Jean Luc Djavojozara, maire-fugitif d’Antsiranana, a brisé son silence en prenant la parole sur ses réseaux sociaux. En dépit de sa situation juridique délicate, il se permet de donner des leçons de légalité concernant la nomination d’un Président de délégation spéciale (PDS) à la Commune urbaine, en affirmant que cette décision est illégale. Pourtant, celui qui se cache toujours des autorités et de la justice semble oublier les principes de la légalité qu’il prétend défendre.
Elu avec une large majorité, il a vu sa victoire validée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et confirmée par le Tribunal administratif. Cependant, son absence a entraîné une vacance de siège, actée par les mêmes autorités qui ont confirmé sa victoire. Ce qui devait être le début de son troisième mandat a en effet été marqué par l’absence physique du maire, qui n’a jamais pris ses fonctions après les élections, étant d’ailleurs introuvable depuis le début de la campagne électorale pour les communales et municipales.
Faut-il en effet rappeler que Djavojozara est recherché par la Justice, après avoir été condamné à cinq ans d’emprisonnement pour des faits graves, dont une amende de vingt millions d’ariary. Sa candidature à la Mairie avait été à l’époque validée car il n'était pas encore condamné. Une condamnation qui est arrivée après la validation de sa candidature, ce qui fait que ses proches ont pu faire sa campagne et le faire élire, malgré sa fuite.
En tout cas, la situation a mené à la désignation d’un PDS pour pallier l’absence de maire et gérer la Commune. Ce processus, bien que exceptionnel, est prévu par la loi, et intervient lorsque la gestion normale de la Commune devient impossible. La nomination de ce PDS est donc une décision conforme aux règles en vigueur, et vise à éviter un blocage des services municipaux. Alors que Djavojozara se cache, il ose prétendre que cette procédure est illégale. L’ironie de la situation est frappante.
Les responsables du Tribunal administratif ont clarifié que la vacance de siège a été confirmée selon les délais prévus par la loi, et que le poste de maire étant vacant, il est donc légitime de nommer un PDS. L’ex-édile, dans sa fuite, semble ignorer les implications de cette vacance légale, tout en cherchant à manipuler l’opinion publique. Il s’agit- là d’une simple manœuvre pour détourner l’attention de sa propre incompétence et de ses problèmes judiciaires.
La Rédaction
Une session extraordinaire du nouveau conseil municipal de la Commune urbaine d'Antananarivo s’ouvre cette semaine. A l’ordre du jour : l’adoption du règlement intérieur, la délégation de pouvoir et l’organigramme de la Commune. Ralitera Andriamparany, réélu président du conseil municipal malgré la position minoritaire de sa liste, revient sur les enjeux de cette nouvelle mandature et la nécessité du dialogue au sein de l’organe délibérant.
La Vérité (+): Vous avez été réélu président du conseil municipal alors que votre association est minoritaire ?
Président du conseil municipal de la CUA Ralitera Andriamparany (-): Cette réélection est une marque de confiance. Je pense avoir été désigné en raison de mon caractère rassembleur et de ma capacité à favoriser l’unité. Le soutien de conseillers municipaux, non issus de notre liste, montre également qu’ils reconnaissent mon pragmatisme, ma volonté de faire des compromis, et mon expérience au sein du conseil. Cette élection témoigne aussi de ma capacité à instaurer un climat de collaboration et de dialogue, essentiels pour le bon fonctionnement de notre Municipalité. Cela me motive à travailler de manière inclusive pour le bien de notre ville.
(+): Le bureau permanent du conseil municipal a été élu avec vous. Il inclut un représentant du Tia Tanindrazana, du Mouvement Gasikara et du TIM. Quelle est votre analyse de cette composition ?
(-): A mon sens, cette composition reflète bien la démocratie. Elle assure une représentation équilibrée des différents partis et groupes au sein du conseil. Le fait que le bureau permanent inclut des représentants de diverses tendances politiques montre que nous avons réussi à instaurer une culture de dialogue et de coopération, au service de l’intérêt commun. Cela renforce la légitimité des décisions prises et nous permettra de travailler de manière plus harmonieuse et plus efficace pour le bien de notre Capitale.
(+): Etant donné que vous ne disposez pas de majorité absolue, quelles mesures comptez-vous mettre en place pour éviter d'éventuels blocages au sein du conseil municipal ?
