Si elles sont confirmées, les tendances publiées par la CENI sur les élections qui se sont tenues dernièrement vont complètement changer la donne en ce qui concerne la Capitale. En effet, avec l’élection de Naina Andriantsitohaina en tant que maire et la parfaite parité entre le TIM et l’IRK au sein du conseil municipal, le parti de Marc Ravalomanana perd totalement le contrôle de la CUA. Du coup, certaines zones d’ombre soigneusement entretenues jusque-là, notamment sur la gestion financière de la Commune, vont enfin être mises sous les feux des projecteurs.
Bon gré mal gré en effet, l’équipe sortante aura à rendre compte de toutes les interrogations sur lesquelles elle a toujours fait l’impasse jusqu’ici. Les explications de Lalao Ravalomanana sont particulièrement attendues, non seulement sur le montant des sommes collectées à partir de certaines sources de recette qui ont fait polémique durant son mandat, mais aussi et surtout, sur leur utilisation. Outre les sommes perçues des occupants des box commerciaux qui ont été érigés sur différents espaces communaux (trottoirs, îlots, parking), la transparence est ainsi exigée en ce qui concerne la ristourne versée par Easy Park, l’opération régularisation de permis de construire de 2016, et dernièrement, l’histoire de l’impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB).
En ce qui concerne le cas Easy Park, au-delà des dysfonctionnements dénoncés par les usagers, c’est la gestion des versements effectués par cette société dans les caisses de la CUA qui retiendra l’opinion publique. Si l’on sait que 20% des recettes engrangées par les emplacements concernés reviennent à la Commune, en revanche, l’on ignore le montant total des sommes encaissées par la CUA depuis le début du contrat ainsi que leur destination.
Pour ce qui est de l’opération régularisation de permis de construire effectuée du 20 octobre au 4 novembre 2016 et censée permettre aux propriétaires de constructions illicites de régulariser leur situation, force est de constater qu’elle a été définitivement laissée aux oubliettes. Or, 200.000 ariary par construction ont été collectés par la Commune à cette occasion et, selon les chiffres avancés à l’époque, près de 167 600 toits étaient visés.
Quant au scandale de l’IFPB, rappelons qu’il concerne une pratique peu orthodoxe qui aurait cours depuis plusieurs années au sein de la CUA et qui a pour conséquence de priver cette dernière de milliards d’ariary de recettes fiscales annuelles. Sans s’encombrer de termes techniques, elle consiste à s’abstenir d’inclure les nouvelles constructions dans la base de données de l’IFPB, laquelle présenterait à l’heure actuelle un énorme gap de plusieurs centaines de milliers de constructions par rapport à la réalité. La question qui se pose est de savoir à qui pourrait bien profiter cette abstention coupable.
Il est peu probable que les réponses à toutes ces questions puissent être obtenues lors de la passation entre les deux maires sortant et entrant. Il est certain que les documents qui seront présentés à cette occasion seront exempts de toute irrégularité. Afin d’éviter de mauvaises surprises et pour partir sur de bases saines, la nouvelle équipe de la CUA a intérêt à commanditer un audit afin d’éclaircir toutes les zones d’ombre qui entourent la gestion de l’équipe sortante.
Hery Mampionona
La défaite électorale du TIM est consommée et semble inévitable même si les résultats ne sont que provisoires. Ne pouvant pas accepter cette débâcle, le TIM menace de descendre dans les rues. Une menace sans conséquence majeure jusqu’au prononcé du résultat définitif par les tribunaux administratifs.
Les électeurs ont fait leur choix lors des élections communales et municipales malagasy. Ils ont offert leur confiance aux candidats de l’IRK, au détriment d’autres partis politiques notamment le TIM. Ce dernier, au sens littéral comme au figuré, n’arrive pas à avaler sa défaite. La demande de confrontation de procès-verbaux que ce parti refoulé par le peuple a exigée lors de la dernière présidentielle n’a pas eu les résultats escomptés, étant donné que la demanderesse a finalement fait faux bond au moment venu. Lors des communales et municipales, le TIM a changé son fusil d’épaule en demandant cette fois une confrontation de listes électorales signées lors des législatives et lors des communales et municipales. Une autre trouvaille qui frise l’aberration.
