Une situation presque généralisée dans les zones éloignées de Madagascar. Les élèves suivent des cours dans un environnement défavorable. Ces conditions semblent d’autant plus chaotiques dans bon nombre de Communes et Fokontany de la Région d’Androy, avec l’insécurité alimentaire presque permanente. Pour y remédier, les partenaires techniques et financiers se donnent la main pour la construction d’infrastructures, la formation d’enseignants ou encore l’opérationnalisation des cantines scolaires…
« Mon frère et moi parcourons quotidiennement des kilomètres à pied pour rejoindre le collège. Nous quittons la maison à 4 heures du matin pour arriver en classe à 6h30. Nous arrivons chez nous à 18 ou 19h, fatigués mais contents d’avoir la chance d’être scolarisés ». Soa, élève au sein du Collège d’enseignement général (CEG) d’Antavy Nord, Commune rurale de Faux- Cap dans le District de Tsihombe Androy, nous le confie. Cette collégienne de 14 ans vit avec ses parents et ses 5 frères et sœurs dans le Fokontany de Bevazavo, à 8km du CEG. Des heures de marche s’imposent pour aller en cours, sans parler des jours durant lesquels ils ne prennent pas le déjeuner faute de moyens. Mais cela ne décourage point les collégiens, soif d’éducation. Les enseignants endurent presque le même calvaire. Pis, certains d’entre eux travaillent sans salaire ni indemnité. « Cela fait 3 ans que je travaille bénévolement, tout comme 7 de mes collègues. Nous ne touchons ni salaire ni subvention alors que nous parcourons des kilomètres pour rejoindre le collège. Nous le faisons pour l’intérêt des élèves », témoigne Jean Pascal Mahasoa, professeur de français auprès du CEG d’Antavy Nord.
...en ruine !
Deux bâtiments en état de délabrement avancé et un autre en dur. Ces infrastructures ont servi de salles de classe pour les 344 élèves du CEG d’Antavy Nord, inscrits durant la précédente année scolaire. « Nous étions contraints de suspendre les cours pendant la tombée des pluies, avec les toits en fuite. Seuls les élèves en classe de 3è sont scolarisés dans le bâtiment en dur », se souvient le prof de français. Outre les bâtiments construits en matériaux locaux, les quelques tables-bancs s’avèrent loin des normes requises, et encore moins le tableau noir. Les profs ne disposent que d’une petite table servant de bureau, mais sans chaise.
Malgré cette situation, le taux de scolarisation pour ce collège a connu une hausse progressive, surtout avec la venue de nouveaux élèves issus des Communes environnantes, dont ceux d’Anjapaly et de Nikoly, à en croire son directeur en la personne Bertholin Rafanomezantsoa. « Conscients de l’importance de l’alphabétisation et de l’éducation, les parents sont motivés à scolariser leurs enfants », reconnait Irinasoa Voltaguerin, chef de la Circonscription scolaire (CISCO) de Tsihombe. La preuve, 63 collégiens sur les 91 qui ont passé l’examen du BEPC ont décroché leur diplôme officiel cette année, soit un taux de réussite de 69,23%. Cela figure parmi les meilleurs résultats enregistrés pour la CISCO de Tsihombe.
Des infrastructures polyvalentes modernes en construction !
Une époque bientôt révolue. Le calvaire des élèves et enseignants auprès du CEG d’Antavy Nord, notamment côté infrastructure, prendra fin d’ici quelque temps. Des constructions polyvalentes modernes, un programme gouvernemental soutenu techniquement et financièrement par l’UNICEF et le Japon, y sont en cours. « Deux bâtiments à 4 salles de classe y seront construits. A cela s’ajoute un autre bâtiment servant de salle polyvalente, que ce soit pour un laboratoire ou une bibliothèque. Le troisième bâtiment accueillera les bureaux et le logement du directeur. Le dernier bâtiment sera un kiosque pour les activités parascolaires », explique Jacky Roland Randimbiarison, coordonnateur des urgences et de la réduction des risques et des catastrophes auprès dudit organisme onusien. Deux latrines ainsi qu’un terrain mixte foot-basket seront également construits pour le CEG. De plus, ce collège aura un espace vert d’une capacité de 100 plants, avec l’usage de la technique moderne utilisant des bouteilles et du système de goutte à goutte dans la plantation. Les infrastructures sont construites sur un terrain appartenant au président du Fokontany d’Antavy Nord, mais qu’il a alloué gracieusement pour l’intérêt public.
