Quelques heures après la tentative ratée d’envahir la place du 13 mai lundi, Rivo Rakotovao a publié sur les réseaux sociaux deux vidéos. Menace et insulte sont les points communs ces « deux courts métrages » avec comme acteur principal le président du parti HVM. Le premier a été tourné sur un lit d’hôpital où Rivo Rakotovao, après les premiers soins relatifs à la légère blessure due à un éclat de grenade lacrymogène, lance une menace sans détour à l’endroit d’un colonel de la Gendarmerie.
A 5.000 ariary le sac, la jacinthe d’eau ou camalote est devenue une source de revenus supplémentaires pour de nombreux ménages. En effet, cette plante a de nombreux apports en matière de nutriments, mélangés à d’autres ingrédients. Elle sert ainsi de nourriture pour le bétail, surtout en cette période de l’année où les pâturages sont à sec. Les plans d’eau de la Capitale comme le lac Anosy, les bassins de rétention d’eau du marais Masay ou d’Ampefiloha Ambodirano sont les principales sources pour les vendeurs.
Selon l’un des ramasseurs de cette plante, un seul homme peut remplir 10 sacs par jour, soit un gain de 50.000 ariary. En plus, la jacinthe d’eau se multiplie rapidement. « Si on n’arrive pas à écouler la marchandise en une seule journée, il est certain qu’elle sera épuisée le lendemain. Ce sont des éleveurs de vaches à lait et de lapins qui achètent la jacinthe d’eau. Autrefois, on était dans l’ignorance et considérait cette plante comme nuisible. Mais après des recherches et des articles vus sur Internet et les réseaux sociaux, il a été démontré qu’elle peut pallier le manque de nourriture pour les animaux de la ferme, d’où l’idée d’en cueillir et d’en faire notre business ».
Economie verte
Longtemps considérée comme une plante nuisible selon les pêcheurs, la jacinthe d’eau ou camalote a été neutralisée avec du pesticide. Mais ces opérations ont été vaines, car il s’agit d’une plante très résistante et qui s’adapte facilement au milieu où elle se trouve.
Cependant, les lacs qui sont envahis par la jacinthe d’eau deviennent pauvres en poissons. Les feuilles très épaisses et très enchevêtrées constituent un écran par rapport aux rayons solaires qui n’arrivent plus à s’infiltrer dans l’eau pour atteindre les algues. Par conséquent, la production primaire qui constitue la principale nourriture d’une grande partie des poissons et d’autres espèces aquatiques diminue.
Néanmoins, après les frustrations engendrées par la camalote, l’emploi de cette plante vivace aquatique est actuellement en passe de devenir un véritable enjeu environnemental et de création de petits emplois. En plus de servir comme une nourriture pour les animaux, elle peut également être transformée en bio-compost pour la culture. En effet, la jacinthe d’eau est très riche en sels minéraux. En la compostant, on obtient ainsi de l’engrais vert pour fertiliser les sols. Elle peut être également transformée en combustible et se substituer au charbon de bois. Enfin, la fibre issue de cette plante peut être également utilisée dans l’artisanat. On peut s’en servir pour tisser des paniers, ce qui diminue l’usage des sacs en plastique.
De nuisible à utile
L’enlèvement et la récupération de la jacinthe d’eau des plans d’eau de la Capitale ont donc deux impacts positifs : avoir une vue dégagée du lac et créer des activités génératrices de revenus.
Par ailleurs, cette plante permet de dénitrifier l'eau d'un bassin sachant qu'elle a un pouvoir dépolluant, notamment des métaux lourds comme le plomb. Dans certains pays, elle est utilisée dans les stations de purification d'eau.
Ainsi, plutôt que d’être considérée comme envahissante et nuisible, la jacinthe d’eau peut être valorisée et apporter un plus dans l’économie locale et nationale. Cela doit néanmoins être accompagné d’une volonté politique à encourager les chercheurs et sensibiliser les populations riveraines par rapport aux avantages de cette plante.
Nikki Razaf
Il vaut mieux vaut être pourchassés par les policiers municipaux que de vivre dans une période comme celle-ci. C'est ce que les commerçants décrivent la situation dans laquelle ils vivent actuellement.
