La présidente du PAC ou Pôle anti-corruption, Ratiarisoa Harimahefa, a fustigé hier la proposition de loi du député Idealson modifiant le mode de fonctionnement dudit pôle. Mais étant un pays démocratique, le dernier mot en matière législatif revient au législateur.
Cela fait un bon bout de temps que le débat sur la modification de la loi relative aux PAC a été écarté du paysage politique. Il s’agit de la proposition de loi n° 01-2020 du 01 juin 2020 modifiant les dispositions de la loi n° 021-2016 sur les pôles anti-corruption. Une proposition présentée par le député Idealson, élu à Ampanihy Ouest. Tout le monde a presque oublié qu’il y a encore cette loi sur le tapis. La pandémie de coronavirus a pris le devant de la scène à cause de l’état d’urgence sanitaire décrété par le Président de la République. Mais hier, la présidente du PAC, Ratiarisoa Harimahefa, est revenue à la charge. Elle soutient qu’il devrait y avoir un débat de fond sur la modification de la loi régissant l’organe qu’elle dirige.
La présidente du PAC a acquiescé que certaines articles de la proposition de loi sont recevables. Elles constituent une avancée en matière de lutte contre la corruption. Mais cet acquiescement présente un bémol. Elle a avancé que d’autres modifications présentent un risque de ralentissement de la lutte contre la corruption. Elle a cité comme exemple les articles 19 et 20 modifiés de la proposition de loi. A en croire ses explications, ces nouveaux articles effacent certaines infractions en matière de lutte contre la corruption. Elle a avancé un chiffre d’une vingtaine d’infractions effacées si la proposition arrivait à terme. La raison pour laquelle elle a suggéré qu’il devrait y avoir un débat de fond avant l’adoption définitive de la proposition de loi.
Il ne faut pas pour autant oublier que la procédure législative est toujours en cours. Certes, la proposition de loi a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale au début du mois de juillet 2020. Mais cela ne veut pas dire que la proposition est définitivement adoptée. D’ailleurs, elle se trouve toujours au Sénat. Les discussions des sénateurs sur la proposition de loi est en cours. La navette entre les deux Chambres se poursuit toujours. Une procédure tout à fait normale prescrite même par la loi fondamentale.
Jaser sur le sujet actuellement, en pleine période de session extraordinaire sur la mise en place d’une commission mixte paritaire, n’est que temps perdu. D’ailleurs, il faut laisser le Parlement faire son travail conformément à la Constitution. Le Parlement, à savoir l’Assemblée nationale, a toute latitude pour discuter et voter les lois, quelles qu’elles soient. Un député ou un sénateur peut avancer une proposition de loi de son choix, qu’il estime devoir appliquer de façon générale et impersonnelle sur tout le territoire de la République de Madagascar. Ainsi, si les organisations de la société civile dénoncent qu’elles n’ont pas été ni informées ni consultées, il s’agit d’une procédure tout à fait normale. Le législateur a le droit de consulter ou pas. N’empêche…
La rédaction
Après la direction régionale de l’environnement et du développement durable de Vakinankaratra, celles d’Atsinanana et d’Amoron’i Mania préparent également la prochaine campagne de reboisement. L’objectif de reverdir Madagascar demande en effet la participation de tous, mais plus particulièrement une grande participation. Ainsi, l’association des exploitants forestiers du District de Fandriana a mis en place dans le Fokontany de Tsimialona, depuis samedi dernier, une pépinière. Elle leur permettra notamment, d’après leurs prévisions, près de 380 000 jeunes plants pour la campagne de reboisement de 2020-2021. “Ce genre d’initiative permet de responsabiliser et de faire participer les exploitants forestiers. Comme cela, ils veillent à la durabilité de leurs activités et des ressources forestières à exploiter”, déclare la DREDD d’Amoron’i Mania.
