Une vingtaine de migrants malagasy ont tenté de quitter la Grande île, samedi dernier, pour s’infiltrer dans l’archipel de Mayotte. Cependant, avant même que l’embarcation ait eu lieu, 17 d’entre les passagers ont été interceptés par la Gendarmerie à Ampasimbary, Commune rurale d’Antafiambotry, District d’Ambanja, tandis que les trois autres restent introuvables. La coque qui devrait transporter ce groupe de personnes se trouvait à Ampasindava et a été confisquée. D’après les renseignements émanant de la Gendarmerie locale, ces migrants clandestins sont venus de Mahajanga, Antsiranana, Nosy Be et Sava. Pour le voyage, ces passagers ont versé chacun une somme de 2, 8 millions d’ariary. Cette opération dirigée par le lieutenant Antrefinomenjanahary Solofo a été une réussite après que l’équipe de la Gendarmerie d’Ambanja a mis en place une stratégie afin d’attraper les cibles. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que cette coque a transporté des passagers clandestins vers Mayotte. Une enquête est déjà en cours.
En rappel, au début du mois de juillet dernier, un commandant ainsi que les 32 migrants malagasy à bord d’un navire ont été rapatriés en avion depuis Mayotte. Le 24 juin dernier, ces passagers, qui ont payé chacun 3 millions d’ariary, ont quitté Ambanja pour rejoindre cette île. Presque arrivés à destination, ils ont été repérés par les garde-côtes mahorais. Le commandant a tenté de s’échapper mais a été arrêté par la Police. Il a été placé en garde à vue pour une enquête, puis l’affaire a été transférée au sein du Tribunal de première instance à Antananarivo. Le commandant est inculpé pour trafic d’être humain et mise en danger de la vie d’autrui.
Dans une situation similaire, le voyage se déroule toujours dans des conditions affreuses. Outre les conditions climatiques qui changent d’un instant à l’autre, le navire ne dispose pas des équipements de protection comme les gilets de sauvetage. Des milliers de passagers clandestins y ont déjà laissé leur vie, mais la pratique est loin d’être éradiquée dans le monde.
Recueillis par Anatra R.
Presque une année après le rachat de l’« Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola » (OTIV) Boeny par « Paositra Malagasy », le directeur général de l’entreprise postale Richard Ranarison annonce le remboursement des clients de la mutuelle. A rappeler que 33 000 membres de cette institution ont perdu leurs dépôts à cause d’un détournement de fonds et d’une mauvaise gestion. Lors du passage de l’équipe dans la Région, le DG rassure durant son discours que « "Paositra Malagasy" a racheté l’OTIV Boeny. Ce projet de transformation en institution de microfinance et le redressement de la mutuelle sont maintenus. Nous avons seulement procéder à des organisations. Le remboursement ne sera plus que dans très peu de temps ».
Ce passage dans la Région fut également l’occasion de célébrer le projet d’extension du réseau de la poste dans la Commune d’Ambondromamy. La cérémonie de pose de la première pierre s’est tenue vendredi dernier. « Nous avons déjà envisagé de construire une nouvelle agence dans cette localité il y a huit ans. Grâce à la redynamisation des activités et le soutien du Gouvernement à l’entreprise, nous passons actuellement à la concrétisation. Le bâtiment sera construit d’ici neuf mois », prévoit le DG. D’après les responsables, l’exclusion financière domine encore dans cette Commune. Même si les activités commerciales prospèrent à Ambondromamy, la population place encore son argent à la maison, sous l’oreiller, alors que la vente de bétail rapporte jusqu’à 80 millions d’ariary par semaine. L’existence d’une agence dans la Région incitera ainsi les gens à déposer leur argent dans un lieu beaucoup plus sécurisé. En plus, Paositra Malagasy commence à s’occuper du paiement du salaire des fonctionnaires et les pensions des retraités. Le DG de la poste s’est également entretenu avec le gouverneur de la Région de Boeny, Mokhtar Andriatomanga concernant le paiement des impôts à travers « Paositra Malagasy ».