Depuis samedi dernier, les commerçants aux alentours d'Analakely, Behoririka, Tsaralalàna, Mahamasina, Soarano et Anosy jusqu'à Ambohijatovo vivent dans l'angoisse et la terreur. D'après eux, ils ne peuvent plus exercer tranquillement. Hier, beaucoup de magasins, centres commerciaux, boutiques ou encore des stands situés au pavillon d'Analakely, Pochard et Ambohijatovo ont fermé leurs portes.
Pour les propriétaires de magasin, le fait de suspendre leur activité pendant une journée engendre plusieurs millions d’ariary de perte. En plus de cela, en cette période trouble, ils doivent renforcer l'effectif des agents de sécurité, d’après un gérant de magasin d'appareils électroménagers sis à Analakely. Certaines boutiques ont été encore ouvertes dans la matinée, juste avant que le premier gaz lacrymogène ait été lancé vers 11h. Travailler dans de si mauvaises conditions est la pire des choses pour les commerçants, engendrant ainsi du stress permanent, sans parler des éventuels casseurs et voleurs qui pourraient tirer profit de la situation.
Face à cette situation, les commerçants du centre-ville réclament la paix. « Nous ne devrions pas être punis à causes de ces gens riches qui ne cherchent que leurs propres intérêts. On préfère vivre tranquillement puisque tout ce qui se passe actuellement est l'œuvre d’une minorité des gens qui ne se soucient pas des autres. Même s'ils ne vont plus travailler, ils ne deviendront jamais pauvres », se lamente une mère de famille, commerçante au pavillon d'Analakely. « S'ils veulent vraiment le bien de la population, il serait préférable qu'ils nous laissent travailler en paix et qu’ils cherchent un autre moyen d'exprimer leur colère, mais non pas en sacrifiant notre activité et les études de nos enfants », poursuit-elle.
Pour les écoles situées aux alentours du centre-ville, les cours ne sont pas encore suspendus, mais des dispositifs ont été pris pour la sécurité des élèves. Il s'agit entre autres de la fermeture du portail, même durant l’heure du déjeuner. A cet effet, aucun élève ne peut sortir de l'établissement sans être accompagné.
Anatra R.
Un artiste malagasy représentera Madagascar sur l’échiquier mondial. La 5ème édition du Festival Réunion Graffiti a ouvert ses rideaux depuis dimanche dernier sur l’île de La Réunion. Encore une fois, Madagascar sera représenté par un artiste de talent qui répond au nom de Mat Li. Il prendra part à l’événement qui se tient jusqu’au 29 octobre prochain. Une occasion pour cet artiste d’étaler son savoir-faire sur le plan international et de montrer son talent parmi les autres artistes venant des quatre coins du monde qui participent au festival.
Comme à chaque édition, la programmation artistique de cet évènement possède cette même volonté d’attirer des grands noms de la scène internationale tout en soutenant les talents locaux. Ainsi, Réunion Graffiti compte 6 artistes internationaux pour cette édition, à savoir Belin (Espagne), Shiro (Japon), Besok (Allemagne), Sangue (Sénégal), Neethi (Inde) et Mat Li (Madagascar). Des artistes venus de France et une dizaine de « graffeurs » réunionnais seront également de la partie. Au programme du festival, il y aura une réalisation de fresques, workshop, ateliers et master class, initiation au graffiti, jam, concert, expositions individuelles et collectives, battle de danse urbaine et de graffitis.
Pour cette 5ème édition, le Festival Réunion Graffiti s’articule autour du développement durable, une démarche alignée sur la vision de Saint-Denis en tant que ville verte et durable. Cet événement cherche à unir l’art à la sensibilisation, au concept de vivre ensemble et à l’embellissement du territoire, soulignant ainsi l’importance de préserver notre planète pour les générations futures. En partenariat avec SDG, un Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies, le festival réunira une vingtaine d’artistes pour créer des œuvres liées au développement durable. L’Académie des camélias se trouvant sur l’île servira d’un lieu de création et d’exposition, impliquant ainsi les écoles locales.
Notons que « Réunion Graffiti » est un festival de graffiti et de « street art » organisé par l’île de La Réunion. Depuis 2019, artistes locaux, nationaux et internationaux se réunissent chaque année pour un moment d’expression et d’échanges dans l’océan Indien. Cet évènement comprend également des activités artistiques et ludiques réalisées régulièrement pour des publics de tous âges, amateurs ou débutants. Pendant un mois, La Réunion sera donc le carrefour des arts urbains.
