L’affaire se portant sur la mort suspecte de Tahisy et de son bébé, a été déférée au Parquet d’Anosy, hier. Au terme de ce déferrement marathon, seul Fanantenana, alias Fana, principal suspect depuis le début de l’affaire et un médecin furent placés sous mandat de dépôt pour violence conduisant au décès de la jeune femme et de son bébé. Pour revenir dans le cas du médecin, il est soupçonné d’avoir utilisé des médicaments non conformes pour le traitement de la pathologie dont souffrait la victime. L’on évoque un cas de pratique illégale de médecine.
Il était midi ou presque lorsque les suspects, quatorze au total, arrivaient finalement à Anosy après que la division centrale de la police des mœurs et des mineurs (PMM) de Tsaralalàna, a fini de les auditionner tout au long de l’enquête préliminaire. Les quatorze personnes incriminées dont Fana, le compagnon de la défunte, ont dû comparaître devant le juge d’instruction dans le cadre de l’enquête judiciaire au Parquet d’Anosy, hier. Ils sont composés à la fois des membres des familles des deux camps en différend, mais aussi la sage-femme ainsi que des médecins mis en cause. Tard jusque vers le début de la soirée, leurs auditions s’étaient encore poursuivies. La presse a été mise à l’écart et rien n’a filtré des interrogatoires
Pour la Police, la balle est donc désormais entre les mains du Parquet pour la continuation de l’investigation et de trancher sur le sort des concernés. « Durant l’enquête, il a fallu respecter le secret de l’instruction. Ce qui fait que nous n’avons plus rien à dire là-dessus, et que sommes tous dans l’attente car la décision appartient au Parquet », conclut le commissaire Fidy, chef de la PMM.
En marge de ce déferrement, les proches de victime, nombreux, une trentaine de personnes à venir au Tribunal d’Anosy, campent sur leur position : pas de plainte contre les suspects. « C’est en notre qualité de croyant que nous ne l’avons pas fait », dit un proche parent de Tahisy. Et de poursuivre : « Le fait que nous avons accepté que la famille de Fanà garde la dépouille, est la preuve de notre tolérance », continue notre interlocuteur.
Néanmoins, ils ne cachent pas leur douleur. « Deux êtres et non un ont été sacrifiés d’un coup. C’est dur ». A part l’immense chagrin, la famille maintient qu’il s’agit d’une mort suspecte. « Pour nous, ça reste toujours un mystère. D’où notre souhait de nous remettre entièrement aux autorités. Interrogée sur le démenti de l’association des sages-femmes à la télévision, la famille de Tahisy, l’intervention télévisée sur une chaîne privée locale de cette association médicale à propos de l’avortement supposé de la victime, reste à vérifier. Seul donc le jugement des accusés permettra d’apporter de plus amples informations sur ce sujet.
Franck R.
La Haute Cour de Justice a tenu sa première audience hier à son siège à Andrefan’Ambohijanahary. Cette première audience donne un avant-goût des procès devant se tenir devant cette Cour. Jusqu’à maintenant, 13 dossiers ont été transmis auprès de l’Assemblée nationale. Les premières mises en accusations seront attendues au mois de mai, lors de la première session ordinaire du Parlement.
La Haute Cour de Justice est prévue dans la Constitution de 2010, dans les articles 131C jusqu’à l’article 136. Mais elle n’est devenue opérationnelle qu’au mois d’octobre 2018, soit huit ans plus tard. L’ancien régime a tout mis en œuvre pour retarder la mise en place et l’opérationnalisation de cette Haute Cour. Et ce n’est qu’hier, à son siège à Andrefan’Ambohijanahary que la première audience de cette Cour a eu lieu. Il s’agit d’une audience inaugurale, un avant-goût qui ouvre le bal aux procès devant se tenir auprès de cette haute juridiction.