(-): Je suis convaincu qu’aucun blocage majeur ne surviendra, car tous les conseillers municipaux, quels que soient leurs partis, aiment Antananarivo et souhaitent son développement pour qu'elle soit vraiment digne de Capitale de Madagascar. Nous avons tous à cœur l’intérêt de la Commune. Je suis persuadé que, lorsqu’ils verront que les projets sont véritablement destinés à améliorer la vie des habitants, les élus soutiendront les initiatives. Nous mettrons donc l’accent sur la transparence, la concertation et la clarté des objectifs, afin de garantir l’adhésion de tous aux projets, pour le bien-être de notre Capitale.
Recueillis par L.A.
Le fils ainé du Président Andry Rajoelina, Arena Rajoelina a obtenu son diplôme de fin d'études au sein de l’École hôtelière de Lausanne (EHL), classée comme meilleure université au monde en management de l’hôtellerie et des loisirs. Arena est le seul malgache qui fait partie de la promotion sortante composée de 242 étudiants. Le Président Andry Rajoelina et son épouse n’ont pas caché leur immense fierté suite à l’obtention de ce prestigieux diplôme par leur fils aîné, après quatre années d’études. « Tu as grandi, appris, et surtout, tu as réussi. Le plus grand bonheur et la plus grande fierté pour un père, c’est de voir la réussite de ses enfants. Tu as prouvé que le courage, suivi d’efforts et porté par la foi, permet d’atteindre son objectif », a – déclaré le Président sur sa page Facebook hier. Retrouvez en images, l’écho de la cérémonie de remise de diplôme à laquelle la famille présidentielle a assisté.
Les 4 et 5 février derniers, la Capitale et ses environs avaient été les théâtres d'une série de braquages, parfois meurtriers. Vers 19h, le 5 février dernier, des bandits armés ont attaqué un cash-point à Androka, commune d'Alasora, emportant la somme de 8 millions ariary. Mais plus récemment, l'enquête menée par la Brigade de gendarmerie de ladite localité a porté ses fruits. Deux suspects ont été arrêtés. Déférés au Parquet le week-end dernier, les deux larrons ont été ensuite placés sous mandat de dépôt à la prison d'Antanimora, depuis.
Revoyons maintenant à la loupe comment ces présumés braqueurs ont été attrapés. En réalité, le coup de filet a découlé d'une forte mobilisation et intervention du « fokonolona » à Alasora, aussitôt après même que le gang ait réussi à mettre la main sur le butin. Car, il s'en était suivi une chasse à l'homme au cours de laquelle les riverains ont épinglé l'un des agresseurs de ce propriétaire du cash-point. Cuisiné par ses poursuivants, le suspect était conduit à indiquer la trace de son complice.
Cependant, il n'y avait aucun moyen pour arracher le moindre renseignement des bouches des deux larrons en cause, lesquels observent un mutisme tombal pour ne pas indiquer où ils auraient pu mettre le butin. La balle est donc dans le camp de la Justice pour établir un fort probable lien ou non entre ce braquage survenu à Androka, Alasora et celui qui a coûté la vie à un agent de change de 59 ans à Andohan'Analakely, mais aussi d'un assaillant, ramassé par la Police où il agonisait des suites de ses blessures occasionnées par la balle de la Police, et qui fut retrouvé au fond d'une ruelle d'Ambodin’Isotry au lendemain du braquage. Ces deux faits s'étaient produits en l'espace de quelques heures seulement.
L'enquête tente aussi de prouver ou rejeter l'hypothèse, comme quoi ces attaques auraient été liées ou non à celle, toujours au cours de ces mêmes périodes, avait échoué à Ambatoroka où les 5 membres d’une bande ayant essayé de braquer un cash-point à Ambatoroka, étaient tombés dans le filet des Forces de l'ordre.
Pourquoi ces rapprochements ? Le mode opératoire des bandits est presque le même. Ils arrivent en scooter en double montée, à visage découvert mais sous leur casque. Ils braquent leurs armes à feu sur leur proie pour l’intimider et menacent de la tuer en cas de refus d’obtempérer. Ils s’enfuient ensuite avec le butin.
Franck R.