Si.R
Le jeune Tuléarois de 18ans s’envole pour l’Hexagone pour un nouveau challenge. En effet, Jerry Pépin Rabibisoa du Club omnisport de la Police nationale (CosPN) quitte son club pour un autre. Il s’agit du Basket club Maritime (BCM) Gravelines Dunkerque. L’ailier malagasy de 2m02 vient de rejoindre officiellement son club ou il évoluera pour la nouvelle saison avec la catégorie Espoir du club, suite à la signature de son contrat le mois d’août dernier.
Effectivement, il sera le grand absent de la campagne africaine des policiers qui disputeront le road to BAL en fin de cette semaine. Rappelons que l’international malagasy a été détecté par le recruteur dudit club grâce à sa performance lors de la participation de l’équipe nationale malagasy « Ankoay » lors de la Coupe du monde des moins de 19ans.
Jerry Pépin a été officiellement présenté pour évoluer avec l’équipe espoir du club BCM. Une grande opportunité qui s’ouvre à lui. D’ailleurs, il n’aura pas aussi du mal avec son courage et sa performance sur le terrain d’intégrer au plus vite l’équipe pro. A noter que Jerry a été pressenti pour évoluer à Monaco mais cela a été classé sans suite. C’est un agent du Club BCM qui l’a contacté pour signer avec le club après avoir été convaincu de son jeu lors du Mondial U19. Pour sa première année, il évoluera en équipe espoir et aura des opportunités d’intégrer l’équipe pro s’il arrive à enchaîner avec de bonnes performances.
En effet, s’il évolue avec de bonnes performances dans cette équipe espoir, les portes pourraient s’ouvrir à lui afin d’intégrer l'équipe pro, en ce moment Pro A du championnat de France. Figurant en zone rouge, 16e au classement Betclic Elite.
Le BCM Gravelines-Dunkerque, un des clubs mythiques du basket français, présidé par Christian Devos, dispose d’un centre de formation ainsi que différentes catégories dont l’équipe pro, l’équipe espoir au sein de laquelle le Malagasy évoluera et l’équipe cadet.
Recueillis par E.F.
Le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) a tiré la sonnette l'alarme par rapport à la menace grandissante qui pèse sur Madagascar concernant son intégration imminente dans la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI). Selon le GEM, Madagascar avait jusqu'à la fin du mois de septembre pour éviter cette inclusion dans la liste grise du GAFI. La Grande île est classée en « suivi renforcé » depuis 2018, ce qui représente le dernier niveau de risque avant l'infâme liste grise. Cette situation préoccupante mettrait en danger la crédibilité internationale du pays, un élément crucial pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers.
Le GEM insiste sur le fait qu'une telle classification pourrait ternir la réputation de Madagascar en matière de bonne gouvernance économique et financière, obstruant ainsi le développement économique, en entravant les investissements essentiels nécessaires à la croissance nationale. Le Groupement des entreprises de Madagascar lance ainsi un appel pressant aux autorités politiques pour l'adoption immédiate de l'avant-projet de loi contre le blanchiment de capitaux. Une révision de la loi actuelle sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme est jugée impérative pour assurer la conformité aux 40 recommandations du GAFI, qui établissent les normes internationales en matière de lutte contre ces pratiques. Le GEM souligne que Madagascar mérite un environnement économique sain et une transparence financière exemplaire, éléments cruciaux pour stimuler la création d'emplois et améliorer les conditions entrepreneuriales.
Investissements étrangers
L'ensemble du pays dépend largement des investissements étrangers et nationaux pour soutenir son développement économique, et tout retard dans l'adoption de mesures anti-blanchiment de capitaux pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le blanchiment de capitaux est une préoccupation mondiale, et le GAFI est en première ligne pour lutter contre ce fléau. Les 40 recommandations du GAFI servent de référence aux gouvernements et aux institutions financières du monde entier pour mettre en place des mesures efficaces. Madagascar, en tant que nation souveraine, doit également jouer son rôle en garantissant le respect de ces normes internationales. La liste grise du GAFI est un avertissement sérieux aux Nations qui ne prennent pas de mesures suffisantes pour contrer le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle signale aux acteurs financiers internationaux que des risques importants existent lorsqu'ils font des affaires avec des pays figurant sur cette liste, ce qui peut décourager les investissements cruciaux pour la croissance économique. Le GEM exhorte donc les dirigeants malagasy à agir de manière décisive pour éviter le péril imminent de la liste grise du GAFI. La communauté des affaires, les citoyens et le Gouvernement doivent travailler ensemble pour garantir que Madagascar reste un acteur respecté sur la scène internationale, prêt à accueillir les investissements nécessaires à son développement et sa prospérité économique.