Ne trouvant plus de parades et ne sachant plus sur quel pied danser, le TIM rameute ses partisans à descendre dans les rues pour contester les résultats des dernières élections et surtout ceux d’Antananarivo -ville. Les dirigeants du parti TIM s’en moquent complètement de la déconvenue de leurs candidats dans les autres localités comme à Andoharanofotsy, Antsirabe, Antanifotsy, Ambatondrazaka etc. l’important pour eux, c’est la Capitale. La plateforme « Rodoben’ny mpanohitra » qui l’a soutenu avant les élections municipales, a d’ailleurs affirmé l’objectif de cette fixation sur Antananarivo, faire tomber le régime actuel. En adoptant cette nouvelle stratégie, ils ne manquent pas à leur réputation de mauvais perdants et de revanchards. En effet, depuis la parution des résultats provisoires du dernier scrutin donnant la victoire aux candidats Orange, ce parti en phase de déclin ne cesse de remonter l’opinion publique contre la commission électorale et le régime actuel. Une attitude contraire à l’esprit démocrate qui veut que lors d’une élection, il y a toujours une victoire et une défaite.
En tout état de cause, cet appel ne verra que la participation d’une poignée de fanatiques et ce pour un temps limité. La majorité de la population ne suivra pas des leaders. En incitant la population à une grève, le TIM ne fait qu’un pansement sur une jambe de bois. Un acte aussi vain qu’inutile de la part d’un parti dont la fin est proche. Les futures élections sénatoriales sonneront sans doute le glass du parti de Ravalomanana Marc. Ce dernier qui, en fin de carrière politique, veut entraîner avec lui dans ce déclin les jeunes qui ont encore un avenir à gérer.
Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Tianarivelo Razafimahefa, hier en marge de la signature de lancement de la 2ème phase du projet PRODECID au FDL Anosy, a appelé la population à la sérénité. « Nous sommes toujours en période électorale », a-t-il rappelé et il faut attendre le prononcé des résultats définitifs. D’ailleurs, la CENI présentera officiellement les résultats provisoires des élections communales et municipales lundi prochain à son siège. Actuellement, la population se concentre sur son travail et sa vie tandis que le régime actuel se focalise sur la réalisation des promesses dites lors des campagnes.
Boaza
20 milliards de dollars. Tel est la somme annuelle que rapporte le golf sur le marché international du tourisme sportif. Alors que Madagascar, dans le cadre de la redynamisation de son secteur touristique, s’ouvre un peu plus vers le tourisme sportif, il a le privilège d’accueillir pour la première fois la finale du « Staysure Tour », un éminent tournoi international de golf. Une vraie aubaine à exploiter, entre le coup de projecteur international pour la destination et les répercussions sur les activités des opérateurs hôtelliers et les restaurateurs. D’ailleurs, durant une semaine, plus d’une cinquantaine de joueurs de golf internationaux à hauts revenus ont séjourné dans la Capitale. Certes, le fait d’accueillir ce genre d’événement à maintes reprises permettra de booster le secteur touristique, en même temps que l’économie du pays. De plus, il ne faut pas oublier que Madagascar a les infrastructures nécessaires pour accueillir ce type de tournoi, notamment l’International Golf Club du Rova à Andakana ou encore le Foulpointe Golf Club, qui ont chacun leurs spécificités.
De surcroît, parmi les différents types de tourisme, le tourisme sportif s’avère le plus stable. « Quand les sportifs décident de partir vers une destination dans le but de découvrir un spot ou encore pour participer à un tournoi quelconque, aucun autre événement ne leur ferait annuler leur voyage. En effet, même si le pays subit une crise politique ou autre, les sportifs maintiennent toujours le cap. C’est pourquoi, il est d’autant plus intéressant d’investir dans ce domaine, étant donné cette stabilité. En plus, il faut souligner que les sportifs ont pour la majorité beaucoup de moyens financiers pour profiter au maximum de leur séjour », a soutenu un professionnel dans le secteur. Ainsi, le marché du tourisme sportif pourrait s’étendre vers d’autres disciplines comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) ou encore les Jeux des îles. Comme cela, le pays n’accueillera pas non seulement les joueurs mais aussi les spectateurs. Proposer une large gamme d’offres tournées vers ce secteur permettra donc d’attirer de plus en plus de tournois ou de compétitions en tout genre.