Continuité. Le renouvellement du partenariat entre l'Office national du tourisme de Madagascar (ONTM) et le Radisson Hôtel Group marque une étape clé dans la promotion continue de Madagascar comme destination touristique de choix. Ce partenariat, initialement signé en 2023, vise à renforcer la visibilité de l'île sur la scène internationale et se poursuivra en 2025 avec de nouvelles initiatives. Parmi ces actions, l'organisation d'eductours, de voyages de presse, ainsi que la participation d'influenceurs internationaux figure au cœur de la stratégie de promotion. Toutefois, cette année, une nouveauté s'ajoute avec l'introduction d'un événement B2B qui ciblera spécifiquement le marché émirati, une région clé pour attirer de nouveaux flux touristiques vers Madagascar. Ce renouvellement de partenariat témoigne de la confiance mutuelle entre les deux entités, avec un objectif commun : promouvoir l’image de Madagascar à l’échelle mondiale. Dany Barivelo, directeur exécutif de l'ONTM, a souligné lors de la cérémonie de signature l’importance de cet engagement. Il a déclaré que la promotion du pays ne relève pas uniquement de la responsabilité de l’ONTM, mais qu’elle implique l’ensemble de la chaîne de valeur touristique, des acteurs privés jusqu’au grand public. Il a également salué les efforts du Radisson Hôtel Group dans cette démarche, malgré leur statut d'entité privée, et a exprimé sa gratitude pour leur contribution au rayonnement de la destination.
Voyage d’affaires
François Van Rens, Cluster General Manager du Radisson, a pour sa part partagé sa vision sur le rôle des hôteliers dans la promotion d'une destination touristique. Il a expliqué que 20 à 25 % des clients des hôtels Radisson à Madagascar sont des touristes, le reste étant majoritairement des voyageurs d'affaires. Les principaux marchés touristiques pour Madagascar, selon lui, restent l'Europe, avec la France, l'Allemagne et l’Angleterre en tête, suivis par l'Afrique, les Etats-Unis et le Japon. Van Rens a également souligné que pour renforcer la destination, il est essentiel que les différents acteurs du secteur touristique collaborent étroitement. Selon lui, chaque acteur doit éviter de se concentrer uniquement sur ses propres intérêts et plutôt œuvrer ensemble pour promouvoir la destination dans son ensemble. Il a insisté sur l'importance de travailler main dans la main avec les agences de l'Etat, les tour-opérateurs et les autres hôteliers pour maximiser l'impact. Van Rens a aussi mis en avant que si le marché touristique de Madagascar croît dans sa globalité, tous les acteurs en bénéficieront, et ce, au-delà de la simple concurrence. Il a conclu en mentionnant les actions concrètes menées par Radisson pour promouvoir Madagascar, notamment l'envoi de journalistes et d'influenceurs dans diverses Régions du pays, et a réitéré leur engagement à contribuer à la croissance du secteur touristique.
Hary Rakoto
Le week-end dernier, la 21e édition de RDJ Mozika a illuminé la scène musicale de Madagascar, rassemblant à la fois les artistes et les passionnés de musique au Palais des Sports, situé à Mahamasina. Cet événement, organisé par la station RDJ et ses partenaires, a mis en avant une pléiade de talents, célébrant la créativité et l'originalité des artistes malagasy.
Les stars nationales ont ainsi foulé le tapis rouge, sous les flashes des paparazzis, créant une ambiance festive et électrisante. Cette année, la cérémonie a été marquée par l'attribution de nombreux trophées, dont le très convoité trophée d'honneur, décerné au chanteur Thiera Bruno. Lors de la remise de ce trophée, le public lui a réservé une standing ovation émouvante, témoignant de l'affection et du respect que les fans portent à cet artiste. Très ému, Thiera Bruno a partagé son bonheur et sa surprise face à cette reconnaissance inattendue.
Parmi les lauréats de cette édition, on a retrouvé des artistes émergents tels qu'Erica Rock, Poety Rebely, Tsekmah, Agrad, et le jeune Mopcaan, qui a également remporté son premier prix pour le meilleur Afro masculin. Le trophée du meilleur titre de l'année a été attribué à Basta Lion pour son tube « Columbian », tandis que le groupe Henika a été récompensé dans la catégorie « Sokajy hira fiderana » avec leur morceau intitulé « Izaho mahalala ». La musique rap, quant à elle, a brillé avec des titres populaires tels que « Koz mintsy » de Tsekmah et « Zanak'i dadanay » d'Agrad, qui ont captivé le public tout au long de la soirée.