Solange Heriniaina
Malgré la suspension des vols commerciaux, le réseau de trafic de drogue continue d’opérer. Depuis le mois de juin dernier jusqu’à mercredi dernier, la Brigade des stupéfiants de la douane malagasy a saisi en tout 3 kilos 756 grammes de drogue dure. « La première saisie s’est fait le 22 juin. Nous avons intercepté 1 063 grammes d’héroïne dissimulés dans les parois d’un réfrigérateur, à destination de Douala, et 1593 grammes cachés dans les parois d’une glacière à destination de Libéria. Ensuite, nous avons appréhendé 500 grammes de méthamphétamine le 11 août dernier en provenance d’Ouganda, et 600 grammes d’héroïne à destination de Sydney », rapporte la Direction générale des douanes (DGD), hier, dans un communiqué. Ces marchandises saisies sont actuellement sécurisées et gardées par la DGD en attendant la décision de justice ordonnant leur destruction. D’après les responsables, la demande a déjà été envoyée.
Dans tous les cas, ces saisies confirment une fois de plus que Madagascar est désormais une plaque tournante d’un large réseau du trafic de drogues. « D’autre part, ces saisies démontrent également qu’aucune situation ne freine les trafiquants ; malgré l’actuelle suspension des vols commerciaux due à la fermeture des frontières, les trafics sévissent toujours et trouvent d’autres moyens avec les frets et les vols cargo. Cela rend la tâche un peu plus ardue notamment avec le profiling concernant les passagers. Mais la Douane ne lâche pas la bride et redouble ses efforts », précise la DGD.
Brigade canine
Dans cet esprit de renforcement des efforts, la Douane malagasy mise sur la création d’une brigade canine. « Une brigade canine est aujourd’hui en cours de gestation, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et sera très bientôt fonctionnelle. L’infrastructure pour le chenil est déjà prête. Et nous n’attendons plus que la livraison des chiens renifleurs », annoncent les responsables. Ainsi, la mise en place de cette brigade canine contribuera grandement à la sécurisation du territoire, en parallèle avec le système déjà en place. D’ailleurs, toutes les grandes administrations douanières en disposeront.
Rova Randria
L’Exécutif convoquera le Législatif en session extraordinaire à partir du 26 août prochain. L’objet de la convocation est la mise en place d’une commission mixte paritaire devant se pencher sur l’adoption de la loi n° 001/2020 du 26 février 2020.
Convocation. Le Conseil des ministres de jeudi dernier a décidé de convoqué le Parlement, c'est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat, pour une session extraordinaire. Elle débutera le 26 août prochain et pourra excéder les 12 jours, y compris les jours d’ouverture et de clôture. Il s’agit d’une réelle surprise pour les observateurs de la vie politique dont les yeux étaient rivés sur le toilettage du Gouvernement Christian Ntsay. Pour cette année 2020, il s’agit de la seconde session extraordinaire du Parlement. L’objet de la session est unique : la mise en place d’une commission mixte paritaire devant se pencher sur la loi n° 001/2020 du 26 février 2020. Il s’agit de loi de ratification regroupant 3 ordonnances prises par le Président de la République l’année dernière.
La loi n°001/2020 du 26 février 2020 autorise la ratification des ordonnances n°2019-002 du 15 mai 2019 portant loi organique modifiant et complétant certaines dispositions de la loi organique n°2018-008 du 11 mai 2018 relative au régime général des élections et des référendums ; la loi n°2019-006 du 28 mai 2019 portant loi organique modifiant certaines dispositions de la loi organique 2015-007 du 3 mars 2015 fixant les règles relatives au fonctionnement du Sénat ainsi qu’aux modalités d’élection et de désignation des sénateurs de Madagascar ; et enfin la loi n°2019-009 du 22 juillet 2019 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi modifiée n°99-022 du 19 août 1999 portant Code minier.
Cette convocation du Parlement s’est faite sur la base de l’article 96 de la Constitution. Cet article, en son alinéa 3 dispose que « Lorsque par suite d'un désaccord entre les deux Assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque Assemblée ou si le Gouvernement a déclaré l'urgence, après une seule lecture par chacune d'elle, le Premier ministre a la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion. Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le Gouvernement pour approbation aux deux Assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du Gouvernement ».
