Clair et direct. Le Cardinal Désiré Tsarahazana n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le comportement des chrétiens à Madagascar. « 95 voire 98% des branches de l’administration sont occupés par des responsables qui se disent chrétiennes. Pourtant, voyez encore où en sommes – nous », déplore l’Archevêque de Toamasina dans son homélie au cours d’une messe marquant le début de l’Avent, avant – hier dans la ville portuaire. Le Cardinal dénonce ainsi une sorte de « christianisme de façade ». Il appelle les chrétiens à ouvrir les yeux face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays et appelle à une prise de responsabilité commune. Selon lui, « les chrétiens sont responsables de la situation de pauvreté qui gangrène le pays ».
Et de poursuivre que « cela ressemble davantage à du cinéma lorsque nous prions ». Il estime qu’une véritable vie de prière doit, avant tout, se traduire par de réels changements. Il ne manque pas de rappeler les principes de base du christianisme qui sont fondés sur l’entraide, l’amour et le soutien mutuel. Des principes qui, en cas d’application effective, pourront réellement conduire à un développement du pays.
Contradiction
Le christianisme prend une place prépondérante à Madagascar. D’après les dernières statistiques publiées par le Pew research center, plus de 80% de la population malgache sont chrétiens. A cela s’ajoute la recrudescence des églises dans les quatre coins du pays. D’autre part, Madagascar se classe pourtant encore parmi les pays les plus corrompus au monde. L’indice de perception de la corruption publié par Transparency International en 2024 place le pays à la 140e place sur 180 pays. Une forte contradiction qui amène à réfléchir.
L’appel du Cardinal Désiré Tsarahazana s’adresse donc à tous les citoyens, y compris ceux qui occupent des postes à haute responsabilité à mettre en pratique les enseignements du Christianisme qui reposent sur des principes majeurs comme l’amour du prochain, le pardon, ou encore le respect de la morale et de l’éthique dans la vie. Dans la pratique, cela implique une ligne de vie guidée par différents vertus comme la foi, l’espérance et la charité. Pour le moment, le fossé entre les théories et la pratique demeure béant.
La Rédaction
BIANCO Mahajanga renforce ses capacités opérationnelles grâce à la formation et digitalisation. Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) réaffirme son engagement envers la professionnalisation de ses équipes et sa volonté de s'intégrer pleinement dans la dynamique nationale de digitalisation. Dans cette optique, le BIANCO de Mahajanga a lancé mercredi dernier une formation intensive de cinq jours destinée à ses investigateurs opérationnels. Soutenue par le Projet de renforcement de la gouvernance par la digitalisation (PREGODI), cette initiative vise à améliorer significativement les compétences techniques et opérationnelles des équipes. L'ouverture officielle de la formation a été présidée par le directeur général du BIANCO, Gaby Nestor Razakamanantsoa, aux côtés de Lalaotiana Francia Ravaonoro, représentante du PREGODI. Cet événement souligne l'importance stratégique accordée par l'institution au renforcement des capacités de ses antennes régionales. L'objectif principal est d'équiper les investigateurs avec des techniques d'enquête modernes pour accroître l'efficience et la qualité des investigations menées dans la lutte contre la corruption. Cette formation s'inscrit dans une démarche plus large visant à optimiser les résultats des enquêtes et répondre aux défis croissants en matière de transparence. Elle précède également l'événement "Rodorodon'ny Fanambaram-pananana" qui s’est tenu le 28 novembre 2025. Cette journée spéciale a été consacrée à la collecte des déclarations de patrimoine, à la sensibilisation des citoyens et des agents publics, ainsi qu'au recensement des personnes assujetties à Mahajanga.
Le projet de Loi des finances 2026 entre les mains des sénateurs. Après son adoption assortie de plusieurs amendements à l’Assemblée nationale, le projet de Loi de finances pour 2026 arrive cette semaine sur les bancs du Sénat. Les discussions s’annoncent vives, tant le texte comporte des mesures susceptibles d’impacter directement la production nationale et le pouvoir d’achat. Parmi les points les plus débattus figurent la demande d’immunité pour les agents des douanes, l’instauration d’une nouvelle taxe sur les opérateurs téléphoniques, ainsi que l’augmentation de l’imposition pour les salariés percevant plus de 4 millions d’ariary. Le projet prévoit également une taxe sur le blé et la suppression des droits de douane sur le riz importé. Ces dispositions, aux effets potentiellement significatifs sur différents secteurs économiques, seront passées au crible par les sénateurs. Le vote de ce texte déterminera les grandes orientations budgétaires et fiscales du pays pour l’année à venir.