La pose de la première pierre pour ces nouvelles infrastructures s’est tenue le 11 août dernier, en présence des autorités locales et des représentants des partenaires. Les travaux de construction seront exécutés sur un délai de 180 à 190 jours. Les nouvelles constructions, plus durables et aux normes paracycloniques, seront ainsi opérationnelles en février ou mars 2023.
Le CEG d’Antavy Nord fait partie des 2 établissements pilotes construits avec l’appui de l’UNICEF et partenaires au titre de cette année. Le second CEG se trouve dans le District de Befotaka, dans la Région Atsimo-Atsinanana. Ces constructions polyvalentes modernes seront équipées de mobiliers et autres matériels scolaires. Notons que 10 écoles ont été construites en 2021, dans le cadre de ce projet mis en œuvre dans le domaine de l’éducation. Si les établissements préscolaires et primaires en étaient priorisés pendant des années, l’extension du projet dans les collèges est actuellement en cours.
Reportage de Patricia Ramavonirina
L’ère est à la digitalisation pour la filière de l’élevage bovin. Plus de 14000 boucles seront posées sur les bovins dans les Districts de Taolagnaro et d’Amboasary Sud d’ici la fin de l’année, selon la Direction générale de l’élevage (DGE), qui s’est rendue dans lesdits Districts de Taolagnaro, avec pour mission le renforcement de capacité des acteurs impliqués dans le nouveau système d’identification et de traçabilité des bovins (LITS) mais également l’intensification de la sensibilisation des autorités locales et de la population sur son adoption. En effet, la sensibilisation amène l’enthousiasme des éleveurs à Taolagnaro. Des opérations par la pose des boucles ont été effectuées après ces ateliers. Pour le District de Taolagnaro, ces opérations ont été menées dans les Communes d’Ampasy Nahampoina et de Soanierana. Les éleveurs étaient enthousiastes puisque les 7 Fokontany de la Commune d’Ampasy Nahampoina adhèrent par exemple à ce projet, comme l’a témoigné le président de l’union des éleveurs « Soavolo », Mbola Albert. « Nos craintes se sont dissipées. Nous qui vivons dans la terreur face à la recrudescence du vol des bovidés et commercialisons nos bétails sommes persuadés que ce système nous permettra de les sécuriser. Notre association et les responsables communaux continuerons à renforcer la sensibilisation », a-t-il rassuré.
Gratuité
De plus, Amboasary Sud dispose d’un important cheptel bovin. Ce qui attire malheureusement les dahalo, comme l’a soulevé le chef district Iotokorazy. « La pose de boucles électroniques infalsifiables est ainsi d’une grande aide pour la population. En plus de nous aider dans la lutte contre l’insécurité et le vol de zébus, ce système va nous permettre d’assurer le suivi sanitaire de nos bovidés et de contribuer à l’amélioration génétique. Et il va également aider dans la lutte contre la falsification des documents de transaction », a-t-il exposé. Il souligne par ailleurs que les éleveurs sont surtout motivés avec la gratuité de la pose de ces boucles proposée par l’Etat. Lesdites opérations de pose de boucles, ayant été menées dernièrement dans ces deux Districts, visaient également à évaluer le temps nécessaire pour l’atteinte des objectifs fixés jusqu’à la fin de cette année. Il est prévu dans le planning élaboré par le MINAE du mois d’août au mois de décembre 2022 la pose de 6700 boucles dans le District de Taolagnaro et de 7975 boucles dans le District d’Amboasary Sud. 14675 boucles en cinq mois donc pour ces deux Districts. Pour rappel, le projet LITS consiste à adopter une nouvelle méthode d’identification et de traçabilité fiable afin de garantir la qualité des produits. L’objectif de la réforme était de rendre la LITS fonctionnelle, plus efficace et moins contraignante, notamment en simplifiant les étapes de la procédure et en réduisant le nombre d’autorités et d’acteurs impliqués.
