La journée d’hier a montré une fois de plus l’indiscipline de certains habitants de la Capitale. Une des villes les plus touchées par le Covid-19 et où le confinement partiel devient, depuis 17 jours, une obligation, mais la matinée d’hier ne l’est pas pourtant. Des milliers de personnes et autant de véhicules circulaient dans la Capitale comme si la levée du confinement a été annoncée par on ne sait qui. La circulation est loin d’être fluide comme ces derniers jours et pire des embouteillages ont été constatés au grand désespoir des agents de police, submergés par cette vague de véhicules sillonnant les rues. Le nombre de piétons a connu aussi une nette augmentation comme si tout le monde s’est donné le mot de sortir du confinement. Et pire, le port de masque tant réclamé pour ceux qui sortent de leur maison n’a pas été du tout respecté. Des attroupements se font également remarqués ici et là afin, peut-être, de transmettre au plus vite le virus.
Quelle mouche a piqué ainsi la population de la Capitale d’aller défier le Covid-19 et braver les recommandations des professionnels de la santé. « Avec la hausse du nombre des cas contacts ces dernières heures, je suis choqué par cette inconscience collective qui met en péril la santé des autres », se plaint une dame en confinement à domicile. Elle est loin d’être seule ahurie par la situation d’hier et qui se demande de la prise de responsabilités de ceux censés d’appliquer les règles. A ce rythme, renchérit un chauffeur de taxi, en chômage technique, ce n’est pas demain qu’on va reprendre le volant. Lui qui implore tout un chacun à ranger au fond du placard l’égoïsme et d’adhérer à la discipline, principale arme qui a permis aux Chinois et aux Coréens de vaincre la pandémie. « Je ne crois pas qu’il y a urgence pour que toutes ces personnes sortent, ou elles vont faire leurs provisions », ironise –t-il en désignant un jeune couple, main dans la main, qui semble vivre sur une autre planète où le Covid-19 n’existe pas. Des commerçants figurent aussi en haut du tableau des indisciplinés, notamment ceux qui gèrent des boutiques non essentielles. Des vendeurs de pièces automobiles, habits, téléphones ou autres articles ménagers, qui sont loin d’être des produits de première nécessité, opèrent tranquillement.
Des comportements qui font monter la colère de ceux qui suivent à la lettre les recommandations pour leur santé et celle des autres. « Que font les Forces de l’ordre pour mettre fin à cette indiscipline généralisée. Il faut maintenant passer aux répressions après une première quinzaine de sensibilisation », recommande un trentenaire, las de l’insouciance des autres. C’est seulement en fin de matinée que des escouades de militaires, à bord de voitures blindées, arpentaient les rues de certains quartiers de la ville d’Antananarivo pour enjoindre les passants à rentrer et les commerçants de fermer boutiques.
La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), dans un communiqué signé par le maire Naina Andriantsitohaina, martèle les mesures à respecter pour les quinze prochains jours de l’état d’urgence sanitaire. « Sont interdites à partir de 12 heures, la circulation des personnes, des voitures et motos sauf autorisation spéciale, l’ouverture des marchés municipaux, les grandes surfaces, les grossistes. Par ailleurs, l’exercice des commerces et gargotes sur les voies et places publiques, l’ouverture des lieux dont l’activité rassemble des groupes de personnes tels que restaurant, boîte de nuit, karaoké, casino et bar, tout regroupement sur les voies et places publiques sont également interdites », précise le communiqué qui ajoute que l’inobservation des dispositions entraîne la fermeture provisoire du local durant la période de confinement, la mise en fourrière des marchandises, le retrait du permis de conduire et la dispersion de la foule ou du groupe.
Des mesures que tant de personnes souhaitent leurs strictes applications pour, du moins, ralentir la transmission du virus qui, notons-le, ne se déplace pas mais se fait déplacer.
La Rédaction
Alors que l’opinion locale était encore surprise par la disparition récente, en France à cause du Covid-19, de pasteur Van, de son vrai nom Ravanona Raliterason, voilà qu’elle risque de l’être encore plus. Récemment, l’on signale le décès de Debusschere Soamaro Françoise (50 ans), alias Tatie Soazy pour les intimes, cette infirmière ayant résidé et travaillé en Belgique. Elle est ainsi le troisième compatriote basé en Europe, et le deuxième soignant ayant été emporté par le coronavirus depuis que cette maladie a sévi dans le monde, en particulier sur le continent européen. De son vivant, la victime était aussi la trésorière de la Fimpima Benelux, cette association des orateurs malagasy en Belgique.