Pour sa part, la DREDD d’Atsinanana a mis en place une pépinière permanente qui permettra la production de plus d’un million de jeunes plants destinés au reboisement utile et de proximité dans la Région. “Les forêts humides de l’Est subissent aujourd’hui d’énormes pressions causées principalement par l’exploitation illicite de bois et les feux de forêt. Les zones forestières ont alors considérablement diminué. C’est pourquoi nous nous activons dans les activités de reboisement, notamment avec la mise en place de cette pépinière permanente. Elle sera ainsi composée de plates-bandes faites en béton et en parpaing”, explique la DREDD d’Atsinanana. Dans cet esprit de reboisement utile, les responsables misent surtout sur la production d’arbres fruitiers, de plantes autochtones et de bois énergie.
Rova Randria
Les embouteillages reviennent dans la Capitale et ses périphéries. Depuis la reprise des transports en commun dans la zone urbaine et suburbaine à Antananarivo, les bouchons ont quasiment empiré surtout durant les heures de pointe. Afin de décongestionner la ville, une nouvelle organisation a été mise en place par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) et est applicable dans l’immédiat. Pour le centre-ville, l’arrêt rapide à Soarano a été supprimé. Du côté d’Amboditsiry, l’arrêt-bus dit « pompe » est déplacé devant la charcuterie Lewis. Il est désormais transformé en arrêt- rapide. Concernant le primus de la ligne E reliant Andravoahangy avec Ambohimangakely et Ambohimalaza devant le marché du Solomaso, il a été déplacé devant le marché d’Art malagasy, à côté de la Poste d’Andravoahangy, tandis que celui à côté de la quincaillerie Sambatra à Mascar a été déplacé devant le Centre de santé de base (CSB II).
Bien que ce changement brusque ait engendré une mésentente entre les passagers et les transporteurs, la majorité d’entre les usagers de ces axes ont témoigné leur gratitude quant à cette décision. En effet, ces derniers n’étaient pas encore au courant de cette décision et ont attendu durant des heures dans les anciens arrêts. Notons que l’ancien stationnement des lignes E à Andravoahangy a engendré des grands bouchons de ce côté, notamment durant le marché du mercredi. A cause de la gabegie des transporteurs autant que le non-respect du code de la circulation pour les commerçants et piétons, il a fallu une demi-heure pour un trajet de 50 mètres. A plusieurs reprises, les usagers ont effectué une dénonciation sur les réseaux sociaux et dans les médias, mais l’ancien dirigeant de la Capitale n’a pas bougé le petit doigt pour un quelconque changement.
Anatra R.
« Tous les candidats doivent avoir leurs convocations aux examens officiels même si leurs parents n’ont pas pu payer les écolages. Nous devrions rester solidaires ». C’est ce que le Président de la République a insisté lors de son intervention à la TVM, dimanche soir. « Les candidats ont le droit d’obtenir leurs convocations. Les établissements ne doivent pas leur en priver, peu importe la raison. Les candidats ne devraient pas être des sujets de chantage. Nous sommes conscients des difficultés financières endurées par les établissements privés en ce temps de crise. L’Etat et le ministère restent à leur écoute… », a ajouté Marie Michelle Sahondrarimalala, la ministre de l’Education nationale, lundi dernier durant le rendez-vous de 13h à la chaîne nationale.
A quelques jours de ces déclarations, les établissements ont commencé à dispatcher les convocations pour les candidats à l’examen du CEPE. L’on a constaté une ruée des parents d’élèves dans les établissements publics et privés et ce depuis lundi dernier. Pourtant, les convocations ne sont disponibles que depuis hier pour la circonscription scolaire (CISCO) de la ville d’Antananarivo. « Bon nombre des parents n’ont pas pu payer les écolages depuis le confinement. Nous comprenons la situation à cause de la crise actuelle liée à la Covid-19, c’est pourquoi nous avons défini un arrangement avec eux. Ainsi, ils pourront régler en tranche les arriérés d’écolage à partir de la prochaine rentrée scolaire. Quoi qu’il en soit, ils ont récupéré les convocations de leurs enfants depuis la matinée », nous confie un directeur d’établissement privé sis à Tsimbazaza. Comme lui, bon nombre de responsables ont retenu le fait qu’aucune confiscation des convocations aux examens officiels n’est tolérée, malgré le non-paiement d’écolage.