Baroud d’honneur du HVM
La loi de ratification n° 001/2020 n’a pas été adoptée par le Parlement suite à un rejet par la Chambre haute. Cette dernière rejette en effet la loi n° n°2019-006 du 28 mai 2019 portant loi organique modifiant certaines dispositions de la loi organique 2015-007 du 3 mars 2015 fixant les règles relatives au fonctionnement du Sénat ainsi qu’aux modalités d’élection et de désignation des sénateurs de Madagascar. Cette loi fixe le nombre de sénateurs à 18, pour deux tiers élus en nombre égal dans chaque province, soit 12 ; et pour un tiers nommé par le Président de la République pour partie sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques et culturelles et pour partie en raison de leurs compétences particulières, soit 6.
D’où la raison de cette commission mixte paritaire. Mais jusqu’à maintenant, aucune information n’a filtrée sur la mise en place de la commission mixte paritaire. Du côté de l’Assemblée nationale, c’est le flou total. Aucune discussion n’a été engagée à l’avance concernant le nombre de députés devant composer la commission mixte. C’est le cas également pour le Sénat. Aucune négociation n’a été enclenchée entre les membres de cette Chambre. Toutefois, la procédure habituelle de mise en place d’une commission mixte paritaire veut que les députés et sénateurs soient en nombre égal, soit 5 députés et 5 sénateurs.
Les discussions initiées au sein de cette commission mixte font office de baroud d’honneur du HVM. Ce dernier s’oppose fermement à la modification de la composition du Sénat, dernier refuge des hauts membres de ce parti refoulé par la population lors de toutes les élections qui se sont déroulées dans le pays. Un baroud d’honneur puisque le combat engagé par le HVM est perdu d’avance. Au cas où le désaccord persisterait, l’alinéa 4 de l’article 96 de la Constitution elle-même donne le dernier mot à l’Assemblée nationale. Cet alinéa dispose que « Si la commission ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, l'Assemblée nationale statue définitivement à la majorité absolue des membres la composant ».
Les membres du HVM réfugiés au sein du Sénat sont acculés et se trouvent au pied du mur. Sa dernière parade est de faire traîner les discussions jusqu’à la fin du délai imparti de 12 jours. Attendre et voir.
Boaza
Nouvelle tête aux commandes de la Santé publique. La salle de conférence dudit ministère à Ambohidahy a abrité, hier, la passation de service entre le Professeur Ahmad Ahmad, ministre sortant et le Professeur Jean Louis Hanitrala Rakotovao, celui entrant. Pour sa première prise de parole devant ses collaborateurs, ce nouveau responsable du ministère a appuyé les avancées du Président de la République Andry Rajoelina sur l’importance des infrastructures sanitaires dans tout Madagascar comme axe prioritaire durant son mandat. « Les projets de construction et de réhabilitation à réaliser vont affecter non seulement les grandes villes mais s’étendront aussi au niveau des Districts et Communes respectives. De plus, il ne suffit pas de construire des édifices publics mais surtout de les équiper », argue-t-il. Et d’ajouter que d’autres programmes aussi importants vont s’ensuivre et seront mis en œuvre incessamment. A cette occasion, il n’a pas manqué de saluer l’ancien occupant du poste pour son dévouement et les actions entreprises avec toute l’équipe du ministère. Ainsi, conscient de l’importance des défis qui l’attendent en cette période de crise sanitaire, le Pr Jean Louis Hanitrala Rakotovao a sollicité les employés afin d’accomplir ensemble la mission qui lui a été assignée.
Quant au Pr Ahmad Ahmad, il a tenu à féliciter le nouveau numéro « un » de la Santé qui n’est autre qu’un ancien directeur général dudit ministère. « Certes, je n’occupe plus cette fonction mais je serai toujours présent en tant que professionnel de la santé. Je reste disponible à toute collaboration en cette période d’épidémie dont l’arme majeure repose sur le soutien mutuel. Et comme la lutte contre la propagation de Covid-19 a requis d’innombrables matériels et d’équipements médicaux, je salue les partenaires techniques et financiers qui ont toujours prêté main-forte », lance-t-il.