Son décès brutal a fait l’effet d’une bombe pour la diaspora établie dans ce pays de l’Union européenne.
D’ailleurs, c’est la Fimpima Benelux ainsi qu’Omer Beriziky, l’ambassadeur malagasy en Belgique, qui ont annoncé officiellement la triste nouvelle et rapidement relayée par le canal d’informations local. De ce fait, les paroissiens du MKMB ainsi que les membres de la Fimpima ont exprimé leur tristesse devant la mort de Tatie Soazy. Ils ont apporté leur soutien moral aux proches de la disparue. À la différence des deux autres malagasy établis à l’étranger et qui sont également décédés des suites de complications liées au coronavirus, aucun détail n’a été fourni afin de retracer l’état clinique de l’infirmière avant sa mort.
De même, on n’a appris grand-chose sur la vie de la défunte sauf que des témoins, les rares qui l’ont côtoyée, l’ayant décrite comme une bon vivante et à la fois croyante. Une photo d’elle, toute souriante et diffusée sur la page facebook de la Fimpima Benelux, le confirme.
Dire que la nuit du 5 avril dernier, le pasteur Ravanona Ramaharavo Raliterason, alias Van fut emporté à son tour dans son appartement du XXème arrondissement de Paris. Mais bien avant tout cela, le premier malagasy à décéder du Covid-19 le 21 mars dernier à Lille, un personnel soignant, fut le Dr Jean-Jacques Razafindranazy.
Recueillis par F.R.
Une possibilité envisageable. Presque toute l’économie du pays se retrouve aujourd’hui au ralenti à cause de la pandémie de coronavirus. Un ralentissement impactant toutes les activités de tous les secteurs, plus particulièrement le secteur tertiaire avec le tourisme, l’hôtellerie et la restauration mais aussi le transport. Actuellement, la recherche d’un plan de relance post-crise est ainsi élaborée par toutes les têtes pensantes, concernées de près ou de loin par le domaine économique. Pour le tourisme, la solution a déjà été trouvée bien avant l’arrivée du Covid-19 dans le pays : miser sur le tourisme local. Effectivement, Madagascar dispose aujourd’hui d’un vaste capital naturel mais aussi humain. Ainsi, en misant sur les potentialités locales, un développement plus inclusif pourrait se mettre en place, au même rang que le renforcement et l’amélioration de la productivité locale. Cette alternative reste tout à fait possible et facilement duplicable dans les différents secteurs et domaines.
« Vita malagasy »
D’un autre côté, bon nombre de personnes ont perdu leur emploi face à la propagation du Covid-19 dans le pays. Un redressement fondé sur les potentialités locales permettra également de générer des emplois pour ces personnes. Toutefois, pour pouvoir assurer ce redressement, la solidarité de tout le peuple malagasy est plus qu’indispensable. En effet, cela ne servira à rien d’améliorer la qualité et la quantité des produits « Vita malagasy » si les clients continuent à consommer des produits importés ou à partir en vacances à l’étranger. Pour pouvoir redresser notre économie en une courte durée, la contribution de tous est nécessaire, tout comme avec la lutte contre cette pandémie. Cette alternative devra donc s’accompagner d’une campagne de communication axée sur l’encouragement à consommer des produits locaux. Une fois la production locale soutenue, le redressement économique sera d’autant plus facile.
Rova Randria
Limiter en tant que possible la répercussion de la pandémie sur l’économie. Le ministre de l’Economie et des Finances et celui de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, en présence du Président de la République, ont rencontré le groupement des entreprises et celui du patronat pour établir un plan de relance économique. Effectivement, il faut préserver les activités du secteur privé afin de garantir l’emploi à la population. Actuellement, les sociétés rencontrent un grand problème de trésorerie. Elles n’ont plus le moyen de payer le salaire de leurs employés. D’autres ont déjà opté pour un congé forcé mais une telle mesure ne sera plus possible puisque le confinement est prolongé.
C’est dans ce contexte que les trois entités se sont réunies afin d’élaborer un plan de mitigation. L’objectif étant de repositionner l’économie nationale. Si d’autres pays ont déjà déboursé des millions de dollars de subvention aux entreprises, nos chefs d’institution prévoient également de soulever des fonds pour le secteur privé. « L’Etat a pour devoir d’appuyer le secteur privé. Si Madagascar n’a pas la puissance des Etats-Unis, de l’Europe ou des pays asiatiques, nous avons la confiance de la communauté internationale. Cette confiance permettra de soulever les fonds nécessaires à la sauvegarde et la relance de l’économie malagasy, suivant le plan de mitigation qui sera finalisé à la fin de ce mois-ci », souligne Richard Randriamandrato, ministre de l’Economie et des Finances.