En tout, une trentaine de trophées ont été distribués, célébrant la diversité et la richesse du paysage musical malagasy. La cérémonie a également été ponctuée de performances artistiques, offrant au public un spectacle mémorable. Notons que la sélection des artistes nominés a été réalisée par la station RDJ, prenant en compte les titres diffusés entre décembre 2023 et décembre 2024 dans plusieurs villes du pays, dont Antananarivo, Antsirabe, Toamasina, et Mahajanga. Pour les artistes désireux de participer à cette aventure musicale, ils doivent soumettre leurs œuvres à la station RDJ pour bénéficier d'une diffusion. Cette initiative souligne l'importance de la musique et l'engagement de cette station radiophonique à soutenir et promouvoir les talents locaux, tout en renforçant les liens entre artistes et fans.
Si.R
Après une trêve de près de deux mois, la World Cola Pureplay Football League (PFL) a fait son grand retour ce week-end, et le moins qu'on puisse dire, c'est que les équipes n'ont pas perdu leur temps pour nous offrir du spectacle ! Trois matchs palpitants ont marqué cette reprise du championnat de Madagascar de première division, avec leur lot de surprises et de retournements de situation.
Le samedi a été marqué par des résultats inattendus, à commencer par la défaite surprise du CFFA face au FC Rouge sur le score de 2 buts à 0. Les réalisations de Santatra (67e) et Faneva (74e) ont scellé la victoire du FC Rouge, qui a su déjouer les pronostics.
Dans un autre match, l'AS Fanalamanga a fait preuve de réalisme en battant le FC Mama sur la plus petite marge (1-0). Le but de Gildas à la 47e minute a suffi à assurer la victoire de son équipe.
La journée de dimanche a été tout aussi riche en émotions. A Mahajanga, le Tsaramandroso FC a été dominé par Disciples FC sur le score de 1 but à 0. Le but de Drogba à la 53e minute a offert la victoire à son équipe.
A Antananarivo, le match entre Ajesaia et AS Sainte-Anne Avenir s'est soldé par un match nul 1-1. Alors que l'AS Sainte-Anne avait ouvert le score grâce à Pascal (34e), l'Ajesaia a réussi à égaliser dans les arrêts de jeu (94e) grâce à un but de Feno, offrant un point précieux à son équipe.
Enfin, l'Elgeco Plus a dominé les militaires du Cosfa sur le score de 2 buts à 1. Mamisoa a donné l'avantage à Elgeco Plus à la 32e minute, mais Fetra a égalisé pour Cosfa à la 63e minute. C'est finalement Onja qui a offert la victoire à Elgeco Plus à la 83e minute.
Avec ces résultats, le championnat de Madagascar de première division est bel et bien lancé. Les équipes ont montré qu'elles étaient prêtes à en découdre et à se battre pour le titre. Le suspense reste entier et la compétition s'annonce passionnante pour les semaines à venir.
E.F.
Le 7 février 2009 est une date qui continue de marquer les esprits et les cœurs à Madagascar. Ce jour-là, une marche historique menée par les partisans du changement vers le Palais présidentiel à Antaninarenina s'est tragiquement terminée par une répression sanglante. Ce moment sombre, qui a coûté la vie à plusieurs manifestants, est aujourd'hui un symbole de lutte et de sacrifice pour la liberté et la justice. Chaque année, la mémoire de ces martyrs de la libération est honorée par ceux qui ont partagé leurs idéaux et leur combat, notamment les membres d'AV7. Hier encore, comme une tradition immuable, des camarades combattants se sont rassemblés à Ambohitsorohitra. Parmi eux, beaucoup portaient non seulement les cicatrices physiques, mais aussi les douleurs émotionnelles laissées par ce triste épisode. Le dépôt de gerbes de fleurs au monument et lieux symboliques est une manière pour eux de rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie. Ce moment de recueillement collectif devient également une opportunité de renforcer les liens entre les survivants, de se remémorer ensemble les événements et de se réconforter face aux épreuves qu’ils continuent de porter en eux.