Le réseau malagasy de journalistes d’investigation, Malina, a officiellement lancé « The Investigator’s Lab », une initiative ambitieuse visant à renforcer les capacités d’investigation à travers le pays. La première édition de cet événement, tenue à l’IKM Antsahavola, a débuté par la projection du documentaire percutant « CSB Valamaty », suivi d'ateliers pratiques destinés à perfectionner les compétences des journalistes malagasy. Le film a mis en lumière les défis critiques auxquels sont confrontées les populations rurales en matière d'accès aux soins de santé. Il a notamment dénoncé la situation alarmante des centres de santé communautaires (CSB) promis depuis 2018 mais dont la construction reste inachevée, laissant les habitants, et particulièrement les femmes enceintes, exposés à des risques sanitaires majeurs. Au cours d'une masterclass, Fah Andriamanarivo, rédacteur en chef de Malina, a partagé les leçons apprises lors de conférences internationales tenues à Johannesburg et Kuala Lumpur. Il a insisté sur l'importance cruciale d'intégrer les outils numériques modernes, tels que l'Open Source Intelligence (OSINT) et le journalisme de données (datajournalisme), dans les enquêtes. Ces techniques sont jugées essentielles pour aborder avec rigueur des sujets complexes comme les questions environnementales et la gouvernance publique. L'objectif de Malina est de tisser un réseau d'investigation dynamique sur l'ensemble du territoire malagasy, contribuant ainsi à une meilleure redevabilité et une information de qualité pour tous les citoyens.
Une opératrice en cash point a été la cible des braqueurs, juste au moment où elle se trouvait à mi-chemin menant vers son lieu de travail à Ivato, vers 7h du matin hier. Les agresseurs, au nombre de deux, selon l'employeur de la jeune femme, ont alors attaqué celle-ci par surprise tout en lui appliquant du piment sur les yeux. Affolée et aveuglée par la douleur, la victime a lâché prise, abandonnant, malgré elle, le sac qu'elle transportait sur elle et qui contenait de l'argent liquide et des téléphones appartenant à l'employeur ! Mais les cris de la jeune femme ont alors alerté les témoins à la scène.
Du coup, ces derniers se sont mobilisés, à la fois pour voler au secours de la victime mais également se lancer aux trousses des deux malfaiteurs. Quelques moments à peine après une course poursuite avec les curieux, l'un des fugitifs a été capturé vivant. Le suspect avait une solution liquide contenant du piment, mais également des ordalies. « Les gens ont failli le lyncher à mort et il n'a eu la vie sauve qu'avec l'intervention de la Police », commente le propriétaire du cash point. En réalité, ce dernier se félicite de cette mobilisation spontanée des témoins et des Forces de défense et de sécurité pour appréhender le suspect. Au moment où les policiers l'ont fouillé, le quidam, qui parle le dialecte d’une ville du Nord-ouest, avait encore une partie du butin, soit la somme d'un million ariary mais aussi du piment, enfin des ordalies sur lui. Depuis, il a été placé en garde à vue au poste de Police du Lac Iarivo à Ivato, avant qu'il soit déféré dans les prochaines heures. A noter que ce n'est pas la première fois que le propriétaire du cash point a été victime de vol. Il y a quelques mois de cela, son domestique s'est enfui avec une importante somme, et le fugitif court toujours, depuis.
Franck R.
Hier, plusieurs quartiers d’Antananarivo ont connu de gros embouteillages. Ankorondrano, Marais Masay, Ankorahotra, Andraharo, Andravoahangy ainsi que d’autres zones ont été particulièrement touchées. La pluie qui sévit depuis plusieurs jours a rendu les routes difficiles à circuler. « Il nous a fallu deux heures pour aller d’Amboditsiry à Marais Masay », raconte Faniry, une mère de famille qui habite à Amboditsiry. Cette dernière explique que les routes goudronnées sont abîmées, les nids-de-poule s’agrandissent et les canaux sont bouchés par les déchets. « L’eau stagne partout et ça bloque la circulation », ajoute-t-elle. Les piétons cherchent aussi à s’abriter de la pluie, ce qui rend la circulation encore plus compliquée. « Il est très difficile de trouver un bus. Nous finissons le travail vers 16h 30 à Behoririka et devons rentrer à Analamahitsy. Les bus sont bondés, que ce soit la ligne 183 ou la 186. A Andravoahangy, si l’on choisit de marcher à pied, l’eau monte jusqu’aux genoux », raconte Mampionona, commerçante à Behoririka. Elle précise que de nombreux véhicules tombent en panne sur la route, ce qui aggrave les bouchons.