Ce plan de mitigation s’articulera sur deux niveaux. « Il s’agit du plan de sauvegarde pour préserver l’existant et les avancées réalisées ainsi que la maîtrise des impacts. Viendra ensuite le plan de relance pour anticiper dès aujourd’hui les opportunités afin d’établir de nouveaux mécanismes et repositionner Madagascar », déclare Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Un groupe de travail restreint représentant toutes les parties prenantes élabore en ce moment le document.
Solange Heriniaina
Madagascar est sur la piste d’un possible traitement permettant d’endiguer la propagation du coronavirus. L’information a été livrée par le Président de la République Andry Rajoelina, hier au cours de son rendez-vous avec la population malagasy sur la Télévision nationale malagasy. Le Chef de l’Etat indique que le médicament fera l’objet d’un essai et que de nombreux chercheurs ainsi que des laboratoires sont prêts à collaborer avec Madagascar. Andry Rajoelina indique que ceci sera administré aux patients atteints de coronavirus qui donneront leur consentement. Le traitement en question est à base de médicaments disponibles dans la Grande-île, indique-t-il sans plus de précision. « Madagascar est engagé dans une véritable course », dit-il, en parlant des essais qui vont être menés. Il a évoqué que le protocole d’administration du médicament a été étudié. Le Président a également affirmé qu’il s’agit d’un médicament trouvé par des chercheurs malagasy. Tempérant les ardeurs, il affirme que la validation du traitement doit passer par de nombreuses étapes. Il a déclaré que ce médicament avait existé depuis longtemps, mais a toujours été destiné à l’exportation.
Dans la foulée, il annonce que l’exportation du médicament et de ces intrants est désormais interdite et que les stocks de matières premières pour sa fabrication seront étroitement surveillés. « Je suis convaincu par les explications des scientifiques qui affirment que le médicament permettant de combattre le coronavirus peut être trouvé à Madagascar », a indiqué Andry Rajoelina. A ce sujet d’ailleurs, le Président de la République soutient qu’il s’attèlera ces prochains jours à la mise en place d’une usine pharmaceutique dans le pays.
D’autres annonces ont été faites par le Président Andry Rajoelina. Il a notamment été ferme pour indiquer que toutes les aides fournies par l’Etat doivent arriver à leurs bénéficiaires. Il a affirmé que les habitants des « Fokontany » dans les Régions d’Analamanga, Atsinanana et Haute-Matsiatra seront répertoriés et inscrits sur une base de données numériques. Il a également souligné que les « Fokontany » seront équipés d’ordinateurs et que chaque foyer sera doté d’une carte magnétique. Le Chef de l’Etat assure que l’initiative sera appuyée financièrement par la Banque mondiale. Ce projet de digitalisation doit être mis en œuvre dans 6 mois. Toutefois, la situation actuelle nécessite la mise en œuvre de ce projet dans un délai de 10 jours. Le Président a par ailleurs invité chaque Malagasy à prendre conscience de la gravité de la pandémie, alors que de plus en plus de gens sortent de chez eux en défiant littéralement la maladie (voir article par ailleurs).
La Rédaction
Place à l’action ! Les réactions des anciens Présidents face au coronavirus qui affecte le pays se suivent mais ne se ressemblent pas. Après l’ex – Président Marc Ravalomanana, ce fut au tour de l’ancien Président Didier Ratsiraka de sortir de l’ombre, hier au cours d’une conférence de presse. Contrairement à son homologue, l’Amiral rouge a fait abstraction des grands et longs discours moralisateurs. Il a annoncé sa décision d’allouer sa pension de retraite en tant qu’ancien Président soit un montant de 3,6 millions d’ariary aux différents acteurs qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19.
Ainsi, il a donné 1,2 million d’ariary aux éléments de la Brigade d’intervention rapide dans la lutte contre le coronavirus et une autre somme de 1,2 million d’ariary aux formations sanitaires d’Antananarivo, Toamasina et Fianarantsoa. Les grands centres hospitaliers qui assurent la prise en charge des malades comme Anosiala, Andohatapenaka, Befelatanana ou encore les hôpitaux de Toamasina et Fianarantsoa n’ont pas été en reste, et bénéficient également d’un montant de 1,2 million d’ariary de sa part.