Notons que les candidats au CEPE, dont la session se fera ce 1er septembre, pourront consulter leurs noms dans les listes affichées à l’entrée des salles d’examen, à partir du week-end prochain. Les candidats et personnels mobilisés pour le bon déroulement des sessions recevront des masques, outre les dispositifs de lavage des mains et la désinfection des centres d’examen. Le respect des mesures barrières notamment la distanciation sociale dans les salles, sera privilégié.
Recueillis par Patricia Ramavonirina
23 semaines après l’hospitalisation du premier cas positif du coronavirus, à l’exception des cas graves, les quatre grands hôpitaux d’Antananarivo aménagés pour accueillir des patients de Covid-19 se vident. Le Centre hospitalier universitaire d’Anosiala, le premier établissement sanitaire spécialisé dans la prise en charge des cas confirmés, n’enregistrait plus hier que 8 contaminés et deux cas suspects en attente des résultats du test PCR. Hier après-midi, leur état de santé s’est amélioré, ce qui a conduit à leur sortie du service de la réanimation. Il est à noter que depuis le mois de mars, 489 personnes porteuses du coronavirus y ont suivi le traitement. Au début, cet hôpital a traité tous les patients confirmés et suspects. Vers le mois de juillet dernier, seuls les sujets développant une forme sévère ou critique y ont été admis. Avec une capacité logistique de 100 lits, cet établissement sanitaire a déjà enregistré en une journée 75 patients infectés admis dans son service d’urgence. « Nous œuvrons actuellement à l’aménagement des salles occupées par les patients de Covid-19. Elles seront bientôt attribuées à leurs services initiaux », nous a expliqué un de leur personnel.
Le deuxième établissement sanitaire réquisitionné dans cette lutte a été l’hôpital « manara-penitra » d’Andohatapenaka. A la date d’hier, il ne restait plus que 10 patients de Covid-19 dont 6 porteurs toujours maintenus sous oxygène. Les quatre autres contaminés sont sortis du danger et suivis de près par des médecins traitants. « Ces patients ont déjà reçu des tests PCR négatifs mais des séquelles pulmonaires les empêchent de recouvrer la santé d’où l’assistante respiratoire. Nous essayons de les rééduquer pour qu’ils puissent retrouver une vie normale », avance une source. Il y a 15 jours de cela, ce centre hospitalier affichait complet. Tous les 56 lits disponibles ont été occupés par des personnes testées positives au coronavirus.
Diverses raisons expliquent cette amélioration de la situation au niveau des hôpitaux. La prise en charge des individus infectés développant des signes simples s’effectue au niveau des Centres de santé de base niveau II. Seuls les sujets graves sont transférés dans les grands hôpitaux. Prenant le cas de l’hôpital Befelatanana qui n’enregistrait plus que 22 patients sous appareils respiratoires, ou encore l'HJRA qui ne comptait plus que 12 contaminés présentant de formes symptomatiques importantes. Au cours des dernières 24 heures, 68 porteurs en situation inquiétante sont répartis dans tout Madagascar. Et dernièrement, le traitement à domicile libère nos hôpitaux.
K.R.
L’ouverture des frontières aériennes est plus que nécessaire pour la reprise de l’économie du pays. Toutefois, jusque-là, cette question n’est pas encore à l’ordre du jour. Seuls les vols à destination de Nosy-Be pourront reprendre à partir du mois d’octobre prochain. L’autorisation a notamment été accordée lors du Conseil des ministres du 21 août dernier. De ce fait, toutes les parties prenantes s’activent aujourd’hui pour préparer cette reprise des vols internationaux à destination de Nosy-Be. “Pour l’aéroport de Nosy-Be, nous devons encore revoir quelques détails concernant le protocole sanitaire, suivant notamment les recommandations de l’Aviation civile de Madagascar mais également de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Dès aujourd’hui, nous allons procéder à la mise en application de ces recommandations pour préserver au maximum tous les voyageurs. Dans tous les cas, nous serons prêts dans les temps” a soutenu Patrick Collard, directeur général de Ravinala Airports, la concession gérant les aéroports de Nosy-Be mais également d’Antananarivo. Contrairement à Nosy-Be, les infrastructures adaptées à la situation sont déjà prêtes à l’emploi. “Nous avons fait, bien avant la propagation de pandémie dans le pays, l’acquisition de caméras thermiques, permettant la mesure des températures. De plus, des gels désinfectants ont été placés sur tout le circuit de débarquement mais aussi d’embarquement. Tout le protocole sanitaire nécessaire est en place. Nous serons alors prêts pour toute éventuelle ouverture des frontières aériennes et reprise des vols commerciaux”, défend le responsable.
