, notamment les travailleurs et les retraités qui ont rencontré des difficultés ou n’ont pas été en mesure de déposer les pièces justificatives de maintien des droits et autres documents requis par la CNaPS et s’inquiètent de ne pas pouvoir percevoir leurs prestations à temps. Les partenaires demandent ainsi l’ouverture sans restriction et sans conditions des bureaux et l’accès des usagers aux services de la CNaPS. Ils demandent aux autorités de prendre les mesures relevant de leur compétence qui contribuent à cette reprise d’activité. En invitant les responsables à différents niveaux à se concentrer sur les priorités à court terme de la CNaPS, notamment le devenir des régimes qu’elle gère, particulièrement le régime de retraite, ainsi que la gouvernance de la CNaPS, les partenaires sociaux attirent l’attention sur l’urgence de la refonte du code de prévoyance sociale en conformité avec les dispositions du « Socle juridique applicable aux organismes de prévoyance sociale des Etats membres de la CIPRES (Conférence interafricaine de la prévoyance sociale) » dont Madagascar est membre, adopté par le Conseil des ministres de la CIPRES à Antananarivo, il y a de cela quatre ans.
Hary Rakoto
« Un cas de polio peut être considéré comme une épidémie, avec la vitesse de propagation de cette maladie ». Un médecin nous a confié ce fait en voulant garder l’anonymat, au risque d’être poursuivi par le ministère de tutelle. En fait, la recrudescence de la poliomyélite à Madagascar continue de faire parler d’elle, tant dans le pays qu’au niveau international. L’état d’alerte se constate à travers divers dispositifs pris par certaines sociétés et institutions. Des touristes optent également pour la vaccination avant de venir dans la Grande île. « Après la campagne nationale de vaccination contre la polio dans toutes les Régions de l’île, la semaine dernière, notre groupe recensant plusieurs sociétés enchaînent les activités de prévention. La vaccination collective de nos collaborateurs en fait partie. Cela ne se fait pas obligatoirement pour le moment, mais nous avançons de nombreux arguments afin que les salariés puissent être persuadés de l’importance de se faire vacciner. Nous collaborons avec des médecins pour ce faire », avance un responsable des ressources humaines au sein d’un groupe industriel de la Capitale. Outre la vaccination, certaines sociétés ont commencé à prendre des mesures sanitaires depuis la semaine dernière. Le port obligatoire de masque ou encore le renforcement des dispositifs d’hygiène y sont exigés.
La situation risque de s’empirer
Les chiffres officiels émanant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avancent 287 cas confirmés de poliomyélite de type Cvdpv1 depuis septembre 2020 à Madagascar. 79 d’entre eux ont été signalés cette année. De plus, 45 d’entre eux étaient atteints de paralysie flasque aiguë dont deux chez des adultes, tandis que 198 échantillons environnementaux ont été testés positifs au laboratoire. Cette situation risque de s’empirer, avec la vitesse de propagation de cette maladie, selon les informations recueillies. Pourtant, bon nombre de personnes restent réticentes par rapport à la vaccination, comme le cas durant les autres campagnes de ce genre. « En fait, les habitants ne sont pas conscients du danger qui les guette avec la recrudescence de la polio. Le ministère de tutelle reste avare d’informations et se focalise plutôt sur la lutte contre la défécation à l’air libre, ce qui n’est pas suffisant vu la gravité de la situation actuelle », se désole un agent de santé résidant dans l’Atsimondrano.
Quoi qu’il en soit, la vaccination reste la meilleure prévention possible jusqu’à maintenant, outre le respect de l’hygiène et de l’assainissement. Près de 18 millions d’enfants et d’adultes ont été ciblés lors de la récente campagne de vaccination contre la polio, la semaine dernière. Les cibles se constituent de la population totale d’Analamanga, Vakinankaratra, Alaotra-Mangoro et Atsimo-Andrefana d’une part, ainsi que des habitants âgés de moins de 15 ans dans les 19 autres Régions. Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des autres partenaires de l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, Madagascar a préparé plus de 20 millions de doses de vaccin contre la poliomyélite qui ont été administrées durant les 4 jours de campagne.
L.R.
Trois camions, 55 équipements de communication, 755 matériels de pré-collecte et 100 charrettes. Tels sont les matériels et équipements remis par le « Projet de développement urbain intégré et de résilience » (PRODUIR) pour ces Communes d'intervention. Il s'agit de la Commune urbaine d'Antananarivo, celle de Bemasoandro, celle d'Andranonahoatra et celle d'Anosizato-Andrefana. Les « Rafitra Fikojana ny Rano sy ny Fahadiovana » (RF2) de ces Communes ne sont pas en reste. Ces dons servent d'appui pour la restructuration et l'amélioration des quartiers, surtout pour l'entretien des travaux réalisés dans le cadre de la première phase des travaux urbains.
Les corrections des feuilles d'examen du baccalauréat s'accélèrent en cette deuxième semaine. Les estimations de 20 jours pourraient être respectées s'il n'y a pas de complication. De ce fait, les résultats du Bacc de l'année 2022-2023 seront publiés avant le début des Jeux des îles de l'océan Indien, le 23 août. Selon le ministère de tutelle, les délibérations commenceront le 17 août. Par contre, la note de délibération n'a pas été communiquée.
En outre, malgré les aléas rencontrés lors des épreuves, et notamment les fuites de sujets, la phase de correction des copies se déroule normalement. Néanmoins, selon les enseignants chargés des corrections, une baisse du niveau global des étudiants a été remarquée.
Une baisse de niveau des candidats dans les séries A2 et C a été la plus notable. En effet, de nombreux élèves en série littéraire ont eu des difficultés dans les matières scientifiques, notamment en mathématiques et physique-chimie. Par rapport à la session précédente, beaucoup de candidats ont remis des feuilles blanches. Si l'épreuve d'histoire et de géographie était à craindre au niveau des baisses de note, c'est dans les autres matières que le bât blesse.
Malgré une annonce tonitruante réalisée il y a quelques semaines, la hausse des frais des « taxi-be » dans la Capitale à 800 ariary a été finalement abandonnée. Ainsi, l’Union des coopératives de transport urbain (UCTU) a tenu parole en affirmant que la hausse serait conditionnée par le maintien du tarif de la visite technique. Après des négociations menées auprès de la Direction générale de la sécurité routière (DGSR) par la Mairie d’Antananarivo-ville, le ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, ainsi que l’Agence des transports terrestres (ATT), les droits à payer pour la visite technique et la carte violette ont été maintenus à leur ancien tarif. L’information a été dévoilée hier par la DGSR. Dès jeudi dernier, lors d’une réunion de toutes les parties prenantes, l’issue des pourparlers a été très attendue.
Concentrons-nous sur le vrai problème, le seul ennemi, du pays : la misère. Rejoignons les hauteurs et laissons en bas les joutes inutiles en survolant les vaines querelles des pâquerettes. Les Malagasy, en prise à une terrible pauvreté, ont besoin, de manière urgente, la vraie solution pour les sortir de ce cercle vicieux.
C’est navrant de constater que les femmes et les hommes, censés être des élites de la Nation, se tuent, s’entredéchirent dans des débats stériles. Ils passent l’essentiel de leur temps à se chamailler sur de faux problèmes. Des cris de poules et des combats de coqs qui font honte à la dignité du pays. Rien de plus qu’une cacophonie qui, au final, irrite et lasse l’opinion.