En marge de l’audience inaugurale, le président de cette Cour Rajaona Andriamanakiandrianana et le Procureur général de la Cour Suprême représentant le ministère public de la Cour Andriantianarivelo René José ont organisé un point de presse. Ils ont affirmé que depuis 2018, les membres de la Haute Cour n’ont jamais cessé de travailler. Ils tiennent des séances mensuellement et ont déjà traité des dossiers. Depuis que la Haute Cour est opérationnelle, ils ont traité 25 dossiers. Mais 13 dossiers ont été transmis à l’Assemblée nationale. Un dossier pouvant aller jusqu’à autre carton a souligné le ministère public.
13 dossiers à l’Assemblée nationale
Concernant les 13 dossiers transmis à l’Assemblée nationale, la Haute Cour a préservé la confidentialité des dossiers et celle des noms. Le président a rappelé la nécessité de respecter « la présomption d’innocence » de ceux qui font l’objet de plaintes. Par contre, ils ont affirmé que « toutes les fonctions énumérées dans la Constitution sont parmi les dossiers transmis à l’Assemblée nationale ». Il est à rappeler que la Constitution de 2010 dispose que le Président de la République, les présidents des assemblées parlementaires, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et le président de la Haute Cour Constitutionnelle sont justiciables devant la Haute Cour.
Sans vouloir le dire donc, les juges de la Haute Cour n’ont pas dévoilé les fonctions des personnalités ayant des dossiers auprès de la Haute Cour. La seule certitude c’est qu’ils sont tous des anciens princes qui feront l’objet de mises en accusation auprès de l’hémicycle de Tsimbazaza.
En attente de la première session ordinaire
La Haute Cour de Justice est la juridiction qui juge les dossiers qui y sont déposés. Mais la mise en accusation appartient à l’Assemblée nationale, et à elle seule. D’après Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, « nous allons mettre en place une commission spéciale pour se pencher sur la recevabilité ou non des dossiers. Si les dossiers sont irrecevables, ils sont classés sans suite. Dans le cas contraire, nous entamerons la procédure de mise en accusation. C’est un prescrit constitutionnel ». Or, la prochaine session ordinaire aura lieu au mois de mai, le premier mardi du mois, selon l’article 75, alinéa 2 de la Constitution.
Elle ajoute que « l’Assemblée nationale mettra en place cette commission spéciale durant une session ordinaire. Et c’est durant une session ordinaire également que les députés voteront les résolutions de mise en accusation pendant un vote à main levée ». L’article 131 alinéa 2 de la Constitution dispose que le Président de la République « ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres ». Et l’article 133 dispose que « les présidents des assemblées parlementaires, le Premier ministre, les autres membres du Gouvernement et le président de la Haute Cour Constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de Justice, des actes accomplis liés à l’exercice de leurs fonctions et des actes qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils peuvent être mis en accusation par l’Assemblée nationale statuant au scrutin public à la majorité absolue de ses membres ».
Les observateurs de la vie publique et politique estiment que les dossiers transmis à Tsimbazaza pourront aboutir jusqu’à la fin. En effet, la majorité à l’Assemblée nationale soutient le régime actuel. Il sera d’autant plus normal que les dossiers obtiendront des résolutions de mise en accusation, pour pouvoir aboutir jusqu’au procès à Andrefan’Ambohijanahary.
Boaza
Jean Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères est dans nos murs depuis hier pour une visite officielle de deux jours. A son arrivée à l’aéroport d’Ivato, ce membre du Gouvernement d’Emmanuel Macron a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères malagasy, Liva Tehindrazanarivelo. Le renforcement de la coopération bilatérale entre Madagascar et la France figure à la tête des objectifs de cette visite. Toutefois, la présence de ce représentant du Gouvernement français remet la question qui touche la restitution des îles malagasy (île éparses) au cœur des préoccupations au sein de l’opinion publique en ce moment.