Tout comme les aéroports du monde entier, l’aéroport international d’Antananarivo rencontre des difficultés. Depuis le début de la crise sanitaire en effet, tous les vols ont été suspendus depuis plus de cinq mois. En tout cas, pour sa part, Ravinala Airports continue de nouer des relations avec les différentes compagnies étrangères, surtout en Afrique, et les gestionnaires des aéroports pour les attirer à desservir à Madagascar. “Nous attendons de fixer une date pour les prochaines discussions avec nos futurs partenaires”, rajoute le DG de Ravinala Airports.
Cependant, le concessionnaire continue ses actions sociales pour apporter sa contribution dans la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus dans la Grande île. Hier, il a ainsi remis de matériels médicaux au ministère de la Santé publique, soit 38 concentrateurs d’oxygène et neuf respirateurs ainsi que leurs consommables, d’une valeur de 80 904 euros. L’hôpital de Nosy-Be recevra une bonne partie de cette donation, dans un esprit de renforcement de leurs capacités en prévoyance de la réouverture des vols internationaux.
Rova Randria
Parmi les 161 familles sans abri. Suzanne Razafisoamiaramanana fait partie des 5 femmes qui ont accouché dans le site d'hébergement des sinistrés d'Andohatapenaka, installé dans l'enceinte de Ny Havana aux 67 Ha. « Ma fille est née le 16 juillet dernier, sans toit et en l'absence de son père. En fait, nous avons perdu notre habitation, tous nos biens et notre peu d'économie durant l'incendie dévastateur du 22 juin dernier. En étant enceinte de 8 mois durant le drame, ma plus grande peur était de perdre mon bébé à cause d'une fausse couche. Heureusement, elle se porte bien et j'en suis soulagée. Pendant ce temps, mon mari est coincé à Marolambo avec le confinement et l'absence de taxi-brousse. J'ai dû affronter ces épreuves avec mon fils aîné de 8 ans », nous confie cette mère de famille originaire de Tsarazaza Fandriana. Actuellement sans abri et livrée à elle-même, Suzanne subvient aux besoins de ses deux enfants en vendant du manioc cuit dans l'enceinte et le voisinage du site d'hébergement.
A peine 10 mois, une petite fille du nom de Finoana souffre déjà d’une hydrocéphalie, un trouble survenant au niveau du cerveau, caractérisé par une accumulation excessive de liquide cérébro-spinal. Ce bébé n’a jamais été épargné de la souffrance sans que l’origine de sa maladie ne soit connue par ses parents. Ces derniers l’ont même déjà cru mort en voyant leur nourrisson n’émettant pas de cris ou de pleurs à la naissance. Son état de santé s’est progressivement aggravé. Les médecins ont par la suite diagnostiqué chez la patiente cette augmentation du volume de liquide céphalo-rachidien. Et le mois de juin dernier, elle a subi une opération dont le résultat a avancé une malformation cardiaque.
Des cafouillages au niveau des arrêts-bus. Cette première journée a été dure pour les passagers, notamment ceux qui voulaient rejoindre le centre-ville. Outre les embouteillages monstres dès la matinée jusque dans la soirée, des mêlées sont constatées sur chaque arrêt de bus menant vers Analakely et Anosy. En effet, la plupart des « taxis-be » ont encore choisi de ne pas reprendre leurs activités que la semaine prochaine. « Nous allons encore faire quelques réparations avant de pouvoir travailler de nouveau. Cela est nécessaire pour les véhicules après des mois de repos dans les garages. En parallèle, nous doutons encore que le nombre de passagers soit encore insuffisant, ce qui va engendrer une grande perte. Or, les propriétaires de véhicule ne veulent rien entendre, si ce n'est que leur versement complet », soutient Randria, chauffeur de la ligne 120 reliant Soavimasoandro et Ambodifilao.