Publié dans Editorial

Coronaphobie

Publié le jeudi, 09 avril 2020 Écrit par 
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Un climat de psychose plane sur la ville. La phobie de la contamination du COVID-19 hante les esprits. Grave, les moindres toux et éternuements, des symptômes classiques de grippe ou encore les moindres sensations liées aux symptômes de palu, font peur aux gens comme étant des « signes avérés » du coronavirus. Toute personne susceptible  ou soupçonnée, par le simple regard, d'être contaminée par le coronavirus est immédiatement mise à l'écart. Il suffit d'être chinois qui tousse ou qui éternue au marché pour qu'on risque le passage à tabac. Tous les passagers des derniers vols du 17 au 19 mars, contaminés ou non, dont les domiciles sont identifiés au Fokontany risquent fort la vindicte populaire. Conséquence, on se terre quelque part par peur ou par honte ! Pour pallier ce triste fait, le Président Rajoelina annonçait qu'un « Certificat de santé » va être décerné aux  passagers testés négatifs après dépistage. Et c'est fait !

Par contre, des faits contradictoires se constatent. Des gens, en nombre élevé, snobent COVID-19 et ignorent ouvertement les mesures de prévention dont entre autres le confinement et le port des masques à bouche. Mais il faut toujours signaler que derrière cette façade de glace indifférente se tapit une anxiété, une hantise voire une phobie de la contamination. Une peur bleue qui malheureusement, pour la  plupart des cas, n'incite pas à se faire protéger mais plutôt à l'indifférence. Bizarre ! 

Le phénomène nous rappelle étrangement les angoisses aux premières heures de l'apparition du sida au pays des années 90. Le moindre amaigrissement ou le simple fait de voir quelqu'un aux côtés des prostituées suffit de le taxer de sidéen. Et on l'évite. Conséquence immédiate, les soupçonnés se cachent. Mais avec le temps et les années écoulés, on finit par banaliser la maladie. Or, d'après les médecins spécialistes, le péril que représente le sida court toujours. Chez les personnes à risque, on se passe de l'usage des préservatifs. Et le nombre des individus infectés grimpe … par silence ! Et on s'en moque.

Pour en revenir au COVID-19, la coronaphobie prend quartier. Infatigable, le Chef de l'Etat Rajoelina, à toutes les interventions sur les ondes nationales, tente de rassurer les esprits tout en se gardant de minimiser la dangerosité de la contamination du COVID-19. En vrai chef de guerre, il exhorte chaque citoyen à se tenir debout et affronter ensemble à ses côtés et sans état d'âme l'ennemi. Du côté du Centre de commandement opérationnel (CCO COVID-19), on veille au grain. L'équipe pluridisciplinaire dirigée par le Premier ministre Ntsay Christian réussit à maitriser et contrôler la situation. Coronavirus est une maladie guérissable. Dès l'apparition des symptômes, il faut immédiatement rejoindre le centre hospitalier le plus proche ou à défaut, se faire consulter par un médecin. L'automédication est à bannir ! Un péché mortel.

Il est inadmissible de porter des jugements discriminatoires sur des personnes susceptibles d'être  contaminées du COVID-19 sous prétexte d'avoir peur d'être à son tour contaminé. Des mesures de prévention oui mais des attitudes discriminatoires non! 

La coronaphobie nous étreint.  La peur au ventre, les Malagasy des villes touchées s'adonnent à des fantasmes. Le meilleur des comportements réside dans le respect strict des mesures de prévention dont entre autres le confinement. Autrement, aucune issue digne de confiance.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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