Interrogé par les journalistes à l’issue d’une audience avec le Président de la République, Andry Rajoelina au Palais d’Etat d’Iavoloha dans l’après – midi d’hier, le ministre Jean Yves Le Drian d’affirmer que « c’est un sujet qui mérite une discussion approfondie », tout en rappelant la déclaration conjointe des deux Présidents français et malagasy sur la mise en place d’une commission mixte. Il a aussi souligné qu’une première réunion de ladite commission rassemblant des experts malagasy et français a déjà eu lieu. Et le ministre français d’ajouter que « le travail va se poursuivre en confiance, en amitié et en clarté ». Il assure qu’une seconde réunion de la commission mixte aura lieu pour la suite des pourparlers.
Des accords de coopération signés
Sur un tout autre sujet relatif à la coopération entre les deux pays, Jean Yves Le Drian a rappelé les deux récentes visites du Président Andry Rajoelina à Paris, l’année dernière et durant lesquelles le numéro un du pays a sollicité l’appui des partenaires internationaux dans la mise en œuvre du plan Emergence de Madagascar. Sa présence marque donc la réponse de la France à cette sollicitation.
Lors du tête- à -tête avec le Chef de l’Etat, le ministre français a réitéré la volonté du Gouvernement français à être aux côtés de celui malagasy dans la concrétisation de l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar. Notons que plusieurs membres du Gouvernement malagasy ont été présents à Iavoloha hier. A la suite de la rencontre, deux accords bilatéraux dans le domaine de l’éducation ont été signés.
Pour la suite de son agenda ce jour, Jean Yves Le Drian sera accompagné du maire d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina pour effectuer une visite dans la Haute – Ville et au Rovan’Antananarivo où se tient des grands travaux de rénovation. Une visite de sites qui abritent les projets financés par l’Agence française de développement (AFD) est également inscrite dans son programme ainsi qu’un détour à l’Institut Pasteur sis à Avaradoha. A cela s’ajoute une rencontre avec les membres de la communauté française qui résident à Madagascar.
La Rédaction
Des performances reconnues. Chaque année, l’« Africa CEO Forum » récompense les entreprises mais aussi les investisseurs ayant contribué de manière significative au développement du continent africain, connu une croissance remarquable ou mis en œuvre des projets et des initiatives à fort impact économique et social. Ainsi, Hassanein Hiridjee, CEO du groupe Axian, un des grands groupes économiques présents à Madagascar, figure parmi les cinq nominés du trophée « PDG de l’année 2020 » aux côtés de Herbert Wigwe de l’Access Bank Group et de James Mwangi d’Equity Group Holdings. « Ce prix récompense notamment un dirigeant d’entreprise africaine pour ses réalisations exceptionnelles. Au cours de la dernière année, cette personne s'est démarquée de ses pairs grâce à son leadership extraordinaire dans la croissance de ses activités collectives et grâce à un accomplissement majeur », ont expliqué les organisateurs de cet événement. Le meilleur CEO sera ainsi jugé en fonction de ses performances qui lui ont permis de se distinguer des autres et de hisser son entreprise à de meilleurs résultats pour avoir de meilleurs impacts. Il ne faut pas oublier qu’au cours de l’année dernière, le groupe Axian s’est démarqué dans plusieurs domaines allant de l’énergie aux domaines des télécommunications, pas seulement à Madagascar mais aussi dans certains pays de l’Afrique.
Plusieurs trophées seront aussi distribués par l’« Africa CEO Forum », à savoir l’ « Africa Champion » récompensant l'entreprise dont l'implication sur le continent a le plus augmenté, notamment en renforçant sa présence dans plusieurs régions, grâce à la mise en œuvre d’une stratégie d'expansion régionale cohérente ; le « Gender Leader » pour célébrer l'entreprise, active en Afrique, qui s'est distinguée par ses efforts pour augmenter le nombre de femmes au sein de ses organes exécutifs avec une stratégie de promotion du leadership féminin où nous retrouvons la Société Générale et Orange dans les nominés et enfin l’ « International Company » et le « Disrupter of the year » primant respectivement la société internationale avec l'impact économique et social le plus remarquable sur le continent africain et l'entreprise aux activités sont particulièrement perturbatrices et innovantes.