Périphéries
En outre, une autre cause des embouteillages est liée à cette période, proche des fêtes de fin d’année. « Le nombre de commerçants augmente car la fête de Noël et le Nouvel an approchent. Ils vendent toutes sortes de marchandises sur les trottoirs, que ce soient des vêtements, chaussures, jouets, sapins et articles de décoration, surtout à Analakely, Behoririka et Andravoahangy. Par conséquent, les piétons sont obligés de marcher sur une bonne partie de la chaussée, ce qui ralentit la circulation des véhicules », ajoute Mampionona. Par ailleurs, un autre problème touche les périphéries. Dans certains quartiers d’Avaradrano, certaines routes deviennent impraticables. « La route d’Anjaivola commence à devenir glissante. Si la pluie continue, la boue va recouvrir complètement cette voie », explique Laza, conducteur de taxi. Certaines zones commencent à être inondées. A Laniera, l’eau commence à s’accumuler progressivement. « Lors de la dernière grosse pluie, une partie du goudron s’était déjà détachée. Si la pluie continue, la route va se détériorer très vite », avertit Jule, habitant du quartier.
Carinah Mamilalaina
Le VIH se propage en silence ! Les chiffres en disent long, non seulement au niveau national mais aussi dans les différentes Régions. Pour Antananarivo, le réseau Mad’Aids enregistre 25 à 30 nouveaux cas positifs par mois dans ses zones d’intervention, à savoir le premier, le 3ème et le 6ème Arrondissement. Autrement dit, ils détectent une nouvelle personne séropositive par jour, rien que dans la Capitale. Ces nouvelles personnes porteuses du VIH (PVVIH) sont moyennement âgées entre 18 et 25 ans, à en croire Etienne Razafindratiana, responsable psycho-sociale dudit réseau. D’ailleurs, la ministre de la Santé publique, Dr Monira Managna, rappelle que plus de 90.000 personnes sont porteuses du VIH à Madagascar, dont 32.000 dépistées. En d’autres termes, 58.000 personnes vivent avec le virus sans connaître leur statut sérologique, faute de dépistage, ce qui favorise les transmissions dans toute l’île. Les nouveaux cas concernent surtout les adolescents et jeunes âgés de 20 à 49 ans, selon toujours les informations recueillies.
Loin d’être une priorité
« La lutte contre le VIH/Sida demeure négligée par l’Etat, en étant loin d’être une priorité. Pourtant, les statistiques concernant les nouvelles infections sont alarmantes, notamment auprès des jeunes », avance un acteur engagé dans cette cause. Effectivement, la majorité des financements alloués dans cette lutte provient des bailleurs. Pourtant, ce financement international a connu une baisse soudaine et brutale cette année, y compris à Madagascar. Les services de prévention, de traitement et de dépistage du VIH ont ainsi été perturbés. « L’Etat devrait réviser sa priorité, y compris le financement alloué dans la lutte et la prise en charge de ce fléau qui ne cesse de gagner de l’ampleur », suggère notre source.
En outre, davantage de personnes sont conscientes de l’importance des dépistages du VIH/SIDA pour mieux se protéger. Toutefois, les tests de dépistage se font rares ces derniers temps, d’autant plus qu’ils sont destinés seulement aux groupes vulnérables, à l’exemple des travailleuses de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les utilisateurs de drogues injectables ou encore les femmes enceintes. Une rupture de stock risquerait d’aggraver les perturbations si des mesures ne sont pas prises dans l’immédiat...
Recueillis par P.R.
