Après mûre réflexion, le président de l’église protestante réformée de Madagascar (FJKM), le pasteur Irako Ami Andriamahazosoa, rectifie sa position sur la loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Hier, le numéro Un de la FJKM a publié une déclaration dans laquelle il consent à dire que « la loi adoptée par le Parlement dernièrement concernant la lutte contre les violences basées sur le genre (…) n’a rien à voir avec le mariage entre deux personnes de même sexe ». Vendredi dernier, le pasteur était sorti de son mutisme pour dénoncer au cours d’une déclaration, le mariage entre deux gens de même sexe. Une sortie considérée comme hors sujet par beaucoup d’analystes, étant entendu que la loi en question est limitée aux violences basées sur le genre. « L’effort de lutter contre ces violences est louable et mérite qu’on s’y associe », dit-il hier. Le pasteur rajoute que « La population malagasy peut avoir confiance qu’aucune loi autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe n’est envisageable à Madagascar » et que la précision du Gouvernement (voir article par ailleurs) était une « garantie nécessaire ».
Désaveu
Si la première déclaration du président de l’église FJKM avait été mal accueillie, par une frange non négligeable de la population, jusqu’au sein de la FJKM, la déclaration faite hier a été bien accueillie par l’opinion. L’erreur est humaine, ont commenté certains internautes sur les réseaux sociaux. Savoir admettre ses torts et reconnaître ses erreurs n’est pas donné à tout le monde, commentent d’autres utilisateurs d’internet, louant l’initiative du pasteur. Pour bon nombre d’observateurs de la vie politique, l’erreur du président de la FJKM semble être d’avoir écouté uniquement les voix de certaines têtes de l’opposition, qui ne se sont manifestement pas donné la peine de lire la loi dans son entièreté avant d’en parler au cours de meeting et sur les réseaux sociaux notamment.
En effet, des opposants au régime, à l’instar du député d’Ambatondrazaka, Fidèle Razara Pierre, soutiennent urbi orbi que la loi favoriserait le mariage entre deux personnes de même sexe. La prochaine fois, le pasteur Irako Andriamahazosoa serait bien avisé de recouper ses informations auprès de l’Exécutif et de ne pas servir de caisse de résonance pour le Tiako i Madagasikara, opinent les analystes. En tout cas, cette autocorrection du président de l’église FJKM sonne comme un désaveu pour les détracteurs de la loi sur la lutte contre les VBG. Après ce désaveu, l’initiative du bureau permanent de l’Assemblée nationale de convoquer un député, qui soutient que le texte favorise le mariage entre deux personnes de même sexe, semble plus que jamais fondée.
La Rédaction
Noël approchant, le Président de la République Andry Rajoelina et son épouse Mialy Rajoelina ont chouchouter les collaborateurs et la grande famille de la Présidence de la République de Madagascar. Chaque employé a reçu un panier garni de produits de première nécessité et des victuailles. On y trouve du riz, de l’huile, du lait concentré, des biscuits, des boissons et l’inévitable volaille. Des jouets ont également été remis aux enfants du personnel. L’évènement a eu lieu, hier dans la matinée, au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra au cours d’une modeste fête.
C’est une coutume qui n’est pas prête d’être bannie. Dans l’administration publique comme dans certaines entreprises, avant les fêtes de Noël, les salariés reçoivent des paniers garnis. Malgré le principe d’austérité que le Président impose à l’Exécutif, ces paniers de Noël sont une tradition bien ancrée sur le territoire qu’il souhaite vouloir poursuivre. Il s’agit, en effet, d’une marque de confiance et de gratitude pour le personnel. L’occasion pour le Chef de l’Etat notamment de présenter ses souhaits et d’exprimer les meilleurs vœux pour ses collaborateurs à Iavoloha et à Ambohitsorohitra. Dans la soirée d’hier, la famille présidentielle a assisté au « Noël d’Amour » devant le Palais d’Ambohitsorohitra.
La Rédaction
Portail d’entrée dans la ville d’Antananarivo. L’entourage du grand rond-point d’Ambohimangakely sert pourtant de stationnement pour les camions, notamment ceux provenant de la RN2. Un stationnement sauvage qui ternit l’image de cette localité ainsi que celle de la Capitale, d’autant plus que la prostitution y gagne de l’ampleur. Le maire et les habitants d’Ambohimangakely confirment cette « triste réalité ». Raison pour laquelle le ministère de la Communication et de la Culture (MCC) a répondu à la demande des riverains, en y organisant samedi dernier la 10ème édition du projet « Tagnamaro, andron’ny olom-pirenena ».
Les dirigeants des Communes composant la Région de Bongolava, ont constaté des anomalies dans la gestion de la finance de ladite Région. Ces irrégularités supposées ont été observées entre avril et décembre 2019, selon l’information. Dans le viseur des plaignants : le chef de Région par intérim. D’après toujours un renseignement, ce dernier aurait été déjà convoqué au Pôle anti-corruption ou PAC au 67ha, et ce, au moins par deux fois pour qu’il puisse répondre de ses actes. Cependant, le concerné était loin de se plier à l’ordre. D’après toujours ces responsables communaux, le Bureau anti-corruption (BIANCO) a également été saisi de l’affaire. Dans une pétition, les plaignants ont rapporté au BIANCO, par le biais de celle-ci, la pression qu’ils auraient subie. De toute façon, cette entité a déjà ouvert une enquête auprès de la Région.