Dans une allocution, le secrétaire général du ministère de la Santé, Pr Gaétan Duval, toujours présent au côté du Pr Ahmad Ahmad depuis sa nomination au mois janvier dernier, lui a adressé des mots de remerciement. Au nom de tous les personnels du ministère, il a également montré sa volonté de tendre la main au nouveau venu.
KR.
Emboîtant le pas d’une trentaine de pays sur le continent, l'association des clubs de football élite de Madagascar CFEM a pris une décision amère pour le football malagasy, celle d’arrêter la compétition Orange Pro League 2019-2020. Cela fait suite au contexte de la crise sanitaire due à la Covid-19.
Cela n’a pas empêché le comité d’organisation de dresser un bilan plus que positif par rapport au bilan escompté. Ayant reçu le soutien de la FMF, le projet a su aussi s’entourer de prestigieux partenaires tels qu’Orange Madagascar, Accord Knits ou encore Sport 261. Le Sponsor-titre Orange Madagascar, totalement investit et souhaitant apporter sa contribution au développement du football de club malagasy, a assuré avant et pendant la crise, l’interaction avec les amoureux du ballon rond à travers ses animations pendant les matchs et les jeux quizz sur les réseaux sociaux.
Sur un plan purement sportif, l’arrêt de la compétition frustre les 12 clubs engagés depuis le mois d'octobre 2019, surtout qu’aucune équipe n’a été sacrée championne pour la saison.
15 journées sur 22 ont pu être finalement jouées ; la CNaPS Sport se trouvait alors en tête du classement provisoire avec 33 points, suivie de près par COSFA, Ajesaia et Fosa Juniors, ce dernier enregistrant un match en moins.
L’attaquant de la CNaPS Sport Niasexe Milison, meilleur buteur de la saison, a trouvé le chemin des buts 16 fois, devançant Rajoarimanana Yvan Avotriniaina (Ajesaia) avec 13 buts et Dimbimahefa Rivo Arintsoa (COSFA) avec 10 buts.
Durant la compétition, près de 275 buts ont été enregistré sur 89 matchs, soit un ratio de plus de 3 buts par match. Sur ce point, la CNaPS Sport avait la meilleure attaque de la compétition avec 41 buts inscrits, tandis que le palme de la meilleure défense revient à Fosa Juniors FC avec 8 buts encaissés.
Vu l’engouement des gens autour du football, la passion renaît à nouveau grâce à Orange Pro league. Il est certain que les fans attendent avec impatience la prochaine saison. Aussi, les organisateurs et leurs partenaires ainsi que les clubs concernés mettront tout en œuvre pour redoubler d’efforts en reprenant dans les meilleures conditions possibles la saison 2020-2021.
Une stratégie de communication de proximité en province sera développée et un espace pour les sponsors notamment Orange Madagascar sera dédié sur les lieux de rencontre. Enfin, la diffusion en direct des matchs continuera avec le partenaire Sport 261 qui tâchera également de proposer des différés et des highlights aux fans.
Sur le volet communication, il est planifié d’uniformiser les outils et d’utiliser la même chartre graphique pour tous les clubs.
Recueillis par E.F.
Situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. C’est ce que la nouvelle ministre de l’Education nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala, a souligné quant à la tenue des examens officiels. Ceci en marge de la cérémonie de passation entre la ministre par intérim, Elia Béatrice Assoumacou, et celle entrante, hier à Anosy. Les sessions auront bel et bien lieu, malgré les craintes des parents d’élèves et des candidats. Toutefois, chaque Direction régionale de l’éducation nationale (DREN) se chargera de l’organisation, de la coordination et du bon déroulement des sessions pour cette année. Les établissements auront un rôle à jouer puisqu’ils vont également contribuer à la coordination des examens officiels. Les sessions seront officielles, avec des diplômes délivrés pour les admis, quoique leur organisation et leur déroulement seront les mêmes que ceux des examens blancs, à en croire le ministre de tutelle. « Les volumes horaires effectués par les élèves sont différents dans chaque DREN, avec la suspension des cours engendrée par la pandémie de Covid-19. Toutefois, les élèves ne doivent pas en payer le prix. Leurs droits sont à respecter, d’où l’adoption de ces nouvelles mesures axées sur la décentralisation par DREN de l’organisation et de la coordination », souligne le numéro Un du MEN.