« Surmonter les obstacles pour rendre la stratégie de lutte contre le VIH/Sida plus efficace ». Tel a été le thème choisi pour la Journée mondiale de lutte contre cette maladie au titre de cette année 2025. La célébration officielle s’est tenue hier dans l’enceinte de la Commune de Bemasoandro- Itaosy. Une occasion pour le ministère de tutelle, les partenaires techniques et financiers ainsi que plusieurs acteurs de renforcer les connaissances de la population sur le VIH/Sida. La lutte contre la honte, la peur et la stigmatisation a aussi été mise en avant. Cependant, la célébration a permis de démontrer que la propagation du virus peut être contrôlée et prévenue grâce au dépistage précoce et aux mesures de protection. « La VIH peut être bien traité, avec des soins gratuits. Une PVVIH peut mener une vie normale dès qu’elle suit correctement son traitement antirétroviral », ont sensibilisé les acteurs à cette occasion. Outre le dépistage de ce virus, d’autres services de santé gratuits ont également été offerts à la population, venue en masse sur place.
L'industrie de la croisière constitue un segment en pleine croissance du secteur touristique à Madagascar. Après l'interruption observée durant la crise sanitaire mondiale, l'île a enregistré une reprise progressive des arrivées de passagers. La saison de croisière s'étend de manière prédominante d'octobre à avril et son volume contribue directement aux statistiques du tourisme international.
Pour l'année 2024, les estimations basées sur les données des ports indiquent un total de 54.137 croisiéristes, une proportion significative des arrivées touristiques totales enregistrées. Cette augmentation du flux de passagers sollicite les capacités opérationnelles des infrastructures portuaires clés, de la destination balnéaire de Nosy Be au port industriel et minier de Fort-Dauphin (port d'Ehoala). Les itinéraires internationaux intègrent l'île dans les grands circuits de l'océan Indien, avec des escales fréquentes impliquant des navires de grande capacité.
Les autorités malagasy sont ainsi mises au défi d'adapter les services portuaires pour l'accueil et le débarquement efficace de ces volumes de passagers, souvent limités par un temps d'escale de 6 à 10 heures. Les calendriers prévisionnels confirment cette tendance : pour la saison 2025-2026, le port d'Ehoala a déjà confirmé l'attente d'une dizaine d'escales, témoignant de la confiance des armateurs. La gestion logistique des débarquements et des réembarquements constitue donc un enjeu constant pour maintenir la fluidité du trafic et le respect des horaires au niveau des compagnies.
Impact local
Chaque escale de paquebot a pour effet d'injecter des capitaux étrangers de manière rapide et concentrée dans les zones d'accueil. Les croisiéristes réalisent des dépenses substantielles, principalement orientées vers les services d'excursion, les achats d'objets artisanaux et l'utilisation des transports locaux. Les évaluations montrent qu'une seule escale majeure mobilise des montants qui peuvent représenter un soutien financier considérable pour les petits et moyens prestataires.
Les secteurs qui bénéficient le plus de cet afflux sont les transports terrestres (location de bus ou de véhicules 4x4), le guidage professionnel et la petite restauration rapide. Par exemple, les excursions vers les sites distinctifs tels que les « Tsingy rouges » près d'Antsiranana ou la Réserve de Lokobe à Nosy Be engagent directement des guides certifiés, des chauffeurs et des piroguiers locaux. « Pour les guides indépendants comme moi, une journée d'escale bien remplie assure des revenus qui me permettent d'améliorer mon équipement de travail et de vivre dignement », déclare un prestataire de service à Toamasina, sous couvert d'anonymat. Ces revenus, bien qu'importants, restent concentrés autour des zones d'escale et des opérateurs qui ont réussi à s'intégrer dans les circuits de sous-traitance des compagnies internationales. L'Administration malagasy est encouragée à développer des stratégies pour mieux structurer l'offre d'artisanat et faciliter l'accès des petits producteurs et commerçants aux lieux de passage des croisiéristes, assurant une distribution plus large des bénéfices.
Attractivité touristique
Les programmes d'excursion proposés durant les escales sont conçus pour offrir aux croisiéristes une synthèse des atouts naturels et culturels de Madagascar. Les contraintes temporelles des escales imposent des circuits courts mais riches en contenu thématique. A Fort-Dauphin, les visites de la Réserve de Berenty, connue pour sa population de lémuriens diurnes, sont très demandées. A Nosy Be, les passagers se dirigent massivement vers les excursions nautiques, incluant des destinations comme Nosy Iranja pour ses conditions de « snorkeling » et ses plages préservées. Sur la côte Est, les circuits permettent l'exploration du Canal des Pangalanes depuis Toamasina, offrant une perspective sur la vie rurale et l'environnement aquatique local.