En tout cas, les lauréats seront annoncés lors du dîner de gala de l’« Africa CEO Forum » le 9 mars prochain, à Abidjan.
Rova Randria
Rien à craindre jusqu’à maintenant, aucun cas de coronavirus n’a été détecté au Centre hospitalier universitaire (CHU) à Anosiala. Là où depuis le 25 janvier 2020, 24 personnes ont été en observation. Jusqu’au 13 février, dernier jour d’arrivée de deux passagers provenant des pays à risques qui sont frappés d’une note d’interdiction à savoir la Chine, Hong-Kong, Taïwan et Macao, 24 personnes dont 12 citoyens malagasy ont été mises en quarantaine auprès dudit centre. Seul un d’entre eux, un jeune garçon âgé de 17 ans, a requis un prélèvement médical effectué par l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM). A son arrivée à l’aéroport international d’Ivato, les contrôles sanitaires ont détecté un des symptômes de cette l'épidémie du Covid-19. Il a enregistré une température supérieure à la normale c’est-à-dire 37.8° Celsius. Fort heureusement, ce test s’est révélé négatif. Ce qui prouve qu’aucun cas confirmé du coronavirus n’a été enregistré auprès de cet établissement sanitaire situé à Anosiala encore moins à Madagascar.
Valoriser le métier de conducteur de taxi- ville et améliorer la circulation et les transports pour les citoyens d'Antananarivo. Tels sont les objectifs de la rencontre entre la Commune urbaine d’Antananarivo et les représentants des taxis-ville à l’Hôtel de la ville à Analakely, mercredi dernier. A l’issue de cette rencontre, plusieurs décisions ont été prises. Une nouvelle organisation concernant le stationnement des taxis a été mise en place afin de ne pas gêner la circulation et les parkings dans la ville. Dans ce cadre, la CUA achèvera d’ici la semaine prochaine, le marquage au sol pour les endroits de stationnement des taxis. Ainsi, le règlement sera strict quant à la surveillance des taxis illégaux ainsi que les taxis- moto. Une situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la ville, ces derniers temps.
En pleine réforme. Le code minier en vigueur date de 2005, c’est pourquoi le Gouvernement procède en ce moment à un changement. Le comité de pilotage pour les travaux de modification du code minier s’est réuni pour la première fois, hier, au sein du ministère des Mines et des Ressources stratégiques à Ampandrianomby. La plateforme regroupe dix représentants issus respectivement des grandes mines, la société civile, les opérateurs nationaux, les syndicats et l’administration publique. Le ministre de tutelle Fidiniavo Ravokatra a fait savoir que le nouveau code minier devrait être prêt vers le mois de juin.
Spectaculaire ! De hautes flammes rougeoyantes montant à l’assaut du ciel enveloppées d’épaisses fumées noires auxquelles s’ajoutent des craquements sinistres ! Depuis la rue adjacente, on a pu voir de nombreux passants complètement abasourdis et notamment impuissants face à l’ampleur des destructions. C’est ce qu’on peut dire de l’incendie qui a touché une habitation à étage près du carrefour Ankadimbahoaka. Le feu a démarré aux environs de 6h et il n’a pu être éteint que deux heures plus tard, et ce, après une lutte acharnée des sapeurs-pompiers.
Ces dernières années, les réseaux sociaux notamment Facebook servent de plateforme de dénonciation dans tout Madagascar. Cependant, les utilisateurs ignorent les procédures à suivre quand ils espèrent l'ouverture d'une enquête et une application de la loi. Selon le lieutenant-colonel Herilalatiana Andrianarisaona, coordonnateur de la Cellule de la lutte contre la cybercriminalité (CLCC) auprès du ministère de la Communication et de la Culture (MCC), toute investigation débute par la déposition d'une plainte auprès des services de cybercriminalité opérationnels dont celui dudit ministère, sans oublier les Directions au niveau de la Police et de la Gendarmerie nationale.