Maintien des dates
Les dates annoncées par le Président de la République pour la tenue des examens officiels sont maintenues, d’après la ministre de l’Education nationale. Ainsi, la session du CEPE se fera le 1er septembre tandis que celle du BEPC aura lieu du 14 au 17 septembre prochains. Pour le baccalauréat, la session se déroulera à partir de la semaine du 5 octobre. « Des étapes ont déjà été franchies pour la préparation des examens, notamment celle du CEPE qui se fera bientôt. Le dispatching des copies se fera dans les jours à venir. Quant aux sujets d’examen, les responsables par DREN se sont déjà concertés avec ceux des établissements privés pour leur élaboration. Ceci en tenant compte du programme scolaire achevé et des volumes horaires », explique le ministre de tutelle.
Faut-il rappeler que des syndicats d’enseignants ont réclamé le report de la date de l’examen du CEPE, en avançant que les candidats ont encore besoin d’encadrements en classe avant de s’attaquer à la session. D’un autre côté, la crainte d’une année blanche a persisté chez les parents d’élèves. La nouvelle ministre, quant à elle, a mis le point sur le i.
Patricia Ramavonirina
La mise sous scellés de Magro Behoririka de la société AAA anciennement du groupe Tiko, par la Direction générale des impôts, a fait les choux gras de la presse cette semaine. Les autorités évoquent notamment un « défaut de déclaration d’existence », « défaut de disposition d’une carte fiscale à jour », « non-respect des obligations fiscales » pour motiver la fermeture de ce local commercial, appartenant à l’ancien Chef de l’Etat et non moins chef de file de l’Opposition, Marc Ravalomanana. Une affaire qui met le premier concerné devant son passé... Ce dossier rappelle, en effet, la manière peu orthodoxe avec laquelle l’ancien Président de la République a monté son groupe Tiko. Il faut remonter l’historique du Groupe « Tiko », dont fait ou faisait partie le Magro, pour comprendre l’histoire. Une histoire loin d’être une « success story ». Ce groupe est devenu ce qu’il est devenu à coup de magouilles et de gymnastique voire même de véritables fraudes, estiment bon nombre d’observateurs. Rappelons par exemple que Marc Ravalomanana avait déjà été condamné à une peine d’emprisonnement pour corruption aux débuts du groupe Tiko.
Rappelons aussi que la société a décollé grâce à une exonération douanière, se chiffrant à plusieurs centaines de milliards de FMG, accordée par le Premier ministre Norbert Lala Ratsirahonana, vers la fin des années 90, lorsque, en parallèle, le groupe agroalimentaire n’a jamais payé ses impôts estimés à quelques milliards de FMG. Ce fut à la même époque qu’un incendie ravagea les locaux de Tiko à Tanjombato. Et les dossiers de cette entreprise se trouvant dans le bureau de sa comptabilité seraient partis en fumée… Ravalomanana est porté à la présidence du pays en 2002 et sa société continue de s’exonérer toujours de droits de douane et même d’impôts. En 7 ans à la tête du pays, le Chef de l’Etat de l’époque accordera bien d’autres largesses à son groupe qui deviendra en un rien de temps un véritable empire. C’était avant de se faire rattraper par le fisc. L’administration fiscale malgache réclame depuis 2009 une bonne centaine de milliards d’ariary au groupe de Ravalomanana. Une information rappelée par le directeur général des impôts dernièrement. Des arriérés connus et reconnus par Marc Ravalomanana, mais qui continue à ne pas vouloir les payer. En tout cas, une inflexibilité des dirigeants de l’administration fiscale risque cette fois-ci de mettre définitivement à terre le groupe Tiko.
La Rédaction