Ces excursions sont gérées par des agences, garantissant ainsi la logistique, l'assurance et la qualité du guidage. « En tant que guide, notre rôle est d'assurer la sécurité du groupe, tout en partageant des connaissances approfondies sur les espèces endémiques et les coutumes », précise Mamy, un professionnel du guidage à Antsiranana. La segmentation des offres entre les ports permet de mettre en valeur la diversité régionale, allant des sites géologiques et militaires du Nord aux vastes plantations de vanille et d'épices de l'Est, contribuant à une expérience variée de l'île.
Sécurité et insécurité
La sécurité des passagers en escale est une condition essentielle pour le maintien et le développement des lignes de croisière. Au niveau portuaire, les installations se conforment strictement aux standards internationaux de sûreté (Code ISPS), assurant un contrôle rigoureux du périmètre maritime et du terminal. Toutefois, les risques d'insécurité se matérialisent sur le réseau routier et dans les centres villes. Les dispositifs mis en place incluent l'obligation d'utiliser des transports agréés, l'encadrement constant par des guides officiels et le renforcement des patrouilles de la police touristique dans les centres villes, aux jours d'arrivée de navires.
Néanmoins, la vulnérabilité est exposée par des incidents comme le vol par arrachage dont ont été victimes deux membres d'équipage du paquebot « Luminara Valetta » à Toamasina, le 30 novembre dernier. Ce délit, commis par des chauffeurs de cyclo-pousse non accrédités, démontre que les passagers qui s'écartent du cadre des excursions organisées, en optant pour des transports informels pour un tour de ville non sécurisé, s'exposent à des risques accrus (comme le vol de l'argent échangé en dollars). « Nous rappelons constamment aux touristes de ne pas utiliser de transport qui ne soit pas estampillé par leur agence et de ne pas exhiber d'argent liquide en public, » explique Sophie, une opératrice touristique locale. De tels actes, rapportés par les victimes et relayés au sein de la communauté des croisiéristes, nuisent à l'image de la destination, nécessitant une réponse immédiate des autorités par des mesures policières et un nettoyage de la zone périphérique aux ports.
Perspectives d'avenir
L'augmentation confirmée des flux de croisière impose à Madagascar de développer une approche réglementaire et de durabilité forte. Au-delà de l'adaptation des infrastructures physiques, un effort est requis dans la structuration des services au sol. La nécessité de disposer de professionnels du guidage en nombre suffisant et d'un parc de véhicules modernes et sûrs est primordiale. L'incident de Toamasina a accentué le besoin de réglementer et d'identifier strictement les transporteurs informels opérant près des zones d'escale, afin d'écarter les individus aux intentions malveillantes.
Les autorités malagasy doivent investir dans des programmes de formation continue, non seulement pour le personnel de guidage, mais aussi pour les forces de sécurité spécialisées dans la protection des touristes. Un protocole clair de gestion des incidents, assurant une réponse rapide et une action corrective visible (y compris la poursuite des coupables, dont les victimes du 30 novembre auraient obtenu des preuves vidéo), est essentiel pour regagner la confiance des compagnies. Le tourisme de croisière est une ressource économique avec un potentiel avéré. Mais sa croissance ne pourra être maintenue que si l'environnement de sécurité est perçu comme fiable par le marché international.
La 16ème édition du « MadagaSlam Festival » s’annonce exceptionnelle. Comme à l’accoutumée, ce sera un rendez-vous incontournable pour les amateurs de poésie orale et d’expression urbaine. Du mardi 2 décembre au samedi 6 décembre, l’Institut français de Madagascar (IFM), situé à Analakely, devient le théâtre d’un évènement rare, placé sous le signe de la créativité, de l’innovation et de la rencontre entre artistes et publics.
Parmi les moments forts de cette édition, la venue de Nico K, un artiste français aux multiples talents, suscite déjà l’enthousiasme et l’attente. Nico K, poète, slameur, rappeur et improvisateur, est reconnu pour sa capacité à faire dialoguer les mots avec l’image, le rythme et l’émotion. Son passage à Madagascar s’inscrit dans le cadre de ce festival, une initiative qui célèbre la scène slam locale, tout en invitant des artistes internationaux à partager leur univers.