A l'approche de la Nativité, chacun s'apprête à la célébrer à sa manière. Les têtes brulées du Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara (RMDM) et le Mouvement des citoyens contre les irrégularités et les fraudes électorales (MCIFE), quant à elles, s'amusent à perturber « l'ambiance ». La « trêve des confiseurs », une tradition acquise dans les pays libres et démocratiques au sein desquels l'opposition digne de l'être joue le jeu correctement, cette trêve risquerait d'être compromise. Mais le conditionnel est de rigueur. Les divagations sur la place publique de la plateforme losers ne focalisent pas l'attention!
Insaisissables ! Quatre personnes frappées d'avis de recherche depuis deux, cinq mois et douze mois courent toujours dans la nature et hument encore l'air libre. Ces recherchés ont défrayé la chronique policière et judiciaire malagasy de ces derniers mois en accomplissant des actes répréhensibles, meurtre et arnaque. En dépit des avis, les Forces de l'ordre n'arrivent pas à appréhender les fugitifs faisant ainsi naitre le doute au sein de l'opinion et notamment de leurs victimes sur la volonté réelle de les mettre à l'ombre. Alain Zaheraly Rostand, Eric Mario dit Rambo, Ramangasoavina Gérald et Jo Willy Rabe, telles sont les identités de ces personnalités qui se sont versées dans des affaires lugubres.
Stop ! Le porte-parole du Gouvernement, Lalatiana Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la Culture, a dénoncé les mensonges à l'origine de la polémique autour de la loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Une polémique qui doit dorénavant s'arrêter là. Pour mettre un terme à la polémique née dans le microcosme politico-social, sur la loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), adoptée dernièrement par le Parlement, Lalatiana Andriatongarivo a dénoncé des mensonges colportés pour des raisons politiques, dans une déclaration publiée samedi dernier.
Le Représentant et Coordonnateur résident du Système des Nations unies (SNU) à Madagascar, Violet Kakyomya, n’a pas manqué de livrer son avis sur la nouvelle Loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), récemment adoptée au Parlement, ainsi que sur les mauvaises interprétations par certaines personnes.
La Vérité (+) : Que pensez-vous de la nouvelle Loi sur la lutte contre les VBG qui vient d’être adoptée auprès de l’Assemblée nationale et du Sénat ?
Violet Kakyomya (=) : Je félicite Madagascar d’avoir rejoint le groupe de pays qui a déjà adopté la Loi pour lutter contre les VBG. Celle-ci se différencie selon le contexte de chaque pays. Parmi les pays africains qui ont franchi le pas figurent le Malawi, le Togo, le Nigeria, la Gambie, le Swaziland, l’Angola, la Zambie et l’Ouganda qui est mon propre pays, et j’en suis fière. Madagascar s’ajoute désormais à cette liste. Je voudrais également féliciter les Parlementaires et l’ensemble de la population malagasy pour les avancements déjà faits vers l’égalité des genres et la lutte contre les VBG. Personnellement, je m’en réjouis puisque le Système des Nations unies a un regard particulier sur l’impression d’égalité des genres et de tout ce qu’on pouvait faire pour lutter contre les VBG. D’ailleurs, cette route est basée dans le document fondamental du SNU. De plus, la Convention de 1948 sur les Droits de l’homme le mentionne. Les Etats membres du SNU ont l’obligation de mettre en place des mesures légales pour lutter contre tout ce qui est discrimination envers les femmes et les enfants et contre les VBG.
(+) : Trouvez-vous que cette Loi, devenue un sujet de polémique et de mauvaises interprétations ces derniers temps, a un rapport avec le mariage pour tous ?
(=) : Il n’y a aucun lien entre la Loi sur la lutte contre les VBG et les questions de mariage homosexuel, que vous appelez aussi mariage pour tous. Il faut que le député et tous ceux qui s’impliquent dans cette discussion prennent le temps de lire le contenu de cette Loi. Il y a un espace pour les discussions sur le mariage homosexuel et les questions y afférentes. Chaque pays a son choix, arrive à discuter et prend des décisions. Il n’y a personne, ni le SNU ni les autres organisations internationales, qui entre dans ce débat au niveau national. Il y aura un moment où Madagascar arrive à parler et prendre des décisions sur le mariage homosexuel. C’est aussi une question de droits de l’Homme. Au SNU, dans le monde global et international, nous devons respecter les droits de ces personnes qui ont des différents choix par rapport aux autres. Mais maintenant, le fait de lier la lutte contre les VBG et le mariage pour tous n’est pas vraiment fondé. Il n’y a rien dans ce texte qui lie les deux concepts. En tout cas, je peux vous assurer, en tant que Représentant du SNU à Madagascar, que la Loi qui a été adoptée est très positive pour nous aider à avancer dans la lutte contre ce phénomène.