Hary Rakoto
L’anarchie dans tous ses états. Indifférence totale. Absence absolue de la discipline et aucun sens du respect. Tels sont, au moins, les termes pouvant qualifier les tenants et aboutissants de la vie dans la Capitale de Madagasikara et périphéries immédiates.
Sauf pour le respect à l’honneur que l’on doit à l’endroit de Monsieur le maire de la Ville des Mille Andriantsitohaina Naina, Antananarivo végète en ce moment précis dans une situation drôlement lamentable. Et pour cause, l’indiscipline viscérale ! Et le bordel règne en maître absolu.
Il est malhonnête de notre part de ne pas reconnaitre ou d’ignorer les efforts fournis par les responsables de la Ville sous la direction du Premier magistrat de la ville afin de rendre la vie agréable, vivable dans cette ville que le grand roi Andrianjaka a fondé d’il y a quatre-cent ans. Seulement voilà, les faits sont là et ils sont malheureusement … têtus !
En dépit des efforts dépensés par les responsables de la Voirie, la saleté voire l’insalubrité demeure un immense défi à relever de tous les jours. Une grande part de responsabilité revient aux citoyens de la Cité. Les tananariviens ne se sentent point concernés par la propreté de la ville. Ils feignent d’ignorer les impacts de ces détritus et de ces immondices parsemés ici là sur la santé. Les épidémies s’incrustent. Pour ne citer que le choléra et la peste, les maladies des pauvres, qui s’enracinent dans certains quartiers et ce malgré les initiatives louables des responsables publics. On ressasse à tous les coups la nécessité d’une sensibilisation générale au niveau de la communauté et surtout la réactivation plus poussée de l’instruction civique sinon citoyenne dans les programmes scolaires notamment au niveau de l’Education de Base, jusqu’en classe de septième. Il faut inculquer de façon conséquente la notion de discipline qui est la base de tout dès le niveau primaire.
L’insécurité, cette plaie ouverte faisant souffrir les concitoyens, règne dans la ville et a tendance à s’intensifier. Les bandits et les voyous profitent de l’anarchie pour enfoncer leurs méfaits. Dans les « taxibe », à travers les ruelles des quartiers et aux grands marchés de quartiers les malfrats agissent sans aucuns scrupules, sans peur ni reproche.
Justement, à propos des marchés des quartiers d’Andravoahnagy, d’Analakely, d’Isotry, de Mahamasina et d’Ambohimanarina, ce sont les paradis du bordel. Il semble d’aucune loi ni disposition règlementaire n’encadre ces endroits très fréquentés notamment le jour du marché. Certains observateurs de se demander « en vertu de quelle loi autorise-t-on les marchands ou étaliers à agir selon leur guise le jour du marché ? » Mercredi pour Andravoahangy. Jeudi à Mahamasina. Samedi à Isotry etc. Le bordel total ! Les pickpockets font la loi !
Une circulation urbaine où charrettes à main et deux-roues, les taxis-motos vont dans tous les sens. A eux s’ajoutent les taxi-bicyclettes. En tout, l’anarchie !
Les transports en commun qui agissent en toute liberté bafouent aux pieds les cahiers de charge. Les usagers ont le ras-le-bol mais ils se sentent impuissants dans cette ambiance générale de bordel. Le cas de la ligne Ivato n’est point un cas isolé.
Et que dire des gesticulations des acteurs politiques qui, au final, sèment le trouble.
A ce rythme le pays s’enfonce !
Ndrianaivo
Hery Rasoamaromaka, gouverneur de la Région Analamanga salue l’esprit de responsabilité des Forces de l’ordre de faire régner l’ordre pour le bien du peuple et pour la protection de ses biens. Ces derniers jours, des menaces fusaient de partout pour semer le trouble dans la Capitale jusqu’à cette annonce d’une descente sur la place 13 mai.
Le premier responsable de la Région Analamanga fait appel au calme en attendant l’élection du 9 novembre prochain.