Il y a 16 ans…
Pour rappel, le 7 février 2009, les manifestants, galvanisés par leur détermination et la nomination de Monja Roindefo en tant que Premier ministre sur la Place du 13 Mai, se sont dirigés vers le Palais présidentiel pour exprimer leurs revendications. Cependant, cette action a été brutalement interrompue par les Forces de l'ordre, qui ont ouvert le feu sur la foule. Ce bain de sang a marqué un tournant décisif dans l’histoire politique du pays, attirant l’attention internationale sur la crise qui secouait Madagascar à l’époque. En ce 16ème anniversaire, la commémoration a été marquée par la présence remarquable de hautes autorités telles que le gouverneur d'Analamanga, des sénateurs, des députés, ainsi que des membres du Gouvernement et de la Présidence de la République. La maire d'Antananarivo et plusieurs personnalités politiques ont également pris part à cet hommage. Ensemble, aux côtés des membres d'AV7, ils ont déposé des gerbes de fleurs pour témoigner que, malgré le poids des années, la mémoire des martyrs de la libération reste intacte et vive dans la conscience collective de la nation. Leur sacrifice demeure un appel constant à la vigilance et la poursuite d'une société plus juste pour tous.
Nikki Razaf
« Ce n'est pas la ligne d'arrivée mais la ligne de départ. ». Sahondra Rabenarivo, présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), résume ainsi la présentation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030 (SNLCC). Ce document, dévoilé la semaine dernière, fixe les objectifs pour les cinq prochaines années. Mais il ne s’agit que du début d’un long et ardu chantier.
Premier défi de taille : la lutte contre l’impunité. «Comment voulez-vous être crédible si les plus hautes personnalités de l'Etat, qui sont justiciables devant la HCJ, ne sont pas jugées ?», interpelle Sahondra Rabenarivo, lors d’un entretien en ses bureaux à Andohatapenaka mercredi. Les dossiers d’anciens hauts responsables restent bloqués à l’Assemblée nationale, empêchant toute mise en accusation devant la Haute Cour de justice.
L’autre point sensible évoqué est la confusion autour des immunités. Immunité parlementaire, immunité diplomatique ou encore « immunité de facto » lorsque certains ministres refusent d’autoriser des poursuites contre des agents publics... « Il y a là-dedans une part de méconnaissance de la loi et une autre part de non-application de celle-ci », regrette-t-elle.
Démanteler les réseaux
Un autre chantier prioritaire est de s’attaquer aux réseaux de corruption dans les secteurs clés. « Face aux réseaux mafieux, la Stratégie propose de mettre en place des réseaux vertueux. », note le numéro un du CSI. Sept task forces seront déployées dans des domaines sensibles comme la justice, l’éducation, la santé ou encore les finances publiques. De même, des filières stratégiques comme le trafic d’or, de saphir ou encore la vanille feront l’objet d’un suivi particulier.
Le travail ne s’arrête pas là. La SNLCC prévoit un vaste plan de sensibilisation et de vulgarisation des textes. Les réformes administratives seront également renforcées, avec des mesures comme l’interdiction d’accéder à de haut poste sans enquête de moralité approfondie. Autre enjeu crucial : la protection des lanceurs d’alerte. « Il faut ouvrir le dialogue dessus », insiste Sahondra Rabenarivo, soulignant les engagements internationaux de Madagascar en la matière.
Pour donner vie à cette Stratégie, il faut maintenant un décret de mise en place du comité de pilotage pour la mise en œuvre. Celui-ci sera co-piloté par la Primature et le CSI, et chargé de suivre la mise en œuvre des actions. Sahondra Rabenarivo espère que ce décret sera pris avant son départ de la présidence du CSI, dans une dizaine de jours.
L’Etat devra aussi apporter son soutien financier. « Il est difficile d’en demander plus », concède-t-elle, tout en appelant la Primature et le ministère de l’Economie et des Finances à être plus attentifs aux besoins du Système anti-corruption (SAC). Des demandes seront aussi envoyées auprès des partenaires techniques et financiers ayant déjà participé à l’élaboration de la SNLCC.
Plus que le soutien financier, pour que cette Stratégie ne reste pas un simple document, « une simple lettre morte », il faut une large adhésion populaire. « Il n’y a que l’opinion publique pour faire avancer les choses », affirme Sahondra Rabenarivo. D’où l’importance de la campagne médiatique en cours, destinée à informer le grand public.
Le défi est immense, mais la mobilisation est lancée. « Derrière tout cela, ça va être un gros travail à fournir sur cinq ans », prévient-elle. Il ne reste plus qu’à transformer ces engagements en actes concrets.
Recueillis par Lalaina A.