(+) : Avez-vous des propositions à faire pour éviter ce genre d’« incompréhension » ?
Je profite de cette occasion pour appeler l’ensemble de la population malagasy. Si vous ne pouvez pas lire le texte de cette loi, trouvez quelqu’un qui peut le lire pour vous afin que vous soyez vraiment informé. Tous les débats sociaux et autres questions politiques doivent être fondés sur la réalité. La réalité maintenant, c’est le contenu de cette loi. Pour vraiment contribuer d’une manière fondamentale à ces débats, il ne faut pas laisser les uns et les autres vous lire une loi, mais vous devez le faire vous-même. Nous devons aussi faire les efforts de traduire la loi dans la langue malagasy pour que tout le monde puisse lire et comprendre son contenu. Quand nous parlons de VBG, il y a plusieurs types de violence. Une personne qui a une fille, une mère, une sœur qui souffre de violence ne veut pas que cela continue. Ce n’est pas quelque chose de juste, que l’on veut continuer. Nos filles, sœurs, femmes ne doivent plus souffrir à cause de cette pratique. Bref, cette loi sur la lutte contre les VBG est très positive. Il faut seulement qu’on informe tout le monde, que la population arrive à la lire, que l’on traduit le texte en malagasy, comme ça les débats seront fondés sur la réalité.
Propos recueillis par Patricia Ramavonirina
Gare aux ordonnateurs financiers des ressources attribuées par l’Etat au gouvernorat pour appuyer la décentralisation effective pour l’émergence. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, est ferme à ce propos. Il compte sur les divers organes de contrôle financier de l’Etat pour le suivi quant à l’usage des 5 milliards d’ariary reçus par chaque gouvernorat.
Les gouverneurs entendent tous investir dans la construction d’infrastructures. Ils ont alors intérêt à mettre en place les Structures locales de concertation (SLC) annoncée par le décret 2015-957 du 16 juin 2015. Ledit décret fixe les modalités d’application de l’article 15 de la loi organique 2014-018 du 12 septembre 2014 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) ainsi que celles de la gestion de leurs propres affaires.
Il suffit pour le gouverneur de prendre un arrêté pour créer une SLC, après délibération du conseil. Comme il n’y a pas encore de conseils régionaux, les gouverneurs peuvent décider à condition de transmettre une copie de l’arrêté au représentant de l’Etat territorialement compétent pour contrôle de légalité.
Résolution des problématiques
Il est bien dit, dans l’exposé des motifs de la loi 2014-021 du 12 septembre 2014 relative à la représentation de l’Etat qu’« au niveau des régions, afin d’assurer l’autonomie administrative de ces CTD, il s’avère incontournable de séparer le rôle du premier responsable du bureau exécutif et celui du représentant de l’Etat d’où l’institution du préfet comme représentant de l’Etat ».
Pour revenir à la SLC, il s’agit d’« un espace de dialogue et de consultation permettant la participation inclusive de tous les acteurs de développement aussi bien publics que privés. Elle constitue un outil d’aide à la définition, à l’orientation, aux modalités de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques publiques de la collectivité. Le principe de son fonctionnement est de favoriser la liberté d’expression, la participation, l’engagement et la responsabilisation des citoyens. »
La SLC développe une approche intégrée de résolution des problématiques et permet ainsi de cerner et de gérer les interfaces entre acteurs, entre secteurs et territoires. Elle veille au respect des valeurs et des principes suivants : la non-discrimination, les droits humains, l’intégrité, la transparence et la redevabilité, l’application des règles démocratiques, la bonne gouvernance, le bénévolat, le caractère apolitique de la structure, l’inclusivité dans la composition des membres, le consensus ou à défaut la règle de la majorité dans la prise des décisions.
Membres d’office
La SLC a une mission de consultation, d’information, de participation aux réalisations de la collectivité, de contribution à l’harmonisation des interventions et du partenariat en vue du développement territorial. Pour les régions, sont membres d’office les députés et les représentants des communes pour les SLC de concertation régionales.
Un arrêté du chef de l’exécutif constate la nomination des membres conformément aux propositions de chaque collège. La SLC est présidée par le chef de l’exécutif de la collectivité concernée. En cas d’absence, il peut désigner un de ses adjoints pour le remplacer. La fonction de membre de la SLC est gratuite.
Le procès-verbal de chaque réunion de la SLC doit être publié et affiché au siège de la collectivité. Chaque membre est destinataire du procès-verbal de chaque réunion. Les charges de fonctionnement de la SLC sont supportées par le budget de la collectivité. Les propositions consignées dans le procès-verbal de sa réunion ont un caractère de recommandation, de conseil ou d’orientation.
En bref, la loi en vigueur offre aux différents acteurs l’opportunité de contribuer de façon active à la promotion de la décentralisation effective pour l’émergence.
M.R.