Une écrivaine qui n’aura de cesse de représenter avec fierté la littérature malagasy dans toute sa splendeur. La liste des six ouvrages finalistes du 14ème Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d'Expression Francophone, édition 2022, vient d’être dévoilée. Une œuvre malagasy se trouve parmi les finalistes de ce grand concours littéraire. Il s’agit d’ « Ambatomanga, Le silence et la douleur », signée Michèle Rakotoson. Un roman sorti au mois de mai dernier qui raconte les prémices d’une colonisation naissante par la France dans les années 1894, et ce via le regard de deux personnages, Félicien Le Guen, le soldat français et Tavao, esclave et porteur malagasy. Ainsi, c’est grâce à cette œuvre littéraire poignante que l’auteure, écrivaine émérite, a été sélectionnée dans le dernier carré. Rappelons que depuis la sortie de l’ouvrage, l’engouement, chez tous les inconditionnels de littérature, n’a pas fait exception. Aussi, l’auteure prévoit de faire des réimpressions pour le mois de septembre prochain. « J’en profite pour vous dire, chers lecteurs et libraires de France et Madagascar, que nous avons bien reçu vos messages. Oui, ce magnifique roman est déjà victime de son succès en à peine 3 mois et merci à tous. La réimpression est prévue pour septembre, patience, on vous tient au courant », a-t-elle communiqué.
En lice
Lors de la délibération, le jury chargé de sélectionner les ouvrages finalistes était composé des critiques littéraires Michel Koffi (président), Florence Apo, Serge Grah, Koffi Koffi et Henri N’koumo. L’écrivaine Werewere-Liking (Prix Noma 2005) est la présidente du jury final chargé de la désignation du lauréat parmi les 6 finalistes sélectionnés. Le lauréat de ce 14e Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d'Expression Francophone, doté d’un montant de 3000 euros, sera décerné le samedi 26 novembre 2022 prochain à l’Heden Golf Hôtel en Abidjan, la capitale du Côte d’Ivoire. Conformément au règlement en vigueur, seul le lauréat sera pris en charge par le comité d’organisation pour la réception de son prix à Abidjan. Notons, que lors de l’édition, en 2021, le Prix Ivoire avait été décerné à Blaise Ndala pour son roman « Dans le ventre du Congo », publié aux Éditions Vallesse. Pour cette année, Michèle Rakotoson espère ramener ce prix au pays. Pour le savoir, rendez-vous au mois de novembre prochain.
Sitraka Rakotobe
373 149 Ha de surfaces forestières détruites en 5 ans. La couverture forestière dans la Région Atsimo-Andrefana est passée de 1 342 748 Ha en 2017 à 969 599 Ha en 2021, soit un taux de dégradation de 27,8%. De plus, cette Région du Sud enregistre le plus de cas d’incendies et feux de forêts à Madagascar. Cette situation s’explique non seulement par l’insécurité grandissante mais aussi l’extension des zones cultivables à travers la culture sur brûlis. A cela s’ajoutent l’exploitation abusive des ressources minières et celles forestières ainsi que d’autres raisons socioéconomiques. Toutefois, l’Atsimo-Andrefana note des avancées positives en matière de reforestation. « 76% des objectifs de reboisement sont actuellement atteints dans l’Atsimo-Andrefana. L’on a pu couvrir 2091 Ha de surfaces sur les 2722 Ha fixés dans l’objectif », rapporte Marie- Orléa Vina, ministre de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). D’un autre côté, la Région note une baisse considérable des points de feu, passant de 3409 en 2021 contre 699 cette année. « La stratégie mise en œuvre par l’Organe mixte de conception (OMC), conduite par la Préfecture, porte ses fruits », se réjouit la ministre de tutelle. La reforestation fait partie des activités entreprises dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et la dégradation des ressources naturelles.
Embellissement de l’avenue Antaninarenina Toliara
75 000 Ha de surfaces à couvrir chaque année. Tel est le défi lancé par l’Etat malagasy à travers le MEDD pour un Madagascar plus vert. Les activités, pour ce faire, couvrent à la fois la reforestation des zones forestières et les sites de mangroves ainsi que le reboisement entrepris en ville. Ce dernier vise à embellir des localités en milieu urbain, pouvant attirer l’attention des touristes, et en créer des espaces verts soucieux de l’environnement. L’avenue d’Antaninarenina à Toliara vient d’accueillir ce genre de reboisement, mardi dernier, en présence du numéro un du MEDD ainsi que du ministre de la Défense nationale, le Général Richard Rakotonirina. En effet, 80 jeunes plants décoratifs, composés de flamboyant géant, de flamboyant nain, de mantaly, d’acacia et de filao ont été mis en terre à l’occasion. « Après cette plantation, le suivi et l’entretien des arbustes s’avèrent indispensables pour assurer la réussite de ce reboisement. Les jeunes plants ont besoin d’être protégés, notamment face aux risques d’être consommé par les bétails ou encore les vols et feux », déclare la ministre de tutelle. Pour sa part, le maire de la Commune urbaine de Toliara n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance pour cette initiative d’embellissement de la ville du Soleil. Le premier magistrat de cette ville a également promis de veiller aux activités de suivi et d’entretien des arbustes. Notons que l’extension de ce genre d’activité dans toutes les grandes villes figurent parmi les perspectives du MEDD, afin de renforcer la reforestation et d’atteindre le Velirano n°10 y afférent.