Pour un renforcement du confinement
« C’est peu, c’est même très peu, mais il s’agit de ma pension de retraite du mois de mars que je donne à ces personnes courageuses et braves qui sont en première ligne pour nous protéger contre cette maladie », a déclaré le fondateur du parti AREMA. Au cours de sa déclaration, l’ancien Président a particulièrement salué les actions des personnes qui sont sur le terrain dans le cadre de ce combat contre le Covid-19 à savoir les Forces de l’ordre, les médecins et autres membres du personnel de santé.
Sur cette lancée, l’ex – locataire d’Iavoloha a également avancé quelques conseils tout en soulignant que le combat sera beaucoup plus rude puisque Madagascar entrera bientôt en période hivernale. Cela représente un énorme danger et un risque favorable à la propagation du virus comme c’est le cas dans les pays européens comme la France où l’Italie. « Il faut renforcer les mesures de confinement», a encore suggéré le numéro un de l’AREMA. Pour ce faire, il a appelé à la prise de conscience de tous les citoyens afin de respecter les consignes qui consistent à rester chez soi. Après cette sortie médiatique de « Deba » dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’ancien Président Hery Rajaonarimampianina emboîtera – t – il aussi le pas à ses deux homologues ?
S.R.
Si dans d’autres quartiers, le confinement est loin d’être suivi à la lettre du fait de cette timide reprise des activités commerciales pourtant interdites, dans le secteur du CENAM aux 67ha, on a assisté à une scène plutôt hors contexte par rapport au COVID-19, hier matin. Une voiture particulière a soudainement pris feu au beau milieu de la chaussée.
Heureusement, l’on n’a déploré aucune victime car, les trois personnes qui étaient à bord du véhicule ont réussi à s’extraire à temps et s’éloigner rapidement de ce dernier lorsque l’incendie a démarré. D’après une information, un court-circuit serait à l’origine de ce sinistre, qui réduit complètement le véhicule en un amas de tôle calciné. Cette voiture a commencé à fumer de façon anormale du moment où elle a roulé du côté d’Ampasika.
Cette situation a provoqué une sorte de panique mais aussi la curiosité des passants, qui étaient très nombreux à assister à la scène, du moins depuis une certaine distance. Du coup, de grands attroupements d’individus ont été signalés de part et d’autre de la voiture en feu. « Tout le monde a voulu voir si bien que personne n’en s’est plus du tout soucié de la distance sanitaire », déplore un témoin.
Les sapeurs-pompiers sont intervenus. Mais à leur arrivée, ils n’ont plus grand-chose à faire du fait que des riverains ont déjà réussi à mater le feu bien avant que les soldats du feu ne soient sur place.
F.R.
Une pétition circule actuellement sur la toile afin de revendiquer la possibilité, pour les médecins libres, de prescrire le protocole hydroxychloroquine - azithromycine aux patients atteints du COVID-19 qui les approchent.
A souligner en effet que, en France, depuis le 26 mars dernier, un décret interdit aux médecins généralistes de prescrire ce traitement, lequel n'est autorisé qu'en milieu hospitalier et uniquement pour les cas déjà compliqués. Une « décision absurde » selon le docteur français, Eric Menat, initiateur de la pétition suscitée : « on réserve l'hydroxychloroquine aux cas graves alors qu'on sait que ce traitement n'a plus d'effet quand il est donné trop tard. On le réserve aux médecins hospitaliers alors que, justement, c'est pour éviter l'aggravation de l'état de santé des malades et leur hospitalisation que ce médicament semble utile », s'insurge-t-il.
Impitoyable, la pandémie de coronavirus apporte quotidiennement son cortège de victimes, notamment en France. Et les compatriotes qui y résident n’en sont pas épargnés. La nuit du 5 avril dernier, le pasteur Ravanona Ramaharavo Raliterason, alias Van fut emporté à son tour. Sa mort est survenue à son domicile sis au 74 Rue Pierre Soulié, dans le XXème arrondissement de Paris. Il est donc le deuxième malagasy à décéder du COVID-19 après le docteur Jean-Jacques Razafindranazy le 21 mars dernier à Lille.
La gare routière Maki sise à Andohatapenaka a été prise d'assaut par les passagers, hier. On croyait que tout le monde veut fuir la Capitale pour rentrer dans sa ville natale à cause de la propagation du coronavirus. La foule, venue demander l'autorisation de sortir d'Analamanga, est devenue incontrôlable dès les premières heures de la journée d'hier. C'est effectivement dans cet endroit que les demandes d'autorisation ont été traitées.