« Le peuple malagasy ne mérite plus de vivre dans une crise politique. Le peuple réclame le bon déroulement d’une élection fiable et crédible », lance Hery Rasoamaromaka dans son message. Il réitère aussi son soutien à l’ancien Président de la République.
« Andry Rajoelina a aussi ses partisans. Mais il appelle au respect de la Constitution. Le CENI et le HCC étaient instaurés selon la Constitution qui régit notre pays. Pour avoir participé au tirage au sort des numéros si c’est pour refuser de participer à l’élection après ? C’est comme dans un match de foot. Vous vous engagez et ensuite une fois sur le terrain, vous refusez de jouer parce que le maillot ou l’arbitre ne vous plaît pas. C’est pareil », fait allusion le locataire d’Ambohidahy.
Pour lui, toutes ces revendications sont faites juste pour créer des troubles afin de parvenir à un régime transitoire pour un partage de sièges.
Il rappelle que ces candidats ont pesté pour pouvoir introduire leurs hélicoptères dans le pays pour la campagne électorale. Une fois que l’introduction de ces aéronefs a été libéralisée et ouverte à chacun des 13 candidats, seuls quatre ont déposé leur demande à l’Aviation civile de Madagascar. Parmi ces quatre, il y en a un qui n’a même pas encore réservé d’hélicoptère avant la demande.
Pour Hery Be, « ce ne sont que des revendications insensées pour permettre aux dinosaures politiques de parvenir à leurs fins. »
E.F.
Matinée mouvementée hier dans le centre – ville. Ce fut lors de la manifestation du collectif des 11 candidats à la présidentielle à Analakely et ses environs. Le collectif des 11 candidats se sont donné rendez-vous avec une poignée de partisans à Mahamasina avant de rallier Ambohidahy et Analakely, dans l’intention de tenir un rassemblement sur la place du 13 mai. Les Forces de l’ordre ont dû recourir à l’usage de bombes lacrymogènes. Les échauffourées se sont soldées par six blessés et deux arrestations, dont le secrétaire général du TIM, Riana Andriamasinoro. La manifestation d’hier a été qualifiée d’armée par les responsables des Forces de l’ordre. Pour cause, un garde du corps du candidat Marc Ravalomanana avait en sa possession un revolver armé ainsi qu’un couteau.
La manifestation était d’autant plus illégale puisqu’aucune autorisation n’a été déposée ni obtenue, selon toujours les responsables des Forces de l’ordre. « Nous avons sommé les manifestants pour qu’ils rebroussent chemin. Mais comme les meneurs n’ont pas voulu, nous avons dû disperser la foule qui était derrière eux et qui ont fait du forcing », commente le lieutenant-colonel Tojo Rawiljon, commandant du CIRGN Analamanga.
D’un forcing à l’autre
Les premiers crépitements de gaz lacrymogène ont été entendus vers 11h40 hier lorsque les émeutiers ont tenté de faire forcing pour se frayer un passage au tunnel d’Ambohidahy et rallier la place du 13 mai. Rapidement, ce fut l’escalade. Six personnes ont été blessées du côté des Forces de l’ordre et des candidats. Un membre des Forces de défense et de sécurité a été lésé lorsque le véhicule appartenant au candidat Ravalomanana a fait du forcing pour s’engager sur une voie à sens unique, l’ayant percuté à Ambohijatovo. D’autres éléments ont reçu des projectiles lancés par des émeutiers mais aussi à la suite de bousculades. Deux véhicules de la Police ont été endommagés par les jets de pierres des manifestants. Enfin, deux autres personnes ont été arrêtées.
Pour revenir sur le cas de l’individu proche de l’ancien Président Marc Ravalomanana et qui a été armé, les Forces affirment qu'une enquête sera ouverte. « Le port d’arme illégal devant les Forces de l’ordre entraîne des mesures qui dépassent le cadre d’une manifestation populaire ordinaire. Or, nous avons fait exprès de ne pas compliquer la situation, et ce, par pur souci de préserver l’ordre public », déclare sans ambages le numéro un de la Gendarmerie d'Analamanga.
Notons que l’accès à Analakely et ses environs a été complètement bouclé à partir de 10h du matin, hier. Les lieux étaient toujours quadrillés par les Forces conjointes de la Gendarmerie, la Police et l’Armée et le calme était revenu progressivement en fin de l’après-midi.
Franck R.