Recueillis par Patricia Ramavonirina
Une hausse de 18,49%. Toamasina enregistre le meilleur taux de réussite à l’examen du baccalauréat pour cette session 2022. Cela, si l’on tient compte des résultats publiés par les autres provinces depuis le week-end dernier. En fait, 18 318 candidats sur les 30 186 inscrits cette année viennent de décrocher leur premier diplôme universitaire à Toamasina, soit un taux de réussite de 60,68% pour toutes séries confondues. Ce taux s’affichait à 42,19% l’année dernière, le plus faible par rapport aux 5 autres provinces. Les séries C, L et OSE enregistrent respectivement un taux de réussite de 75,81%, 74,57% et 73,28%. Toutefois, les autres séries de l’enseignement général notent un taux de réussite dépassant les 56%, soit plus de la moitié des candidats admis. Quant à l’enseignement technique, le taux de réussite étant de 71,17%, soit 1276 nouveaux bacheliers au titre de cette année.
Moins de la moitié des candidats admis pour Mahajanga
Pour Mahajanga, le taux de réussite au baccalauréat de cette année s’affiche à 45,22% pour cette année. Cette province enregistre ainsi 9443 nouveaux bacheliers sur les 20 884 en lice. Ce taux de réussite a baissé de 7,13% par rapport à celui de l'année dernière, enregistré à 52,35%. Pour la série générale, le taux de réussite étant de 43,90%, contre 69,91% pour celle technique. La série C enregistre le meilleur taux de réussite de cette session, soit 62,60% tandis que la série D en note le plus faible, avec 22,80% des candidats admis.
Pour rappel, 3 provinces ont jusqu’à hier sorti les résultats du Bac. Fianarantsoa était la première province à afficher la liste des admis samedi dernier, avec un taux de réussite affiché à 43,95% contre 60,40% l’année dernière. Suivent après, Mahajanga et Toamasina. Les résultats pour Antananarivo sont attendus le week-end prochain…
Recueillis par Patricia R.
Améliorer l'état de propreté des espaces de vie des citoyens. Tel est l'objectif du concours baptisé « Fokontany vert », lancé par le ministère de l'Aménagement du territoire et des Services fonciers. Ce projet concerne les 11 Fokontany aux abords de la Rocade d'Iarivo, lesquels sont encouragés à préserver l'environnement et les infrastructures.
La célébration du 75ème anniversaire de l'indépendance de l'Inde a été marquée par le déploiement du drapeau national indien par l'ambassadeur, SEM Abhay Kumar, en présence de la communauté indienne de Madagascar. A cette occasion, une réception a été également organisée à la résidence de l’Inde, située à Analamahitsy, et durant laquelle le président du Sénat, Herimanana Razafimahefa a été l'invité d’honneur. Des étudiants en yoga et en langue hindi ont animé la fête à travers une démonstration de leur performance, outre un défilé de mode combinant la touche indienne et malagasy.
Alors que le tout Tanà s’apprêtait à assister ou à encourager les jeunes Ankoay U18 (Garçons) à la finale de l’AfroBasket U 18 à Mahamasina contre les Pharaons d’Egypte, les chrétiens de l’église FJKM de Tranovato- Ambatonakanga célébraient le 185 ème anniversaire de la mort en martyr de Rasalama et des autres martyrs ce dimanche 14 août. Date, jour pour jour, le 14 août 1837, de cet évènement tragique à Ambohipotsy.
Antsirabe, Ambositra, Maevatanàna, Moramanga parmi tant d’autres villes où les usagers se plaignent des longues files d’attente pour pouvoir se procurer du carburant, plus précisément du gasoil. Depuis quelques jours, les voyageurs sur les routes nationales craignent l’éventualité d’une pénurie à défaut d’approvisionnement. « Nous étions partis de Toliara pour rejoindre la Capitale. Comme à notre habitude, c’est au niveau de la ville d’Ambositra que nous effectuons le plein de notre véhicule.