En tout cas, en termes de visibilité, Madagascar en aura pour son compte en tant que pays hôte avec le résumé de 52 minutes réalisé par l’European Tour Production, et diffusé sur des chaînes internationales telles que Sky Sports, Eurosport, Discovery Channel ou encore Premier Sports et Golf Plus. Un autre résumé sera aussi produit par Canal+. Et il en sera de même pour les autres événements sportifs. Toutefois, il a déjà été signé que le « Staysure Tour » passera désormais par Madagascar pour une période de trois ans, à savoir de 2019 à 2021.
Rova Randria
Une révision profitable à tous. Pour cette année, le ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche a procédé à la révision des contrats de pêche avec les différentes entités et pays concernés. « Avec cette révision, nous voulons surtout que ces contrats de pêche s'alignent avec la politique de l'Etat. Effectivement, les redevances de pêche sont considérées moindres en comparaison avec la production. C'est pour remédier aux points de ce genre que nous avons tenu à revoir tous les contrats. En tout cas, à ce jour, nous sommes en train de finaliser la partie technique de cette révision.
En besoin de production de masse. Madagascar compte actuellement plus de 25 millions d'habitants. L'université d'Antananarivo en collaboration avec le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) organisent en ce moment le salon de la recherche au service de l'emploi et de l'économie au Carlton Anosy. L'événement a été honoré par la présence du Premier ministre Ntsay Christian et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Blanche Nirina Richard ainsi que le président de l'université d'Antananarivo Mamy Ravelomanana.
Après les succès haut en couleur des éditions précédentes du championnat de Madagascar, le Golf Club Azura Foulpointe a été choisi de nouveau par la fédération nationale pour accueilir le 3e sommet national, du 18 au 22 décembre. Une centaine de participants sont attendus à la plus prestigieuse compétition au niveau national. 60 joueurs ont déjà confirmé leur engagement mais l’inscription ne sera clôturée que la semaine prochaine. Les clubs existants dans la Grande île à savoir l’international Golf du Rova, Antsirabe Golf Club, Foulpointe Golf Club, Malaza Golf Club et Pearl Internationale Golf Course Nosy Be ont déjà manifesté leur intérêt de participer à cette édition 2019 du championnat de Madagascar.
Six titres nationaux seront attribués au Golf Azura Foulpointe à l’issue de la compétition, vainqueur chez les hommes, Dames, super seniors, seniors, juniors et professionnels. Comme aux éditions précédentes, le championnat de Madagascar 2019 sera richement doté. Hormis les trophées réservés aux champions, des billets d’avion, des motos et divers lots seront aussi attibués aux occupants du podium dans chaque catégorie. Et comme animation, les organisateurs remettent sur le tapis le trou en un et l’auteur gagnera une voiture. Comme à l’accoutumée, le site hôte, Azura Foulpointe, organisera des soirées à thème. Pour le 19 décembre une soirée « retrouvailles », le lendemain sur le thème « chic et choc », une soirée rétro le 21 décembre et la remise des trophées et des prix aux méritants constitue le bouquet final.
« Le golf est l’une des disciplines qui participent activement dans le développement du pays notamment dans le secteur du tourisme. Le ministère souhaite encore soutenir la fédération dans ses efforts de mettre le sport en avant malgré les difficultés sur lesquelles elle est confrontée surtout en matière d’infrastructure» affirme Rosa Rakotozafy, directeur général du ministère des Sports et représentant du ministre Tinoka Roberto.
Elias Fanomezantsoa
L’année dernière, le phénomène kidnapping a fait rage dans le pays, notamment dans la Capitale. C’était le cas en septembre 2018 lorsqu’un membre de cette communauté indienne du pays mais dont l’identité n’a pas été déclinée, fut enlevé par des individus armés à Alarobia. Hier, les deux personnes impliquées pour enlèvement, port d’armes illégal et association de malfaiteurs, ont été traduites devant la Cour criminelle ordinaire du PAC des 67ha. Au terme de la délibération de l’affaire, le juge a sorti son verdict. Au final, c’est l’accusé qui répond au nom d’Alain Noël, alias Ralala a écopé d’une peine de 3 ans d’emprisonnement ferme pour association de malfaiteurs et séquestration. Quant au second, le prénommé Minoarifetra, il a été relâché au bénéfice du doute, faute de preuve pour le retenir.