La venue de Nico K n’est pas simplement une démonstration de performance, mais aussi une immersion dans un univers où la poésie devient une expérience sensorielle. Le programme est riche et varié. Dès le mardi 2 décembre, la médiathèque de l’IFM accueille « Expoétique », une exposition immersive où Nico K réinvente la relation entre texte et image. Lettres renversées, mots fragmentés, motifs recomposés, cette exposition invite le public à une exploration visuelle de la poésie concrète, transformant chaque regard en une interprétation personnelle. Le vendredi 5 décembre, place à la scène avec « 100 % Impro », un spectacle où l’artiste, accompagné du pianiste Njaka Rakotonirainy, créera en direct, à partir des propositions du public, une performance unique. Un véritable feu d’artifice verbal et musical, où l’énergie brute et l’instinct prennent le dessus, offrant une expérience vivante et imprévisible.
Le samedi 6 décembre, l’évènement se poursuivra avec une rencontre privilégiée avec Nico K. Le public aura droit à un échange intime à propos de son parcours, sa vision du slam et de la poésie contemporaine. La grande finale du slam national, quant à elle, clôturera cette édition avec brio, en mettant en lumière les talents malgaches qui, par leur verbe et leur audace, tenteront de décrocher le prestigieux titre national et représenter Madagascar à la Coupe du monde de slam, prévue se dérouler à Paris (France) en mai 2026.
L’arrivée de Nico K à Madagascar n’est pas seulement un événement artistique, mais également une véritable célébration de la poésie comme vecteur d’émotion, de dialogue et de changement. Une occasion unique pour le public malagasy de découvrir un artiste dont la créativité transcende les frontières, et de vibrer au rythme d’un slam qui fait battre le cœur de la capitale.
Si.R
Le Golf du Rova Andakana a accueilli l’édition 2025 du tournoi All Africa Region IV, réunissant les meilleures équipes de la zone Est du continent. Au terme d’une compétition relevée, le Kenya s’est imposé avec autorité, devant l’Ouganda et Madagascar.
Le Kenya intouchable. L’équipe kenyane a survolé le tournoi avec un score total de 642 coups, grâce notamment à la performance exceptionnelle de John Lejirima, auteur d’un remarquable -7, meilleure carte individuelle de la compétition. Il a été solidement épaulé par Elvis Miguiga (+2), Michael Karanga (+3) et Junaid Ayaz Manji (+5), permettant au Kenya de conserver une confortable avance.
Ouganda, une deuxième place solide. Deux coups derrière, l’Ouganda termine à 644 coups, porté par un duo très en forme : Joseph Kasozi (-3) et Joseph Reagan Akena (-1). Le régulier Otukei Antony (E) a également contribué, malgré la contre-performance de Godfrey Kambale (+12) qui coûte probablement au pays une lutte plus serrée pour le titre.
Madagascar complète le podium
Avec un total de 660 coups, Madagascar monte sur la troisième marche du podium. La sélection malgache a pu compter sur Tafitasoa Randriamananiara (+5), auteur de la meilleure performance du groupe. Ses coéquipiers Solofo Radimisaona (+7), Fils Rakotondrafara (+9) et Julien Rasolofoarimanana (+11) ont livré une compétition correcte, même si le fossé reste important avec les deux nations de tête.
L’Ethiopie en difficulté. Celle-ci ferme la marche avec 744 coups, loin derrière, handicapée par des scores élevés : Aklilu Haile Kidane (+28), Binyam Gebrselase Syoum (+29), Rakieb Samora Yonus (+41) et Muluget Dana Babore (+50). Une édition compliquée pour la sélection éthiopienne qui devra revoir sa préparation.
Un tournoi d’envergure régionale, rendez-vous majeur du golf africain. L’Africa Region IV Championship, inscrit au WAGR, continue de s’affirmer comme la compétition phare des meilleures nations de l’Est africain.
Le Kenya, déjà vainqueur en Ouganda (2022), Ethiopie (2023) et Rwanda (2024), confirme plus que jamais son statut de référence continentale.
Avec une participation annoncée de neuf pays et l’engagement des grandes Fédérations régionales, cette édition organisée à Antananarivo confirme la montée en puissance du golf malgache et du Golf du Rova, désormais reconnu comme un parcours capable d’accueillir des événements internationaux.
Elias Fanomezantsoa