D’abord, les prévenus ont formellement nié les faits jusqu’au bout. Et au fur et à mesure que les débats ont progressé, il s’avère que le flou persiste finalement à propos des rôles de ces deux démarcheurs de voiture, dans cet enlèvement. Et que ce sont leurs complices dont certains sont écroués, d’autres en cavale, qui étaient directement dans le coup. Sauf qu’ils n’ont pu nier leur association au gang ayant perpétré l’acte. Et c’est le seul élément qui a permis d’enfoncer le surnommé Ralala. D’ailleurs, il a avoué d’avoir été au côté de ses complices pendant la séquestration de l’otage à Andoharanofotsy, le temps que les ravisseurs obtenaient la rançon. Et qu’il a eu sa part de ce magot se chiffrant à 400 millions de fmg. Durant quatre jours d’affilée, la victime a enduré les pires cauchemars liés à l’émotion et surtout la peur d’être assassinée.
Ses proches ont dû faire le paiement en deux phases, le temps nécessaire pour réunir la somme demandée. Durant les débats à l’audience, l’on a appris que les membres de la communauté ont dû cotiser pour aider la famille à atteindre le montant total. Notons que les deux accusés avaient été arrêtés en avril 2019, et que l’un des cerveaux présumés du rapt, fut éliminé par les Forces de l’ordre au moment de son arrestation à l’époque. L’homme a essayé de s’opposer par la force aux représentants de la loi. Ce dernier travaillait également en tant que démarcheur de voiture, tout comme ces deux autres.
Franck R.
Fin de la détention préventive systématique ! L’époque des « mandats de dépôt » systématiques fera partie de l’histoire ancienne ! Des peines alternatives telles que les contrôles judiciaires et la mise en liberté provisoire prendront le relai. Tel est l’essentiel de la déclaration de la procureure de la République Mme Balisama Odette Razafimelisoa devant la presse ce vendredi dernier. A la suite de la « descente » inopinée du Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina à la Maison centrale d’Antanimora au cours de laquelle il a constaté de visu, entre autres, le surpeuplement carcéral du lieu. Il déplorait aussi bien des conditions carcérales et de l’état de délabrement « trop » avancé d’Antanimora. Une autre réalité tout aussi accablante interpellait également le Chef de l’Etat à l’intérieur de cette « Maison » de correction, à savoir, le nombre effarant des détenus non jugés. Ils attendent désespérément leur jugement et croupissent là-bas des mois même des années. En prise de la compassion à leurs conditions, quelque peu injuste, le Président Rajoelina leur avait promis qu’on va incessamment accélérer leurs jugements quitte à recourir aux audiences foraines. Cette disposition annoncée par le Chef de l’Etat fera d’une pierre deux coups sur deux avantages précis. D’une part, elle permettra de corriger un tant soit peu les « injustices » dont ces pauvres détenus en sont victimes. De l’autre, elle contribuera à désengorger de façon significative le milieu carcéral.
Mais, les responsables directs de la Justice dont le ministre relayé par le procureur de la République vont au-delà de l’initiative présidentielle en préconisant la fin de la détention préventive systématique et comptent faire valoir à la place des mesures ou peines alternatives comme le contrôle judiciaire et la mise en liberté provisoire. Des peines auxquelles ils ont bien le droit de prononcer.
Seulement voilà, aux yeux de certains observateurs, les dispositions prises par les tenants du pouvoir auprès de la Justice font figure d’ « arme à double tranchants ». Au lieu de résoudre le problème en milieu carcéral, elles risqueraient de compromettre la situation sur le plan général.
En effet, mettre un terme à la détention préventive conduira au final à la diminution de façon sensible de la surpopulation carcérale. Incontestablement, elle désengorgera les prisons. C’est un avantage non négligeable. Evidemment, le nombre des délinquants mis en liberté provisoire ou mis sous contrôle judiciaire et qui circuleront à l’air libre auprès de la communauté villageoise ou urbaine va augmenter de façon exponentielle et portera un coup fatal à la paix sociale déjà fragile ou précaire. Ce sera le côté inquiétant de la chose !
En outre, ces mesures « audacieuses » prises par les juges encourageraient indirectement les délinquants à commettre des actes ou des délits punis par la loi. Ils savent pertinemment que de toute façon, ils bénéficieront des libertés provisoires tout au plus mis sous contrôles judiciaires. Dieu sait si la situation sociale serait gérable ou non. Les velléités de règlement de compte ou des tentatives de vindicte populaire passeront du simple au double.
Honnêtement, il faut admettre que nos éminents juges nous mettent en face d’une arme à double tranchants. Certes, c’est un moyen de désengorger les prisons mais aussi c’est une occasion d’aggraver la situation.
Ndrianaivo